Tuez-le, à mort…
“Nous devrions traiter Mr Assange de la même façon que les cibles terroristes de haut niveau : tuons-le”..., écrit l’éditorialiste conservateur Jeffrey T Kuhner dans le Washington Times.
William Kristol, ancien chef du cabinet du vice-président Dan Quayle dans l’administration de George H. W. Bush , demande : “Pourquoi ne pouvons-nous pas utiliser nos différents moyens pour harceler, enlever ou neutraliser Julian Assange et ses collaborateurs, où qu’ils soient ?”….
“Pourquoi Julian Assange n’est-il pas encore mort ?”… dit John Hawkins dans un journal d’information.
Sarah Palin, une possible candidate présidentielle, compare Assange au dirigeant d’ Al-Qaïda et souhaite qu’il soit assassiné…
Rick Santorum, ancien sénateur de Pennsylvanie et potentiel contestant présidentiel, accuse Assange de terrorisme et demande qu’il soit supprimé…
Qui veut tuer son chien l’accuser de la rage.
Qui veut supprimer un résistant l’accuse de terrorisme.
Qui veut déconsidérer la pensée l’accuse apostasie (ou tout autre qualificatif aussi définitif).
De telles déclarations ne peuvent être ignorées comme paroles en l’air.
Durant la dernière décennie, nous avons vu la normalisation de mesures extrajudiciaires qui étaient auparavant impensables, allant de kidnappings à des interrogatoires sous torture.
Quantités de lois liberticides ont été votées en suite du Patriot-Act américain…
Qui est gêné par les documents diffusés par Wikileaks ?
Les citoyens, les agents des Etats ou les décideurs qui, d’évidence, ne décident que selon leur propre intérêt et pas celui de la collectivité.
Le contrat social est exigeant mais synallagmatique.
J’accepte de me plier à des règles collectives qui assurent ma sécurité (au sens large), en contrepartie j’exige d’en connaître le prix et je refuse que cela serve des intérêts particuliers !
Ainsi notre prétendue démocratie moderne, en arrêtant, ce funeste 7 décembre 2010, Julian Assange, le génial fondateur de WikiLeaks, vient-elle de jeter définitivement le masque, montrant par la même occasion, à ceux qui en doutaient encore, son vrai mais terrible visage : celui, le plus vil qui soit, d’un totalitarisme économico-politico-idéologique aussi sournois que tentaculaire, à faire pâlir d’envie, par son efficacité désormais quasi planétaire, les pires dictatures, fussent-elles du passé, tels les régimes staliniens et nazis, ou du présent, telles…. nos sociétés !
Car il est par trop évident, après les récentes révélations de WikiLeaks concernant les très peu glorieuses magouilles militaires de l’armée américaine comme les tout aussi infamants secrets diplomatiques de la plupart des chancelleries occidentales, que Julian Assange, par son extraordinaire volonté de transparence, dérangeait au plus haut point, par-delà ses hypothétiques crimes sexuels, dont il reste par ailleurs tout à prouver et dont on est donc en droit de soupçonner qu’il ne s’agisse là que d’un prétexte tout arbitraire, l’ordre établi, si ce n’est le pouvoir en place et même suprême à échelle mondiale : les Etats-Unis d’Amérique, impitoyable clé de voûte d’un système monstrueux d’inhumanité tout autant que de cynisme et dont aucun des rouages, tous parfaitement contrôlés, ne permet plus la moindre ligne de fuite, sinon à se retrouver soudain, tel Julian Assange précisément, broyé sous l’énorme poids d’une implacable, tyrannique, machine de guerre.
Preuve en est que, bien qu’écroué par la police britannique, Scotland Yard chez qui Assange s’est courageusement rendu tout seul, sur un mandat d’arrêt lancé, via Interpol, par la justice suédoise (là même où auraient eu lieu lesdits “viols” sur deux femmes), ce soit le Secrétaire américain à la Défense, Robert Gates, qui, alors même qu’il n’a bien sûr rien à voir ni à dire en cette sordide quoiqu’encore toute théorique affaire de mœurs, s’en est félicité le premier.
