1927 Bugatti Type 43 Torpédo Grand Sport… La valeur du faux-vrai !
Et une de plus dans le panier de crabes…, mes “zamis” d’Artcurial proposaient en 2018, une 1927 Bugatti Type 43 Torpédo Grand Sport en carte grise française, châssis n° 43186, via leur site-web, ainsi que dans leur catalogue, destinée à la douzième vente “Sur les Champs” (Elysées)…
Elle était fausse “de partouze”, une jouissance totale rien qu’à la voir… et tout le monde s’en battait les couilles, s’en tapait et se marrait rien qu’à l’idée qu’un ahuri allait sans doute payer entre 500.000 et 800.000 euros, peut-être 1.000.000 si la salle était bien “chauffée” et si les chiens habituels aboyaient au téléphone (il ne fallait pas oublier de brancher et d’avoir du réseau, ce qui est un double sens)…
J’ai imaginé à quoi aurait pu ressembler la vente aux enchères de cette Bugatti…
– Mesdames, Messieurs. Lot 56. Bugatti 1927. Type 43 Torpédo Grand Sport. Carte grise française. Châssis n°43186. Une occasion unique réservée aux épicuriens…, et épicuriennes, bien sur, les jolies dames en raffolent, elles adorent surtout les messieurs qui en possèdent une. Je vous en ferais un aparté plus tard. Qu’en pensez-vous Matthieu, mon ami ?
– Superbe allure et moteur refait dans les règles de l’art, Maître…, elle comporte de nombreuses pièces Bugatti originales… et elle est proposée à une estimation particulièrement attractive.
– Effectivement, c’est une opportunité rare, un rapport prestige-plaisir imbattable, mise à prix 500.000 euros… En voulez-vous ?
(Silence sépulcral en réponse)…
– 500.000, c’est pour rien pour une telle auto !
(Quelqu’un tousse)…
– 500.000, Monsieur ?
– …
– Oui ?
– …
– Non ?
– …
– 500.000 à ma droite…
– …
– 510.000 au fond…
– …
(Silence sépulcral encore, personne n’ose se gratter le nez ou autre chose)…
– 520.000 à ma gauche…
– …
– 530.000, Monsieur ?
– …
– Non ?
– 520.500 !
– 520.500 !!
– 521.000 !!!
– Je ne puis accepter des demi-enchères pour une telle automobile, voyons…
– …
– 530.000 elle est à vous…
– …
– Madame en a envie, je le vois…, vous ne pouvez lui refuser, Monsieur, à deux semaines de Pâques, ou presque…
– La fête des cloches… (c’est un murmure qui vient de droite, Maître Poulain fait semblant de n’avoir rien entendu, des gens pouffent)…
– 530.000, un cadeau d’amoureux…
– …
– Elle a les yeux de même couleur, et ils pétillent…
– 530.000
– 530.000 au fond, merci Monsieur…
– …
– Elle vous échappe Madame, mais elle peut vous revenir…
– …
– 540.000 ?
– …
– Oui ? Non ? Vous hésitez…, elle est faite pour vous, je le sens…
– …
– 540.000, oui, Monsieur, enfin…, ce sera le plus beau jour de votre vie…
– …
– Ahhhh ! Non… 550.000 au fond…
– …
– 550.000
– …
– Elle vous échappe encore, Madame, elle était à vous…, elle ne l’est plus…, mais elle peut vous revenir à 560.000…
(Rires)
– En voulez-vous ?
– …
– Oui ? Non ! 560.000, juste un effort… Monsieur, mais enfin, le cadeau de Madame… Comment pouvez-vous ?
– …
– 560.000…
– …
– 560.000 à ma droite…, merci Monsieur…
– …
– Je reviens vers vous, Madame, je ne peux accepter que vous vous priviez d’un tel trésor… Laissez-vous tenter, 570.000 maintenant, voyez combien vous auriez pu gagner si vous aviez investit à 560.000 !
