Pollutions nocturnes… #2
Vous n’imaginez pas les discussions qui se déroulent en dehors d’ici concernant GatsbyOnline et le web en général… (et même en particulier) !
L’une d’entre-elles a fait crever mes plantes en pot… entrainant quantités de choses que je ne puis narrer ici.
Les meilleures choses doivent-elles avoir une fin ? (les pires aussi, comme quoi il n’est pas vraiment nécessaire de s’évertuer à les rendre meilleures).
Dans ces échanges il y eut une formulation ce que je sentais confusément : donner dans la théorie critique à destination d’un public d’abrutis (ou supposés tels) est complètement vain et finalement assez douteux, la position surplombante n’étant qu’une position surplombante de plus. Le pire étant évidemment la théorie critique à destination des convaincus d’avance, c’est à dire la connivence avec ceux qui se gaussent en douce des abrutis… (tout ce qui tourne autour et dedans du Covid19 par exemple).
Bref, jouer à souligner les travers de la vie est identique que de jouer avec son traversin… c’est inutile de surcroît… sans compter qu’on finit par succomber !
Succomber à l’auto-censure, s’entend… comme un journaleux lambda !
A quoi bon, dans ces conditions s’évertuer à chasser les moulins à vent ?
Certes, ce site GatsbyOnline et ses nombreux dérivés, ne sont pas que des défouloirs pour quelqu’un nourri de sciences sociales et diverses.
Pour tout dire, je me relis de temps à autre et ne peut m’empêcher de penser : “Putain, qu’est-ce que je suis bon !”…
Mais n’est-il temps de mettre un terme à cet exercice de style ?
Certes, encore, il m’a permis de rencontrer des gens intéressants, sympathiques, fauchés, psychotiques (rayer les mentions inutiles), mais je tiens à confirmer que pour gagner de l’argent tout comme m’en servir pour devenir Président de la République… c’est nul ! C’est même foutu par rapport à la limite d’âge !
Pour tout arranger, les chefs-d’œuvre comme il n’y en pas 5 par siècle que sont les bouquins que j’ai édité au départ des textes publiés dans GatsbyOnline… n’ont ni gagné des prix littéraires, ni pulvérisés les listings de quelconques Best-sellers, ni même été achetés par quiconque vient ici…
Idem en ce qui concerne mes photos sur toile, pas un, pas une qui s’est manifesté en quête d’un souvenir…
Faut-il donc mourir pour être connu ou reconnu après n’avoir été qu’archi-vu ? (Van Gogh n’a vendu qu’une seule toile de sonvivant, pour 4.000 francs, à peine de quoi s’acheter quelques kilos de bidoche, alors qu’actuellement cette toile a été vendue 179 millions d’euros !
Ce qui me sauve c’est que tout ce grand bazar m’aura permis de rencontrer une âme qui vit au milieu d’âmes sans vies… une âme de cœur…
Et d’avoir tout publié aussi pour mon plaisir…
Donc, c’est presque fini, je débute une longue agonie…
Au cas où, grand malheur… je lègue mes texticules à l’humanité, plus une… et plein de gros bisous aux gens qui ont suivi consciencieusement ce machin, par intérêt, par masochisme ou parce qu’ils étaient punis…
Je vais quand même y réfléchir encore avant de faire le dernier click fatal…
La messagerie du GSM, c’est autre chose que le web….
Je l’écoute en me disant qu’elle est tout et que je ne suis rien, que j’en suis amoureux, mais quand j’entends cette voix, en messagerie, pas quand je suis avec elle, en vrai, en face à face, amoureux, pas tant de la voix, que de la personne que j’extrapole à partir de cette voix, une personne qui n’a pas grand-chose à voir avec celle qui se tient devant moi, debout ou assise, que j’écoute et à qui je réponds.
Le message dit : “Souvent je rêve que je vole, près des falaises, nue, effrayant les goélands, sans agiter les bras, parce que je sais voler, sans gestes, mieux que n’importe quel oiseau. L’air me rentre par la bouche et ressort par ma chatte avec un chuintement … Non pas un chuintement … c’est trop prout-prout (rire) … Ca fait schllll quand il ressort, une sorte de pet léger. Bref, quand il ressort, il colore tout en rouge, comme une photo virée, puis ça passe en moins d’une minute et j’en profite pour remettre ça. J’aime bien le monde en rouge”…
Comment voulez-vous que je reste calme en entendant cela ?
