Propriétaires et utilisateurs de sites Internet, faites attention au fisc : Xénon, un logiciel espion vous surveille…
Auto-réactivation fiscale…
<< Quoi, encore lui ? Et encore des texticules couillus ? Quel intérêt ? Oui, quel intérêt de replonger à nouveau dans les râlantes rafales de cette bourrique lyrique au puissant génie comique, certes, mais dont la victimisation tordue, l’atroce mauvaise foi, les sempiternelles suées d’angoisse et les roublardises rabâchées ont fait long feu ? >> pensez-vous en me revoyant pointer le bout du nez…
Eh bien justement, mon auto-réactivation ne signifie pas répétition. Car s’il est des entreprises éditoriales qui limitent le sens d’une œuvre, d’une expérience, d’une vision, il en est d’autres qui les libèrent, les élargissent, les rendent à leurs variations d’infini comme à leur infernale complexité.
Concernant mon cas explosif dans l’increvable refoulement dont je fais toujours l’objet, il va sans dire que ce que j’écris ici, est destiné à opérer un rééquilibrage focal et acoustique définitif…, montrant d’abord comment ma tonalité fusionne progressivement avec le style épileptoïde de mes écritures.
Ensuite, et parce que mes humeurs jusque-là éparses y sont enfin rassemblées, dans un ordre disparate et résumé…, vous éclatera à la face, non seulement mon riche et nuancé clavier rhétorique selon que je m’adresse à mon amante, mes rares amis, mes nombreux avocats, d’autres imbéciles, etc…., mais aussi, du coup, les fascinants ressorts d’une hyperlucidité et d’un flair stratégique hors pair sur chaque front…, un ruissellement de perles et merveilles voisinant évidemment avec mes odieux délires biologiques qui scellent définitivement mon appartenance au monde des épistoliers français…, en tout cas, le seul écrivain dont l’œuvre cataclysmique et convulsée se hisse peu à peu à la hauteur du moment où l’atroce n’est plus qu’une distraction comme une autre, à savoir l’histoire du XXI ième siècle révélée à travers la saisie de l’espèce humaine comme pathologie incurable nécessitant une nouvelle poésie…
D’où, dans mes textes, diverses constantes antinomies entre boucheries et fééries, maléfices et danses, délires et dentelles…, proliférant pour révéler ce que je vis, sens, vois, comprend et ne cesse d’approfondir depuis qu’à cause de la bêtise humaine, je suis devenu comme un spectre maudit d’outre-ailleurs…
C’est pourquoi, métaphysiquement, via GatsbyOnline, je me situe émotionnellement dans un point d’extériorité à l’hystérie humaine qui m’échoit comme destin, ne me réjouissant que dans le grotesque aux confins de la mort…
Chauffée à blanc par ma curiosité, mon voyeurisme, ma propension à me ruer vers le pire pour en jouir…, c’est cette singulière damnation située au confluent de mes érections et de mon époustouflant don pour l’apesanteur littéraire, qui me permet de surenchérir verbalement sur la catastrophe en cours, de la prendre de vitesse à travers la descente directe dans l’intimité des choses, dans la fibre, le nerf, l’émotion des instants..
Un travail accompli en transe, comme un médium fait tourner les tables.
Il faut une certaine assurance spirituelle pour ne pas se perdre au milieu des hommes et des choses…
La vérité, là, tout simplement, est une évidence…, la presse souffre d’une très grave crise de mévente. N’allez pas croire un seul zéro de tous ces prétendus tirages à 1.000.000… 100.000… 10.000 et même 1.000 exemplaires !… 100 exemplaires, passe encore, pour faire déplaisir aux proches, qui se croient obligés d’en lire quelques lignes pour faire croire qu’ils ont apprécié…
Attrape- gogos… seule la presse du cœur… et encore !… se défend pas trop mal… et un peu la série noire… et la blême… En vérité, on ne vend plus rien… C’est grave !… le Cinéma, la télévision, les articles de ménage, le scooter, l’auto de 2, 4, 6 chevaux, font un tort énorme à la presse… tout tourne en ventes à tempérament, vous pensez ! et les week-ends… et ces bonnes vacances bi et tri mensuelles… et les Croisières !… salut, petits budgets !… voyez les dettes !… plus un euro disponible !… alors n’est-ce pas, acheter un livre !… Jouer au Lotto ? encore !… mais un livre ?… l’objet empruntable entre tous !… un livre est lu, c’est entendu, par au moins vingt… vingt-cinq lecteurs… Aaaaaah, si le pain ou le jambon, pouvaient aussi bien régaler en une seule tranche ! vingt… vingt-cinq consommateurs ! quelle aubaine !… Le miracle de la multiplication des pains vous laisse rêveur, mais le miracle de la multiplication des livres…, et par conséquent de la gratuité du travail d’écrivain est un fait bien acquis. Ce miracle a lieu, le plus tranquillement du monde, à la foire d’empoigne, ou avec quelques façons, par les cabinets de lecture, et surtout le web… Surtout le web, car dans tous les cas l’auteur y fait Tintin et le public Milou… C’est le principal… Sur le web on rase gratis…! Il y est supposé, lui, l’auteur, jouir d’une solide fortune personnelle, ou d’une rente d’un très grand Parti, ou d’avoir découvert (plus fort que la fusion de l’atome) le secret de vivre sans bouffer… D’ailleurs toute personne de condition privilégiée, gavée de dividendes, vous affirmera comme une vérité sur laquelle il n’y a pas à revenir…, et sans y mettre aucune malice : que seule la misère libère le génie…, qu’il convient que l’artiste souffre… et pas qu’un peu !… et tant et plus !…, puisqu’il n’enfante que dans la douleur !… et que la douleur est son Maître !… Au surplus, chacun sait que la prison ne fait aucun mal à l’artiste…, au contraire !… que la véritable vie du véritable artiste n’est qu’un long ou court jeu de cache-cache avec la prison… et que les poursuites judiciaires, pour terribles qu’elles apparaissent, le régalent parfaitement…
