Salut les pauvres !
Qui la connasse ?
Elle traîne sa solitude et son désenchantement, nue mais harnachée et bardée de cuir ou affublée de déguisements grotesques afin de satisfaire fantasmes et déviances perverses.
La nuit, c’est in fine une forme revisitée de la déviance ambiante et de l’ambiance déviante…, car il y a ça et là, souvent en tête…, des rassemblements de créatures des ténèbres éphémères, chacune prête à faire ressurgir la bête tapie en certains, certaines….
C’est un grand barnum de styles dans lequel elle oeuvre : vieux-beaux hideux, mochetés sublimes, lolitas, pervers, club-fetishs, goths, jet-setteurs et euses, salary men & woman, fashionistas et clubber(euse)s….
Rires stridents, cris d’illuminé…, le frisson revient chaque fois, pourtant je connais l’affaire et les affaires…, illusionnismes bandatoires et palpages de seins et fesses…., magic délirium : salut les pauvres !
Palmes et tubas, sirènes en chairs et en os, assistantes soumises pour pieuvres en plastique…
Des tours de magie, il en a…, certains effrontément grotesques ou ratés, pour chatouiller les parties sensibles…, mais la magie, ça n’existe pas, ce qui existe, ce sont les croyances provoquées par l’illusion…
Philosophiquement sadique mais tendre, elle prie le “dieu périnée”… et plus elle s’amuse à martyriser plus on en redemande !
Les hommes sont des mystiques de la mort dont il faut se méfier…
Partout des pieds, oui…, partouzes…, des pieds partout et des poussières en nuages, des files de ploucs interminables, défilant, pilonnant, écrasant…, et en été il y a les terrasses pleines de gens en torture, qui discourent de sexe illusionné, de sexe en chairs de beaufs… et de menaces colossales, de catastrophes en suspens, avec quelques variantes.
Personne d’eux et elles ne sortirait de prison si on racontait leur vie telle qu’en réalité… il me faut quelques doses d’héroïsme pour esquisser quelques gais tableaux de réalités éphémères, que j’enrobe d’humour pour faire passer le trop gras et le sûré…, la réalité aujourd’hui n’est plus permise à personne…., ne restent que les symboles et les rêves…, tous les transferts que la loi n’atteint pas, n’atteint pas encore…, car, enfin, c’est dans les symboles et les rêves que nous passons les neuf dixièmes de notre vie, puisque les neuf dixièmes de l’existence, c’est-à-dire du plaisir vivant, nous sont inconnus, ou interdits.
Ils seront bien traqués aussi les rêves…, un jour ou l’autre…, c’est une dictature qui nous est due.
La position de l’homme au milieu de son fatras de lois, de coutumes, de désirs, d’instincts noués, refoulés est devenue si périlleuse, si artificielle, si arbitraire, si tragique et si grotesque en même temps, que jamais la littérature ne fut si facile à concevoir qu’à présent, mais aussi plus difficile à supporter.
Nous sommes environnés de pays entiers d’abrutis anaphylactiques…, le moindre choc les précipite dans les convulsions à n’en plus finir…, le moindre étant les marches en groupe… et/ou les dépôts de fleurs et de nounours avec des mots qui ne seront jamais lus.
Nous voici parvenus au delà de vingt siècles de prétendue haute civilisation et, cependant, aucun régime ne résisterait à deux mois de vérité…, l’homme ne peut persister, en effet, dans aucune des formes sociales, toutes entièrement brutales, toutes masochistes, sans la violence d’un mensonge permanent et de plus en plus massif, répété, frénétique, “totalitaire” comme on l’intitule.
Privées de cette contrainte, elles s’écrouleraient dans la pire anarchie, nos sociétés…. de plus en plus épileptique encore, heureux ceux que gouvernèrent le cheval de Caligula !
Les gueulements dictatoriaux vont partout à présent à la rencontre des hantés alimentaires innombrables, de la monotonie des tâches quotidiennes, de l’alcool, des myriades refoulées : tout cela plâtre dans un immense narcissisme sadico-masochiste toute issue de recherches, d’expériences et de sincérité sociale.
On me parle beaucoup de jeunesse, le mal est plus profond que la jeunesse…, je ne vois en fait de jeunesse qu’une mobilisation d’ardeurs apéritives, sportives, automobiles, spectaculaires, mais rien de neuf…, les jeunes, pour les idées au moins, demeurent en grande majorité à la traîne des bavards, filoneux, homicides…, la jeunesse n’existe pas au sens romantique que je prête à ce mot.
