SANCTIONS #2 ?
De : Patrice De Bruyne
Envoyé : mardi 17 mai 2022 15:06
À : ambrusfrance@mid.ru ; contact@russiefrance.org ; presse.moscou@diplomatie.gouv.fr ; eric.mamer@ec.europa.eu ; dana.spinant@ec.europa.eu ; peter.stano@ec.europa.eu ; presse@ambrussie.fr
Objet : Articles presse en prépa : 1° Pourquoi les entreprises Européennes (voire mondiales pro-occidentales) quittent-elle la Russie en y abandonnant tout ? 2° Quel-est le pourquoi des dons de l’UE à Volodymir Zeelinsky ?
Bonjour,
En tant qu’éditeur presse magazine et site-web dans le monde entier, nous réalisons avec divers autres magazines et web-sites des articles sur les “sanctions”, et il nous est impossible de comprendre pourquoi l’UNION EUROPEENNE oblige des entreprises Européennes à quitter la Russie pour un conflit interne entre deux pays qui ne les concernent absolument pas, ce qui va à l’encontre de toutes les conventions et de toute logique… (ni la Russie ni l’Ukraine ne font parties de l’Union Européenne). Autre remarque, les “dons financiers mirobolants” offerts à Volodimyr Zeelinsky (par milliards) notamment venant de Mme Von Leylen (qui n’est pas une oie blanche selon ce qu’elle est suspectée d’avoir commis en Allemagne) avec larges bruits de “return en rétro-commisssion” dans un paradis fiscal ? Elle est Présidente de l’UE et Zeelinsky est Président d’un pays qui n’est pas dans l’UE ! Des pratiques relevées dans d’autres circonstances, dont l’affaire des Pandora’s Papers mettent en cause ce même personnage ! D’où proviennent ces montants gigantesques ? De quels droits “Européens” et de quelle autorité sont-ils “offerts” à cet étrange président, ex-clown qui jouait avec son pénis sur un piano… Qui plus est venant en ricochet d’un coup d’Etat fomenté par les USA il y a presque 10 ans ! (voir le film “Ukraine on Fire” d’Oliver Stone ainsi que divers reportages dont un de Canal+). De plus, sur quelles bases doit on obéir aux diktats américains qui ne font également pas partie de l’Union Européenne, un pays qui a atomisé deux villes japonaises et créé une guerre chaque année depuis leur création suite au génocide des amérindiens ? Un pays qui nous a sans arrêt menti pour nous entrainer dans des conflits qui nous font haïr des pays Africains et du Moyen-Orient ! Elle est belle l’Europe des colonisateurs et négriers qui font la morale à la Russie… Faites le décompte de nos guerres et des colonies que nous avons annexées pour leur voler leurs ressources, des pays que nous avons bombardés et qui ne nous avaient rien fait ! Nous sommes toutes et tous des enfants de salauds et des fils de putes qui ont laissé faire les pires saloperies. On les a bombardé pour délit de sales gueules et puis lorsqu’ils viennent au secours on les expulse comme des affreux ! Peut-on m’informer de ce qu’il en est de ces imbrications avec les USA dans des histoires de crapuleries nous mettant “dans la merde jusqu’au cou” dans des “affaires” extra-européennes… et éventuellement apporter des correctifs et/où explications à ma réflexion publiée ci-après ainsi que dans la section ATARAXIE de www.GatsbyOnline.com... Merci ! Inutile de m’insulter, à 73 ans dont 50 d’expériences d’affaires, je n’en ai strictement plus rien à foutre ! Sauf que pour des prétextes qui ne nous concernent pas (bis !) nous allons totalement foutre en l’air l’écologie avec le gaz de schiste, en plus de nos industries déjà au bord de l’agonie !
Pourriez-vous m’informer de ce qu’il en est de ces imbrications dans des “affaires” extra-européennes et éventuellement apporter des correctifs et/où explications aux articles en brouillon ci-après.
Je vous en remercie d’avance.
