Pollutions nocturnes… #1
Quand on n’a rien à foutre, quand on n’en a plus rien à foutre, il faut malgré tout s’occuper pour ne pas crever d’ennui et/où d’un trop plein de conneries à devoir supporter. Là, je m’occupe à tapoter des textes on ne peut plus inutiles. J’ai vaguement réfléchi durant le bref laps de temps marécageux qui précède le sommeil pour essayer d’utiliser mon reste de temps de vie à “quelque- chose” d’un peu plus rigolo dans le genre que de réaliser un texte sur une bagnole-à-la-con… Je pars de deux prémisses :
1°- C’est le musée qui fait œuvre et non pas l’inverse. En d’autres termes : accrochez n’importe quoi dans un musée et vous aurez un parterre extasié. Faites la même chose avec la Joconde dans une chambre d’hôtel de passe… et vous n’aurez jamais que des couples adultères indifférents à la merveille et se besognant l’un l’autre au sein d’effluves douteuses !
2°- Il faut laisser tomber l’intention et s’en remettre au hasard. Dans le cas contraire, vous vous contenterez de recycler sempiternellement les mêmes clichés (sauf rarissimes exceptions).
Donc : extrayez aléatoirement d’une bande de vidéo-surveillance de parking souterrain une dizaine d’images… agrandissez-les en 4m x 3m et exposez le tout. Ça aura de la gueule, croyez-moi. Un rapide calcul montre que de tels agrandissements possèderont des grains d’environ 67 cm (avec une “médiocre-résolution” de 704×576 et 30 pixels )…, ce qui signifie qu’il faudra se reculer de 20 à 30 mètres pour parvenir à distinguer quoi que ce soit.
On obtient toujours quelque chose de totalement con et crétin et d’à la fois hautement conceptuel et d’excessivement écrasant (donc sublime) au départ d’un élément totalement merdique étant donné la taille des agrandissements. Seul petit problème : on peut évidemment opter pour un système totalement aléatoire pour extraire les images et rester ainsi sur une position d’un jansénisme intransigeant. L’ennui, c’est que sur les bandes de video-surveillance des parkings, il n’y a en général rien. Les 10 tirages risquent d’être rigoureusement identiques. Il est possible, alors, de présélectionner des séquences plus “exceptionnelles” et d’effectuer une extraction dessus. Mais on en revient, dans ce cas, à la dictature, l’infâme dictature, de l’intention… Beaucoup d’entre-vous qui lisez mes élucubrations dantesques, se demandent comment je fais pour être toujours au diapason de moi-même dans GatsbyOnline… C’est simple, je n’ai aucune concurrence puisque je fais quasi-tout moi-même, contrairement à ce qu’on raconte, ça se passe plutôt bien !
Il y a quelques années, j’avais pluche de monde à mes alentours, j’étais dictateur, j’obligeais mes esclaves à se lever très tôt, vers les cinq heures, et d’aller direct tapoter sur leurs claviers d’ordinateurs tout de suite après avoir enfourné un porridge tiède. S’il faisait -20° et en dessous, il et elles étaient quand même tenu(e)s de travailler, mais celles qui m’accordaient quelques faveurs textuelles (un gratouilli des coucougnettes) touchaient une prime en nature.
C’était souvent le cas parce que dans la baraque à frites, on s’emmerdait comme des rats morts. Quand les esclaves tapotaient, ils et elles devaient s’efforcer de garder la tête baissée, comme hypnotisé(e)s par le clavier et l’écran en essayant de ne pas publier de vannes à deux balles. Une fois, personnellement, voulant donner l’exemple, j’ai trébuché sur un de mes double sens. Quand je m’en suisse relevé, je me suis aperçu que je n’en avais rien à battre ni à foutre, parce que je vivais une existence pas pire qu’une autre et plutôt moins que bien d’autres…
C’est ainsi que j’ai eu, un matin, l’idée lumineuse d’un article sur la contrefaçon… En Chine existent deux sortes de contrefaçons : les faux-faux et vrais-faux.
– Les faux-vrais sont de simples copies (Il faut savoir que les chinois sont les rois du kitsch avec les indiens, donc, un certain nombre de contrefaçons sont tellement grossières qu’elles en deviennent kitsch).
– Les vrais-faux sont d’authentiques produits fabriqués sous le manteau (Nike commande 50.000 chaussures à l’usine “temple de Shaolin”…, le patron (chinois) en produit 100.000, livre les 50.000 à Nike et les 50.000 autres (des vrais-faux) sur le marché gris avec une vraie étiquette le principe étant que Nike est incapable de distinguer quelle est la vraie chaussure entre deux vraies !)… C’est surréaliste mais c’est la vérité du faux, démonstration par l’absurde que tout cela est un mic-mac d’enfoiré(e)s !