Pis : c’est encore lui qui demande ni plus ni moins, contre tout sens juridique comme toute logique pénale, l’extradition de ce même Assange vers l’Amérique afin qu’il y soit jugé pour délit d’espionnage (le fameux et largement surévalué “11 septembre d’Internet”), avec à la clé, ainsi que le réclament bon nombre de sénateurs conservateurs de ce pays, la peine de mort. Rien que ça !
Autant dire qu’Assange/Ben Laden ou WikiLeaks/Al Qaeda, c’est apparemment, contre toute raison, le même combat, les ennemis publics N°1 à abattre aux quatre coins de la planète, tant pour l’Amérique de George Bush, hier, que pour celle de Barack Obama, aujourd’hui.
Et ce aussi absurde cela puisse-t-il paraître tant les choses sont là mélangées et les chefs d’accusation disproportionnés.
Ben Laden et Al Qu’Aïda ont été créés par la CIA, puis désignés comme étant les auteurs des attentats terroristes du 11 septembre 2001, attentats créés de toute pièce afin que les USA aient le prétexte et la “légitimité” d’envahir l’Afghanistan…
Les armes de destruction massives de Saddam Hussein ont été une autre invention des USA, pour avoir le prétexte et la légitimité d’envahir l’Irak…
Les dix années qui suivent sont celles d’une guerre contre le terrorisme qui remplace financièrement la guerre froide contre le communisme…
Maintenant, nous en arrivons à une guerre intra-muros contre nous-mêmes afin de nous enlever le peu de semblant de libertés qu’il nous reste…
Dans un premier temps Wikileaks dérange avec ses informations sur les guerres d’Afghanistan et d’Irak, ensuite, on piège Wikileaks avec un flot d’informations sans grand intérêt, sauf que s’y trouvent saupoudrés des intoxications destinées à diviser pour régner…
Et pour avaliser l’ensemble, quoi de mieux que de piéger Julian Assange dans une affaire de viol montée habillement de toutes pièces…
Julian Assange en devient tellement martyr, que plus personne ne s’interroge sur la bizarrerie de certains messages qui dédouanent totalement Israël et d’autres pays amis…, Israël ou se dépêche de se réfugier Anna Ardin, la principale accusatrice des viols qu’elle aurait subis au début de 4 jours et nuits d’amour fou !!!!
C’est aussi gros que le passeport intact de Mohamed ATTA seule chose intacte au milieu des cendres de Manhattan le 11 septembre 2001, sauf qu’il y avait là bien plus de dommages collatéraux !
Certes les bras, face à pareille injustice et inique sort, nous en tombent-ils, à nous qui nous sommes tant battus, non seulement pour la liberté de pensée ou de parole, mais, de manière peut-être plus significative encore au regard de toute véritable et authentique démocratie, pour la simple liberté de la presse.
Aussi ne me vient-il à l’esprit comme à la bouche, à présent, qu’un seul mot d’ordre, mais aussi imprescriptible que tout impératif catégorique et non seulement kantien : démocrates de tous pays, hommes et femmes de bonne volonté, peuples épris d’un humanisme non nécessairement utopique, amants de la révolution, unissons-nous, en criant haut et fort notre indignation, afin de sauver, de toute urgence Julian Assange de ce fascisme larvé, quoique désormais déclaré au vu de cette ignominie dont il est le tout récent objet, qu’est le Nouvel Ordre Mondial toujours plus rampant, jusqu’à nous asphyxier.
Il en va de l’avenir de la démocratie et, par là même, de nos enfants !
Les gouvernements présentent le fondateur de Wikileaks comme un dangereux irresponsable qu’il faut empêcher de nuire… et tentent par tous les moyens de museler Julian Assange et son site internet.
