Quelqu’un est mort…
Quelqu’un est mort l’autre soir, derrière son ordinateur, on ignore de quel mal……
Il était né à “Trop longtemps“, dans une humble maison dont les fenêtres étaient garnies de vitraux colorés dont les dessins le faisaient fuir lorsqu’il était enfant.
“Trop longtemps” c’est quelque part et partout.
Une petite ville proche et éloignée de la mer qui rêve dans une terre intérieure de voir au loin des montagnes.
Quelqu’un fit de “Trop longtemps” son cœur lorsqu’il décida de devenir non un adulte personne, mais un homme quelqu’un….
“Trop longtemps” est francophone, il suffit de traverser le seul pont de la ville pour se retrouver ailleurs, avec sa poésie en contrebande.
De cette proximité sinistre Quelqu’un gardera toute sa vie un goût vigilant pour la tolérance mécanique, le respect des automobiles, et l’amour de l’écriture, des poèmes et des factures..
Une philosophie humaniste qu’il développera lorsque devenant enfin quelqu’un de biens, il s’illuminera aux quatre coins du monde.
Petit garçon espiègle, Quelqu’un rêvait des filles et devenu quelqu’un d’autre il décida d’entrer dans des chairs éphémères qui voguaient sur son vague à l’âme romantique, n’ayant pas encore compris que ce serait son doigté qui le conduirait aux succès.
Puis il fit du business son terrain poétique et gagna les étoiles en facturant tout et n’importe quoi.
La notoriété internationale le poursuivit contre son gré jusqu’à son apparition sur ce site…
Il allait….il aurait pu…..il devait…..
Puis voila que la mort est sortie du néant de la bêtise pour lui dire qu’il était temps d’entrer en bière, lui qui ne buvait que du vin….et du coke pétillant….
Dans ses yeux (verts), il y avait du loup ou du renard, grondé par les jésuites de ce site pour sa prétendue gourmandise féminine alors qu’il n’était gonflé que de tendresses…..
Cela craquelait ses textes, les mouillait de larmes presque invisibles, sa sensibilité était sa faiblesse.
Quelqu’un eut le mérite d’être quelqu’un, dans un site ou l’on ne va pas à pied mais en rêves virtuels…..une nouvelle patrie d’imaginaire ou il renaît à chaque fois….
Il faut retourner à ses 10 ans pour le comprendre.
Son meilleur ami était malade, rongé par la tumeur dans son cerveau.
Un après midi Quelqu’un lui a apporté un cornet de glace avec les économies de son argent de poche, trois pièces et deux sous.
Trois boules de glace en couleurs.
Son meilleur ami, celui des premiers jours de maternelle ou les enfants pleurent d’abandon, l’a pris et a sourit en reniflant la friandise.
Son sourire était si beau et triste.
Il partait vers la mort alors que le bonheur du monde peut être contenu dans un simple cornet de glace.
C’est le plus beau et le plus terrible souvenir de toute sa vie, son meilleur ami, celui qui gagnait aux jeux de billes, qui pleurait avec lui lorsque maman n’arrivait pas a la cloche sonnante, souriait pour lui faire oublier qu’un jour la Camarde viendrait le prendre également dans ses bras, sans qu’un ami ou une amante ne soit la pour lui offrir la dernière clef du ciel.
C’est la mélancolie de quelqu’un qui vous parle de petits bonheurs alors que vous ne connaissez même pas le prix de la vie…..
Patrice et Quelqu’un renaît…