Tout artiste qui y échappe peut être, la quarantaine passée, considéré comme un farceur… Puisqu’il s’est détaché de la foule, qu’il s’est fait remarquer…, il est normal et naturel qu’il soit puni exemplairement… Toutes les fenêtres sont louées, déjà, et à prix fort, pour assister à son supplice, le voir enfin grimacer, sincèrement ! … La fin du clown, celle qu’on attend, c’est pas tellement qu’il soit cocu, mièvre réjouissance…, c’est qu’on le fasse là hurler quatre… cinq… six heures… L’écrivain I clown aussi !…, il n’arrive pas à échapper à ce qu’on lui mijote… sauf par roublardise, larbinage, tartuffiages…, par léchage de culs-bénis…, ou grâce à son Parti… autant de refuges bien précaires !… Pas d’illusions ! comme ils tournent mal, et souvent, ces soi-disant refuges !… et ces engagements…, même pour ceux qu’ont trois ou quatre cartes politicardes !… autant de pactes !… Au total, si vous regardez bien, vous verrez nombre d’écrivains finir dans la dèche, tandis que vous trouverez rarement un éditeur sous les ponts… n’est-ce pas cocasse ?…
Je parlais de tout ceci à mon pote Patrick, l’autre jour… et il en connaît un bout, vous pensez !… Il trouvait, pour ce qui me concerne, que je devrais bien essayer de rompre le silence qui m’a fait tant de tort ! le rompre ! un bon coup ! sortir de mon effacement pour faire reconnaître mon génie… il me reprochait rien… mais quand même, c’est entendu…, mais il est commerçant aussi…, je voulais pas lui faire de peine… je me suis mis à me rechercher…, dare-dare…, sans perdre une minute, ayant quelques aptitudes à jouer le jeu… Pensez donc, scientifique comme je suis, si j’ai prospecté les abords de ce “jouer le jeu” !… J ‘ai compris illico presto, et d’un avant tout funeste, que jouer le jeu, c’était passer à la Radio ET à la télé… toutes affaires cessantes !… d’aller y bafouiller ! tant pis ! n’importe quoi !…, comme lui quand il est aller raconter ses glandes à Mireille Dumas, qui a du en jouir d’envie de se faire ramoner le cul d’aussi magistrale façon… et d’y faire bien épeler son nom cent fois ! mille fois… à confondre entre Mister savon grosses bulles… ou l’écrivain génial incompris !…, trois marches à monter en parole donnée…, tout un cinéma…, la même sauce ! le même procédé ! et sitôt sorti du micro il s’est fait filmer ! en détail ! filmer sa petite enfance, sa puberté, son âge mûr, ses moindres avatars…, que tous les journalistes rappliquent !…
Voilà ce qu’il faut faire, comme lui, comme Patrick, le génie du Carambar flingueur, tout à la mitraille, faut expliquer aux médias pourquoi vous vous êtes fait filmer votre petite enfance, votre puberté, votre âge mûr dans d’autres médias plus importants encore… qu’ils impriment tout ça, gentiment, puis qu’ils vous re-photographient ! et encore !… et que ça repasse dans cent journaux !… encore !… et encore !… Moi, n’est-ce pas, pour ce qui me concerne, je me voyais déjà embarqué dans un de ces affreux pataquès !…, me justifier ici ?… glorifier tout ça ?… d’ailleurs des amis publicistes, m’ont tout de suite, carrément refroidi. «Tu t’es pas vu ? t’es devenu fou ? avec ta poire ? avec ta voix ? tu t’es jamais entendu ?… tu t’es pas regardé dans la glace ? ta dégaine ?»… Je me regarde pas souvent dans la glace, c’est exact…, et le peu que je me suis regardé, à travers les ans…, je me suis toujours trouvé de plus en plus laid… Je rêve, voilà I… je rêve !… la réalité m’échappe !… Ce qui est réel, c’est qu’un interviouweur qui est capable… me pose souvent une condition : que je le mouille pas !… que je le cite pas ! il accepte, mais anonyme… Je comprends très bien les prudences… et comment !… on n’est jamais assez prudent en toutes saisons !…
En finale des “Protocoles de Sion”, purée, me croyant à l’abattoir, ce fut la curée, l’un voulant mes couilles, l’autre mes fesses, personne pour ma tête… Ils étaient cinquante à m’attendre ! l’embarras du choix !… comme je ne voulais vexer personne… comme je fus embarrassé !… certains si déclamatoires !… d’autres tellement discutailleurs !… j’en trouvai un, ça valait mieux, qui m’était tout à fait hostile… sournois et méfiant… En finale, c’était pas un journaleux mais un fiscard…, un qui voulait me faire une indiciaire sous prétexte de me causer de mes sites-internet… M’a invité en grandes pompes, rue de l’inquiétude, quartier de l’inquisition, 3ième étage à gauche de l’ascenseur… J’y suis allé, grand palais qui a coûté sans nul doute mille misères à des aisés devenus loqueteux, tondus…
Nous voici donc installés… Devant moi c’était la trinité ! Un à gauche, taiseux, maigrelet, l’air anxiogène de ceux qui à force de pomper trop de fric dans la poche des malheureux, en deviennent tout étrange…, il biglousait de tous les côtés… ah, il était pas tranquille de me parler de ses aptitudes à chercher des poux sur le web avec un robot-espion surnommé “Xénon”…. Ahhhhh, l’enculade générale !… A droite c’était le chef, un barbu blond, l’air sévère tout imbu d’être le seul à pouvoir tapoter son clavier d’ordinateur, un docte… !… Et puis au milieu, pleine face, un qui avait l’air d’être entre deux… !… C’était à quatorze heures notre rendez- vous…, moi, j’y étais à l’heure pile !… vous dire !… Arriver très en avance c’est la tactique habituelle des gens qui se méfient…, qui veulent renifler les abords…, la veille qu’il faudrait arriver tellement les humains sont vicieux… enfin ! soit… Arriver en retard, c’est une autre tactique…, avec le risque qu’ils (les fiscards inviteurs) perdent le peu de patience qu’il affichent d’étriper à tout jamais…
Enfin, m’y voilà !… Je m’attendais à ce que cette Sainte-Trinité Fiscarde me questionne…, c’était convenu… non ! rien du tout !… ils restaient muets, devant moi déployés !… j’aurais fait venir un autre bourru que moi-même si j’avais su !…, j’en manquais pas d’autres moi-mêmes !…, un qu’aurait grogné un petit peu…, devant trois hostiles absolument muets !
– Comment voulez-vous que je pérore, comment voulez- vous que je joue le jeu, sans aucune aucune question ?… que j’ai dit comme entrée !
