Une vague sensation d’une odeur de pouriture…

Une vague sensation d’une odeur de pouriture…

Pour mettre un terme immédiatement aux reproches et réprimandes du style “Vous critiquez tout et tout le monde, le monde aussi, pourquoi ne pas écrire sur le beau et positiver ?”… auxquels j’ai inévitablement droit, je vais vous répondre une chose simple : “Il faut bien manger, j’ai fait l’effort d’aller acheter plein d’aliments, j’ai tourné fou pendant une heure dans la foule… et la foule est hostile, croyez-moi ou non, c’était l’été qui débutait et pourtant sous la canicule il faisait froid, c’était un samedi pluvieux sous un soleil de plomb, il a même neigé, j’ai du trouver une place de parking, éviter les barrages, contourner un contrôle de police… et après tout ce Bing énervant, j’ai fait la queue avec un dentiste qui racontait des histoires avec une secrétaire et sa collègue du bureau des impôts, je me suis tapé 20 minutes d’horreurs d’attente et 4 minutes du manège de la caissière, et elle avait bien atroce d’allure s’il vous plaît.
Mais il fallait que j’écrive ce que j’ai vécu, ai-je pensé, devant ce quasi absolu parterre de folie, pour de bonnes raisons : guerres stupides cachant un sordide système de rétro-commissions gigantesques, contexte social, système hospitalier à l’agonie, banlieues pourries, carnages divers, mépris d’un handicapé du gouvernement qui ne peut plus violer pour assouvir ses besoins, le contexte de crise fabriqué, etc…), pas pour taper gratuitement sur le populaire, mais parce que c’est une situation emblématique de l’état du monde et de l’importance qu’on donne aux évènements en ces tristes temps.
Je précise que je ne suis pas déconnecté de la masse populaire, j’ai vécu vis le monde du travail en tant qu’éditeur mondial… et le sacro saint rituel consistant à retrouver mes employés à 10h autour d’une machine à café (par ailleurs dégueulasse) à écouter des conversations absolument banales à propos de la météo, des vacances au ski, de l’émission d’hier soir et du film qu’il faut aller voir en levant les yeux au ciel style : “Qu’est notre monde devenu ?”...
A chaque fois, au bout d’un moment, je sentais la réalité du monde et l’inutilité d’augmenter les salaires…ne serait-ce que pour avoir l’impression d’être bien avec le genre humain, qui, je le sais, s’est ligué pour me clouer à tout jamais sur le pilori du consensuel érigé comme vérité.

Parce qu’il fallait les entendre les gens, lobotomisés en TV-Fake-News… qui s’extasiaient devant des animateurs qui suintent la fausse humanité à chaque mot… et le simple fait même qu’ils suscitent autant de réactions positives ne peut qu’annoncer un pénible exercice marketeux bourré de compromis et de bons sentiments à la mode : “Un grand bonhomme que Volodymyr Zelansky, si humain et bouleversant, un cteur brillant, qui traite avec franchise de sujets gravissimes… et tant d’applaudissements à la fin de chaque apparition en TV” ! Beeeeerkkkk ! Que des faux culs !
La lobotomisation des masses populaires à tout promis aux beaufs : du rire, des pleurs, de la réflexion, même divers débats de société, du même style que mon boucher me causant de politique en me coupant une côte à l’os ! Toutes classes sociales confondues, même parfois du bout des lèvres je m’extasie par politesse… Forcément, tant de conneries, ça m’intrigue de façon viscérale !

Avec autant d’à prioris négatifs j’aurais presque pu trouver le monde bien ! Parce qu’après tout, tout ce que j’en attendais a toujours été là : les bobos, les téléthons-géniques, les cités pleines de noirs, d’arabes et de drogués… mais qui sont quand même bien sympas quand on veut bien croire en leurs qualités, comme chanter du Rap ou faire rire (les deux peuvent être simultanés), en tant que moyen d’insertion dans la Franchouille. C’est presqu’alors que toute la clique chante en file pour les Restos du Coeur sans jamais dire qu’ils gardent leurs cachets et exigent une suite tout compris pour la semaine…
Certes je joue avec des clichés, mais l’humour en joue, s’en moque, tout le monde rit, même les jeunes des cités, puisque lla crétinisation des masses au moyen de la télévision, fait la part belle à tout le monde en créant un espèce de Bisounours-land ou tout se résoud en riant et en dansant, à l’image des plus grandes heures de la colonisation africaine ou on nous clichait de grands bonhommes musclés rigolards qui semblaient encaisser tout les maux possibles et imaginables derrière un immense sourire éblouissant, tant qu’il pouvaient soigner leur mal de vivre en écoutant de la soul music et en dansant pour la bourgeoisie hilare.
Rien n’a changé, tout le monde  accepte les médias-mensonges comme des vérités ! La réalité est que derrière ces singes grotesques, les machines politiques oeuvrent à leur seul enrichissement, sinon, qui irait dépenser des centaines de millions d’euros dans des campagnes publicitaires débilitantes pour en finale percevoir un salaire de chef de gare ?… Que ce soit l’un contre l’autre en réalité c’est  l’un comme l’autre… des clowns incapables de faire quoi que ce soit de bon pour les citoyens de la France ! Les gens du populo, eux, dans ce temps, ils peuvent même plus fumer des joints, juste conduire leur voiture à crédit pas trop vite en tentant d’échapper à la police, tout en restant hors-circuit, c’est à dire des esclaves ou des assistés juste bons à ponctionner pour renflouer les banques…