Patrice De Bruyne Editions SAS Pavale 9 Bldv Gambetta 83990 St-Tropez www.GatsbyOnline.com
de_bruyne_patrice@hotmail.com
Deux semaines après le début d’une “opération spéciale” de la Russie consécutive à l’appel à l’aide de la population Russophone du Donbass (conformément au Droit international permettant de défendre une population manifestement opprimée qui avait été reconnue préalablement par la Russie), les constructeurs automobiles poussés par leurs Gouvernements respectifs, au nom d’une solidarité Européenne (alors que l’Ukraine qui n’est pas membre de la Communauté Européenne, n’a donc aucun motif à agir concernant des rétorsions commerciales), ont cessé leurs activités en Russie, cette manière d’agir unilatéralement ayant pour but d’accroître la pression exercée sur Vladimir Poutine Président de la Confédération de Russie, pour qu’il mette fin ce que la Communauté Européenne nomme “la guerre”…
Or, en Droit international, ce qui est ici qualifié de “guerre” n’en est pas une.
Revendiquant le principe de “Ex injuria non oritur” dans le but d’empêcher la cristallisation d’une situation estimée par l’Union Européenne comme illicite, alors que ni la Russie ni l’Ukraine ne font partie de la Communauté Européenne, celle-ci, sans aucun jugement international légal et concernant deux pays souverains qui n’en sont pas membres, ont unilatéralement utilisé un système de “contre-mesures” (sic !) abusivement et illégalement employé afin de permettre à la communauté internationale de forcer l’État Russe (la Fédération de Russie) qui violerait le droit international (il n’existe strictement aucun jugement l’établissant juridiquement), à retourner dans la légalité (Européenne ? dont ni l’Ukraine ni la Russie ne font partie !), au moyen de pressions très dommageables exercées contre elle (les “Sanctions”)… En complément préalable aurait du être plaidé devant un Tribunal International (qui n’existe pas ET aurait du être reconnu par les belligérants), l’obligation d’une non-reconnaissance, de s’attaquer à un fait illicite (décrété sans aucun jugement), que serait l’annexion illicite de la Crimée par et du Donbass par la Fédération de Russie.
Une véritable action juridique internationale (inexistante) aurait du simultanément considérer la répression raciste et sanglante par l’Ukraine envers la population civile de Crimée et du Donbass située dans l’est de l’Ukraine, le long de la frontière avec la Russie, organisée depuis plus de 8 ans par des bataillons pro-nazis faisant partie de l’armée Ukrainienne ! Cela a causé la mort de plus de 16.000 personnes civiles ainsi que le déplacement de près de 1,5 million de personnes parties en Russie pour y trouver refuge ! Ce délit humanitaire gravissime n’a pas été condamné par les pays occidentaux… Cette répression raciste a pourtant entraîné des dégâts et la destruction à grande échelle d’infrastructures civiles telles que des habitations, des hôpitaux et des écoles, des deux côtés des 427 kilomètres de la ligne de front, donc la Russie en a été gravement affectée pouvant prétendre être attaquée car ces faits contre la Russie sont en violation du Droit international. Il en ressort que la Russie ainsi attaquée était en situation de défense et se devait de protéger des populations russophones massacrées.
Après la sécession de la Crimée de 2014, deux Républiques du Donbass se sont autoproclamées indépendantes (suite à référendum, 95% favorables) celles de Donetsk et Lougansk. La sécession est légalement basée sur la base du droit à l’autodétermination des peuples (ou droit des peuples à disposer d’eux-mêmes) développé à l’issue de la Seconde Guerre mondiale, créé que pour répondre aux impératifs liés à la décolonisation puis à ceux liés aux territoires soumis à une occupation étrangère ou à une politique d’apartheid (c’est ce volet est utilisé depuis par les minorités ethniques, linguistiques ou religieuses afin de justifier une sécession sur ce fondement juridique, or il se fait que si au niveau de l’Etat Ukrainien la Crimée et le Donbass (Donetsk et Lougannsk) sont des minorités victimes d’apartheid, elles sont majoritaires (95%) dans leurs Républiques auto-proclamées ce qui apporte une légitimité juridique au mouvement sécessionniste, d’autant plus vrai que les différents gouvernements Ukrainiens pro-Européens n’ont pas su adopter une politique d’intégration envers les différentes minorités russes, qu’ils n’ont pas garanti certains droits fondamentaux reconnus aux minorités par le droit international, et ont, au contraire, développé une répression sanglante visant à une éradication ouvertement “nazie” des populations russophones.
