On peut être triste parce que l’on donne toujours aux autres, mais que l’on ne reçoit rien d’eux (ou pas grand chose) mais on peut aussi (et surtout) devenir enragé lorqu’on se sent victime d’une escroquerie, qu’on vit une entourloupe qui anéantit plus d’un an d’efforts personnels et des dizaines d’années d’investissement pour d’autres éditeurs !
Ce matin, Valérie vient, accompagnée de Blacky, les bras chargés d’un plateau rempli de petits pains au chocolat et d’un grand bol de café, et me fait une remarque…
– Patrice…, le Chromes&Flammes 6 a terminé ses 3 mois de vente et il est toujours en Kiosques, Librairies, Grands-magasins. Où en est le Chromes&Flammes7 qui est pourtant prèt à être imprimé depuis 15 jours ? Et tu devrais aussi déposer quelques petits messages dans les pages Facebook pour informer… et hop !
En réponse, je ne peux m’empêcher de pousser un terrible grognement…
Valerie manque de laisser tomber le plateau… inquiète, elle s’approche… et je lui précise :
– Terminé, 100.000 euros de perte dans la SAS Pavale qui édite C&F, Presstalis ne paye plus quoi que ce soit, ne répond à rien, leur comptabilité est incompréhensible, mille infos indiquent qu’ils ont 1 milliard cinq cent mille euros de perte… et que plus de la moitié des éditeurs vont se casser la gueule, d’autant plus vite que les annonceurs n’annoncent plus, avec comme conséquence que les journaux et magazines affichent des pertes abyssales… C’est mort de mort pour ce monde de putes et d’escrocs… Donc, on a tout renfloué… Nous n’avons pas de dettes, donc je prends le luxe de dormir ! Plus rien à foutre… Par contre la fréquentation de GatsbyOnline n’arrête pas d’augmenter, 6.000 visites hier sur la journée… Je me repose enfin en profitant du confinement obligatoire !
Valérie bégaye :
– Voyons, tu es indispensable ! Es-tu malade ?
– Ni angine, ni grippe, ni Coronavirus, j’en ai juste ras-le-bol !
– Mais enfin, tu ne peux pas leur faire ça ?
– A qui, bon sang ?
– Mais à tes fidèles admirateurs et admiratrices !
– Bof !
Je me lève à demi sous la couette, les poils de ma barbe me chatouillent le visage.
– Parlons-en ! C’est fini, il n’y aura plus de mag’Chromes&Flammes “papier”, mes coups d’humeurs, mes chroniques vont continuer de grossir les déjà 4.000 articles de GatsbyOnline, je me suis déjà occupé et investi dans l’amélioration graphique du web-site et les internautes l’ont directement vu et apprécié, ils en causent positivement, et il y a donc de plus en plus de visites… Le comble est qu’avant cette refonte nous n’avions pas de pubs de soutien alors qu’actuellement les annonceurs viennent sur GatsbyOnline mais ne vont plus sur les autres magazines… En fréquentation, deux jours de GatsbyOnline, c’est plus que 3 mois de Chromes&Flammes ! Mais j’ai malgré-tout le projet d’un nouveau magazine trimestriel qui remplacerait avantageusement Chromes&Flammes. Un truc de ouf, totalement hors normes, déjanté et Gonzo… Mais il faut attendre la fin du Coronavirus et la relance économique pour ce magazine tandis que GatsbyOnline fonctionne en dehors des clous !
Soudain Blacky saute sur le lit et me lèche une oreille tout en tapotant mon épaule avec sa patte…
Deux grands fous rires fusent simultanément tandis que Blacky se roule de bonheur sur les draps…
– “Il m’en faut bien plus pour être malheureux. Je vais illico écrire mon ressenti aux pontifes du Gouvernement et à ceux de Presstalis”…
Ch€r$ Pontife$
Qu’est-ce qui est véritablement en jeu dans l’affaire Presstalis ?
Je suis un vieux de la vieille (71 printemps en mai 2020). J’ai débuté dans la presse lorsque j’avais 18 ans en créant et diffusant un toute-boite pour assurer financièrement mes études d’architecture… ça fait loin d’ici… ce journal est devenu un régional d’infos culturel et m’a permis de créer un magazine d’architecture et décoration “HOME” que j’ai vendu 10 ans plus tard et qui existe toujours.