Dès l’âge de dix ans, le destin de l’homme semble à peu près fixé dans ses ressorts émotifs tout au moins, après ce temps. nous n’existons plus que par d’insipides redites, de moins en moins sincères, de plus en plus théâtrales…, les “civilisations” subissent le même sort…, la nôtre semble bien coincée dans une incurable psychose guerrière… Daesh partouze… de gauche, de droite, de haut en bassesses…, nous ne vivons plus que pour ce genre de redites destructrices.
Quand nous observons de quels préjugés rancis, de quelles fariboles pourries peut se repaître le fanatisme absolu de millions d’individus prétendus évolués, instruits dans les meilleures écoles d’Europe, nous sommes autorisés certes à nous demander si l’instinct de mort chez l’homme, dans ses sociétés, ne domine pas déjà définitivement l’instinct de vie…., rien que des prétextes à jouer à la mort.
Je veux bien qu’on peut tout expliquer par les réactions malignes de défense du capitalisme ou de l’extrême misère…, mais les choses ne sont pas si simples ni aussi pondérables…., ni la misère profonde ni l’accablement policier ne justifient ces ruées en masse vers les extrêmes, les agressifs, les extatiques de pays entiers.
On peut expliquer certes ainsi les choses à ceux et celles convaincus d’avance, les mêmes auxquels on explique tout et rien au gré des marées…
Mais le goût des guerres et des massacres ne saurait avoir pour origine essentielle l’appétit de conquête, de pouvoir et de bénéfices des classes dirigeantes…, on a tout dit, exposé, sans dégoûter personne.
Le sadisme unanime actuel procède avant tout d’un désir de néant profondément installé dans l’homme et surtout dans la masse des hommes, une sorte d’impatience amoureuse à peu près irrésistible, unanime pour la mort. Avec des coquetteries, bien sûr, mille dénégations : mais le tropisme est là, et d’autant plus puissant qu’il est parfaitement secret et silencieux.
Les gouvernements ont pris la longue habitude de leurs peuples sinistres…, ils leur sont bien adaptés…, ils redoutent dans leur psychologie tout changement…, ils ne veulent connaître que le pantin, l’assassin sur commande, la victime sur mesure.
Si nos maîtres sont parvenus à cette tacite entente pratique. c’ est peut-être qu’après tout l’âme de l’homme s’est définitivement cristallisée sous cette forme suicidaire.
On peut obtenir tout d’un animal par la douceur et la raison, tandis que les grands enthousiasmes de masse, les frénésies durables des foules sont presque toujours stimulés, provoqués, entretenus par la bêtise et la brutalité. La victime en redemande toujours du martyr, et davantage.
Avons-nous encore, sans niaiserie, le droit de faire figurer dans nos écrits une Providence quelconque ?
Il faudrait avoir la foi robuste…., tout devient plus tragique et plus irrémédiable à mesure qu’on pénètre davantage dans le destin de l’homme. Qu’on cesse de l’imaginer pour le vivre tel qu’il est réellement…
Dans le jeu de l’homme, l’instinct de mort, l’instinct silencieux, est décidément bien placé, peut-être, à côté de l’ égoïsme…, il tient la place du zéro dans la roulette…, le casino gagne toujours…, la mort aussi…, la loi des grands nombres travaille pour elle…., c’est une loi sans défaut.
Tout ce que nous entreprenons, d’une manière ou d’une autre, très tôt, vient buter contre elle et tourne à la haine, au sinistre, au ridicule…, il faudrait être doué d’une manière bien bizarre pour parler d’autre chose que de mort en des temps où sur terre, sur les eaux, dans les airs, au présent, dans l’avenir, il n’est question que de cela.
Je sais qu’on peut encore aller danser musette au cimetière et parler d’amour aux abattoirs…, mais c’est un pis aller.
Quand nous serons devenus normaux, tout à fait au sens où nos civilisations l’entendent et le désirent et bientôt l’exigeront, je crois que nous finirons par éclater tout à fait aussi de méchanceté.
On ne nous aura laissé pour nous distraire que l’instinct de destruction…, c’est lui qu’on cultive dès l’école et qu’ on entretient tout au long de ce qu’on intitule encore : La vie.
Neuf lignes de crimes, une d’ennui….
La rue des Hommes est à sens unique, la mort tient tous les cafés, c’ est la belote “au sang” qui nous attire et nous garde.
Selon certaines traditions, je devrais peut-être terminer mon petit travail sur un ton de bonne volonté, d’optimisme.
Ah oui… j’oubliais, c’était qui là en haut de ce début de chronique ?
La mort…