J’ai vraiment du mal à comprendre que ce sont les mêmes lèvres qui ont articulé ces paroles. Les mêmes lèvres que celles de cette fille, qui ne pose pas un mot plus haut que l’autre, que j’essaie d’explorer par-delà son visage et ses apparences si lisses et si tranquilles.
Le message dit : “Les filles doivent être gentilles, tout pardonner, voire s’excuser. Même si objectivement on se fait tringler par un gros con qui s’imagine faire des pompes au Gymnase-Club ; certaines vont jusqu’à lui faire croire, au gros con, que c’est trop bon et en rajoutent dans les ah oh, ah oh !... A faire comme ça, elles finiront par épouser un gros con et auront plein de petits gros cons. C’est merveilleux. Moi, quand je m’emmerde trop, je contracte mes muscles, mes muscles intimes (rire) et je l’éjecte aussi sec. Parfois, j’y vais tellement fort que la capote reste en moi tandis que le gros con, suivi de sa bite à nu se retrouvent comme des glands, les genoux enfoncés dans le lit. Dans tous les cas, j’éclate de rire, parce que c’est trop drôle de les voir comme ça. Ils sont furieux en général ; mais ils peuvent bien être furieux, rien à battre. Y’en a même qui font comme si de rien n’était et essaient de se faufiler encore entre mes cuisses. J’aime autant te dire que je les vire à coup de pieds du matelas”.
Ayant laissé le site à quelqu’un d’autre… nous sommes partis en amoureux dans une énorme bagnole de papys pour nous replonger dans cette délicieuse sensation de couple insouciant et libre de toutes attaches.
Cap pour l’aventure, le dépaysement et les bouts du monde bordés de mers infinies, on fait ce que l’on peut, dans une bagnole aussi facile à manœuvrer qu’un char d’assaut dans un Mac Donald… et qui répète d’une voix synthétique et agaçante : “Vous n’avez pas bouclé votre ceinture, vous n’avez pas bouclé votre ceinture, vous n’avez pas bouclé votre ceinture”…
Je l’écris tout de suite, le bout du monde, quand on n’a rien à f… des zoziaux, c’est chiant comme la pluie, d’autant que c’est envahi de hordes de gens venus aussi en quête de solitude à deux… débarqués d’autocars ou de véhicules personnels, prêts à s’extasier devant n’importe quoi et équipés d’accoutrement grotesques d’amants/amantes chevronnés.
Merde !
Ce fut d’ailleurs ma première diatribe, reprenant du poil de la bête.
Malgré le but strictement ludique de ce micro-voyage, la femme qui sommeille toujours en l’amante, ne put s’empêcher un caprice…
Hôtel charmant, truffé de sorties de secours donnant dans des jardins où paissaient (c’est le mot) d’énormes lapins nains, gros comme des porcelets et qui tondaient la pelouse avec la minutieuse et légendaire concentration de ces animaux à grandes oreilles.
Siestes vraies, siestes crapuleuses, nuits outrageusement prolongées, sexe satisfaisant, loin de la pression toute brigbrotherienne que fait peser sur nous les multiples contraintes de la vie des autres…
En dehors de cela, glandouille assumée dans le reste, expositions, magasins, gaufres et dents du fond qui baignent au restaurant… qui plombent le foie au bout d’un certain temps… et vous fait le visage constellé de petits boutons inesthétiques.
A tel point qu’un soir, j’ai commis un écart et me suis envoyé une fondue normande, c.a.d une pomme découpée en tranches fines et recouverte d’un demi camembert fondu (avec un soupçon de calva).
Très bon…
A implicitement me justifier avec un discours : “Non, je ne suis pas un mec, juste un individu de sexe masculin, et c’est vraiment pas ma faute, un hasard génétique, point barre”…, il faut savoir, qu’en dehors de toute autre considération, faire l’amour avec une femme est une expérience sans cesse renouvelée, car les femmes, ça n’existe pas et que le seul vrai moyen de s’en apercevoir, c’est d’aller dans ce recoin de leur intimité qu’on appelle le corps, mais qui va bien au-delà.
Ce n’est pas une question de sens.
Rien à voir.
C’est avec l’altérité que ça à voir.