Mais Wikileaks mérite le respect et le soutien de tous ceux qui font passer le respect de la vie privée individuelle avant celle des gouvernements.
Pas besoin d’approuver l’action de Wikileaks et la démarche de Julian Assange pour comprendre le contre-pouvoir qu’ils représentent aux instruments high-techs aujourd’hui employés par les États.
Le pavé dans la marre que représentent aujourd’hui les révélations de Wikileaks pose la question de la transparence de l’information par rapport aux actions gouvernementales.
Contrairement à ce que certains essaient de nous faire croire, le problème n’est pas tant le contenu des fuites que le risque que ce nouveau type de contre-pouvoir fait peser sur des gouvernements pour lesquels le secret et la dissimulation sont devenus des secondes natures. En fait les révélations de Wikileaks sont plus distrayantes que réellement fracassantes.
Le Secrétaire américain de la Défense Robert Gates, qui est tout sauf un admirateur de Wikileaks, a déclaré que l’impact réel des informations révélées par Wikileaks étaient négligeable en termes de sécurité et de dégâts diplomatiques.
Il explique en outre que les pays commercent avec les États-Unis sur la base de leurs intérêts personnels et non pas sur celle d’idéaux.
Sachant que Robert Gates est un expert du renseignement spécialisé dans les affaires de défense nationale, on peut supposer qu’il parle en connaissance de cause.
Ceci étant, les révélations de Wikileaks sont fascinantes pour le grand public, peu versé dans les secrets d’alcôves et les dessous des tractations diplomatiques quotidiennes qui rythment la vie des échanges entre les pays.
Sous prétexte des attaques du 11 septembre 2001, qui ont été réalisés pour avoir la caution du monde occidental d’envahir l’Afghanistan, puis l’Irak (là, il a fallu prétendre mensongèrement que Saddam Hussein menaçait l’Amérique avec des armes de destruction massive), les États-Unis et de nombreux pays occidentaux ont considérablement renforcé les dispositifs sécuritaires au nom de la guerre contre le terrorisme… qui remplace la guerre contre le communisme !
Ces actions ont également donné aux apôtres du tout sécuritaire la possibilité de peser dans les choix politiques et d’obtenir avec le vote de lois liberticides, dont le Patriot-Act, une totale liberté d’action pour déployer de manière opaque des mesures et des instruments de surveillance tous azimuts.
Ces moyens considérables ne servent aucunement à protéger la population, mais à protéger les gouvernements des revendications citoyennes, prévoyant ainsi une possible révolution…
L’histoire a déjà montré à de nombreuses reprises que le “secret défense” ou la “raison d’Etat” pouvaient avoir bon dos.
De nombreux pays dont la France se sont à plusieurs reprises réfugiés derrière ces arguments pour couvrir des démarches en réalité bien éloignées des motifs avancés.
La virulente réaction des gouvernements est proprement effrayante.
L’arrestation de Julian Assange par les autorités britanniques grâce à un piège sexuel tendu par une agente de la CIA expressément en Suède ou les lois en matière de viol permettent n’importe quelle répression, semblait inévitable tant le gouvernement américain était manifestement désireux de mettre la main sur le fondateur de Wikileaks.
Mais contrairement à ce qu’ils avaient espéré, cela n’a strictement rien changé au flot de révélations publiées jour après jour par Wikileaks, de plus tout cela fait de Julian Assange un héros des temps moderne, une icone, un mythe !
Il est effrayant de constater avec quelle facilité les gouvernements, américain en tête mais pas seulement, ont pu faire pression sur Amazon, les sociétés de cartes de crédit, Paypal, ou encore les banques suisses pour tenter de neutraliser Wikileaks.
Les uns et les autres se sont réfugiés derrière des raisons techniques (surcharge de serveurs pour les uns, fausse adresse du titulaire du compte pour les autres) pour sauver la face après avoir cédé aux pressions étatiques.