(Rires), (Brouhaha), (Bruits de chaises)…
– 560.500
– Vous m’offrez 560.500 ? J’ai refusé une demi enchère, mais pour les yeux de Madame je peux accepter…, c’est exceptionnel…
– …
– 561.000 au fond…
– …
– Je suis désolé, profondément, elle était vôtre…, quel malheur, 561.500 ?
– …
– Je suis certain que le Monsieur au fond ne va plus sur-enchérir… Voyez, il ne lève plus la main…, elle est pour vous, je le sais…
– 565.000
– 565.000, je le savais, cette Bugatti est une œuvre d’art, elle est exceptionnelle… La plaque de châssis est en véritable laiton, gravée 43186, rivetée sur le tablier. C’est de l’art pur. Le train avant est numéroté 167, tous les essieux étaient numérotés un à un, moins de 160 exemplaires ont été construits, c’est de l’art pur… Le carter inférieur moteur porte sur sa patte arrière gauche le numéro du châssis “43186“, gravé, il y a aussi le type “57S” qui y est mentionné…, c’est de l’art pur… Le carter de boîte est gravé “186”. Ce numéro est certes plus élevé que celui correspondant au nombre de boîtes de vitesse construites du Type 43, c’est à dire 159 ou 160 pièces seulement. Il ne peut donc s’agir que d’une boîte spéciale de Type 43, une rareté exceptionnelle, de plus elle est ancienne et les numéros sont parfaitement authentiques…, c’est de l’art pur… Le pont arrière est spécialement gravé “186”. Ce “numéro gagnant” a été gravé par le mécanicien anglais, John Barton, quand la voiture est passée dans son atelier. Il avait en effet confié à “La Vie de L’Auto” et à “Rétroviseur” que le pont était du Type 35 et qu’il l’a remplacé par un pont de Type 43… Il a même poussé le zèle jusqu’à faire coïncider le numéro du pont avec celui de la boîte, car lorsque la voiture était encore à Cannes, le pont portait le numéro 5… mais il n’était déjà pas d’origine Type 43 : en effet, sa face supérieure portait la lettre “H”, qui n’existe pas sur les carters de Type 43, ni même sur les ponts de Type 35… De l’art pur, vraiment… Et pour démontrer l’exceptionnelle rareté de cette Bugatti, sachez que le châssis Type 43 d’origine au cadre “88” se trouve au musée de Mulhouse, collection Schlumpf…, c’est une référence !
– 570.000 Maître… Reprenez-vous…
– 570.000 au téléphone… Oui Matthieu…, je m’emportais, une sorte d’euphorie… Je vous avais promis que le Monsieur au fond n’enchérirait plus, mais au téléphone… Un dernier effort, un chiffre rond, 600.000 ?
– …
– A ce prix, plus personne d’autre n’osera vous ravir ce bijou inestimable, Madame…
– 600.500 par téléphone, Maître Poulain, de Chine…
– 600.500 ! Bien j’accepte, mais qui peut savoir si… De Chine dites-vous Matthieu ?
– 610.000 Maître Poulain, 610.000… Un autre appel, de l’Ile de Pâques…
– 610.000 au téléphone…, L’ile de Pâques, c’est magique, justement je vous parlais de Pâques, une intuition prophétique…
– 620.000
– 620.000 au Monsieur au fond à gauche.