Parce qu’une femme :
– N’a pas le même goût, ni la même texture de lèvres, ni la même façon de les mouvoir
– Ni la même douceur de peau, en particulier dans le repli de l’épaule
– Ni la même façon de garder les yeux grands ouverts ou fermés suivant les circonstances
– Ni la même manière de se saisir de son amant (ou pas) à tel ou tel moment
– Ni la même âcreté dans les replis de son sexe
– Ni le même petit hoquet (ou pas) quand elle jouit
– Ni la même fraicheur trempée de sueur à l’intérieur des cuisses et dans le bas du dos
– Ni ne pousse les mêmes roucoulements (ou pas)
– Ni même ce regard dont on ne sait s’il est provocant ou attendri ou autre chose
– Ni la même finesse de la toison pubienne.
C’est donc une expérience hautement intime et, comment dirais-je, personnalisée, unique.
Je pensais à tout cela pendant que nous devisions de choses et d’autres, des bribes qui traversaient sournoisement ma tête, puis en ressortaient.
Sans compter que la soirée était agréable, qu’il suffisait de la laisser se dérouler dans la magie de cet été tardif.
J’étais bien.
Il faisait doux…
Elle a voulu changer pour une statue, le genre qui reste planté là dans une pièce, qui bouge que si on lui chatouille l’oignon… un semi-culturiste, un peu écolo-socialo mais d’extrême droite, le genre à meubler une cellule, pas rieur, ni causeur, juste baratineur de l’inutile… le style je t’aime mais pas trop, contre ton corps mais de loin, pis, même pas internaute… un bonheur à la petite semaine… comme pour dire…
Il la collait comme un arapède ou un rémora, non pas que je veuille insinuer qu’elle soit une digne représentante de la famille des squales, la malheureuse, elle avait déjà bien assez de mal pour rentrer chez elle en tractant le parasite solidement arrimé dans son sillage.
Ça avait commencé plus tôt, impossible de s’en dépêtrer, du très collant, celui qui s’égouttait littéralement sur ses genoux parce que, elle, c’était comme une aube au-dessus des ruines de Babylone ou des cités perdues des mayas, livrées aux perroquets dyslexiques et/ou stoppés en pleine croissance.
A moins qu’il ne lui ait simplement dit qu’il voulait la sauter, mais avec le regard du lapereau face aux canons jumelés.
Elle se savait plus exactement comment cela avait commencé.
Mal, c’était certain.
Lui bourré, elle un peu, mais bien plus que de coutume.
Surtout elle qui ne se souvenait absolument rien, du moment où l’obscurité s’était faite.
Et se méfier.
Seule certitude, c’est qu’à force de jouer au remorqueur dans la nuit, elle avait fini par arriver chez elle et partager son salon avec lui.
“Et maintenant, on fait quoi ?” qu’elle lui avait demandé, agacée, fatiguée, un début de migraine forant au-dessus de l’œil gauche.
L’autre n’avait rien répondu et avait méticuleusement inspecté la pièce, sans changer de place, par de simples mais nombreuses torsions du cou.
Elle lui en avait presque été reconnaissante, d’accorder ainsi à son corps quelques minutes de repos.
Elle avait quand même trouvé la force de lui expliquer une fois de plus qu’elle ne coucherait sous aucun prétexte, même ivre morte, même s’il était la dernière paire de couilles d’une Terre dévastée par la troisième guerre mondiale… même si par Dieu sait quel miracle, en la tronchant il avait le pouvoir la guérir de la leucémie qu’elle n’avait pas, mais sait-on jamais dans le monde exubérant des hypothèses.
Evidemment, devant la tournure des évènements, il avait endossé sa panoplie de rongeur phtisique traité au prozac, aux grands yeux gorgés de toute la misère du monde jusqu’à la gerbe, et avait pleurniché, quémandé, imploré, mais sans oser faire un pas, craignant probablement qu’elle ne lui en retourne une, alors qu’il la dominait d’une tête.
Et après cette petite lopette qui susurrait… et fallait l’entendre ce susurrement de poivrot geignard… qui lui demandait : “S’il te plait, montre-moi au moins tes seins, ou ta chatte ou les deux, que je vois ton cul, au moins, après tout ce trajet dehors… et il pleut maintenant, dehors, je ne vais pas ressortir, fais un effort, aies pitié”…
Non, il n’a pas prononcé le mot “pitié”, elle ne se souvient plus du terme exact, mais elle peut certifier que c’était 10 fois pire, comme la voix d’un mec qui vient acheter ses esclaves en leur faisant ouvrir la bouche pour voir l’état des dents, un négrier à la cool, avec un diamant dans le lobe de l’oreille. Une saloperie de négrier sympa.