J’ai créé des immeubles, des maisons et transformé des chateaux-d’eau en habitations atypiques, j’ai également transformé de vieilles usines en Loft… et par la suite alors que j’avais ma propre agence de pub et gérait British American Tobacoo, j’ai lancé sans aucune aide extérieure un magazine qui va faire date : Chromes&Flammes diffusé aux NMPP… son style déjanté et atypique va rapidement le faire grimper à 500.000 exemplaires mensuels en 5 éditions/langues dans tous les pays d’Europe, au Canada et aux USA… avec des ventes de 75%… mais naïf quand à l’humain, mon principal concurrent Français m’a bassement copié et s’est ingénié à me couler et dans un climat haineux et délétère il a téléguidé un de ses pigistes employé aux finances pour me “balancer” un contrôle fiscal de 117 millions sous prétexte que j’étais l’organisateur des 24 heures du Mans… alors que je n’avais réalisé qu’une course de dragster pour promouvoir mes magazines.
Il me faudra subir 8 ans de galère pour aboutir à un dégrèvement de la moitié…, période durant laquelle le fisc avait même saisi d’avance les héritages à venir de mes parents et beaux-parents ! Voilà ce qu’ont été mes relations avec la presse “papier” : des pratiques de salopards mafieux ! Sur “le terrain” c’était du même genre, des dénigrements, des pressions : “si vous traitez encore avec Patrice De Bruyne et son torchon de Chromes&Flammes pour les courses de Dragsters, pour les shows, pour les concentrations, on vous coupe l’info dans tous nos magazines” et autres putasseries !
Je passe sur ma vie d’après consacrée aux automobiles, surtout “de collection”, mais aussi sur la période ou j’ai été importateur Excalibur et celle ou j’écumais les ventes aux enchères, ce qui m’a permis d’être “à l’aise” et d’arriver à l’âge de la retraite…
En finale, j’ai créé en 1998 un site olé-olé : SecretsInterdits, un autre nommé : LesAutomobilesExtraordinaires et également : GatsbyOnline…, plus de 20 ans de web vont s’ensuivre… et en 2018 j’ai re-publié mon vieux magazine Chromes&Flammes… pour sa diffusion je suis allé aux NMPP qui étaient devenu Presstalis… et à cause du souvenir de mes 500.000 exemplaires mensuels j’ai été reçu à bras ouverts, me signifiant par sécurité que : “Les temps ont changé et seulement 35.000 exemplaires suffiront au lancement avec un return/vente de 50%”… m’a-t-on dit avec un sourire angélique…
Je me suis fais flouer…, la réalité étant que Presstalis fonctionne sur le principe de la Cavalerie, demandant aux éditeurs d’arroser le réseau pour créer artificiellement de l’argent, les libraires habitués (par obligation) ne déballant pas toutes la réception pour la renvoyer le lendemain en traçant une note d’à-valoir… qui ne sera comptabilisée qu’à la mensualité d’affaire suivante… alors que ces retours immédiats sont comptés aux éditeurs comme invendus avec des frais conséquents, injustifiés, puisque la reprise (et non pas les invendus) est facturée aux éditeurs avec en sus des frais complémentaires de retour qui n’existent réellement pas puisque c’est le camion qui livre le lendemain qui charge ce que les kiosquiers/libraires ne veulent pas !
Tant qu’à jouer, Presstalis prétendait rembourser les frais de retour, ce qui s’est avéré un mensonge noyé dans une masse de paperasseries indéchiffrables même par des experts comptables…., ma société éditrice SAS Pavale a ainsi perdu 100.000 euros pour 6 numéros + 1 hors série.
Au fait de ce que je qualifie de tromperie et que mon avocat tend à me démontrer que c’est une forme d’escroquerie, en gestionnaire avisé, j’ai donc résolu de quitter ce panier de crabes et ai envoyé début décembre 2019 le préavis de la SAS Pavale dans le respect des obligations légales contractuelles.
APRES l’envoi du préavis et sa réception par le grand boss de Presstalis en personne, alors que tout était fait pour continuer mon magazine aux MLP, voilà que les pleurnicheries de ce même Boss ont amené l’Arcep à bloquer les transferts, en ce compris ceux qui étaient déjà signés et acceptés, ce qui était illégal et n’était qu’un passe-droit crapuleux !