Les gouvernements menant cette chasse aux sorcières sont en train de découvrir ce qu’on appelle l’effet Streisand : plus ils tentent de museler Wikileaks, plus les hacktivistes et les simples citoyens épris de liberté et de libre circulation de l’information apportent un soutien financier, technique ou logistique à Wikileaks.
A la lumière de cette affaire techno logico-politico-sociétale, on constate que les gouvernements qui se sont regroupés sous la bannière du Nouvel Ordre Mondial tout en prenant possession des médias et en les faisant fonctionner sous leurs désidératas, fonctionnent malgré-tout encore, pour la plupart, avec des schémas du siècle dernier qui s’accommodent mal du pouvoir réel que constitue aujourd’hui un internet échappant à toutes leurs velléités de contrôle ou de censure, car Internet n’est pas sous leur contrôle, à l’exception des sites qui ont justement été pris pour cible par un mouvement citoyen libertaire.
Si pas grand monde n’a suivi les idées (pourtant très justes) de Cantona concernant un retrait massif de liquidités dans les banques, la censure médiatique imposée à divers sites Internet, a entrainé des réactions très vives ainsi qu’une véritable guerre virtuelle qui a fait plier Pay-Pal, Visa et MasterCard qui ont finalement débloqué les comptes et les avoirs de Wikileaks…, ce qui n’aurait jamais été le cas avec des manifestations classiques, en rue avec des banderoles !
Ce que John F. Kennedy voulait dénoncer dans son discours au Waldorf-Astoria Hotel à New York City, le 27 Avril 1961, est exactement ce que veut dénoncer Julian Assange :
Extrait du discours de J-F KENNEDY :
<< Mesdames et Messieurs, Le mot secret est en lui-même répugnant dans une société libre et ouverte. Et en tant que peuple par nature et historiquement, nous nous opposons aux sociétés secrètes, aux serments secrets et aux procédures secrètes. Parce que nous devons faire face tout autour du monde à une conspiration massive et impitoyable qui s’appuie d’abord sur des moyens déguisés permettant le déploiement de leur sphère d’influence basée sur l’infiltration plutôt que l’invasion, utilisant la subversion plutôt que les élections et l’intimidation au lieu du libre-arbitre. C’est un système qui a nécessité énormément de ressources humaines et matérielles dans la construction d’une machine étroitement soudée et d’une efficacité remarquable. Elle combine des opérations militaires, diplomatiques, de renseignements (CIA, Mossad, etc..), économiques, scientifiques et politiques. Leurs planifications sont occultées et non publiées. Leurs erreurs sont passées sous silence et non relayées par la presse. Leurs détracteurs sont réduits au silence, et leur avis n’est pas sollicité. Aucune dépense n’est remise en question, aucun secret n’est révélé. C’est pourquoi le législateur athénien Solon décréta comme crime tout citoyen de désintéressant du débat. Je sollicite votre aide dans l’immense tâche qui est d’informer et d’alerter le peuple américain, avec la certitude qu’avec votre aide l’homme deviendra ce pourquoi il est né : Libre et indépendant >>
J-F Kennedy a été exécuté le 22 novembre 1963 à Dallas .
Intéressez-vous au cas “Ellsberg” pour comprendre pourquoi il est essentiel de publier les documents révélés par Wikileaks, même s’il est à craindre que certains sont des intoxications apportées par les services secrets américains.
En 1971 Daniel Ellsberg rendit public 7000 pages, “les Pentagon Papers”, notes secrètes sur la guerre du Vietnam qui dévoilaient les mensonges de l’administration Johnson sur une sale guerre perdue d’avance.
Les malfaisants du gouvernement Nixon acharnèrent sur lui, l’espionnèrent, le harcelèrent, l’attaquèrent.
Ellsberg gagna son procès en 1973 ainsi que le New York Times, qui avait publié des extraits des “Pentagon Papers”, le jugement de la cour suprême fit même jurisprudence !