– Qu’est-ce que vous vous tapez comme plancton ?… qu’il m’a demandé, l’air interessé, le blond barbu en tapotant sa machine…
– Oh, je ne dépérit pas !…
– Y a qu’à regarder un peu ce que vous vous payez comme automobiles !… des vrais engins de squale de haut luxe… avec de ces dents de radiateur !… et leurs formidables carapaces luisantes, huileuse !…
C’est touchant comment qu’ils besognent tous, les fiscards… ils se copient tous, forcément… ils ont trop fréquenté les classes fiscales… c’est leur métier d’être dans le fisc… et qu’est-ce qu’on apprend à ces gens-là ? à se toucher, et puis à se copier… tous les postulants fiscards se copient tous, c’est inévitable !… ils sont aussi stables, ressemblants, ennuyeux, inévitables, que tous les tableaux queue leu leu de n’importe quelle salle de torture.., l’un pour le barbouillage, l’autre le gribouillage, le troisième pour noter, heureux !… Là, à gauche de côté de moi, y pensait pour lui-même…, et pour la Médaille d’or du fiscard émérite…
– Et votre frigo, comment qu’il est rempli ?… et votre voyage en Géorgie ?… et votre aspirateur automatique ?… Et les émails brûlants d’Anamary qui vous a donné un garage bourré de bagnoles en échange de privautés sexuelles…, ce sont des avantages en nature, ça !… Et vos pépètes, d’où qu’elles viennent, là, d’avant…, faut tout nous dire, c’est obligé, la loi vous y oblige…
Je le vois tourner rouge, cramoisi !… je peux dire que je l’ai réveillé ! il ne regarde plus à droite… ni à gauche, mais tout droit !…
– Ah !… alors !…, allons-y ! Mes Saigneurs !… mais pas de politique surtout !… pas de politique !…
– N’ayez pas peur !…
– Oh, aucune crainte ! la politique c’est la colère !… et celui qu’est en colère déconne ! toutes les furies lui foncent après ! le déchirent ! c’est injustice !… moi, on m’y reprendra pas ! pour un Empire ! jamais je ne me soumettrai !
– Avouez ! Ou sont vos pépètes ?
– J’ai racheté l’ile du capitaine Némo, le Nautilus aussi, j’y planque tout mon or, des milliers de caisses pleines à ras bord, sans compter les bijoux de la Castafiore…
– J’ai lu aussi que vous aviez sur vous en permanence plus de 600.000 euros en cash pour acheter chaque Ferrari Enzo qui passe, vous les collectionnez, on en a relevé pas moins de cinq… Le yatch de Saddam Hussein est à vous, vous disposez d’une flotte d’avions supersoniques et même d’un vieux Waco biplan de collection… “Xénon” à tout noté, fiché, vous êtes fait comme un rat…
– Qu’est-ce que vous diriez d’un petit débat philosophique ?…, vous sentez-vous aptes ?… un débat, mettons, par exemple, sur les mutations du progrès par les transformations du soi ?… Je vais vous causer des rêves et des écrits vains…, des fables…, des romans… que James Bond n’existe pas et que OSS117 est un cauchemar… Quand à Anamary… Et avez-vous bien lu l’article concernant cette affaire de 600.000 euros ou l’Enzo est mon lit et que je la range dans un tiroir… : Mon Enzo Ferraillerie…
– Ah, Monsieur , je veux bien vous respecter et tout… qu’il me dit le barbu blondinet, que j’ai oublié de vous dire que son prénom c’est Ludovic… mais je vous le déclare : je suis hostile !… j’ai pas d’idées moi ! aucune ! et je trouve rien de plus vulgaire, de plus commun, de plus dégoûtant que les idées ! les bibliothèques en sont pleines ! et les terrasses des cafés !… tous les impuissants regorgent d’idées !… et les philosophes !… c’est leur industrie les idées !… ils esbrouffent la jeunesse avec ! Qui est prêt à avaler n’importe quoi… à trouver tout : formidââââble ! s’ils l’ont commode donc les maquereaux ! le temps passionné de la jeunesse passe à bander et à se gargariser d’idées !… de philosophies, pour mieux dire !… oui, de philosophies, Monsieur !… la jeunesse aime l’imposture comme les jeunes chiens aiment les bouts de bois, soi-disant os, qu’on leur balance, qu’ils courent après ! ils se précipitent, ils aboient, ils perdent leur temps, c’est le principal !… Moi, Monsieut je suis Expert Fiscal Comptable de première catégorie, j’ai pas le temps de philosopher, vous cherchez à m’embobiner… Répondez simplement à ma question…
– Je vous réponds que je n’ai pas à vous répondre…
– Ahhhhhhh ! C’est trop !
– Vous avez, soit dit sans vouloir vous vexer, la gueule d’être intelligent !… dialecticien, même !… vous êtes toutefois l’objet de mains encore plus crochues, forcément !… Celles de vos supérieurs qui se prenent pour des aigles…, vous devez même être casuistique ! je parie !.. à la mode, donc !…
Je lui dis tout ce que je lui trouve de méchant !… hostile pour hostile, qu’il se foute en boule ! que je le claque !… qu’on se boxe si on s’interviouwe pas !… je raconterai le tout à Patrick, on en fera un roman !… Il réagit ! je l’aurais parié !…
– Et qu’est-ce que vous faites dans la vie…, et qu’est-ce que vous êtes ?
