Les journaleux de télévision sont des putes…, la télévision c’est le monde qui s’effondre sur le monde, une brute geignarde et avinée, incapable de donner une seule nouvelle claire, compréhensible…, la télévision c’est le monde à temps plein, à ras bord de souffrance, impossible à voir dans ces conditions, impossible à entendre.
La télévision nous raconte des histoires qui naissent de rien, des mots agglutinés par hasard qui parlent de la Russie et des maisons de neige, de chevaux afghans à croupes nerveuses, d’une estafilade aux joues de notables, d’un ce certain village, d’une danseuse de ballet opiomane aux entrechats de laquelle bleuissent les rideaux de théâtre, et entre des falsifications et manipulations aux ordres…
Actuellement en sous-titres masqués c’est : “Poutine est responsable de tout”…, de manière sournoise on dit en souriant que Daesh a “bombé” l’avion Russe du Sinaï en représailles de l’intervention Russe en Syrie de telle sorte que les moutons bêlants qui avalent tout et n’importe quoi simplifient en : “Si Poutine n’avait pas voulu sauver son ami Bachar-babar, il n’y aurait pas eu cet attentat, alors que nous, occidentaux avisés, nous écoutons nos mentors-génies qui ne font que des frappes chirurgicales qui n’entrainent pas de représailles, car nous sommes la raison, Dieu est avec nous”…
Même Obama descend dans l’arène des lucarnes télévisuelles pour en ajouter quelques couches en affirmant sans preuves que ses sévices ont capté des conversations et qu’il y a eu “un flash qu’un satellite a enregistré”…
On ne voit rien, on n’entend rien, mais c’est martelé comme des vérités, les mêmes que quand l’Amérique nous montrait une fiole à l’ONU prouvant que Saddam Hussein possédait des armes de destruction massives…, la suite fut l’enfer, comme toujours pavé de mauvaises inventions/intentions…
et le seul a se lever pour dénoncer ces tromperies, fut en conséquence détruit, victime collatérale des sournoiseries, mensonges et folies génocidaires d’un système-pays assassin.
C’est pas qu’il n’y a pas eu attentat, c’est plutôt à se demander s’il n’a pas été monté et instrumentalisé par le Grand-Satan qui semble tout savoir depuis avant même qu’il ait eu lieu…, ça remet en mémoire qu’Al-Qaïda fut créé par la CIA pour contrer l’Union Soviétique en Afghanistan, que le monstre moyen-oriental du Dr Frankenstein a finalement pris ses aises… et que Daesh est le monstre d’un nouveau Dr Frankenstein américano-Israélien, un monstre qui a bon dos dans toutes les circonstances…
J’attends que le silence se rende à nos chez-nous, qu’il épaississe murs-linges et puis nos souffles, je laisse mon esprit filer sur l’ardoise basse, je choisis des voyelles potelées et des consonnes rocheuses, ça se tend, ça s’aiguise, ça s’enfuit… et j’écris un point de vue, un de plus, qui se dilue dans l’océan des points de vue…
Il y a ces moments d’encre et des moments de poids, des temps ou les âmes sont bues par une-boite-écran…, il y a des moments de noir au timbre grave quand on a rien à faire, enfin, qu’il n’est pas important de se tenir, de se garder, de se parer, de se maintenir, quand les précautions, la posture n’ont plus cours…, il y a des moments glissés entre deux, une sorte de brèche en suspension hors des moments, hors du temps…
S’en est un…, les masses pleurent les libertés qui se perdent, raillent leurs dirigeants menteurs, escrocs, vendus, mais votent invariablement majoritairement pour eux…
Le plein de biens c’est su, connu, c’est le serpent venimeux des empires, il est lové dans la chaleur de nos conforts et nos accumulats, il se nourrit de nos fatigues, de nos paresses, il se déplace un peu deçà nos courtes-vues, il condense sa force et sa frappe quand en berne nos mémoires, ou plutôt : le temps à ne pas connaître souffrance, le temps volontairement joyeux, celui duquel on écarte nos tristesses et nos peines, le temps légèrement anodin fait comme moire et catafalque, comme rideau, au travers on ne voit très bien ni ne sait assez, c’est dans le ventre du temps aveugle que grandissent bourgeons de sang, pousses de crime, c’est quand nous taisons nos désespoirs du jour le jour que s’organisent les factions et
s’amidonnent les brunes chemises, et puis s’aiguisent les couteaux longs…
Souvenez-vous, en Franchouille, le seul espoir d’un renouveau a été détruit par la désinformation des mêmes aux ordres…, restaient deux salauds, Caribe et Scylla, chacun pire que l’autre…
Les deux affichaient leurs contorsions craintives, des perspirées nuitamment abondantes, des regards chiasseux, des crachotements hystéro-bibliques destinés à apeurer tandis qu’ils battaient campagne.
Le monde est si vite et tant plein de savoirs affolés qui s’entrechoquent, que le peuple ne sait plus quand il doit redouter des choses… si par principe, si par raison…, et puis souvent ces grands donneurs de leçons jouent à nous faire peur, sous notre lit aussi ils disent que se cache la bête des extrêmes, un monstre borgne aux laides imprécations…
Du coup, emportés nous nous racontons, à nous-mêmes, tremblants…, d’anciennes histoires d’horreurs… mais une fois la lumière rallumée, plus de menaces dans les chambrées, juste un chien hargneux nous gardant de minuscules dérives, qui grogne qu’on lui donne pleins pouvoirs pour notre sécurité…
La plèbe a choisit l’un contre l’autre… et quand elle s’est rendue compte par elle même malgré les battages merdiatiques, qu’elle avait été dupée, l’autre revient en sauveur…, alors “on” re-manipule, “on” re-lobotomise le populaire, “on” re-abruti les abrutis…, les journaleux publient les communiqués de presse reçus par les génies de la manipulation et inventent des larmes roulées au marbre de Phidias, “on” convoque les amantes d’Agrippine au cellier et leur fait fouler la vendange de tout leurs corps, “on” tue n’importe qui à la gueule de l’emploi pour que renaisse au milieu des ravines d’herbe sanguine une danse de la pluie, “on” fait bondir hors des huiles et des cadres les vagabonds de Bruegel couverts des chapeaux de fête, les invite aux noces de Cana ou aux tables de Vatel…, il s’y passe quelque chose ou ne s’y passe rien, c’est sans importance…, “on” leur raconte des histoires, “on” permet aussi d’offrir quelques peaux nues, diverses tiédeurs, des corps, des chansons guimauves et des causes débiles et nous disparaissons…
“On” nous fait vivre dans un monde politiquement et idéologiquement inhabitable : lieu de l’interstice, du bord, de l’écharpe, du boitement : lieu cavalier puisqu’il traverse, chevauche, panoramise et offense…, pas le temps de comprendre, le temps passe vite et tout le monde meurt à la fin…
Il nous faut maintenant abdiquer, nos sagesses larmes aux yeux, violence fer-rougée en plein nos cuirs, licols occis de vermines et de honte, pourtant l’on se console, l’on dit la dernière des dernières fois, et qu’on s’en souviendra, et qu’on y prendra garde…
Rassurez-vous Monsieur le monstre, vous serez réélu, sous une tête ou une autre, c’est le même corps…, si ce n’est vous seront-ce vos frères, car déjà, par ici, nous oublions notre imbécile futur…