Le but était de sauver Presstalis !!!!
Sauver Presstalis de qui et de quoi ?
A mes remarques, il est vrai dans un climat de tension extrême, la directrice du département relation éditeur à qui j’évoquais les pratiques de gangsters de Presstalis et de l’Arcep ainsi que les faramineux salaires (indécents) des employés Presstalis, m’a dit qu’elle n’en avait rien à foutre et que si je voulais avoir entre 5 et 10.000 euros par mois de salaire, je n’avais qu’à avoir eu l’idée lumineuse de me faire embaucher chez Presstalis…
Autre facette de l’arnaque, mon voisin Saint-Tropézien Bernard Arnault de LVMH qui avec ses autres amis (dont son gendre Mr Niels) ne couvre pas ses obligations d’actionnaire et pourrait racheter Presstalis en faillite pour rien, une pratique illégale qui serait déjà couverte d’approbation par les plus hautes instances judiciaires, un passe-droit destiné à sauver Presstalis (encore)…
Vouloir sauver Presstalis qui est en déficit d’un milliard et demi d’euros sur le dos des éditeurs empêtrés par eux même et le bordélique système publicitaire dont l’obtention de la manne miraculeuse est le but des publications (parfois en circuit fermé comme LVMH et autres) au nom de la liberté de la presse qui n’est en fait qu’une lobotomisation des masses, est assez suave mais insupportable !
La presse papier est devenue un gâchis écologique en ce compris la destruction des forêts, vendre réellement 20% c’est donc détruire 80% de millions de tonnes de papier en sus des transports et autres frais qui ne correspondent plus à notre monde.
De plus, ce milieu “Presse” est devenu un mensonge et une tromperie, aucun des tirages annoncés n’est réel, les invendus sont minimisés et au cas où une enquête tend à le démontrer, les prétendus abonnements avec des chiffres farfelus existent pour noyer les poissons encore un peu plus… en fait la presse n’est plus généralement qu’une lobotomisation des masses couplée à une machine destinée à fabriquer de la pub et des frais généreux…
Le dérèglement mondial, planétaire, de cette industrie est l’équivalent des réactions de la nature face à trop d’exploitations irrationnelles destinées à enrichir les plus riches, lobotomiser la populace des gnous et maintenir plus ou moins un ordre de plus en plus précaire.
Dans cette voie, on ne peut que constater que la presse papier est la plus déterminée à occire l’Internet sous prétexte que c’est de là que viennent les “fake-news” déstabilisantes/déstabilisatrices… tout en ayant comme objectif de prendre toute la place…
Nous vivons dans une République, pas dans une Dictatucratie…
D’où ma question : Sauver Presstalis de qui et de quoi ?
Il faut au contraire laisser faire la nature, elle se défend des hommes et leurs stupidités qui ne visent pas le bonheur général mais le pouvoir, quitte à tout détruire, les temps changent !
Les médias alternatifs devenant bien plus consultés, vus et lus que les médias traditionnels, pour contrer cette tendance, une politique visant à décrédibiliser internet, ses blogs, ses réseaux sociaux et la totalité des non-politiquement-corrects… a été élaborée et mise à exécution.