– Je ne suis qu’un humain…, et je m’en flatte !…, parfaitement !… et que d’un petit truc !… juste d’un petit truc !… j’envoie des messages au monde !…, mes pensées ! je me saoule de mots !… je cogite pour la planète !…, je connais mon infime importance !… Mais vous, dites-moi, qu’est-ce que vous faites ?… vous… N’êtes-vous pas un époustoufleur ?… vous égarez les gens…, vous leur faites les poches au nom du gouvernement de la Belgitude patrie en lambeaux, pour être certain que vous continuerez à remplir les votres chaque mois…, puis pour votre retraite, pas méritée du tout votre retraite, pour un inquisiteur qui aura passé sa vie à emmerder l’autre moitié de son monde…, je serais surpris que vous ayez inventé quelque chose !… : L’émotion dans le langage écrit !… le langage écrit administratif était à sec, c’est vous sans nul doute qu’avez redonné l’émotion au langage écrit via quelques Procès-verbaux !…
– C’est pas qu’un petit turbin je vous jure !… le truc, la magie, que n’importe quel con à présent peut vous émouvoir en écrit !… retrouver l’émotion du parlé à travers les écrits administratifs, c’est magique I c’est pas rien !… c’est infime mais c’est quelque chose !…
– Je vais vous mettre les points sur les i ! écoutez bien ce que je vous annonce : qu’est-ce que vous connaissez de mes texticules ? Ce que j’écris… quand de quelques mots je croque le mouvement, les paysages, le pittoresque, les belles poupées, à poil, sans poil, les Tarzan, les éphèbes, les lions, les jeux du Cirque à s’y méprendre ! les jeux de boudoir à s’en damner ! la psychologie !… les crimes à la veux-tu voilà !… des orgies de voyages ! comme si on y était ! tout ce qu’un pauvre peigne-cul d’écrivain peut qu’indiquer !… ahaner plein ses pensums !… Faire vibrer ses lecteurs en les faisant vivre en Ferrari, en Corvette, en Bugatti, en Yatch, en avion Waco biplan… Que reste-t-il au romancier si le fisc se met thésauriser les rêves, à décompter les romans, à additionner les châteaux ? Peut-on imaginer la Justice poursuivre Alfred Hitchcock pour ses nombreux crimes à l’écran ? Vous êtes sans nul doute le genre de crétin qui s’imagine que les poules dès qu’elles ont terminé leur turbin, mettent des bas résille, des cuissardes à talons aiguilles, un corset-guépierre et passent l’aspirateur ou repassent ainsi, tout en tenant un fouet… Je pense que si mes texticules sont couillus, vos testicules vous encombrent le cerveau…
– Ouiiiiiiiiiiiiiii, on jouit comme on peux ! Toute la masse des débiles mentaux…, la masse amorphe…, celle qui lit même pas le journal…, qui va à peine au cinéma, qui connait même pas ses droits… Ahhhhhh ! Qu’est-ce qu’on se régale, on pique ici et là, on leur fait les poches, on prend même pour 20 ans d’avance…
– Ça fait combien de gnous, cette masse ?
– Oh ! 80 % d’une population normale, une sacrée clientèle I… Oui., mais dites, attention ! elle est morphinée…, ahurie en plus de débile !… le rendu émotif des Procès-verbaux fiscaux est lyrique… !… l’auteur lyrique des contributions…, et j’en suis un, se fout toute la masse à dos, en plus de l’élite !… l’élite a pas le temps d’être lyrique, elle roule, elle bouge, elle grossit du pot, elle pète, elle rote… et elle repart !… elle lit aussi qu’aux cabinets l’élite…
– En somme le roman fiscal lyrique ne paye pas… voilà l’évidence !… le lyrisme fiscal tue, par les nerfs, par les artères…, et par l’hostilité de tout le monde… très sérieusement !… et au prix de patiences infinies ! de toutes petites retranscriptions !… à la bonne vôtre !… Vous observerez que vos actions envers la masse tournent rapidement à l’hystérie ! à la sauvagerie ! au pillage ! à l’assassinat !… instantanément, pour mieux dire ! la pente humaine est carnassière…
– Vous estimez-vous donc persécuté ?… si je comprends bien…?…
– Oui, les fiscards de votre espèce attendent tout le monde à un tournant !… la belle histoire ! Mais dans le monde rien ne se passe strictement ! la preuve : votre trouvaiIle émotive !…
– N’empêche n’est-ce pas que votre Van Gogh vaut une fortune… Et vos lingots sous votre lit ! Dans vos armoires ! Et vos voitures de collection inestimables ! Je veux tout, tout de suite ! culbutes en cascades!… c’est mieux que des «Suez», votre Van Gogh !… Y a pas de meilleur placement !…
– Que lui soit mort de folie, c’est publicitaire !… Moi c’est de rire si vous continuez…, y a guère que deux espèces d’hommes selon vous…, où que ce soit, dans quoi que ce soit : les fiscards et les maquereaux… c’est tout l’un, tout l’autre !… Vous avez la haine du monde entier !…. vous saisissez ?…
– Revenons-en à vos pépètes… Vous avez des automobiles extraordinaires, vous êtes cuit, fait comme un rat, va falloir payer, douiller…, même que je pense tout saisir…
– Je peux pas vous dire, moi, en personne…, mais l’humain est sadique, réactionnaire, en plus de tricheur et gogo… il va au faisandé, naturellement… il aime que ça !… les étiquettes, les partis, les latitudes y changent rien !… il lui en faut, en tout, partout !… s’il veut une voiture de collection, c’est pour la valeur qu’il va prendre et parce que la monnaie baisse ! Les écrivains par contre, leurs livres, leurs écrits…, prennent pas de valeur en vieillissant !… le faux triomphe ! la publicité traque, truque, persécute tout ce qui n’est pas faux !… le goût de l’authentique est perdu !… j’insiste ! j’insiste ! observez !… regardez autour de vous !… vous avez quelques relations ?… des gens capables… je dis capables : qu’ont la fortune ! qui peuvent s’acheter femmes, tableaux, bibelots !… eh bien, vous les verrez toujours invinciblement, ces gens capables, se ruer sur le faux ! comme le cochon pique à la truffe… Kif, le prolo, remarquez !… lui, c’est l’imitation du faux !… il se paye l’imitation du faux !… Tenez, supposez, sans vous parler politique, que vous vous trouviez un beau jour dans le mauvais cas d’être épuré ? n’est-ce pas, avant tout que ça veut dire volé !… qu’est-ce qu’on vous volera d’abord ? sur quoi se jetteront vos épurateurs ? d’abord ? au premier saccage de votre cher foyer ? mais sur toute votre saloperie, pardi ! tout ce qu’est à peine montrable chez vous !… vos bonnes choses on vous les brûlera !… la vérité essentielle de ce monde actuel : c’est qu’il est paranoïaque !… Oui ! paranoïaque ! il a la folie présomptueuse ! Vous m’emmerdez, vous ne m’amusez plus… Combien de pages on a dans votre Procès-verbal manuscrit ?
– Cinq !
– Si nous parlions un peu d’amour ?
– Oh ! pas si fort ! pas si fort !… les gens nous écoutent !… Y a des micros partout !
– Qui, les gens ? Y a pas un chat en dehors de vous trois…, c’est un interviouve sans façons ! voilà ! sans façons… je vous propose de parler d’amour et de chansons d’amour…, c’est pas un sujet pour le fisc ?… vous voulez pas que je vous en chante une ? Un exemple de lyrisme populaire ?…, caresses ! éternité ! tendresses !… Je manie ça avec doigté ! Vous voulez en écouter une ?… un chansonnier de l’Amour vaut son poids de sperme !… que de préparations…, que de petits cadeaux ! succions ! serments ! chichis ! et après ?… huit jours sur le flanc ! le plus fragile système nerveux du règne animal !… la vérité ! la mouche qui tire ses cent coups la minute ? Je pense que toute la détresse de don Juan est de pas être puissant comme une mouche ! Bon, mais le temps passe, on cause, on cause et je suis là… messieurs, je ne vous retiens pas, je vous laisse aller… Il se fait tard !