Revendiquant le droit de porter secours aux populations civiles russophones du Donbass (suite aux 16.000 morts dus à l’action des militaires Ukrainiens), le 16 février 2022, le parlement russe a adopté une résolution afin de reconnaître ces deux territoires de l’Est de l’Ukraine en tant qu’États indépendants. Le 21 février 2022, le président Vladimir Poutine a signé deux décrets reconnaissant l’indépendance de ces deux territoires et a ordonné aux forces armées russes massées à la frontière de maintenir la paix dans les républiques populaires autoproclamées de Donetsk (DNR) et de Louhansk (LNR). Le 22 février 2022, le Conseil de la Fédération de Russie (la chambre haute du parlement russe) a approuvé la demande de Vladimir Poutine de déployer des forces armées sur ces territoires. Le président Poutine a déclaré que les frontières des territoires reconnus comme indépendants par la Russie s’étendaient sur une surface importante des régions de Donetsk et de Louhansk. Le gouvernement Ukrainien de Volodymir Zeelinski (au pouvoir suite à un coup d’Etat insurrectionnel et sanglant 8 ans plus tôt et maitre d’oeuvre des massacres de 16.000 russophones au Donbass) a considéré unilatéralement que : “Les hostilités entre les forces armées russes et les forces armées ukrainiennes constituaient un conflit armé international”. En faits, les conflits armés internationaux sont régis par les traités du droit international humanitaire, notamment les quatre Conventions de Genève de 1949 et le Premier protocole additionnel de 1977 à ces Conventions, ainsi que les Conventions de La Haye de 1907, qui portent sur les méthodes et moyens de guerre. L’Ukraine et la Russie sont toutes deux des États parties aux Conventions de Genève de 1949 et au Protocole I.
Le droit international humanitaire (les lois de la guerre), garantit la protection des civils et des personnes ne participant pas aux combats contre les dangers d’un conflit armé. Il régit la conduite des hostilités, à savoir, les moyens et méthodes de guerre, par toutes les parties à un conflit. La principale règle veut que les parties à un conflit doivent impérativement distinguer, à tout moment, les combattants des civils. Les civils ne peuvent jamais être la cible délibérée d’attaques, les parties au conflit doivent prendre toutes les précautions possibles pour minimiser les préjudices contre la population civile et les biens de caractère civil, et pour ne pas mener d’attaques sans distinction entre combattants et civils ou qui causeraient des préjudices disproportionnés à la population civile.
Les lois internationales relatives aux droits humains restent en vigueur et continuent de s’appliquer à tout moment, y compris lors de conflits armés et de situations d’occupation, auxquels s’appliquent également les lois de la guerre. Dans certains cas, une loi humanitaire peut l’emporter sur une loi relative aux droits humains, notamment la “lex specialis” une loi plus spécifique applicable à une circonstance particulière.
L’Ukraine et la Russie sont toutes deux parties à de nombreux traités régionaux et internationaux relatifs aux droits humains, notamment la Convention européenne des droits de l’homme (CEDH), le Pacte international relatif aux droits civils et politiques (PIDCP) et la Convention contre la torture et autres peines ou traitements cruels, inhumains ou dégradants. Ces traités formulent des garanties pour les droits fondamentaux, dont un grand nombre correspondent aux droits auxquels les combattants et les civils peuvent prétendre en vertu du droit international humanitaire (par exemple, l’interdiction de la torture et des traitements inhumains et dégradants, les obligations en matière de lutte contre les discriminations et le droit à un procès équitable).
