Pour en finir avec Freud…
Subir l’injustice ou la commettre ?
Socrate a raison, ô combien, d’affirmer qu’il vaut mieux subir l’injustice que la commettre.
Dans le flot de haine me visant d’avance pour oser critiquer Freud, affirmant que c’est du négationisme et donc de l’antisémitisme…, il me faut opposer ma décence et ma retenue en ne tombant pas dans le caniveau où d’aucuns souhaitent me conduire.
Pour ma part, en effet, je n’ai (pas encore) traité personne de nazi, de fasciste, de pétainiste, de vichyste, alors qu’il me serait été facile d’insister sur le paradoxe qu’il y aurait à m’invectiver avec pareilles insultes pour sauver Freud qui, lui, a manifesté sa sympathie pour le fascisme autrichien et sa formule italienne, signé des analyses aux limites de la haine de soi, juive, avant de travailler avec les envoyés de l’Institut Göring pour que la psychanalyse puisse perdurer dans un régime national-socialiste…
Je n’ai pas (non plus) recours aux facilités d’une psychanalyse sauvage à l’endroit de tel ou tel de mes adversaires (que je ne connasse pas encore) pour attaquer sa vie privée, salir son père ou sa mère, stigmatiser son enfance ou suspecter sa sexualité, comme il pourrait être fait à mon endroit ; de même, je n’ai pas encore utilisé les nombreuses informations qui pourraient m’être données par d’anciens patients sur le comportement délinquant et délictuel de certains analystes très en vue… qui pourraient être très impliqués dans une polémique future à mon égard, utilisant n’importe quel divan d’une façon susceptible de les conduire en correctionnelle si les victimes osaient parler ; enfin, je n’ai pas encore effectué d’attaques ad hominem…
Tout cela est vérifiable.
Le problème est moins cette possible réception pathologique du texticule freudien que je suisse présentement occupé à écrire, que l’incapacité de mes futurs détracteurs d’apporter un seul argument valable contre mon travail car, dans le flot d’articles, de commentaires ou de sites qui vont surgir à cette occasion, et il y en aura pléthore, on chercherait en vain une invalidation de telle ou telle thèse.
Par exemple :
01. Freud menteur.
02. Freud affabulateur, inventeur de mythes scientifiques et de romans historiques.
03. Freud destructeur des traces de ses forfaits.
04. Freud cocaïnomane dépressif, errant doctrinalement et cliniquement pendant plus d’une décennie.
05. Freud à l’origine de la mort de son ami Fleischl-Marxow à cause d’erreurs répétées de prescriptions médicales.
06. Freud destructeur du visage d’Emma Eckstein avec l’aide de son ami Fliess.
07. Freud obsédé par l’onanisme.
08. Freud obnubilé par l’accouplement avec sa mère.
09. Freud extrapolant sa pathologie œdipienne à la planète entière.
10. Freud perpétuellement travaillé par le tropisme incestueux.
11. Freud couchant avec sa belle-sœur après avoir fait un point de doctrine de son renoncement à toute sexualité sous prétexte d’une sublimation dans la création de la psychanalyse.
12. Freud sacrifiant à l’occultisme et au spiritisme.
13. Freud pratiquant des rites de conjuration contre le mauvais sort.
14. Freud croyant à la télépathie.
15. Freud féru de numérologie.
16. Freud inventant des cas n’ayant jamais existé.
17. Freud romançant certains cas pour en faire des histoires convaincantes.
18. Freud mentant sur sa clinique.
19. Freud affirmant avoir guéri des patients qui ne l’ont jamais été.
20. Freud prenant 415 euros 2010 pour une séance et prescrivant une rencontre par jour.
21. Freud amassant une fortune en liquide échappant au fisc.
22. Freud théorisant l’attention flottante, justifiant ainsi que le psychanalyste puisse dormir pendant les séances sans que l’analyse s’en trouve pour autant troublée.
23. Freud dormant pendant des séances, notamment avec Helen Deutsch.
24. Freud confiant à Ferenczi : les patients, c’est de la racaille.
25. Freud écrivant que sa psychanalyse soigne tout, et prescrivant tout de même en 1910 (!) l’intromission de sondes urétrales dans le pénis d’un homme afin de le guérir (!) de son goût pour la masturbation.
26. Freud écrivant à Binswanger que la psychanalyse est un blanchiment de nègres, autrement dit, que son chamanisme ne fonctionne pas.
