Si l’on applique les règles du “Grand Echiquier” de Zbiegniew Brzezinski, on aura vite fait d’appréhender la conjoncture : il n’y a que la Syrie qui fait barrage au plan “Nabucco”, charpenté par Washington pour pomper le pétrole centre-asiatique en transit via les ports de Syrie.
Si Damas succombe à DAESH (le Frankenstein Israélo-américain), le pipe-line ‘Nabucco” sera mis en place et privera la Russie de sa position de monopole sur le marché occidental.
Le pétrole pas cher inondera l’Europe et fera chuter le rouble rattaché aux pétrodollars.
Une telle perspective referait le scénario de 1991 pour faire éclater la Russie qui se retrouverait sans budget et ferait vite faillite.
Ensuite les hordes de DAESH attaqueraient le Caucase pour déferler sur la plaine méridionale russe et drainer le flux des immigrés du Proche-Orient et de l’Afrique en direction de la Russie…, chose positive pour les alliés européens de Washington.
L’Europe s’en retrouverait sauve et pourrait encore festoyer un siècle sur les débris de l’immense Empire de Moscou.
Vladimir Poutine cherche à contrecarrer cette Bérézina, raison suprême pour laquelle il a dépêché une partie des forces navales et aériennes russes en Syrie.
En fait, il défend davantage les intérêts de la Russie que ceux de Bashar Assad… et fait preuve d’un pragmatisme parfaitement régalien et… gaullien.
Mais s’il lâchait prise, le plan américain retrouverait de l’allant…, c’est pour cela donc que le Président russe se montre si intransigeant…, il n’a aucun choix et, de ce point de vue, le Pape François a parfaitement raison : la Trosième Guerre Mondiale a bel et bien commencé.
En bon stratège, Poutine cherche à étouffer le danger dans son berceau, loin des frontières russes.
Les Américains, eux, organisent une n’ième guerre subversive en utilisant des pions (les pays européens), loin des frontières américaines.
Ils l’ont déjà fait en Serbie-Kosovo (avec succès) mais ont échoué en Georgie…, retenté le coup en Ukraine (héritant d’un pays exangue tandis que la Russie récupérait la Crimée)…En même temps percevant clairement que le véritable enjeu est l’avenir de la Russie, Vladimir Poutine fait de son mieux pour détacher le Rouble de la cote du Pétro-dollar en brisant ce duo infernal.
Autrement dit, en organisant un deal fantastique avec la Chine pour des livrasions de gaz et de pétrole, le Président de Russie a démontré que l’on peut très bien comptabiliser en yuan sans passer par le dollar.
Si le plan de Poutine marche, le retournement de la situation serait de 180 degrés.
Privés de leur pouvoir financier, les Américains s’en trouveraient déficitaires et sans argument militaire, face à une Russie qui sait très bien se défendre.Comme toujours, lorsque les enjeux sont tellemment cruciaux, tous les coups (bas) sont permis et les canons commencent à tonner…
Et c’est bien ce qui est en train de se passer sans que l’on puisse arrêter le train fou, parce que le frein est actionné depuis longtemps…, l’ennui, seulement, est qu’il ne marche plus…