(Rires), (Bruits de chaises), (Brouhaha)…
– Bien…, vous savez, nous sommes ici entre-nous, je puis me permettre de vous narrer quelques anecdotes…, cette voiture, c’est toute ma jeunesse, elle est lointaine certes, mais le poids des ans l’emporte en valeur…, à cette époque j’aimais déambuler sur les Champs à son volant… Il s’agissait d’un torpédo 3/4 places, Grand Sport, de bonne facture, la carrosserie a été copiée sur une très bonne Type 43, non restaurée et qui avait été découverte dans l’Aisne dans les années 1970. Elle avait séjourné quelque temps chez Pierre Prieur, de Paris, qui avait pu en prendre les cotes. Il avait fait réaliser une carrosserie qu’il destinait à une voiture qu’il venait de trouver, en pièces et en châssis nu. Mais la caisse copiée ne fut jamais montée par Pierre Prieur qui a fini par la céder, avec les pièces dont il disposait, à un collectionneur de la région de Tours. Ce dernier a vendu la carrosserie un peu plus tard à un collectionneur cannois. La planche de bord est neuve. Tous les instruments sont neufs mais vieillis pour être quasi-conformes au modèle, mais certains sont anciens. C’est une œuvre-d’art !
– …
– 620.000 donc ? Oui ? Bien…, je savais qu’une telle Bugatti allait enflammer quelques cœurs vaillants… Dont celui de votre mari, Madame, quelle chance ! Une fois ? Deux fois ? Et au téléphone ? Plus rien ?
– Wouah Wouah… (Un cri murmuré… Les gens rient)…
– Maître Poulain…
– Matthieu, oui ? Vous avez eu votre chien ? Euhhhh, client ? Il ne répond pas ?
(Rires)
– Maître…, je…
– Oui Matthieu ?
– Pas de tonalité Maître, pas de tonalité…, c’est horrible…
– C’est un signe du destin, cette voiture était pour Madame, ici devant moi…, un cadeau d’amour de Monsieur pour Madame… J’espère que c’est votre Mari ? Votre amant ? Non ? Vous riez ? Votre mari ? Oui ! Que d’amour… Trois fois, j’adjuge, 620.000 euros pour Monsieur ici devant moi. Merci Monsieur, elle est à vous Madame, elle est vôtre, merveilleux, c’est le jour de l’amour… Pas le vôtre Matthieu, quoique…
(Applaudissements)…
– Félicitations Madame, vous avez de très beaux yeux…
(Rires)…
– Magnifique voiture aussi, après la vacation venez me voir, je vous conterai l’histoire de cette magnifique Bugatti plus en détail, c’est magique…
(Bruits de chaises), (Rires), (Brouhaha), (Toussotements)…
– Lot suivant, Lot 57, une rareté… Je débute à 100.000 pour ce qui est considéré comme un monument de l’automobile…
– …
– En voulez-vous ?
(Silence sépulcral en réponse)…
Il est temps de se poser quelques questions sur un monde (un milieu, en double sens) excessivement pourri car tout n’y existe que pour créer un maximum d’argent.
Ceux (et celles) habitué(e)s (ou non) à estimer, acheter, vendre des véhicules anciens et de collection, vivent la confusion entre les véhicules 100% authentiques… et ceux qui ont été reconstruits, rénovés ou refaits.
La copie d’un chef-d’œuvre, même absolument parfaite, ne vaut pas l’original…, pourtant, les nuances de couleur, les traces du pinceau, le relief de la peinture peuvent être aujourd’hui reproduits “à l’identique” par de bons professionnels, à un tel point que la plupart des connaisseurs se laissent prendre.
Chacun connaît ces affaires de faux tableaux authentifiés par des experts, ou achetés par des musées, et dont la véritable nature n’est découverte que plus tard…, il en est de même avec les automobiles dites “de collection”.
A quoi tient donc cette différence, parfois imperceptible, mais irréfutable, qui existe et persiste à travers les doutes et faux-semblants… et qui porte avec elle cette charge de vérité, d’émotion ?
Il s’agit là de l’irréductible, de l’immense distance qui sépare l’objet même (par nature unique et irremplaçable) créé par un maître, d’un objet d’apparence identique, mais qui n’est qu’une reproduction…, une différence non pas d’apparence, mais d’essence…
Certes, une belle reproduction d’un chef-d’œuvre est un plaisir à admirer, elle restitue pour une part (mais pour une part seulement) l’intérêt, la beauté et l’émotion de l’original, que ce soient des tableaux, des sculptures et des automobiles anciennes….