– Il n’est que dix-huit heures !… Vous n’avez pas répondu à mes questions… La loi vous y oblige…
– Bon ! je retourne chez moi !…
Je les laisse cafouiller…, je m’esquive !… La porte…, la rue…, hop !… Je zigzague un peu…, j’ai hâte !…, j’ai hâte !… Y a que chez moi que je peux réfléchir…, dehors je peux rien…, y a que chez moi !… Je vais redescendre sur terre… Oui je vais le fignoler moi, leur interviouve !… Chez moi putain d’interviouve !… Moi-même !… Je connais un peu la calomnie ! Vous…, vous qui me lisez, êtes témoins de cette affaire…, vous avez tout vu !… bien vu !… témoin de tout ?… Mais lui, ce Ludovic Fiscard, comment qu’il m’arrangerait ! A son réveil ! un petit beurre ! L’histoire…, les paroles ignobles qu’il voudrait me faire dire ! De quoi me fâcher ! la maison entière ! la haine qui me concentre !… voilà comme je suis, comme courage…, tout aussi, peut-être plus invalide, mais oui !… mais oui, plus !… Que cet interviouveur qui m’a vraiment éreinté ! esquinté ! fini !… on peut dire !… Cabotin biaiseux ! Chef-d’œuvre de faux derge !… Je pouvais me méfier ! Oh, dangereux ! Je me disais ça là…, pour moi, c’est rien de rédiger…, mais il faut que je réfléchisse d’abord !… Pas longtemps non, pas longtemps…, une demi-heure… et je ne peux réfléchir que chez moi !… Chez moi ?…, chez moi ?…, je sais plus bien !… Avant que l’autre soit réveillé ! qu’il se mette aussi à rédiger…, alors ?…, alors ?…, un gratin !…, ça serait malheureux ! un petit peu !
– Sauvez- moi ! sauvez- moi tous !… J’appelle au secours !
– C’est lui ! c’est bien lui ! C’est Quelqu’un qui écrit dans Gatsby… qu’ils crient les gens…, ils m’aident que j’avance…, qu’on me sorte de l’entourloupe…, ils me poussent au rebord du trottoir…
– C’est votre voiture !…Montez ! montez, fuyez cet endroit maudit, normalement y a plus personne qui s’y aventure, tous craignent l’étrippement général, c’est qu’ils ont toujours faim les fiscards, ils font les beaux pour attirer les gnous, sournois, saucisses, promesses… et puis d’un coup, ils vous attrapent et vous mettent à la question !… Y en a des milliers, des millions qui sont jamais revenus en contributions forcées, y ajoutent même la TVA sur les gages, sur la maladie, la mort…, y prennent partout, des vampires, et ceux qui résistent, ils les torturent, des fois ont les entend hurler qu’on leur coupe les bourses, plus d’érection, le fisc passe, rien ne repousse, plus de bandaison, sauf le ministre des contributions, un retors, qui invente chaque seconde une loi pour mieux prendre…, des lois sur des lois à n’en plus finir… II est méfiant encore ! Des fois que ses sbires auraient oublié quelque chose, une bulle d’air, une goutte d’eau, même là ils la coupent en deux, la moitié pour eux, l’autre en surtaxe, reste rien, mais les pleurs sont pris en garantie… Malheureux, dans quel piège vous fait-on choir ?…
– Craignez rien !…
Je me dis de rouler tout doucement !… attention!… doucement ! Je remercie tous les gens autour… ils me posent encore des questions !…, je presse le mouvement…, comment que je l’ai échappé belle !… oh, j’allais vraiment très doucement…, une affluence de camions…, arrêtés presque à chaque mètre !…, feux rouges !… feux jaunes !… bon !… , vert… j’ai pas le temps de faire ouf !… vous me croirez !…
– Au secours ! au secours !… le scandale fiscal !…, les gens accourent…
– Alors ? Alors ? Quoi ? Quoi ?…
Je m’arrête…, ouvre la porte…, j’ai pas le temps de faire ouf ! . j’ai peur que les gens s’en mêlent !… ils s’écartent…, ils me Iaissent passer. .. ça va !…, Ies éblouissements qui me passent ! et c’est moi qui qui réponds à toute la foule !… et aux flics !…moi, qu’aurais plutôt le droit de m’asseoir !… un peu !…je suis mutilé, je voudrais bien m’asseoir… je connais un chouette café là, juste…, enfin chouette pour moi… qu’a une arrière-salle…, je connais…, je connais…
– Vous êtes fatigué !… un petit cognac vous fera du bien ! là, en face…
Nous traversons dans les clous !… On y est !… et on s’immobilise là, pile ! tout ébaubi ! Tous les lecteurs ensorcelés ! Bon ! mais c’est pas tout ! c’est pas tout ! Le génial rendu émotif fiscal, la grande révolution des lettres ! Encore ? Encore… Ils me regardent… moi, toujours ma présence d’esprit !… je suis pas éberlué du tout !…, en bordée !…, en pleine rigolade !…je joue le jeu !… joyeux, marrant au possible !… Je suis extrêmement fatigué… moi, c’est parler qui me fatigue… j’aime plus parler maintenant… je hais la parole… rien m’exténue plus… pour ces fiscards en rut que j’avais parlé… et pas qu’un peu !… une bavette d’heures ! Surtout avec le blond barbu, qui tenait le crachoir !… foutu interviouveur !… ils me l’avaient choisi !… de la façon qu’il titubait s’il se nouait les pieds, se les entremêlait ? qu’il bascule sous un autobus ? c’était possible!… il me faisait de ces embardées littéraires !… de ces à-coups ! une brute !… j’avais vu !… je voudrais pas qu’on se trompe ! que les gens pensent alors, fatal… quand il serait sous l’autobus, que c’est moi qui l’aurais poussé !… les gens s’ils sont tendancieux !… je les connais !… horribles !… ils vous voient assassin d’abord !… vous les intéressez que pour ça !… ils ont qu’envie de vous faire buter… vous faire couper le cou ! je pouvais le pousser à bout… certes !… pas que sous un autobus !… le foutre à bout !… un bon coup !… cette rigolade! vous pensez ! Oh, moi non !… moi c’était de ma tête !… et d’avoir bien trop jacassé !