Les médias traditionnels ont débuté la guerre en affirmant que les médias alternatifs n’étaient pas crédibles, financés par la Russie et autres puissances de l’ombre désireuses de détruire nos valeurs… Comme ça ne prenait pas malgré que notre Président Macron a publiquement invectivé le Président Poutine dans un monologue Jupitérien au Palais de Versailles visant la chaîne TV d’infos “Sputnick”, n’obtenant en réponse qu’un sourire de commisération… c’est Michèle Cotta en tant que “Papesse des vraies vérités” qui a été chargée d’un tour des villes et villages de France pour affirmer en doctes réunions “officialisées” sous le label “vérités vraies”… que les “Fake-News” qui déforment les “vérités vraies et authentiques de la seule vraie presse reconnue” venaient des Blogs et des Réseaux Sociaux Internet aux mains d’entités sataniques, de racailles, de hors-la-loi, de terroristes et traitres payés par des pays ennemis comme la Russie, la Chine et la Corée du nord qui en veulent à “nos valeurs démocratiques”…
Il faut pourtant se souvenir qu’en matière de “Fake-News”, de désinformations et de lobotomisation générale, les Gouvernements sont passés Maîtres… les Journaleux/journaleuses racontant dans les merdias qui les emploient toutes les élucubrations imaginables en affirmant que ce sont des vérités qui ne peuvent être discutées et remises en cause, ce qui à permis le gag des fioles de rien du tout devenues les preuves incontestables (à l’ONU) que Saddam Hussein était un monstre sanguinaire qui possédait des armes de destruction massives, d’ou la guerre d’Irak…, puis que Mouammar Khadhafi était un vampire qui tuait son peuple et violait les femmes de son peuple dans des locaux souterrains aménagés avec des fauteuils gynécologiques… et quantités d’autres de manipulations ce qui a amené le journaleux en chef de TF1 a réalisé un faux interview de Fidel Castro… et à une journaleuse merdiatique d’organiser son enlèvement bidon afin qu’une rançon soit payée…
L’information est libre, les opinions aussi, chacun en à le droit constitutionnel… par contre le coté ubuesque et politiquement nazifiant de toute action visant à créer et conforter une vérité médiatique unique, inique et imposée, aux sévices des groupes aux mains de multi-milliardaires qui considèrent “les politiques” comme leurs marionnettes… c’est une dérive qui mène à une dictatucratie…
Toutefois, cette main-mise, cette volonté de vouloir contrôler les populations dans cette action surnommée RUSE (“Nous sommes la seule vérité authentiquement véritable habilitée par notre République, Unie, Sainte et Eternelle) et dont Michèle Cotta est “La Papesse Référente”, est mise à mal par deux évènements :
-Presstalis qui distribue 80% de la presse “papier” est quasi en faillite et dépôt de bilan avec un milliard et demi d’euros de pertes (pas pour tout le monde)… -Presstalis ne peut plus payer les éditeurs intégralement et dans les délais habituels, ce qui signifie que les recettes des numéros vendus depuis le début de cette année ne sont plus payés.
Le Coronavirus qui tue a obligé le confinement chez elles des populations, créant une cassure économique qualifiée de désastre mondial. Les bureaux et ateliers se sont vidés, les discussions d’affaires ont disparu. Les journaux et magazines fourmilières d’ordinaire vibrionnantes où se pressaient les employé(e)s sont devenues des cloîtres électroniques ou les ordinateurs contrôlés à distance s’agitent en silence. En presse, le travail d’édition et de fabrication se fait presque exclusivement sur écran, le contact du papier est perdu tout comme la présence des ratures et des annotations manuscrites ! Pis encore, la publicité qui servait de viatique aux éditeurs a presque totalement disparu.
“Ce n’est pas une surprise, lorsqu’une crise se déclenche, les entreprises coupent les dépenses rapidement… et c’est souvent l’industrie de la publicité qui en fait les frais.Il y a vraiment une fragilisation structurelle. On a à la fois des annulations, des reports et, sur le long terme, on voit des clients qui décident de couper des budgets de communication puisque ça fait partie des éléments variables pour la gestion de leur entreprise. Communication, publicité, affichage, événementiel, tous les secteurs sont touchés, sur le marché de la publicité, on observe une baisse qui avoisine les 70% actuellement”… témoigne Laurent Habib, président de l’Association des Agences-Conseil en Communication et président de l’agence Babel...“Ensuite, on a une crise durable sur l’achat d’espaces liée à la suppression d’événements sportifs puisque le report de l’Euro et des Jeux Olympiques va avoir un impact structurel très lourd. D’autres métiers sont encore plus touchés comme l’événementiel ou la production publicitaire. Le secteur de la communication est extrêmement fragile parce qu’il est fait de petites entreprises, d’indépendants. Toute la chaîne de production est touchée donc on a un désastre”…
JCDecaux, géant des affichages publicitaires, a d’ailleurs renoncé à ses prévisions pour le premier trimestre, alors qu’il prévoyait déjà une chute des revenus face à la crise liée au coronavirus, et a prévenu que le second serait pire encore :“Nous sommes désormais face à une récession mondiale qui risque d’être pire que celle de la crise financière de 2008, durant laquelle le marché de la publicité avait été durement touché”…
Chaque matin, dans son kiosque de Paris, notre premier interlocuteur témoin, reçoit des centaines de journaux et magazines, il passe une partie de sa journée à les disposer dans les recoins de son mini-magasin de 12m²… et 90% ne trouveront pas preneur : “J’ai 900 titres différents dont 450 que je ne vends pas et que je ne vendrais jamais, et sur les 450 restants je vais seulement en vendre 90%. Par contre Presstalis en tire profit en me facturant la totalité, créant une masse d’argent fictif sur le même canevas que la Cavalerie qui est une escroquerie. Pire, ils nous disent de renvoyer directement les surplus invendables en créant une note d’annulation, mais Presstalis comptabilise aux éditeurs ces retours immédiats comme des invendus, y ajoutant des frais de retour alors que c’est quasi le même camion qui a déposé les journaux et magazines qui en reprend la moitié le lendemain. C’est tellement rodé, qu’on ne déballe plus” !