De toute façon, elle le voyait venir, sa queue ne lui était plus de la moindre utilité, il la voulait à poil, pour la caresser avec ses paluches qu’il contrôlait à peine, lui baver dessus…
Ce devait être ça ses baisers langoureux promis au bar du coin, et au final, la pénétrer devant/derrière… l’apothéose.
Elle était tellement mal, tellement épuisée par le babil obscène et entêtant de cet érotomane en bout de course, qu’elle n’arrivait même pas à simplement le f… dehors, à coups de pieds au cul, s’il le fallait.
Elle se contentait de le contrer à chacune de ses expectorations de bouts de fesses fantasmées, de plus en plus crevée, de plus en plus acculée, comme une biche blessée, affolée, cherchant quelqu’un pour l’aider, une issue.
Ahhhhhhhhhhhhh! Pouvoir revenir en arrière… retrouver l’amour chantant, les rires, les sourires, les petits mots d’amour déposés sur le web…
Malgré tout, elle restait ferme quant à son “non”, et l’autre con a cru que c’était le moment de sortir le grand jeu ; il est entré dans la cuisine, a pissé dans l’évier au-dessus de la vaisselle en attente… y a farfouillé une minute tout au plus, puis est ressorti un laguiole à la main, triomphant avec une estafilade au front.
“C’est quoi ces conneries ?”, qu’elle lui a demandé !
Et lui paraissait tout fier de sa petite blessure de troisième zone, il y prélevait un peu de sang du bout des doigts et les portait à sa bouche pour les goûter.
Mucho Macho dans sa tête.
Mucho conno, surtout.
Parce que ça, l’a mise en rage et elle a commencé à gueuler pour savoir ce que c’était ce putain de cirque.
Il voulait la violer en la menaçant avec sa navaja tout juste bonne à enlever la croûte du fromage ! Qu’il allait avoir des cojones en téflon…
On ne mesure jamais la qualité presque surhumaine du mépris qui peut jaillir de la bouche d’une femme.
Je n’aurais vraiment pas aimé être à la place du connard.
Il a tout d’abord paru imploser, disparaître en un petit nuage sombre et graisseux, puis a repris une stature anthropomorphe, mais tremblotante comme si ses os avaient été changés en jelly.
Il a commencé à pleurer, pleurer, presque comme un nourrisson, en la traitant de sale fille, de méchante, de sans cœur, en évitant les termes trop connotés du genre salope.
Il n’était plus en position de force, il ne l’avait jamais été mais l’avait cru un instant dans sa petite tête pleine de coke et de vodka… et espérait pouvoir s’en tirer les cuisses propres, une forme de retraite honorable ou de re-cul stratégique.
Mais il a choisi la mauvaise option et a menacé de se trancher les poignets si elle continuait à l’insulter.
Elle s’est mise à rire comme une folle tout en le traitant de maricón, de mariposa et de petite bite entre autres.
Et le con y est allé franco : bien sûr aucune artère n’a été touchée, le sang n’a pas jailli à badigeonner les murs, mais ça a commencé tout de même à pisser et jusque sur le plancher.
Là, ses plombs ont sauté : elle l’a chopé par le bras, lui faisant lâcher le couteau, l’a traîné jusqu’à la porte d’entrée et l’a balancé dans le couloir.
Il s’est mis à gueuler comme un putois qu’elle l’envoyait à la mort dans cet état.
Après, elle a comme un blanc : ce qui est sûr c’est qu’une voisine s’est pointée à cause du raffut (il devait être vers les 4 heures du matin) ; elle a vu le blessé sur le palier qui sanglotait incapable de se contrôler et elle, les seins à l’air qui l’insultait, le regard aussi noir qu’une divinité de la vengeance et des malédictions.
La voisine est retournée chez elle au grand galop dès qu’elle a tourné son regard furibard dans sa direction.
Ayant le champ libre, elle a fait descendre le séducteur mal avisé d’un soir à coup de pompes, en lui faisant dévaler les escaliers.
Quand elle est rentrée chez elle, elle n’a pas fait claquer la porte derrière elle.
Elle ne s’est pas jetée sur son lit pour éclater en sanglots.
Elle est restée hagarde dans le salon, de longues minutes, à la recherche de tâches de foutre, persuadée que l’autre con avait profité de l’état quasi cataleptique précédant sa furie pour se branler en douce.
Lorsqu’elle fut certaine que ce n’était pas le cas, elle s’est déshabillée calmement, s’est mise devant son ordinateur et a envoyé un “je t’aime” à quelqu’un d’autre…
Sur ces bonnes écritures, je vais me recoucher…
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