L’essentiel c’est que je me perde pas dans les pages… et lisibles ! Lisibles pas plus du tout arides qu’autres choses !… L’interviouve qui fera pas le tonnerre, bien sûr !…, mais qui sera pas non plus la honte dans leur organe qui fait fureur, le catalyseur des élites… Il faut se méfier de faire trop court…, et Galilée donc !…, quatre mots !…, qu’est-ce qu’il a pris !…, comment qu’il a dû s’excuser !…, pour ses quatre mots !…, s’agenouiller !… Je me relis moi là, il faut se relire !…, il faut se méfier de faire trop bref…, tout mon mémoire façon d’interviouve…, on se relit jamais assez !… Oh !…, oh ! non…, non ! Tout de même…, ça peut pas aller si loin…, je le dis ! Ce n’est pas de telle importance…
Je vais être plus clair…
Au diable l’Absurdie…
Je me suis résigné à m’enfuir d’Absurdie
Les délicates odeurs en rimes des furies
Sous l’infamie du sort d’haridelles décors
Que forment les nuages aux ailes de la mort…
Battant la campagne par les sanglots du corps
La vigile funèbre en ses féroces efforts
Le songe embarrassé au chas des multitudes
Donne sa rime amère heurtée aux habitudes…
Puis du web-saint je sortis ma croix
Les internautes m’accablaient de mes choix
Quand les écrits d’un ami les fit réaliser
Que la folie est souvent une forme de désarroi…
Je suis rentré en moi, le ciel s’est éclairci
Poursuivant ma route, abandonnant les maudits
Je suis enfin un homme abouti un poète constant
Polarisé du cœur des troupeaux frémissants…
Le démon enduré mais où sont les mâtures
Belles œuvres de maîtres observez les statures
Méphistophéliques, paradis reconquis
C’est ainsi qu’on la fixe, l’avérée poésie…
Je l’ai écrit bien des fois, mais personne ne lit, personne n’a envie de lire, personne n’a envie de savoir.
Nous sombrons en Dictatucratie…
C’est une sorte d’absurdie policière ou les rares moments de loisirs pour le “peuple” sont d’infames variétés ou toujours les mêmes se pavannent, se congratulent, et s’enrichissent dans la démeusure en faisant leur “promo”…
Certains gestes de la vie quotidienne peuvent coûter cher.
Parfois, ce n’est pas le montant qui importe mais la sanction.
En Belgique, les Impôts utilisent Xenon, un logiciel capable de pister les fraudes sur Internet…
Nous connaissions le jeu Xenon (Mythique BitMap Brothers), nous connaissions les lampes au Xenon, voici venir le logiciel Xenon, un programme de lutte contre les fraudes sur Internet.
Ce nouvel outil va permettre d’établir des profils en fonction du secteur d’activités que la justice vise.
En ciblant les contrevenants qui agissent sur le marché belge, il possible de s’attaquer à l’ensemble des activités frauduleuses sur Internet, qu’il s’agisse de prostitution, de jeux de hasard, de commerce illégal de voitures, de contrefaçon, de téléchargement de musique.
Ce programme agit un peu comme les “spiders” de Google ou Yahoo !
Il utilise un code sophistiqué qui permet de traquer des boutiques en ligne suspectes, des casinos et autres sites pornographiques.
L’éditeur (Belastingdienst), les impôts des Pays-bas…, a sorti cet outil en 2004 qui depuis a fait des émules et a été commercialisé en Autriche, Danemark, Suède, Grande-Bretagne et Canada.
La Belgique rentre donc dans la grande famille de Xenon.
Cet outil est couplé à une base de données installées à Amsterdam, chez Sentient Machine Research.
En Belgique, se sont cinq agents a avoir été formés à Xenon.
Ils sont rattachés au service de l’inspection spéciale des impôts (ISI).
Xenon n’agit pas comme Google.
Il se veut plus discret, capable de s’intéresser à des niches économiques particulières.
Il est couplé avec un outil de localisation.
Un outil qui profite des données laissées, publiquement, par d’éventuels contrevenants…, comme par les internautes lambda !
Afin de mieux détecter ses suspects sur le net, le programme Xenon, agit comme une araignée virtuelle parcourant la toile sur des activités économiques spécifiques.
Le logiciel Xenon permet de configurer un profil de recherche fiscale, de lancer un robot “crawler” sur le net pour détecter les sites correspondant au profil et d’identifier les “propriétaires probables” de ces sites.
Les données sont ensuite mises en rapport avec la base nationale des données de l’administration fiscale.
Xenon a été développé aux Pays-Bas en 2004.
Le programme est également utilisé notamment en Belgique, en Autriche, au Danemark, au Canada et au Royaume Uni.
Propriétaires et utilisateurs de sites Internet, faites attention au fisc : Xénon, un logiciel espion vous surveille…
Question de M. Guy COËME au Secrétaire d’Etat à la coordination de la lutte contre la fraude, adjoint au Premier Ministre et Secrétaire d’Etat, adjoint au Ministre de la Justice sur la fraude au fisc via la vente par web (08/07/2008)
Guy Coëme (PS) :
Monsieur le secrétaire d’État, les ventes de particuliers sur le web à partir de sites spécialisés sont passées d’un phénomène technologique à un phénomène économique tant la pratique a explosé ces dernières années. Alors que cette activité se voulait dans un premier temps une opportunité de vente occasionnelle, une sorte de brocante virtuelle, elle s’est rapidement professionnalisée. Certains sites sont même devenus des vendeurs virtuels professionnels, mais sans statut, profitant ainsi d’un certain flou juridique. Conscient de cette réalité, le gouvernement français vient de signer un accord de partenariat avec le site d’enchères en ligne eBay. L’objectif de ce partenariat est double: d’une part, inciter les particuliers qui achètent et vendent sur internet à créer leur propre entreprise et surtout, d’autre part, lutter contre certains vendeurs dépourvus de tout statut professionnel, mais vivant pourtant de leur commerce sur eBay. Selon cet accord, le site d’enchères s’engage à bloquer d’ici l’automne le compte des particuliers ne disposant pas du statut professionnel adéquat qui gagnent mensuellement plus de 2.000 euros, trois mois de suite. Monsieur le secrétaire d’État, la frontière entre vendeurs professionnels et occasionnels peut sembler assez floue pour nos concitoyens. C’est pourquoi je vous demande ce que vous pensez de l’initiative française. Est-elle à l’étude en Belgique? La loi belge actuelle est-elle suffisante pour différencier les vendeurs occasionnels des vendeurs professionnels non déclarés? Existe-t-il un montant ou un nombre de transactions tel que l’on est considéré par le fisc comme vendeur professionnel? En marge de ces considérations, comment évaluez-vous Xénon, le logiciel antifraude du fisc, qui permet de repérer les fraudeurs potentiels qui font de la vente sur internet un métier sans en assumer les obligations sociales et fiscales? Combien de fraudeurs ont-ils été détectés depuis le mois de mars 2007, date de l’entrée en vigueur de Xénon? Quelle est la somme des amendes collectées à ce jour depuis cette même date?