Bien que la CEDH et le PIDCP autorisent des restrictions sur certains droits en temps de guerre ou dans le cas où un danger public menace l’existence de la nation est proclamé par un acte officiel (art. 4 du PIDCP), toute restriction des droits en cas de situation d’urgence publique doit être par nature exceptionnelle et provisoire et se limiter à la stricte mesure où la situation l’exige. Certains droits fondamentaux comme le droit à la vie et le droit d’être protégé contre des actes de torture ou d’autres mauvais traitements, l’interdiction d’emprisonnement non reconnu, le devoir de soumettre une détention à un examen judiciaire pour garantir sa légalité et le droit à un procès équitable, doivent toujours être respectés, même durant une situation d’urgence publique. Le droit international humanitaire reconnaît l’inévitabilité de certaines pertes civiles durant un conflit armé, mais il impose aux parties au conflit le devoir de faire à tout moment la distinction entre les civils et les combattants, et de ne cibler que ces derniers et d’autres objectifs militaires. En cas de participation directe aux hostilités, par exemple en aidant des combattants au cours d’une bataille, les civils perdent leur immunité. Les pays occidentaux en fournissant des armes au Gouvernement Ukrainien qui les ont immédiatement distribués à tous les civils, à rendus ceux-ci “combattants” et ils ont donc perdus leur immunité !
L’utilisation de “boucliers humains” par les forces militaires Ukrainiennes, tel que constaté, est un crime de guerre défini comme le fait d’utiliser volontairement la présence de civils pour prémunir certains points, zones ou forces militaires contre des attaques militaires. Il est illicite d’installer des forces militaires, des armes et des munitions au sein ou à proximité de zones fortement peuplées ; le terme “bouclier humains” s’applique particulièrement dans les cas d’intentions précises de se servir des civils pour éviter une attaque. Les forces opposantes peuvent attaquer une cible militaire qui se sert de boucliers humains, mais elles ne sont pas exemptées de l’obligation de déterminer si l’attaque est proportionnée.
Dans les mesures unilatérales entreprises par l’Union Européenne et les Etats-Unis d’Amérique (étrangers à la cause Européenne), figurent l’arrêt total des activités économiques avec la Russie, dont l’abandon par leurs propriétaires de leurs usines, magasins et infrastructures en Russie…
EN QUOI CELA AFFECTE T’IL REELLEMENT LA RUSSIE ?
L’entreprise allemande BMW a annoncé le 1er mars 2022 qu’elle arrêtait la production en Russie, tout en suspendant également les exportations vers la Russie. BMW n’y exploitait pas sa propre usine, mais y construisait des voitures sur place en collaboration avec le constructeur national Avtotor. L’année dernière, BMW avait vendu 46.802 voitures dans le pays, soit une augmentation de 10 % par rapport à 2020. Cela avait permis à BMW de s’assurer la première place sur le marché russe des voitures haut de gamme pour la deuxième année consécutive. BMW avait initialement prévu de lancer l’iX et l’i4 en Russie en 2022, mais en raison des sanctions, les débuts seront repoussés indéfiniment.
Ford a également annoncé le 1er mars 2022 qu’il suspendait ses activités en Russie. L’entreprise américaine opérait aussi avec une coentreprise nommée Sollers axée spécifiquement sur la fabrication de fourgons commerciaux. Les ventes en 2021 avaient atteint 21.000 véhicules.
General Motors qui vendait environ 3.000 véhicules Cadillac et Chevrolet en Russie y a suspendu ses activités, bien que l’entreprise ne produise aucun modèle localement. La présence de GM dans le pays était assurée par une société de vente nationale basée à Moscou, avec des véhicules importés d’Amérique du Nord et de Corée du Sud (l’ancien Daewoo).
Honda a décidé également de cesser d’exporter des voitures, des motos et à peu près tous les autres produits, y compris les moteurs à usage général, vers la Russie.
Mazda qui travaillait aussi avec Sollers, a décidé de ne plus exporter de véhicules en Russie. Une usine locale y assemblait les Mazda CX-5, CX-9 et Mazda6 à l’aide de pièces importées du Japon.