À 900 kilomètres de là, le gérant d’une maison de la presse témoigne à son tour :“Avant le Coronavirus, 1.950 des 3.900 titres que je reçois et propose ont fait zéro vente. Actuellement ce n’est plus la moitié qui ne se vendent pas du tout, mais plus de 90%… Les marchands de journaux ne choisissent pas ce qu’ils vendent, ni les titres ni les quantités. Ce sont les éditeurs, propriétaires du papier, qui choisissent où ils veulent être et avec quelles quantités. Soit en donnant les consignes à Presstalis soit via des sociétés de réglages qui mettent les quantités en place selon les instructions des éditeurs. Un système hérité de la loi Bichet de 1947, qui régit la distribution de la presse en France. Ses grands principes : liberté de diffusion et égalité de traitement des journaux. C’est un marché qui, AVANT LA CRISE LIÉE AU CORONAVIRUS, avait déjà connu une chute de 50 % de son volume et qui a un taux de plus de 50 % d’invendus au niveau national donc des coûts de logistique énormes, le mode de régulation et de fonctionnement était déjà mauvais avant le Coronavirus, maintenant on peut dire que la presse papier a 90% d’invendus parmi les 2/3 des titres qui ne se vendent jamais. On pourrait simplifier en disant qu’actuellement on vend à peine 5% de ce que Presstalis nous livre et nous facture”…
Donc, d’un coté la presse “papier” ne se vend pas/plus du tout… et les titres qui se vendent avec difficulté ont 90% d’invendus. Presstalis en est à plus d’un milliard et demi de dettes, les éditeurs ne sont plus payés qu’en monnaie de singes et d’effets bancaires qui ne seront jamais honorés…, d’un autre coté les éditeurs ont malgré tout continué leurs publications parce qu’ils avaient des publicités payant les frais, se moquant totalement que les ventes réelles étaient 90% moindres qu’indiquées dans leurs tarifs… mais avec la crise du Coronavirus, les publicités s’arrêtent, les annonceurs décrochent tous… les marchands de journaux qui espéraient qu’enfin le système allait bouger voient leur business s’effondrer en catastrophe. Leurs critiques qui pleuvaient contre Presstalis sont devenues des “misérabilités” devant la catastrophe : livraisons en retard, quantités mal réglées, interlocuteurs inexistants, impossibilité de recevoir des exemplaires supplémentaires en cas de besoin, avance de paiements à règler à Presstalis sur les journaux reçus, défauts et magouilles dans le décompte et le remboursement des invendus… Michèle Benbunan alors qu’elle était encore Présidente de Presstalis ne se dérobait pas, affirmant : “Ils n’ont pas tort. Nous allons revoir nos prestations. Je vais également mettre en place une réunion mensuelle avec les éditeurs, un Presstalis Lab, pour échanger sur la qualité de service et innover avec eux”… des promesses qui ne seront jamais tenues, elle s’en est allée avec un parachute doré… deux autres se sont succédés !
Mr Rolf Heinz, président de Prisma Média, un des plus gros éditeurs européens a indiqué que 75% de ses employés étaient en activité partielle : “Tout ce que nous avons envoyé à Presstalis ne sera jamais payé, la perte sera d’environ 25 millions d’euros auxquels il faut ajouter les 17 millions d’euros que nous avions versés pour aider à la restructuration de Presstalis suite à la crise de Presstalis en 2018 et qui ne nous sera jamais remboursés. Une perte de 42 millions d’euros” !