Ceci étant, se pose le problème de la vraie et de la fausse contrefaçon, mais par l’autre bout de la lorgnette : comme je ne suis pas un avocat à moitié marron spécialiste en droit commercial international, toutes les diatribes sur la marque (et son pendant symbolique) me laissent assez froid. Je ne vois pas, par exemple, pourquoi le fait de coller un crocodile sur un t-shirt permet de le vendre 10 fois plus cher que sans (le crocodile). Pour Lacoste, il s’agit d’une rente de situation que rien ne justifie. Le pourcentage de vrais-vrais injecté là-dedans est nul ou presque, d’autant que le support (le t-shirt) étant acheté et/ou fabriqué en Chine, le crocodile aussi… et la fusion des deux encore aussi… tous les discours sur la meilleure qualité des t-shirt Lacoste tombent dans un gouffre abyssal (surtout si l’on songe au cas des vrais-faux) ! Evidemment, il faut, comme moi, penser que seules les activités socialement utiles ou développant un minimum d’innovation devraient se voir récompensées. Mais, avec le retour d’un imaginaire antérieur à la seconde guerre mondiale, il est normal que les rentes de situation injustifiées soient considérées comme LE modèle économique inamovible.
Bref, on peut se dire que le prix de la contrefaçon est le prix réel. Je ne parle même pas de valeur d’usage ; je parle de prix raisonnable. Sans compter que si l’on ne différencie pas la contrefaçon de l’original, pour un prix “n” fois inférieur, pourquoi diable acheter l’original ? Et au final, si les contrefaçons inondent le marché, elles démonétisent l’original, lequel n’a plus de raison d’être copié. A quoi bon acheter des t-shirts crocodile (vrais ou faux) si n’importe quel prolo peut s’en payer une caisse pour moins de 10 euros ? Si l’acquisition d’artefacts “prestigieux” est soumise à la loi de la rivalité mimétique, il est logique de penser que cette rivalité ne s’appliquera plus le jour où les artefacts en question auront une valeur nulle ou presque. Ce sera une bonne chose, même si ça chiera au niveau du lien social ® et des repères ®…
Il y a longtemps d’ici, 2009 fut marqué par deux tragédies : la mort de Michael Jackson et l’accès au rang de star de Lady Gaga. Si tout a déjà été dit concernant la première tragédie, le deuxième mérite tout de même quelque développement : comment une chanteuse de dance music, aussi laide que vulgaire, peut-elle devenir la coqueluche de la pop moderne, avec pour tout bagage des morceaux d’une platitude effarante et une armada de clips vidéo qui mélangent en un conglomérat poussif l’esthétique de Marilyn Manson avec les costumes de Jean-Paul Gautier ? Lady Gaga, l’idole des gogos, se voit sacralisée par son exubérance vaguement pornographique, avec une unanimité qui laisserait presque penser que Stefani Germanotta (son vrai nom, qui suggère qu’elle est à peu près autant une vraie blonde que Rama Yade) vient soudain de faire une sensationnelle irruption dans un univers où toutes les femmes sont des vieilles filles aux cuisses soudées ou de mesquines rosières de village. Assurément, pour trouver Lady Gaga sexy, il ne faut pas connaître grand-chose au sexe. Ce qui n’était pas le cas de Roman Polanski… et on s’est chargé de le lui rappeler. Et oui, c’est là toute la magie des Etats-Unis… On y déifie des putains sublimées et braillardes, mais on va sauter sur le râble d’un septuagénaire réfugié en Europe, parce qu’il a fricoté avec une gamine de 13 ans il y a presque un demi-siècle.
C’était la grande affaire de 2009, ou comment un cinéaste un brin libidineux a payé pour tous les autres, ceux-là qui ne nous feront pas croire qu’ils vont draguer dans les maisons de retraite alors qu’ils passent leur semaine à guetter la jeunesse en suivant des castings ou en visitant les écoles de cinéma.
Il s’est trouvé d’ailleurs en télévision, quelques tristes pouffiasses pour hurler au satyre, dont une que je connais suffisamment bien pour savoir qu’elle organise, de temps à autres, des parties fines entre bobos habitués des vernissages creux, où le sexe se pratique plus volontiers entre trentenaires, cela est vrai, mais où l’abus de substances pas vraiment légales et la revendication affirmée d’un statut de décadents superbes, constituent un vivier assez surprenant pour y générer des moralistes. Ce qui me gêne un peu dans cette histoire, où l’on a traité beaucoup moins bien Roman Polanski que Michael Jackson, ce dernier pour qui un garçon de 13 ans ne pouvait être qu’un pré-grabataire… C’est qu’à aucun moment, il n’a été question de savoir comment cette jeune fille de 13 ans s’est retrouvée un soir dans l’appartement de Roman Polanski. A cet âge-là on ne peut pas savoir comment fini ce genre de choses, parait-il, mais en tout cas, elle a su trouver l’adresse de son idole et le temps libre pour s’y rendre.