Bernard Clerfayt, secrétaire d’État:
Cher collègue, l’administration de l’ISI n’est pas au courant de la conclusion d’un quelconque partenariat entre les autorités françaises et l’opérateur sur internet eBay. En règle générale, la conclusion de protocoles, une idée qui figurait dans l’avant-dernière déclaration gouvernementale, a été mise en pratique avec entre autres les notaires, les huissiers de justice, les barreaux francophone et néerlandophone, le secteur des voitures et les professions du chiffre. Mais de manière générale se pose toujours la question du caractère impératif d’un tel protocole. À vos questions sur les moyens de différencier un vendeur professionnel d’un vendeur occasionnel, en vertu de l’article 4 paragraphe 1erdu Code de la TVA, est un assujetti quiconque effectue dans l’exercice d’une activité économique, d’une manière habituelle et indépendante, à titre principal ou à titre d’appoint, avec ou sans esprit de lucre, des livraisons de biens ou des prestations de services visés par le présent Code, quel que soit le lieu où s’exerce l’activité économique. Il est dès lors nécessaire de vérifier si quelqu’un effectue “de façon habituelle” une activité soumise à la TVA. En l’occurrence, il s’agit d’une question de faits à apprécier au cas par cas sans pouvoir y coller un montant ou un nombre de transactions. Éventuellement, allusion peut être faite à l’article 56 paragraphe 2 du Code sur la TVA qui prévoit un système de franchisés pour les petites entreprises, celles dont le chiffre d’affaires annuel est inférieur à 5.580 euros. Pour vos trois dernières questions, notamment sur le logiciel Xenon, sachez que depuis fin 2007, ce logiciel est en effet utilisé par l’ISI pour la détection d’éventuelles malversations fiscales effectuées via internet. Il va de soi que l’approche au sein de l’ISI d’une affaire de fraude se déroule toujours de manière structurée et bien réfléchie. Effectivement, pour une gestion de données performante, toutes les sources pertinentes sont consultées et épluchées. Ceci se fait par une multitude de moyens techniques pertinents dont l’application Xenon fait partie. D’une manière générale, je peux informer l’honorable membre qu’en ce qui concerne le commerce électronique, l’ISI a enrôlé un montant arrondi de 5,76 millions d’euros, sanctions comprises, pour la période du 1erjanvier 2007 au 31 mars 2008.
Quand devient-on un vendeur professionnel en Belgique ?
D’après le site de l’Union des Classes Moyennes : “la vente régulière d’objets sur eBay peut faire de vous un professionnel. La frontière entre, d’une part, la gestion de patrimoine privé et les opérations spéculatives et, d’autre part, une activité professionnelle est difficile à tracer”…
Même son de cloche pour Tanguy Peers, le patron d’eBay Belgique : “La loi n’est pas claire, et elle ne dit certainement pas à partir de quel montant ou à partir de quel nombre de transactions on est considéré comme un professionnel” a-t-il expliqué à La Libre Belgique en 2007.
Mais pour l’ancien secrétaire d’Etat à la lutte contre la fraude fiscale, Hervé Jamar : “La loi existe et elle est claire, le caractère répétitif des ventes d’un eBayeur suffit au fisc pour le considérer comme un vendeur professionnel”.
A titre d’exemple, si Monsieur X vend plusieurs DVD sur eBay en affirmant se débarrasser de sa collection, il n’aura aucun soucis à se faire vis-à-vis du fisc. Par contre, si Monsieur X vend chaque jour des DVD et en fait un réelle source de revenus alors cela devient du “commerce” au sens de la loi.
Monsieur X devra donc remplir toutes les formalités obligatoires pour être commerçant s’il ne veut pas que son activité soit considérée comme illégale. Autrement dit, qu’il soit un fraudeur aux yeux du fisc …
Propriétaires de sites Internet faites attention au fisc : Un logiciel espion vous surveille.
Les sites Internet à travers le monde sont dorénavant visités par une araignée du Web qui agrandit sa toile : le fisc.
En effet, un cartel de recouvrement d’impôt formé du Canada, de l’Autriche, du Danemark, des Pays-Bas de la Belgique et du Royaume-Uni, a commencé tranquillement à sévir contre les fraudeurs suspects en utilisant un programme sophistiqué qui explore le Web afin de surveiller les transactions effectuées sur les sites de ventes aux enchères, retracer les exploitants d’entreprises en ligne et les sites de jeux de hasard et de pornographie.
Wired News, 25 janvier 2007 – Source: Tax Takers Send in the Spiders
Ce programme, appelé ‘’Xenon’’, en référence aux phares qui éclairent les endroits sombres, a fait ses débuts en 2004 et a été développé avec le soutien d’une entreprise de bases de données minières, Sentient Machine Research, dont le siège social se trouve à Amsterdam.
Colette Gentes-Hawn, de l’Agence du Revenu du Canada, (ARD) a confirmé la participation du gouvernement canadien à cette lutte en ligne à l’évasion fiscale : “Nous avons besoin d’outils plus sophistiqués pour nous adapter à cette nouvelle ère du commerce en ligne. Nous avons maintenant besoin d’une araignée du Web”… a mentionné Gentes-Hawn dans un article du Toronto Star publié le 29 janvier 2007. “Il n’y a pas de différence entre une entreprise sur Internet, un catalogue Sears et une entreprise qui a pignon sur rue. Ce sont toutes des entreprises et elles doivent toutes payer leurs impôts”.
Le Xenon est principalement un robot d’indexation, ou un logiciel, qui agit comme une araignée qui explore les sites Web (ou un web crawler ou web spider), qui collecte des renseignements, dont l’identité des propriétaires présumés des sites, et qui, par références croisées (c’est-à-dire en vérifiant les informations obtenues et celles d’un autre site qui contient des bases de données nationales et des dossiers fiscaux retrace les contrevenants et adeptes de l’évasion fiscale.
Le fisc a annoncé cette semaine qu’il compte intensifier la chasse aux e-commerçants qui fraudent sur Internet. Chez eBay Belgique, on regrette cette publicité négative.