Un “haut gradé” de la comptabilité de Presstalis à qui je demandais des comptes (sic!) m’a dit que c’étaient mes chroniques diffusées auprès des gens de Presstalis qui les avaient avertis que plus rien n’allait et que la direction pour créer une diversion avait fait circuler un message au personnel de Presstalis :“MEFIEZ VOUS DE CE QU’ECRIT LA PRESSE”… mieux qu’un gag venant d’une des deux sociétés qui la diffuse !
@pluche
Patrice De Bruyne / Chromes&Flammes : https://www.GatsbyOnline.com
1 commentaire
PRESSTALIS.
« SI ON VOULAIT ACHEVER LE RÉSEAU, ON NE S’Y PRENDRAIT PAS AUTREMENT », DÉNONCE GUILLAUME DUMOULIN, DÉLÉGUÉ SYNDICAL DE LA SAD, MEMBRE DU BUREAU DU SGLCE-CGT
– Presstalis est passé devant le tribunal de commerce, vendredi 15 juin 2020. La messagerie poursuit son activité, mais en sacrifiant sa filiale, la SAD, et ses 512 salariés. Est-ce que vous avez eu connaissance, avant l’audience du mardi 12 mai au tribunal de commerce, de cette idée de brader 512 emplois sur les 900 que compte Presstalis ?
– Guillaume Dumoulin : Ça nous a pris par surprise. Très vite, entre décembre et février, les projets de la direction ont muté vers l’idée d’un redressement judiciaire du groupe. On savait qu’il y aurait moins d’emplois à la clé, mais nous nous attendions à ce qu’ils soient discutés, comme d’habitude. Ce qui nous a surpris, c’est l’absence d’accord, y compris dans la dernière ligne droite, alors que cela faisait huit mois que les coopératives de magazines, d’un côté, et de quotidiens, de l’autre, discutaient entre patrons. Nous avons négocié jusqu’au dimanche 10 mai. Et le lundi 11 mai, la direction nous a annoncé un redressement judiciaire pour Presstalis, mais une liquidation pour toute la province. C’est un peu le coup de massue.
– Comment les journaux sont-ils distribués en province, sans relais ?
-Guillaume Dumoulin : Il n’y a pas de plan B. Le problème, c’est que tous les savoir-faire qui étaient dans la maison sont partis. Michèle Benbunan (à la direction de Presstalis de 2017 à 2019) a fait du mal. Le groupage des quotidiens, la messagerie s’appuient ensuite sur des dépositaires, en province. Elle a vendu du rêve aux éditeurs, en prétendant qu’on pouvait livrer directement chez le diffuseur, sans intermédiaire. Sauf que ça n’existe pas dans la vraie vie, ou ça reviendrait encore plus cher. En bref, elle a cassé la cohérence du système. Et, surtout, elle a été l’instigatrice de la modification de la loi Bichet, qui de notre point de vue crée une situation assez problématique. Parce que la loi Bichet obligeait les éditeurs à faire du commun, du collectif. Or, maintenant, ils n’ont plus cette obligation. Travailler ensemble, alors qu’ils se détestent, ce n’était déjà pas facile quand c’était obligatoire. Maintenant que ça ne l’est plus, c’est chacun pour soi. C’est donc tout le système de péréquation qui est mis en danger. Et on le voit aujourd’hui avec les magazines et les quotidiens, qui se tapent dessus en se reprochant d’être celui qui coûte cher. Et l’existant, la maison, est en train de tomber. C’est illusoire de croire que les ouvriers du livre vont se laisser faire. C’est notre métier, on ne veut pas le perdre, et on ne lâchera pas.
– Mais, du coup, c’est toute la chaîne d’emplois qui est impactée ? Vos emplois, mais aussi ceux des diffuseurs, des marchands de journaux et, in fine, l’existence même des journaux ?
