Vivre, c’est risquer de mourir…
Rire, c’est risquer de paraître fou…
Pleurer, c’est risquer de paraître sentimental…
Tendre la main, c’est risquer de s’engager…
Montrer ses sentiments, c’est risquer de s’exposer…
Faire connaître ses idées, ses rêves, c’est risquer d’être rejeté…
Aimer, c’est risquer de ne pas être aimé en retour…
Vivre, c’est risquer de mourir…
Espérer, c’est risquer de désespérer…
Essayer, c’est risquer de défaillir…
Mais nous devons prendre le risque, car le plus grand danger de la vie est de ne pas risquer.
Celui qui ne risque rien… ne fait rien… n’a rien… n’est rien !
L’écriture est un remède, une nécessité aussi, les mots viennent et s’égrainent avec ferveur pour conjurer ou extraire…, je les laisse faire.
J’aime le langage épistolaire, vivant et décousu, très en direct, si je puis dire, avec la vie.
Écrire matérialise la pensée et l’imaginaire, c’est fascinant, ludique, révélateur, jouissif et émouvant…, tout un panel d’émotions et de flux qui traversent, transpirent et s’écoulent.
Quoiqu’il en soit l’acte d’écrire est un don de soi.
Récurrent chez moi, toujours des hauts et puis aussi des bas, question d’endurance d’ambiance de tolérance.
Je ne suis pas complètement cyclothymique du moins je ne le pense pas mais je surfe sur la vague, partagé entre le bleu et le blues !
Je souffre un peu mais n’ose me plaindre en même temps je sais qu’au fond cette dualité me nourrit et puis surtout est mienne depuis si longtemps.
Je fais des rêves, toujours les mêmes, cependant je reste ancré dans ma réalité quotidienne parfois si ardue et parfois aussi si tendre.
J’imagine aisément que cela doit bien vous assommer d’arriver ici et de vous prendre de plein fouet mes états d’âme, il y a presque un côté indécent et pourtant, être découragé, être en état de non-être…, n’est pas une sorte d’aberration mais pour tout un chacun, une sorte de quotidien.
Il faut avouer que ce n’est pas si facile d’être âme sensible et sensitive dans ce monde de brutes et de pragmatiques, d’efficaces et d’assoiffés de pouvoir, de lucre d’argent de business d’image…
J’avoue…, je fatigue, là, la lutte est si inégale…
Il paraît qu’un train en cache un autre, probable qu’un coup de mou en chasse un autre !
J’ai fait confiance et je fais encore confiance en l’humain et en la vie même…, pourtant force est de constater que j’ai vécu plus de déceptions que de joies, plus de trahisons que d’authentiques amitiés, plus de troubles que de paix, plus de mensonges aussi que de véritables attitudes…, mais je tiens bon parce que je suis de constitution positive et que je retiens que ce qui a pu être bénéfique, la partie du verre à moitié pleine… et même si mon moral encaisse une fois de plus une tempête et mon corps une lourde fatigue, étonnamment et pourvu que ça dure, mon cœur garde du cœur à l’ouvrage, juste un molissement des ventricules qui entraîne une mauvaise irrigation des méninges !
Diantre, être humain c’est vraiment pas une sinécure…
Certains mots nous tombent dessus un jour comme ça sans crier gare et ponctuent d’ombre notre existence, ces mots criminels rageurs humiliants assassins lancés à bout de salive haineuse ou juste imposés avec froidure et qui nous crucifient longtemps.
Certains mots blessent profond, arrachent, se logent loin dans le cœur et l’âme et, longtemps, très longtemps, trop longtemps, perfusent leur fiel et leur effet toxique.
Il est aussi des mots par contre qui galvanisent, entraînent, mobilisent, rassemblent, fortifient, fondent sur notre détresse et notre solitude, nos doutes, nos angoisses existentielles… et rendent d’un coup de plume ou de voix, la vie plus souple et plus légère.
De ces mots qui s’offrent à nous et transportent vivance et espérance, des mots aimants qui ancrent et font venir à bon port.
Lorsque j’analyse, j’observe clairement que la peur de la mort est fonction du non-vivre.
Moins une personne est en vie, plus grande est la peur.
Par “être en vie”, j’entends vivre de toutes ces cellules, toutes les parties de son être, les cellules que l’on renie s’atrophient, comme un bras mort et infectent le reste du corps.
Les gens qui vivent en profondeur n’ont aucune crainte de la mort.
Jeu d’écriture, jeu d’esprit, se laisser faire, laisser courir son imaginaire, un instant de vie, une interrogation, un commencement ou une fin…, le jeu est vaste et multiple autant que les paires d’yeux qui vont s’y porter et les cœurs qui vont se mettre en branle.