Tant de débrouillardise laisse présager une maturité très avancée. Roman Polanski s’y est peut-être laissé prendre, en toute bonne foi… En 2009 aussi, on a failli perdre Johnny Hallyday. Avec un peu de chance, on pensait finir par y arriver en 2010… et c’est finalement arrivé un pneu pluche tard ! Ça peut paraître cruel, mais il y a des gens comme ça qu’on est pressés de voir partir, ne serait-ce que parce qu’ils continuent de chanter en attendant… Johnny Hallyday était mûr pour le tombeau, il avait d’ailleurs déjà commencé à se décomposer avant même d’être mort, c’est dire s’il brûlait les étapes et à quel point on ne devrait pas s’interposer ainsi puisqu’à la fin on meurt toutes et tous (certain(e)s dans d’atroces souffrances !… Comme si dans cette affaire, la loi des vases communicants trouvait matière à s’appliquer, c’est sa fille qui a joué les suicidaires dans l’Eglise de St Germain des Prés. L’impatience, c’est de famille. Pourquoi donc s’acharner à garder en vie toute cette famille de ratés qui ne pensaient qu’à en finir ? Quoique… Il faut se méfier des apparences.
A peine remise de son caprice, la petite Laura a crié bien fort que pas du tout, elle n’avait pas voulu se suicider, elle avait juste fait un malaise, c’est normal, ça peut arriver à tout le monde quand on va se recueillir dans une église après s’être envoyé un shaking cocktail de whisky et de tranxène. Mieux vaut ne pas en dire plus : la demoiselle s’était déjà amourachée de Doc Gynéco et de Frédéric Begbeider, ça n’avait pas dû beaucoup l’équilibrer par la suite. En plus, elle filait le parfait amour avec le frère du médecin qui avait failli envoyer son père ad patres. Les scénaristes des “Feux de l’Amour” jubileraient, si on les mettait dans le coup ! J’avoue avoir un penchant pour le suicide, j’y trouve une sorte de romantisme et de réappropriation de soi. Mais là, j’ai du mal à y croire… et le fond vaguement catho du bad trip de Bébé Smet m’avait poussé davantage à mépriser ce qui n’était certainement qu’un appel au secours un peu grossier. Faire une tentative de suicide dans un endroit public, ça n’est pas très sérieux, il faut bien le reconnaître. Mais ne soyons pas trop expéditifs : Laura Smet n’était pas forcément une simulatrice… c’était probablement juste une conne… et on ne pouvait pas lui en vouloir, elle avait de qui tenir.
Le suicide comme une issue pour la connerie réduite à l’impuissance sentimentale ? Voilà un intéressant sujet de philosophie, mais ça ferait du tort au mythe de Roméo et Juliette… Pourquoi les gens apprécient-ils autant les cafés où la musique est tellement poussée à fond que l’on n’entend rien ou presque de ce que raconte l’interlocuteur ? A cause du signe de convivialité que le doigt de la musique indique ? Ce doigt qui désigne la lune mais qui est le seul à être remarqué. A partir d’un certain niveau de diplômes, dans 80, 90 voire 99% des cas, n’importe qui peut faire le boulot de n’importe qui. Nous vivons dans une société de boulots non qualifiés. Après un petit stage de 2-3 mois, un quelconque bachelier peut prétendre à n’importe quel poste. Dans le cas du journalisme, c’est flagrant : quelles compétences demande-t-on à un journaliste ? Même pas celui de savoir écrire correctement le français… Il y a des correcteurs et des secrétaires de rédaction pour cela… Alors ?
Ça me rappelle l’interview du patron de “Libé” que j’avais entendu à la radio. Un type d’une stupidité aussi crasse n’aurait dû être que … je ne sais pas moi… livreur de pizza, tondeur de pelouse ou nettoyeur/salopeur de pare-brises aux carrefours. Et il était patron de “Libé”… Un type pour qui la critique universitaire, ou autre, des merdias, n’était due qu’au ressentiment. Comme si tout le monde ne rêvait que de réécrire les news de l’AFP… Je pourrais être journaliste, tu pourrais être journaliste, il (elle) pourrait être journaliste, nous, vous, ils pourraient être journalistes. Ne manquent que l’envie, la motivation, la détermination (pardon, la chance) et les réseaux. Mais comme je le disais, c’est vrai de n’importe quel boulot ou presque. Tu veux être informaticien ? Programmeur ? A la portée du premier con venu.
