Un Hot-Rod à pédales est un double sens textuel…
Un Hot-Rod à pédales est un double sens textuel qui n’est qu’un souvenir d’enfance pour qui a pu accéder aux rêveries extraites d’un temps ou l’automobile apportait de l’illusionnement simultanément aux possibilités potentielles des déplacements et transports. Mais de mon cerveau imaginatif surgit en filigrane de la belle image, la vision de diverses dérives mêlant la linguistique textuelle, les sciences cognitives et neuropsychologiques du traitement de l’information, mais par ailleurs aussi, n’en doutez pas, une dose d’humour corrosif parvenant à détourner un sujet de même façon qu’un panel de politiciens va établir des lois, des discours et des papotages électoraux en double négation pour que l’effet légal/final soit l’exact contraire de l’illusionnement distillé…
C’est l’ABC des techniques de domination que subissent les populations abêties pat les chefs/cheffes créateurs/créatrices d’histoires saintes, soient-ils/elles religieux/religieuses, pervers/perverses sexuel(le)s… La double négation calculée entre dans les cerveaux comme dans les sexes, les culs, bouches et tout ce qui peut spermettre que la création de la vie soit aussi, voire surtout, un moyen de domination basique, alors que “les voies du et des Saigneurs” sont, elles, impénétrables… Le fait que l’humour permet d’éclairer par dérision, les pires déviations des humains, n’est toutefois qu’un parcours d’obstacles ou par exemple les lois à double négation permettent aux esprits pré-torturés de certain(e)s juges, de condamner qui déplait à l’Ordre pré-établi…
Mais aussi au “politiquement-correct” qui sert à obliger “le bon peuple” à fonctionner “démocratiquement” dans ce qui ne sont que des dictatures… L’ordre règne ainsi dans le désordre maitrisé utilisant émissions TV, articles de presse, romans, ouvrages spécialisés, discours. On tient même compte du fait que parfois peut y manquer la dimension essentielle du travail de réception de ces écrits, sans lequel les effets humoristiques restent latents. De redoutables questions sont ici posées : les effets humoristiques que perçoit le public et qui semblent caractériser ce texte, sont-ils produits par des propriétés de l’énoncé que la transcription conserve ou bien sont-ils liés à tous ces phénomènes spécifiques de l’énonciation qui permettent la haute conscience ?
Il n’y a pas de haute conscience sans conscience, mais on ne saurait la résumer à cela. La haute conscience envisage les complexités du “Tout-monde”, l’effervescence des relations entre les cultures, l’équation désormais déterminante de l’individuation, la nécessité de se créer par soi-même tous les fondements de son rapport au monde, elle relie ce qui est dissocié, distingue ce qui est fusionnel, etc… En plus, la haute conscience tente de fixer l’altérité la plus extrême qui, aujourd’hui, n’est autre que l’impensable… Il y a tout cela dans mes articles de manière plus ou moins évidente. Dans cette perspective, la conscience nous ramène à un principe précieux, à savoir que le tout est dans chaque partie et que chaque partie reflète le tout.
Mais aussi que les équilibres sont transitoires, que la mutation et le changement sont permanents, que le renouvellement est le principe, que l’incertain et le hasard dominent, et que l’impensable (ce qui dépasse toutes nos capacités de conceptualisation ou de saisie émotionnelle) tétanise le tout. C’est une esthétique, c’est une poétique, mais c’est aussi une éthique… Faut-il, selon cette lecture, considérer la conscience du “malfini” comme la nôtre ? Cela serait en fin de compte significatif d’un certain optimisme puisque mes récits font entrevoir, par la conversion du “malfini”, la possibilité d’un changement de mentalité de la société. La conscience du “malfini” est effectivement la nôtre ou plus exactement celle d’un vivant ordinaire.
Mais surtout d’une conscience ordinaire qui développe sans le savoir une manière d’absolu d’être toutes et tous au centre du monde, c’est l’aboutissement du vivant car la nature n’est qu’un environnement autour de nous alors qu’on nous a inculqué que nous pouvons dominer et exploiter à l’infini, que nous pouvons même détruire !… Tout cela vous donne ce qui a sous-tendu toutes les conceptions de l’humanisme occidental à ce jour. Certaines cultures anciennes ont mieux inscrit le fait humain dans l’ensemble du vivant et pratiqué plus ou moins une meilleure pratique de l’horizontale plénitude du vivant. Mais cette conception, souvent liée à de la mystique ou à de l’esprit magique, a été trop rapidement balayée par la science religieuse occidentale.
L’ironie c’est que c’est la science d’aujourd’hui qui nous ramène à la nécessité d’un humanisme plus humble, inscrit dans une horizontale plénitude du vivant. La science confirme l’intuition mystique. Nous pouvons désormais changer sur des bases qui sont celles de la conscience et de la vraie Raison… celle qui n’est pas desséchée par la rationalité…Chaque coin du monde a son point d’atteinte, de rupture ou de bascule vers écocide et génocide. C’est quasiment généralisé. Mais cette référence ne brise pas l’univers fabuleux. La fable/pensée transcende les soubassements constitués de réel et reste toujours sensible à l’urgence de son contexte, que ce soit le petit ou le grand.
Mais c’est l’univers qui reste déterminant, c’est lui qui touche en profondeur l’imaginaire et prépare un changement de conscience ou de sensibilité. L’extinction progressive de la vie se donne à voir dans les processus qu’on nous impose où les équilibres se défont lentement provoquant des catastrophes collatérales dont on peut ne pas avoir conscience dans l’immédiat. Le grand effondrement peut commencer à la disparition d’un infime frétillement d’existence. C’est cela l’idée, et donc que tout est dans tout, que dans toute fêlure menace la grande crevasse. Mais ce qui me paraît le plus important, c’est de rappeler qu’il n’y a pas de centre élu, qu’en matière de vivant seule l’horizontale plénitude est rationnellement recevable…
D’autre part, dans le Vivant il n’y a ni “mal” ni “bien”, il n’y a que du vivant, donc n’importe quel effondrement constitue toujours le commencement d’un nouveau rapport de forces, d’un nouvel équilibre. Un écrivain n’est pas une bibliothèque rationnelle, c’est une plaque émotionnelle sensible, une “sentimenthèque”, un concert de “temps d’imprégnation” qui assure la fécondité d’une rencontre, et amènent à l’idée que le réel est complexe, inter-rétroactif, que la vie est dans tout, et qu’il y a partout et en tout de l’invisible et de l’impensable et c’est cette complexité-là qu’il nous faut surtout considérer que toutes les perceptions sont liées entre elles.
Elles e nourrissent, s’échangent, s’opposent, se combattent, s’affectent et se désaffectent, et finalement se changent. C’est avec cette poétique-là qu’il nous faut penser nos identités. C’est parce qu’ils perdent toute humilité que les conquérants triomphants deviennent des barbares nourris de haute complexité, faite de hasard, d’un certain irrésolu, d’un devenir sans fin, d’un indépassable et d’une perspective grandiose occupée par l’impensable et l’inextricable ouvert au tout-possible ! Voilà, voilou, faites-en comme bon vous semble ! Je termine cette chronique avec une photo souvenir de mes jeunes années d’il y a environ 70 années d’ici…