Mitsubishi a également décidé que toutes les exportations étaient suspendues. Mitsubishi qui vendait également une grande variété de produits en Russie, notamment des climatiseurs et des appareils ménagers a tout stoppé.
Toyota, qui possède une usine d’assemblage à Saint-Pétersbourg et un siège commercial à Moscou, a non seulement demandé à tous ses employés japonais de quitter la Russie, mais a également suspendu toutes les opérations locales et les exportations vers le pays. L’année dernière, Toyota avait vendu près de 98.000 véhicules (contre 91.598 unités en 2020) en Russie, s’assurant ainsi une part de 5,9 % du marché automobile local.
Nissan sous prétexte que les défis logistiques rendaient plus difficile la poursuite de la production dans son usine de Saint-Pétersbourg, a arrêté toutes les chaînes de montage et les exportations ont été suspendues.
Hyundai et Kia ont suspendu leur production dans l’usine de Saint-Pétersbourg le 1er mars, et confirmé que la fabrication ne serait jamais reprise ! Kia et Hyundai (numéro deux et numéro trois sur le marché automobile russe) avaient atteint 373.000 voitures en 2021, la performance combinée dépassant donc le leader local Lada (dont les ventes ont totalisé 350.000 unités l’année dernière).
Mercedes a déclaré qu’elle n’exporterait plus de voitures particulières et de fourgonnettes en Russie, tandis que son usine de fabrication dans le pays serait mise hors service. L’année dernière, Mercedes avait vendu plus de 43.000 véhicules en Russie, contre près de 39.000 unités en 2020.
Volkswagen au nom de l’entièreté de son groupe a pris une décision similaire début mars, en suspendant pour une durée indéterminée toutes les exportations et le pouvoir de production local des marques VW, Skoda, Audi, Porsche et Bentley. Les ventes du groupe en Russie en 2021 avait atteint 216.000 véhicules, ce qui représentait 2,4 % de l’ensemble des ventes mondiales.
Porsche, a plus particulièrement du suspendre la production de plusieurs modèles en Allemagne en raison de l’impact de la guerre sur la chaîne d’approvisionnement, et a donc cessé d’expédier toute voiture en Russie début mars. L’entreprise y avait vendu 6.262 véhicules en 2021.
Jaguar, Land Rover, Aston Martin, Harley-Davidson et Daimler-Truck ont également suspendu toutes leurs activités en Russie.
Renault qui détient une participation majoritaire dans AvtoVaz, qui l’a aidé à vendre plus de 131.500 véhicules en Russie l’année dernière a donné pour une Rouble symbolique, absolument tout ses avoirs à la Russie.
Bosch, Bridgestone et Pirelli n’ont annoncé aucun changement pour leurs activités en Russie. Bridgestone et Pirelli fabriquant tous deux des pneus dans des usines locales.
En réponse à ce boycott massif : “La Russie nationalise les usines de production des entreprises qui se sont retirés ou ont fermé leurs opérations en Russie”, a déclaré Andrey Turchak, dans une déclaration publiée sur le site web du Gouvernement Russe.
Ce n’est pas tout, par exemple McDonald’s qui exploitait 850 restaurants en Russie a tout fermé et abandonné ! Mais le pays ne compte pas les laisser fermés et vides bien longtemps.
Vladimir Poutine, au début du mois de mai 2022, avait déjà indiqué que les actifs des entreprises qui quittaient le pays seraient saisis, via l’introduction d’un “management extérieur”, et repris par des entreprises russes. Ainsi, des officiels de la Douma, la Chambre basse russe, ont indiqué il y a quelques jours que les sociétés russes devaient reprendre les entreprises qui partaient, ainsi que les restaurants (pour l’heure, les quelque 60.000 personnes en arrêt de travail de Mc-Donald sont encore payés par le géant américain)…
A quoi rime (sans musique ni paroles) tout cela, sinon faire pire que se tirer des rafales de Kalachnikov dans les pieds, les jambes, “les couilles”, le cœur et la tête ? En quoi tout cela affecte-t-il l’économie Russe ?