Tu veux être cadre ? Faut juste savoir-faire un emploi du temps, un planning, ça s’appelle, être servile avec les forts et dur avec les faibles. Conseiller clientele dans une banque ? Idem. N’importe quoi dans l’administration ou dans une bureaucratie publique ou privée, je pense aux juges qui ne lisent même plus les conclusions des avocats ! Idem partouze… Ensuite c’est une question d’éthique ou de bêtise crasse. Mais c’est comme charrier la merde ; il y a une masse de gens qui répugnent à cela et ne tiennent pas pour acquises les excuses du SS moyen (1° – Je n’ai fait qu’exécuter les ordres… 2 °- Si ce n’est pas moi qui le fait, un autre le fera ?)… Même les boulots à connotations “artistiques” sont loin d’être inabordables. Vous voulez être monteur ? Aucun problème ; ça s’apprend en quelques mois à moins d’avoir 0.01 à chaque oeil. C’est vertigineux.
La société soi-disant développée, la société du XXIème siècle, n’est peuplée que de gens interchangeables aux compétences nulles ou bien elles-mêmes interchangeables. C’est logique quand on y réfléchit : après la disparition de l’artisanat, la logique de la chaîne, de l’ouvrier non-qualifié est devenue le paradigme de la production. Boulots inutiles, boulots aspirateurs d’incompétence, boulots disqualifiés en leur essence et donc ne requérant aucune qualification, boulots pédalant dans le néant et ne réclamant que le néant aux commandes. Et du fait de la nudité même du roi, justifiant des disparités de salaires hallucinantes. Un paradoxe de plus, mais il faudra continuer à en empiler par ballots pour que nul ne puisse dire et se dire que ces disparités ne sont fondées en rien… et moins que jamais, sinon sur des tours de passe-passe et des délires idéologiques, la soumission des uns et la rapacité des autres, en dernière instance.
Comme tous les soirs où je sais que je ne vais pas dormir et où je compte avec angoisse le nombre décroissant des Mojitos dont je suis bien obligé de largement dépasser la dose prescrite, j’erre sans errer, de mon fauteuil à mon fauteuil, en regardant l’écran et en écoutant le PC qui fait “Vrrrrrrrrrrrr” sans rien faire de très défini, sinon écrire des conneries et malaxer mes texticules déjà écrits… sans oublier de m’admonester pour faire quelque chose de plus précis. De foutrement plus précis, comme me gratouiller les testicules… Ouaisssssssss !… C’est bonnnnnnnn !… Mais cela reste vraiment laborieux pour un gaucher des deux mains. Comme si je voulais me mettre à vendre des aspirateurs en porte à porte. Ok, je me dis qu’après mûre réflexion et lecture en diagonale de blogs divers autre que mes miens qui est un vrai site… j’encule la littérature, mais cela n’a non plus rien de très nouveau. D’autant que la littérature s’en moque bien d’être enculée. Quel intérêt, alors ? Nous sommes loin du prince Malatesta qui sodomisa le légat du pape en place publique, histoire de montrer qu’il était maître dans son fief. Et, en l’occurrence, mon fief se réduit au fauteuil à roulettes, ce qui fait peu.
Les livres me tombent des mains. Surtout les livres traduits du Chinois. Presque drôles à force de surréalisme involontaire, mais pas suffisamment tout de même. Traduits par des gens qui n’ont pas l’air de parler correctement leur langue natale (les français)? Qui ignorent ce qu’est un cliché stylistique et qu’en général, il faut le transposer et ne pas le rendre littéralement. Un exemple classique de cliché stylistique (en français) : La neige et son blanc manteau.
Il y a les mêmes en chinois, ou plus exactement, justement, pas les mêmes, ce qui rend le mot-à-mot souvent ridicule. Imaginons que l’équivalent de chinoiseries soit : La neige, telle une épaisse couche de Vache-qui-rit. J’exagère un peu, mais on tombe sur ce genre de chose. L’ennui, c’est que le traducteur médiocre ne va faire ni une ni deux (autre cliché stylistique) et rendre ça tel quel… vous imaginez le tableau (idem)… Vous vous en foutez de tout cela.
Vous avez bien raison ! Le truc, c’est que je ne dors pas, mes yeux sont prêts à saigner, je suis naze et je tapote des choses qui trainent, des choses dont il faut bien faire quelque chose plutôt que de regarder le plafond quand l’épuisement m’empêche même de lire ou de regarder une vidéo inepte… Sur ces bonnes écritures, je vais me recoucher…