Pour prendre un exemple simple, nul ne songe à comparer la valeur, l’intérêt historique d’un exemplaire de Jaguar Type D, avec les qualités, aussi grandes soient-elles, d’une Lynx, réplique fidèle, mais de fabrication contemporaine…, en effet, seule la Type D d’origine bénéficie d’une histoire, d’une authenticité, de cette vérité recherchée par le connaisseur…, ce que la Lynx restitue, ce sont les lignes, les volumes, et certaines sensations de conduite mais seulement cela…
Et c’est pareillement pire pour les répliques de moins nobles-conditions, comme les Delachapelle singeant les Bugatti 55, les Excalibur singeant les Mercedes SSK et 540K, les Panther singeant les Jaguar SS100 voire les Bugatti Royale…
Pour des modèles extrêmement rares et recherchés, inaccessibles, certaines répliques soignées, techniquement irréprochables (mécanique, matériaux et technique de construction), possèdent une valeur réelle qui peut même augmenter avec le temps, mais elle doit absolument et sans ambiguïté être identifiée comme copie ou reproduction.
Entre ces deux points extrêmes (l’authentique automobile d’époque et une réplique “exacte”, mais contemporaine), se trouve toute une échelle de gradations intermédiaires, progressive et subtile, et dont nous commençons à perdre dangereusement la notion.
Où s’arrête l’authentique et où commence la reproduction (ou réplique), voire le faux ?
Voilà une question cruciale, essentielle pour le collectionneur et pourtant très souvent occultée, peut-être parce qu’elle dérange certains…, on ne montre pas dans un musée un vase antique repeint, pas plus un bronze décapé de neuf…, si l’on restaure un tableau, on limite absolument l’intervention au strict nécessaire, le travail devant rester aussi limité et discret que possible, nul ne songerait, sur un manuscrit ancien, à repasser à l’encre noire les mots tracés par un auteur célèbre, ni à blanchir le papier au chlore pour lui rendre l’aspect du neuf, car l’histoire de l’objet est inscrite dans ces marques du temps : griffures, usure, jaunissement des teintes, sont autant de témoignages (même si elles ne sont pas les seules) de l’authenticité d’une pièce de collection.
Certes, le contenu d’un manuscrit, la forme d’un vase sont riches d’enseignements, admirables, mais la valeur historique, la force émotionnelle, la vérité de l’objet résident bien pour l’essentiel dans ce qu’il porte comme traces de son histoire…, ainsi, quelle proportion de vérité trouve-t-on dans une Ferrari re-fabriquée à 99%, au châssis et à la carrosserie reconstruits, repeinte de neuf, aux chromes refaits, à la sellerie changée pour une peausserie neuve, aux caoutchouc, aux pneus, aux durites, fabriqués aujourd’hui… en copiant les modèles d’autrefois ?
Un écrou de 12 est un écrou de 12, diront certains, quelle différence… et puis, ne changeait-on pas régulièrement les pneus, garnitures, canalisations sur ces modèles à l’époque de leur gloire ?
Certes, mais les pièces changées ou remplacées à l’époque restent des pièces d’époque…, un pneu vulcanisé en 2018, même avec les dimensions et sculptures de 1930 reste un pneu de 2018…, il n’est pas d’époque, et en tant qu’objet, il n’a pas d’histoire…, or les pièces les plus simples, une vis, un écrou, un tuyau, peuvent garder la trace des coups de tournevis, de l’outil qui les a montés, resserrés autrefois…., le cuir craquelé qui offense l’œil de certains…, garde l’empreinte des années d’utilisation et d’entretien par son propriétaire…, les fils électriques fendillés, certes moins flatteurs qu’un beau faisceau neuf, sont bien ceux qui ont été montés, soudés, sertis, par les ouvriers de l’usine.