Ce lundi 16 mai, le groupe Renault a donc renoncé à ses actifs en Russie et a cèdé l’entreprise Avtovaz. Pour mieux comprendre ce que ce départ signifie pour l’avenir de l’industrie automobile russe, voici un entretien avec Boris Vinogradov, historien et chercheur à l’Université de Nantes, auteur d’une thèse sur L’Industrie automobile française et la Russie de 1954 à 2014.
-GO : Quelle importance avait le groupe Renault en Russie ?
-Boris Vinogradov : Renault est la première entreprise automobile d’Europe de l’ouest qui a pris la décision de s’implanter sur le marché russe à la fin des années 90, à une époque extrêmement difficile pour l’économie russe. En 2007, le gouvernement de la Russie a demandé au groupe Renault de moderniser Avtovaz, le constructeur emblématique automobile national pour la Russie. Et à ce jour, en tout cas à la veille de la guerre en Ukraine, Avtovaz était un site très important pour pour le groupe Renault en Russie. Il représentait deux tiers des ventes de voitures Renault en Russie, contre un tiers de voitures fabriquées à l’Usine Renault de Moscou. En 2019, les deux usines du groupe en Russie produisaient plus de 400.000 voitures par an, ils étaient leader du marché avec la marque Lada, une marque historique de l’Union soviétique contrôlée par Renault à hauteur de 67% avant la guerre en Ukraine.
-GO : Les usines Renault devenues maintenant Russes, vont-elles pouvoir continuer à construire des voitures sans pièces et sans ingénieurs occidentaux ?
-Boris Vinogradov : À l’heure actuelle, Renault cède toutes ses activités et tous ses actifs russes se retirent effectivement du marché. Cependant, l’usine Avtovaz continue à tourner parce que le niveau de localisation et d’importation de Renault a permis à ce constructeur de continuer à assembler les voitures malgré la rupture des livraisons des pièces essentielles électroniques. À cause de la guerre, ces livraisons sont aujourd’hui suspendues, voire arrêtées.
-GO : L’industrie Russe va s’orienter vers des fournisseurs asiatiques et chinois…
-Boris Vinogradov : Oui, je pense que la solution est déjà trouvée, notamment en passant par les importations parallèles. Il s’agit de pièces importées “a l’identique” de l’étranger, Inde et Chine, mais sans l’accord direct du fabricant. Moscou s’en fiche puisqu’ils peuvent se décerner des brevets ! Le 7 mai, le ministère russe de l’Industrie et du Commerce avait déjà publié un décret autorisant des importations parallèles de pièces automobiles venues de l’étranger. On peut oublier les importations venant de l’Europe et donc l’industrie russe s’oriente vers des fournisseurs asiatiques et chinois.
-GO : Quel scénario peut-on envisager pour l’industrie automobile si la Russie est coupée de l’Ouest de manière définitive ?
-Boris Vinogradov : Pour le moment, on ignore l’avenir des grandes marques telles que Volkswagen, qui n’a pas officiellement arrêté la production de ses voitures en Russie parce que ses dirigeants savent que la Russie agira identiquement qu’avec Renault. On sait que les Coréens, notamment Hyundai et Kya n’ont de même pas annoncé l’arrêt de production non plus. Il y a un grand producteur chinois Great Wall Motor, dont les usines tournent en ce moment à plein rendement. Donc, je ne pense pas que les consommateurs russes resteront sans voitures. Ce que font les constructeurs Européens, surtout Français, Renault, c’est du suicide ! Le problème réside plutôt dans la conception et dans le développement des nouveaux modèles. Selon les fonctionnaires du ministère de l’Industrie russe, les usines Avtovaz vont, dans les mois qui viennent, continuer à produire toutes les voitures qu’elles produisaient avant. Si les contacts avec les investisseurs et les ingénieurs occidentaux sont complètement interrompus, on pourrait revenir à l’époque où une gamme de voitures restait en production pendant des dizaines d’années avec des changements minimum.