27. Freud ontologiquement homophobe.
28. Freud misogyne théorisant l’infériorité physiologique, donc ontologique, des femmes.
29. Freud très médiocre hypnotiseur.
30. Freud pratiquant la balnéothérapie ou l’électrothérapie.
31. Freud rédigeant une dédicace extrêmement élogieuse à Mussolini en 1933 en préface à Pourquoi la guerre ? (un livre qui développe des thèses en phase avec la doctrine du dictateur italien…).
32. Freud soutenant le régime austro-fasciste du chancelier Dollfuss en 1934.
33. Freud travaillant avec des émissaires de l’Institut Göring, dont Felix Boehm, pour assurer la pérennité de la psychanalyse dans le régime national-socialiste.
34. Freud manigançant l’exclusion du psychanalyste Wilhelm Reich, avec les mêmes émissaires de l’Institut Göring, pour cause de communisme.
35. Freud écrivant en pleine furie nazie que Moïse n’était pas juif et que les Juifs étaient des Egyptiens.
36. Freud avouant peu de temps avant la fin de sa vie qu’on n’en finit jamais avec une revendication pulsionnelle, autrement dit : qu’on ne guérit jamais.
Ce Freud-là, donc, tous ceux qui vont me traîner dans la boue en multipliant les attaques ad hominem n’en diront rien.
Et pour cause, car le réquisitoire accablant brièvement résumé ci-dessus en trente-six thèses fera l’objet de longues argumentations étayées par des références et des citations dûment répertoriées.
La haine future de mes contradicteurs dira assez combien j’ai mis dans le mille…
Et, dans cette aventure, la plupart des analystes qui rempliront les pages “opinions” des journaux (pendant qu’on refusera explicitement les articles positifs sur mon travail dans ces mêmes supports…) se feront un devoir de donner raison à Karl Kraus, l’auteur de cet aphorisme célèbre : La psychanalyse est cette maladie dont elle prétend être le remède.
Combien, en effet, la haine de ceux-là prouvera que la psychanalyse ne soigne pas les pathologies les plus lourdes !
Le gratin analytique prouvera ainsi de façon ridicule et pitoyable que Freud avait raison : la psychanalyse est bien un blanchiment de nègres, autrement dit une entreprise inefficace…
Sinon : pourquoi tant de haine à venir ?
Récemment, j’ai été stupéfait de découvrir ce que fut l’analyse d’une jeune femme dont le motif, autrement dit la souffrance existentielle, était l’incapacité de se décider à épouser son fiancé depuis sept ans… Grande souffrance, assurément !
Quatre-vingts séances plus tard, on découvre que, sans surprise : le père de la jeune fille a été son premier amant ; que rêver de petits gâteaux, d’une blatte ou d’une crotte, c’est rêver d’enfants faits par sa mère, de l’Enfant Jésus reçu de Dieu (!), ou simplement d’un enfant ; que les menstruations sont associées à des fustigations ; qu’être battue par son père c’est être aimée sexuellement par lui ; qu’elle a voulu coucher avec son père et tuer sa mère ; qu’elle a désiré un pénis ; autrement dit les habituels fantasmes de Freud.
J’ajoute ceci afin de vous aider à comprendre combien coûte ce genre de diagnostic très prévisible : le docteur viennois avoue avoir pris cette femme (Anna G) en analyse parce que le franc suisse est une monnaie forte !
Si l’on multiplie le nombre de séances effectuées par la jeune fille (80) par le coût d’une heure d’analyse (40 francs suisses), on obtient la somme de 24.800 euros pour solde de tout compte freudien…
Informée par Freud de ses conclusions pourtant très attendues, la jeune fille décide de ne pas épouser son fiancé.
Plus tard, elle se mariera avec un autre homme avec lequel elle aura des enfants, vieillira et mourra.
Preuve, s’il faut en croire les dévots du freudisme, de l’efficacité de la psychanalyse !
La publication de ce bazar il y a peu en France sous le titre “Mon analyse avec le Professeur Freud” a été accueillie comme une preuve supplémentaire de l’immense et infaillible génie de Freud par l’ensemble de la presse française…
Voilà donc en pleine lumière ce qu’est la psychanalyse freudienne : une unique clé simpliste, sinon simplette, capable d’ouvrir toutes les serrures, quelle que soit leur complexité singulière.
Le complexe d’Œdipe, la séduction du père, l’enfant battue, le désir de pénis, l’angoisse de castration, la pensée symbolique, le pansexualisme, tout ce fatras fictionnel freudien mobilisé pour en finir avec la valse-hésitation d’une jeune bourgeoise ne sachant si elle doit épouser son promis !
Je précise, pour rire un peu, que la demoiselle en question était… psychiatre.