Vous l’avez lu ?
Et l’autre aussi ?
Certain que vous lisez tout, partout ? Mon oeil ! Vous lisez pas tout, même pas ce qui vous interesse, seulement au hasard… Pourtant de son créateur, génial, colossal personnage d’extraordinaire intelligence, moi… oui moi, en personne, Quelqu’un…, et bien toutes les grosses tétères en bandent de mon bouquin censuré, des lustres qu’ils rêvent en enragement de me forniquer d’avant et derrière… S’en jutent, en bavent, en déchargent à l’unisson d’épaisses giclées de pustules et en remettent pour l’hygiène, morale sacrée de l’entourloupe, une orgie d’enflures au boxon de la vertu. Des étagères d’études psychologiques sur Quelqu’un, moi donc, je gène, je les rend fou… Énormes les analyses, lourdes et épaisses comme ça. Ils jaculent et spermatent chaque jour qui passe et c’est même pas eux qui défraient… C’est d’autres qui rêvent de me voir allonger du pèze pour ma débauche par l’intérieur !Ministères, octrois, dons, subsides pour reluire au bobinard, c’est gratos ! Faut en profiter, tournée générale pour les démagos… Soupir, larme… Sans saisir d’où vient cet acharnement, toute cette haine qui s’agrippe, colle, se cramponne pendant que les autres, les vrais coupables se retrouvent peinards au Panthéon de la connerie… Et faudrait en plus les honorer, les féliciter de m’ouvrir les perspectives comme me distendre le c…
Pour quoi en vérité ? Pour un livre que des chiefs-cons ont autodafé comme le moustachu de quarante, presque en son nom mais pour l’envers, haro d’avoir remis en cause la véracité du 11 septembre… Tous l’ont visé ce bouquin, mystère, secret, prodige, disparu et envolé… La quête du Graal, Eldorado, Ali baba… La proie des spécialistes, connaisseurs aux aguets, les chiens renifleurs sur les quais, à prix d’or qu’on se l’arrache le bouquin… Oeuvre du délire, de la folie et de la démesure, mais oeuvre d’art quand même! … Mais encore là, c’est pas sûr qu’ils vont le lire, Non! Les pignoufs, ça ne les intéresse pas le dedans, ils en ont rien à blairer du style, l’essentiel c’est son état, l’édition numérotée, la dédicace… La cote, le marché, la rareté, la plus value… Jusqu’à l’hôtel Drouot, ils accourront, ramperont, larves gémissantes devant la putride. L’enlever sur la gueule, au premier coup de maillet et même pas l’entrouvrir pour voir une phrase, un peu l’horreur, la dégueulasserie. Ça excite les saloperies ! Même pas, ça l’abîmerait. Alors rapido le planquer. À l’abri mon trésor, dans un coffre d’acier, une voûte de velours, le contrôle des intempéries, du climat, l’humidité, la sécheresse, les champignons. Chiens enragés, miradors et barbelés tout autour en attendent tranquillos qu’il se transforme en or… À quoi bon le lire puisque c’est tout décidé… C’est une pourriture ce bouquin, mais en or cette merde!
Interdit, censuré, biffé et depuis, vomi, déjecté, gerbé, impubliable mon Bouquin et allez savoir pourquoi? Fabuleux richards, ils se sont engraissés, maintenant ils jouent les étroites, vierges offensées pour un malheureux livre. Et je dois m’en excuser. Allons donc! Ils ont toutes les audaces…
On me pille, on m’extrait la chair du bide et je dois jouir ? On le guette comme un Goncourt mon Bouquin et moi qui en verrai jamais la couleur de tous ces sacs qu’on donne pour. Des caisses que j’aurais dû détourner mine de rien, entreposer dans ma cave et les écouler au compte goutte, millionnaire je serais devenu, incognito et sans l’aide de personne. Pas un ne m’aurait engueulé pour si peu, félicité plutôt. C’est légal le commerce, encouragé même, les marchands de mort aussi c’est bien vu, les devises, les dollars, le surplus, les famines organisées, l’économie, le pétrole qu’on pompe en Palestine en chantant la gloire de je ne sais plus quel dieu, c’est bien vu tout ça, les usines de guerre, de chimique et même l’atome, tous à la fête nom de Dieu ! On s’en met plein les poches et on rigole en causant moralité. Alors, d’après vous, qui c’est l’plus salaud ? Je vous l’demande !
Alors, quand je regarde tout ça, le passé, l’avenir, le présent… Rien à regretter, foutre non ! À me reprocher ? Absolument rien ! N’ai jamais été facho ! Jamais coco ! Anar ! Socialo ! Gaulliste ! Jésuite ! Juif ! Dominicain ! Ni chemise, brune, ni chemise noire, ni soutane… La seule chose que je regrette, c’est d’avoir voulu protéger le monde, servir en tortillant un moyen d’éviter la guerre nucléaire en Iran, la catastrophe, la foire, la boucherie… Je le regrette parce que j’ai eu un tas d’ennuis avec tout ça… La haine, la censure, une plainte et l’exil intérieur. J’aurai pu tout perdre, ma santé, mes manuscrits, ma liberté, mais pour eux, tout ça est foutaise et pleurnicheries inutiles, en fait j’ai rien perdu, suis sorti grandi, encore plus d’expérience, plus de haine aussi, surtout… c’est eux la haine, chacals, vautours, condors, détrousseurs, larrons et pillards qui s’acharnent sur ma carcasse… La liberté a toujours besoin d’un bouc-émissaire, les cons veulent pas voir qu’ils sont tous des salauds, pleutres sans exceptions, que c’est dans leur nature de se dénicher un mac, de s’aplavantrir, de ramper, ramasser les miettes et lécher les bottes selon le vent qui souffle… Hier c’était le Romain, le Normand, l’Anglo, le Pape, la monarchie, la Révolution, l’Empire, la République, le Yvan, le Boche, le Soviet, aujourd’hui c’est le Ricain, aujourd’hui j’vous dit pas pour pas être attaqué de raciste… et demain le Bridé. Y veulent pas voir la vérité, ils ont seulement besoin de faiblards pour s’affranchir de leur mollesse, gras du bide, pinard, cassoulet et Camembert… Vous cherchez quelqu’un à détester vous aussi ? Vous déculpabiliser? Facile! Quelqu’un est là. Je n’y peux rien pour empêcher tout ça et vous non plus n’y pouvez rien, mais ne vous faite pas de bile, c’est trop tard pour vous, beaucoup trop tard, d’ailleurs je m’en torche de tous leurs mensonges. Pour vous maintenant c’est baril de pétrole à 100 dollars, rétrécissement des caleçons, chauffage sur 3 degrés, galère et ruine, toujours pas compris ? Non ? Alors attendez la guerre, y a plein de prétextes en préparation, faux terrorisme, vols de bigoudis, chat égorgé, chiens écrasés, pommes pourries, divorce de sarkozi, Bruxelles-Hal-Vilvorde, trop de pluie ou pas assez, crevures d’hivers et Drucker…
Ya d’la joie, j’vous l’dit…