A l’évidence, chacun a le droit de préférer le neuf à l’ancien, mais osera-t-on appeler encore ces objets hybrides, dont une part importante des pièces sont neuves, d’authentiques véhicules d’époque ?
Pire, qu’y-a-t-il d’authentique dans une Ferrari ou tout, absolument tout est neuf, même pas restauré de pièces anciennes, châssis, moteur, trains roulant, carrosserie, habitacle… automobile qui est prétendue “restaurée”, alors que seul le N° de châssis est ancien, car tout simplement repris soit sur une épave soit de la nomenclature historique, chapitre “voitures détruites” ?
Cela signifierait qu’on a perdu, à quelque degré, le sens des mots et de la valeur des choses : non, tant une automobile entièrement reconstruite de rien, qu’une automobile entièrement démontée, sablée, dont on a remplacé par du neuf de nombreux panneaux de carrosserie, des pièces telles que carters, garnitures, boulonnerie, câblages, rondelles, pneumatiques, dont on a regarni l’intérieur de tissu ou de cuir d’aujourd’hui, qu’on a repeinte, re-chromée, voire dont on a reconstruit le châssis, ou d’autres parties…, de telles automobiles ne sont pas (ou plus) des pièces de collection authentiques et historiques qu’on prétend.
On en a en quelque sorte effacé, comme on remet un compteur à zéro, la vie antérieure, ce sont des modèles identiques aux spécifications des originales, peut-être, mais ce ne sont pas les vraies originales !
On pourrait d’ailleurs, pour rester dans l’objectivité stricte, mesurer la quantité, le nombre ou la proportion de ce qui a été réellement fabriqué ou travaillé à l’époque d’un modèle donné : bien des exemplaires fièrement nickelés perdraient alors beaucoup de leur crédibilité et de leur valeur (affective, historique, financière).
On re-fabrique, pour certaines voitures, non seulement les accessoires évoqués ci-dessus, mais même des pièces de carrosserie, des capotes, des roues, voire des éléments mécaniques complets…, quelle est la limite, quel critère utiliser pour que les mots “automobile d’époque”, “authentique”, “original”, gardent un sens ?
Une Ferrari (ou une Bugatti), conservée telle qu’à l’origine, aux accessoires vieillis, aux vitres ternies, à la peinture visiblement âgée, à l’intérieur usé, nous apporte miraculeusement un peu d’un passé révolu, cette part inestimable d’un monde enfui, elle a conservé l’empreinte de ceux qui l’ont faite, utilisée, aimée…., en se penchant sous son capot, en observant longuement chacune de ses parties, nous revivons son histoire, dont les traces fragiles sont demeurées ineffacées, tangibles…, hélas, le jet de sable, le pistolet du peintre, les ciseaux du sellier vont gratter, décaper, couper, détruire ces vestiges précieux, pour ne garder que la matière première, inerte, mise à nu, et bientôt recouverte de vernis, pigments, teintes fraîches mais sans valeur et sans saveur…, les vis et joints impeccables et neufs vont envahir le moindre recoin…, plus un centimètre carré n’aura échappé à la rénovation : entièrement repeinte, refaite, reconstruite, la voiture mérite-t-elle encore pleinement le nom d’ancienne… et pourra-t-on encore parler de restauration, comme on le fait pour un tableau ?
Nullement ; il s’agira alors d’une ancienne neuve…, où l’on n’aura pas hésité à changer purement et simplement tout ce qui doit l’être…
Changer la peinture, c’est à dire ôter l’ancienne pour en passer une neuve (même en retrouvant la teinte), changer les accessoires, les pneus, la boulonnerie, le cuir, les ressorts (même fabriqués selon les cotes), voire des pièces importantes, c’est précisément, si les mots ont un sens, le contraire de conserver l’ancien élément…, voilà pourquoi le collectionneur, le connaisseur, l’investisseur avisé, préfèrent débourser des sommes élevées pour l’authentique, et pourquoi certaines “merveilles” refaites à neuf ne valent pas toujours aujourd’hui le prix des factures de leur reconstruction…, alors, que faire…, faut-il ne rien toucher et laisser la rouille poursuivre ses ravages, la poussière s’accumuler ?