C’est étonnant l’écriture au fond, elle s’anime en nous parfois de manière si fulgurante et s’écoule torrentielle… et d’autres fois elle accouche dans la douleur et dans le temps, âpre, pas au diapason, le mot juste ne venant pas, l’idée ne se cristallisant pas par les mots, le ton pas en écho, la musique absente ou pas en harmonie.
Combien de pages déchirées, brûlées même parfois, combien de stylos envoyés en l’air et de tasses brisées d’épuisement de rage d’impuissance.
L’écriture qui quand elle vient au bout des doigts peut ressembler à une transe qui emporte, qui anime, qui entraîne, nous dépasse, nous étreint jusqu’au fond de nos organes les plus intimes, une jouissance telle qu’elle peut alors nous laisser vide et heureux au bord de la page.
L’image trop parfaite, trop calme trop nette vide de cette rage de cette passion de cette vitesse qui nous dépasse quand l’écriture nous vient, on dirait le repos du guerrier, après l’amour une fois qu’on se retrouve après avoir remis de l’ordre, ou devant la page blanche quand n’est pas encore passée la bataille, quand on est nouveau-né face à la feuille, le stylo prêt, la tasse pas encore portée aux lèvres… et le breuvage infusant doucement comme ces mots qui se préparent à sortir mais qui attendent le déclic, la voie, le possible.
Jeu d’écriture, jeu de maux, jeu de mots, l’écriture est gourmande, demande qu’on souffre pour elle, qu’on la travaille qu’on l’a peaufine qu’on l’a crée qu’on la fasse sienne, elle demande beaucoup de passion de patience d’imagination de nourriture d’audaces de sensibilité de doute de culture aussi et de lumière, d’inspiration…
Est-elle jouable, joueuse, jouée, ou se joue-t-elle de nous ?
Dans une société où la machine et l’argent ont démesurément agrandit la distance de l’homme aux choses, je fixe sur la toile qu’est le Web, la cérémonie pour laquelle tout existe : la cérémonie de l’union physique de l’homme et du monde, engageant délibérément l’intelligence et la technique dans une aventure fabulatrice unique qui met à nu, comme par secousses sismiques, les couches les plus lointaines de l’écorce cérébrale, célébrant la transformation du monde en mythe et en connivence.
La création, est une des rares armes qu’il nous reste contre la sordidité de l’histoire.
Elle arrête le geste du conquistador, elle signifie son échec à l’épopée sanglante de l’abâtardissement par son affirmation insolente qu’il se passe désormais quelque chose qui n’a rien à voir avec le contingentement, les cessions de bases, les amendements aux constitutions…, quelque chose d’insolite, quelque chose d’éminemment inquiétant pour les ententes économiques et les plans politiques et qui risque si on n’y prend garde de faire éclater tout ordre qui le méconnaîtrait.
Il se passe capitalement ceci que des hommes, qui de tout temps, se débattaient assaillis de doutes, de sollicitations contradictoires, d’invites incertaines, ce sont, à force de tâtonnement nerveux, d’incohérence, de fulgurance…, trouvés…, au nom de ces hommes, au nom de ces rescapés du plus grand naufrage de l’histoire.
Bien entendu tout cela n’a pas été sans héroïsme.
Il fallait rompre avec ceux qui sont nombreux à trembler qu’une razzia de l’imagination ne vienne les dessaisir de leur petit bon sens a thésauriser de bonheur lâche… et de quiétude hébétée.
Je n’hésite donc pas à faire office de grand perturbateur, en mettant mes pieds dans le plat des académismes et des conformismes.
Et cela prend une importance singulière, si on réfléchit que le vieux problème de la forme et de l’esprit se pose avec de plus en plus d’acuité.
Qu’il est doux d’évoquer les anciennes audaces…
L’âme en broussaille et le cheveu folâtre…
Rebelle sans cause au regard épineux…
Comme un motard farouchement sauvage…
Allant, contre le vent et la vague sage…
Fiévreux dans l’âpre bataille pour la vie…
La vitesse et le droit de ne jamais mourir…
Toutes les opérations les plus cachées de l’être, tous ses élans, ses désirs, ses amours, ses craintes, ses angoisses, tous ses sentiments les plus doux… et les plus tendres, comme les plus durs et les plus violents, trouvent leur plus haute expression dans le regard.
C’est dans cet organe vivant que se rencontre, pour ainsi dire, tout ce qui veut, tout ce qui chante, tout ce qui pleure, tout ce qui vibre, tout ce qui aime dans l’âme, dans cette substance spirituelle où réside la flamme de la pensée, la vie immatérielle et supérieure, la vie de l’esprit !