Déjà on sent le malaise, mais ce n’est pas le pire. Dans des mises en scène atroces, dignes des pires téléfilms (gros plans partout, montage pathétique, pas de respiration, de la subjectivité qui dégouline), on balance au peuple, des reportages bidonnés par des putes de l’info qui sont payées pour désinformer…
Et permettez-moi d’écrire que ça dépote ! Passons par exemple sur sur les traditionnelles histoires sur les répressions sanglantes et génocides Russes, filmés 1 mois après l’évènement fabriqué,  dans le noir et le flou, soit avec vue en gros plan sur une poubelle, soit sur les pieds du caméraman, soit vers le ciel, noir, lui aussi…, avec des bruitages débiles…, quasi copiées sur le même tralala… Grosso modo ces journaleux et journaleuses indignes, font n’importe quoi à l’arrache et le revendent au prix fort pour alimenter la propagande… Le gros problème c’est que ces péripatétitiennes de la désinformation, se prennent pour des artistes, qui se proclament aussi sauveurs de l’humanité, pour la grandeur de la France, défenseurs des Droits de l’Homme, même qu’il y a des rousses qui alignent mondanités sur mondanités, tissent une histoire aussi pitoyable que leurs confrères Parisiens qui ont le rôle de potiches lisant leur prompteur… et en sus, au milieu de tout ça, alors qu’ils et elles ne sont pas fichus de  cadrer correctement…, tournent en ridicule toute forme de civilisation “autre”, dans un nivellement par le bas des plus horribles.

Depuis que ces mêmes gens nous ont affirmés que Bernard Henry Levy est un philosophe et sa femme une grande artiste, aujourd’hui la reconnaissance vient par l’argent ! Tout ces putrides qui prétendent que leur grandeur est bénéfique, que leur culture doit être populaire et dans l’air du temps, pour bâtir une France rêvée dans laquelle tout le monde pourra vivre en harmonie. On cadenasse le populo quasi exangue et on lui dit, qu’il est de bon ton de payer une œuvre d’art cher, une voiture chère et tout signe ostentatoire de richesse est mis au même niveau que l’Art, une façon de montrer à tous les beaufs, sa réussite… et surtout ne jamais réfléchir, ne jamais interpréter, juste danser avant la fin du monde…, la vie étant bien assez dure ! C’est l’effarement permanent : l’apologie de la richesse, la culture dévoyée, la jouissance immédiate…
Toutes ces émissions, sont autant d’hymnes aux bœufs, à l’inculture, un gigantesque mensonge qui multiplie en son sein les paradoxes et les clichés les plus grossiers, montrant bien l’absence totale de réflexion ou de remise en question de leurs auteurs. Mais comme après il y a les émissions qui font rire, et surtout du football, ça rassemble les gens, ça les rassure sur leur propre connerie, c’est populaire donc forcément ne se réfléchit pas.
Et pas grand monde pour dénoncer cet état de fait, parce qu’il ne faudrait surtout pas se mettre en travers de cette nuée de bœufs en période d’élection.
Voilà comment la lobotomisation des masses crée un environnement commun qui permet à tous de partager un point de vue qui rassemble : la pensée unique, les différences gommées, la France heureuse méritant de réussir ces weeks-ends et de se payer un nouveau smartphone tous les mois.
Et au comble du bonheur, elle regardera les populations d’ailleurs avec le sentiment que c’était si humain d’avoir tué des centaines de milliers d’enfants de femmes et d’hommes, tous civils innocents…, mais victimes de notre imbécilité d’avoir laissé faire des clones de Bernard Henri Levy jouer leur one-man show dans le désert comme dans les théâtres parisiens et ceux de Kiev…, avec peut-être une larme dans le coin des yeux et une vague sensation d’une odeur de pouriture…