– Guillaume Dumoulin : Je pense que le gouvernement est le plus irresponsable qui soit. Il n’a pas joué la sécurité. Toutes ces dernières années, même quand c’était difficile (compte tenu de la situation de crise de la presse écrite, Presstalis a subi déjà deux crises très importantes depuis dix ans . Alors oui, on peut dire : « L’État paie et ça coûte. » Mais, quand on regarde, on parle de la démocratie dans la 7e puissance du monde. Et on n’est pas sur des sommes si folles, alors que nous livrons tout le territoire national en presse tous les jours, que nous avons un des réseaux les plus performants au monde, et le nombre de magazines le plus important qui existe dans les pays développés. C’est le gouvernement qui laisse tomber : quand l’État décide de ne pas soutenir les SAF, c’est qu’il a une volonté de laisser tomber la province, avec à mon avis une méconnaissance du dossier, puisqu’ils pensent qu’ils vont pouvoir trouver des solutions de repli pour pouvoir continuer à distribuer. Mais il n’y a pas que les flux physiques : il y a tout le flux informationnel, la remontée d’argent. En bref, tout ce qui était fait par les dépositaires est aujourd’hui à l’arrêt.
– Ce qui va mettre les éditeurs dans la difficulté très vite, non ?
– Guillaume Dumoulin : D’autant qu’ils ne s’entendent pas. Or, même pour faire un plan de secours, il faut s’entendre. Ça laisse 512 emplois sur le carreau d’emblée. Et les diffuseurs sur la paille, alors qu’ils sortent tout juste du confinement. Beaucoup sont restés fermés. Les Relay, par exemple, devaient tout juste rouvrir. Et les courtines, soit toute la presse hippique, étaient en arrêt complet. Ils ont rouvert lundi dernier. Et dès mardi, avec la liquidation de la SAD, le journal est resté bloqué… Si on voulait achever le réseau, on ne s’y prendrait pas autrement. Dans le système, en 1995, il y avait 700 relais sur le territoire, et 61 début 2017… C’est une vraie hémorragie ! Nous étions alors 7 000 salariés dans le groupe, nous sommes 900. Et avec le projet en cours, il ne restera plus que 265 personnes. Les directions de Presstalis ont toujours fait payer l’emploi. Après, les volumes baissant, il est normal qu’il y ait moins de monde. Mais là, ils vont beaucoup plus vite.
– Dans le système, en 1995, il y avait 700 relais sur le territoire, et 61 début 2017… C’est une vraie hémorragie ! Le SGLCE-CGT a fait appel de la décision du tribunal. Comment ça va se passer pour vous ?
– Guillaume Dumoulin : On se retrouve au chômage, avec nos indemnités payées par les AGS. Ça veut dire que c’est la collectivité qui va payer le passif social des gros éditeurs. Alors qu’ils auraient les moyens de le faire. Mais nous n’en sommes même pas là. Notre travail, il ne disparaît pas ! On a un président-directeur général, Cédric Dugardin, qui veut nous prendre notre boulot et le donner à d’autres. Et nous, nous envoyer au chômage. Mais ça, on ne l’acceptera jamais. Et c’est illusoire de croire que les ouvriers du livre vont se laisser faire. Ça va mettre le réseau à feu et à sang, parce que les gars n’ont plus rien à perdre. D’ailleurs, les actions se multiplient partout.
– À qui Cédric Dugardin veut-il donner votre boulot ?
– Guillaume Dumoulin : La messagerie a une obligation de distribution sur tout le territoire. Elle s’appuie sur des réseaux de dépositaires, les fameux 61 dépôts que vous citiez tout à l’heure. Parmi eux, une partie est à 100 % de Presstalis. Ce sont les dépôts SAD et Soprocom, qui sont sacrifiés. Et tout le reste, ce sont des indépendants. Des patrons lambda. On est de la sous-traitance. La seule différence, c’est que nous, notre capital est possédé par la maison mère.
– Mais du coup, c’est illusoire de penser que des indépendants vont revenir moins cher ?
Guillaume Dumoulin : Les zones à couvrir étant de plus en plus grandes, le transport coûtera toujours autant, si ce n’est plus. Après, sincèrement, je pense qu’ils veulent « se taper » les ouvriers du livre. Ils se débarrassent de la CGT en même temps. Ils font d’une pierre deux coups.
– Vous continuez à faire grève et vous appelez les salariés du secteur, y compris ceux qui ne sont pas dans la distribution, à vous soutenir ?