C’est une époque qui se termine ou qui va se terminer à la fin de ce mois pour les petits malins qui ont profité de la relative impunité dont jouissaient les opérations de vente sur Internet. Le fisc disposera, en effet, à ce moment d’un système de localisation permettant de cibler les fraudeurs potentiels qui font de la vente sur Internet un métier, sans en assumer les obligations fiscales et sociales. C’est que l’anonymat d’un site web ou d’un alias est en réalité loin de protéger l’identité du vendeur, de l’acheteur, de l’intermédiaire, fussent-ils occasionnels et honnêtes.
Y a-t-il là une atteinte à la vie privée des internautes ?
C’est la question que se posent ceux qui utilisent ces sites. Mais à ce niveau, rien n’est moins sûr. Qui, pour commencer, a pris la peine de lire jusqu’au bout les conditions générales d’utilisation de ces sites ? Et puis, un coup d’oeil sur le site d’eBay, le leader des ventes en ligne, ouvert aux particuliers et aux pros, permet de voir que la transparence du système ne laisse que bien peu d’anonymat aux utilisateurs des services du site. On y retrouve, sans trop fouiller, des éléments sur la localisation des vendeurs et des acheteurs dont certains n’hésitent d’ailleurs pas à afficher leur numéro de téléphone dans les annonces. On y voit aussi, et c’est sans doute là que le fisc trouvera quelques éléments intéressants, l’historique des transactions effectuées par l’eBayeur, avec le type de bien, sa description, et le prix des biens achetés ou vendus.
Reste que les ventes de ce type ne sont pas interdites. Si vous avez entamé un grand nettoyage de votre grenier, rien ne vous empêche de vendre sur Internet les objets qui s’y trouvaient, et certainement pas le fisc. Fondamentalement, il y a même là une manière de recycler des objets plutôt que de les envoyer à la décharge. Idem d’ailleurs si vous vendez un tableau ou un bibelot issu d’une succession.
Mais si le programme Xenon détecte un autre tableau, puis encore un autre, sur un ou plusieurs sites, il fera le lien, et établira un rapport. Au fisc alors de comparer cette source de revenus récurrents à la situation fiscale du vendeur : “S’il bénéficie d’allocations de chômage et se livre en même temps à un commerce de prétendus fonds de grenier, il ne faudra pas qu’il s’étonne de voir le fisc effectuer un contrôle de sa situation… Ce sera pareil pour le brave garçon qui vend la huitième Mercedes de son beau-frère”…
Le fisc peut se baser sur ces indices techniques pour entamer une enquête, et, le cas échéant, infliger des amendes ou revoir les déclarations fiscales antérieures.
Mais que cherche-t-on en l’espèce ? Tuer le commerce en ligne ?
Non, répond-on du côté du fisc, où l’on précise même que ce sont les représentants du secteur qui sont demandeurs d’un contrôle de ces concurrents sauvages qui, comme dans le cadre du commerce traditionnel, cassent les prix et n’assument aucune charge. Et, selon eux, il est important d’agir vite, avant que ne s’installent les mauvaises habitudes, à l’instar du téléchargement illicite de musiques et de films sur Internet. Non réprimée, cette pratique a fait naître une génération de fraudeurs qui n’ont généralement pas conscience de la portée de leurs actes.
7 000 “eBayeurs” professionnels !
En attendant, eBay se serait bien passé de cette publicité négative… et fait part de sa mauvaise humeur : “Bien sûr que nous ne tolérons pas que des gens fassent du noir sur notre plate-forme !”, s’exclame Tanguy Peers, le patron d’eBay Belgique. “Si le fisc nous le demande, nous sommes d’ailleurs tout à fait prêts à collaborer et à fournir les informations nécessaires, du moment que l’on reste dans le respect de la loi sur la protection de la vie privée. Mais je trouve que ce côté Big Brother jette inutilement une lumière négative sur le commerce électronique, alors qu’il est essentiel que la Belgique ne rate pas ce train et qu’il y ait un maximum de vendeurs belges sur Internet. Si ce n’est pas le cas, les internautes belges iront faire leurs achats sur des sites d’e-commerce étrangers. Le gouvernement ferait donc mieux d’encourager l’entrepreneuriat sur Internet”…
Et le patron d’eBay Belgique de préciser qu’un nombre croissant de Belges ont fait du site de vente aux enchères un véritable métier. D’après lui, plus de 2.000 Belges gagnent aujourd’hui leur vie en vendant des objets sur eBay, tandis que 7.000 vendeurs sur le site se sont enregistrés en tant que vendeurs professionnels, c’est-à-dire avec un numéro de TVA. Ces derniers ne sont pas seulement des commerçants actifs à 100 pc sur Internet mais il s’agit également de magasins “traditionnels” (jouets, pièces de moto, etc) qui utilisent eBay comme canal de vente pour écouler certaines pièces plus rares ou pour toucher des clients plus éloignés géographiquement.
Pour Tanguy Peers, qui ne décolère pas, la volonté déclarée du fisc de traquer la fraude sur Internet n’est qu’un coup de pub à quelques mois des élections : “Il y a un an déjà, ils nous avaient parlé de ce fameux programme informatique et, comme par hasard, il resurgit maintenant, à un moment opportun”…, ironise-t-il.
Quoi qu’il en soit, la grande difficulté concernant le commerce sur eBay (ou sur Internet en général) reste de savoir à quel moment on peut parler d’une véritable activité professionnelle et non plus d’un simple passe-temps permettant d’arrondir ses fins de mois.
“La loi n’est pas claire, et elle ne dit certainement pas à partir de quel montant ou à partir de quel nombre de transactions on est considéré comme un professionnel”…, dit Tanguy Peers, pour qui la meilleure chose à faire, si on a un doute, est d’aller voir son comptable, ou d’assister aux formations organisées par eBay Belgique pour certains de ses vendeurs.
“La loi existe et elle est claire”, répond le secrétaire d’Etat à la lutte contre la fraude fiscale Hervé Jamar (MR), selon lequel le fisc tient compte essentiellement du caractère répétitif des ventes pour déterminer s’il s’agit ou non d’une activité professionnelle.
Ce dernier se dit prêt en tout cas à rencontrer Tanguy Peers pour lever les éventuels malentendus : “Je n’ai rien contre le commerce légal sur Internet”, affirme-t-il. “Je constate simplement qu’il semble y avoir sur le web beaucoup de commerce frauduleux, en particulier au niveau du matériel hi-fi, des DVD, des livres, des oeuvres d’art ou des véhicules d’occasion”. Les fraudeurs se reconnaîtront…