– Guillaume Dumoulin : Oui. On l’a vérifié sur Lyon. Les dépositaires traitent aussi des magazines locaux : Lyon Capital, Lyon Mag, la Tribune de Lyon… Ceux-là n’ont aucune solution de repli pour se faire distribuer. Ils n’en ont pas les moyens. Ça va être un massacre industriel et économique sur tout le secteur. Si des titres meurent, les industries de labeur vont moins imprimer. Il va y avoir une vraie casse de l’emploi. Nous livrons tout le territoire en presse tous les jours, nous avons un des réseaux les plus performants au monde, et le nombre de magazines le plus important de tous les pays développés.
– Mais quid de tout le discours autour du numérique ?
– Guillaume Dumoulin : Aujourd’hui, il y a des journaux, comme le Figaro ou le Monde, qui diffusent très bien sur le numérique. Mais ça ne paye pas. Les salles de rédaction ne sont pas payées par Internet. La publicité est vampirisée par les Gafa (Google-Facebook), ils sont dépendants. Aujourd’hui, 70 % à 75 % des revenus des journaux, même avec un tirage en baisse, c’est le papier. S’il n’y a plus de papier demain, les salles de rédaction seront vides. Des journalistes vont se retrouver au chômage. Toute la profession est concernée. Je pense qu’on n’a pas été suffisamment réactifs, collectivement, au moment de la modification de la loi Bichet. Nous, on a alerté, mais je pense que personne n’a mesuré, au-delà même de la profession, à quel point la démocratie était attaquée. Là, ce qui est en train de se passer, c’est qu’ils sont en train de tuer tous les petits, il ne va plus rester que les gros éditeurs… Comme ils auront du cash, ces derniers pourront négocier des tarifs, et les autres ne pourront pas suivre. Et ils disparaîtront. C’est une vraie attaque contre le pluralisme.
– Vous êtes très remontés…
– Guillaume Dumoulin : Parce que nous, on a travaillé, pendant le confinement. On nous a dit que la presse, c’est indispensable, qu’il n’y aurait aucune faillite. On a travaillé sans masque, les premières semaines, sans gel, sans rien. Et comme on avait une boîte au bord du dépôt de bilan, il n’y a pas grand monde qui voulait nous avancer des choses sans qu’on les paye cash. On a continué à travailler, pour assurer. On a même exercé la solidarité en distribuant les invendus dans les Ehpad et les éditeurs nous ont félicités pour cette action. C’était génial de voir la presse se mobiliser. Et à la fin, ils nous licencient comme des malpropres, comme des voyous.
Personne n’a mesuré, au-delà même de la profession, à quel point la démocratie était attaquée.
– Vous avez un mot d’ordre pour exercer cette solidarité concrètement ?
– Guillaume Dumoulin : Dès mardi soir dernier, il y a eu un appel syndical. Par solidarité, les imprimeries se sont arrêtées, et il y a eu des arrêts et des débrayages dans les sièges. On a eu aussi un arrêt de la distribution sur Paris, parce que, même s’ils sont en redressement judiciaire, ils savent que le tour d’après sera le leur, s’il ne se passe rien de plus. Maintenant, le syndicat a lancé une cagnotte, pour organiser la solidarité financière pour les salariés de la SAD, parce que la lutte va peut-être durer. Même si nous espérons que ça se règle avant, pour nous comme pour les titres. Plus le conflit va durer, plus ça va fragiliser les titres. Chaque jour, c’est un titre qui peut disparaître. Ils vont essayer de nous contourner. Donc, on va demander aux camarades de partout de refuser qu’on livre notre boulot à d’autres personnes. C’est notre métier, on ne veut pas le perdre, et on ne lâchera pas.
– Les éditeurs de quotidiens ne vont pas tenir tous seuls… Ils sont structurellement déficitaires…
– Guillaume Dumoulin : À un moment, les quotidiens arriveront à s’entendre avec les magazines. Ils peuvent d’ailleurs parfaitement s’entendre après nous avoir liquidés. Ils se seront débarrassés de 512 emplois. Et en plus, ils ne payent rien, c’est la collectivité qui prend le relais. Il fait rêver, leur monde d’après.
Commentaires désactivés.