Les conservateurs de musée, ou plus couramment les connaisseurs, les collectionneurs, placés devant un véhicule nécessitant des réparations (rouille gagnant du terrain, moteur hors d’usage, nécessitant le remplacement de certaines pièces) doivent rechercher systématiquement des éléments d’origine et d’époque, en évitant toute utilisation de parties neuves, qui n’ont rien à faire sur un objet historique, dont la valeur repose sur l’authenticité absolue.
Voilà le sens que la majorité des vrais passionnés et des professionnels, résistant à l’obsession du “repeint à neuf” et à la manie des reconstructions systématiques, donnent à leur amour des automobiles véritablement anciennes…, voilà sur quoi repose l’essentiel de la valeur des plus authentiques pièces de collection…, voilà aussi pourquoi, n’en déplaise aux merdias, qui privilégient les couleurs vives et les chromes éclatants, le temps donnera toujours raison au vrai contre le “reconstruit à neuf”.
Dans dix, vingt ans, quand le spectaculaire sera redescendu à sa place (avec tout le respect dû aux artisans qui réalisent souvent un travail admirable, mais dans un domaine en marge de l’authenticité historique pure), on comprendra pourquoi les plus sensés d’entre nous ont toujours préféré investir dans des automobiles réellement d’époque, vraies et sincères, plutôt que dans celles qu’on aura rénovées, modernisées à outrance et trompeusement “refaites à neuf”…
“Refaire” : un mot qui résume tout ce qu’on peut reprocher à cette conception, où les automobiles qui furent fabriquées autrefois cèdent la place, lentement mais sûrement, à d’autres, reconstruites autour d’une base authentique, mais dénaturées, “refaites”…, non : fausses, diront les plus rigoristes…, et dont on aura irrémédiablement perdu une part de la valeur…
Maintenant, il y a pire, certains fabriquent des faux avec de la patine pour “faire du faux plus faux que possible”… et, sournois et faux-culs, ils prétendent être tellement fous amoureux des automobiles anciennes, que leur fabrication, c’est leur rendre hommage dans l’intégralité du néant…
C’est le cas de la Bugatti Type 43 Torpédo Grand Sport qui “fait vieille” en tous ses détails… et dont “ceusses” qui y interviennent prétendent qu’il est impératif pour eux d’éviter un malentendu en précisant que leur “chose” n’est pas authentique, mais “désirable”…, que leur “chef-d’œuvre” est destiné aux épicuriens pas trop regardant qui aiment l’automobile ancienne… et qui n’analysent pas leur réelle valeur historique !
La valeur marchande et la valeur historique sont fréquemment confondues, parce qu’elles sont souvent liées…, mais elles ne le sont pas toujours : une très belle réplique peut certes valoir une somme élevée à l’achat, toutefois il y a peu de chances qu’elle augmente sa valeur marchande dans le temps…, tout simplement parce que sa valeur d’usage (état, performances) ne peut que diminuer tandis que l’intérêt historique (et donc la valeur) d’une automobile de collection authentique ne fait, à long terme, qu’augmenter avec le temps…
Certains espérent que tous s’accordent sur le sens des mots et sur la valeur des choses…, mais comme toujours la réalité est toute autre, il s’agit de récupérer ce qu’on croyait irrécupérable, en l’occurrence, maintenant on ose écrire qu’une fausse vraie est malgré tout “désirable”…, pas possible d’être plus hypocrite !
1927 Bugatti Type 43 Torpédo Grand Sport
Carte grise française
Châssis n° 43186
– Superbe allure et moteur refait dans les règles de l’art
– Nombreuses pièces Bugatti originales
– Proposée à une estimation particulièrement attractive
– Rapport prestige /plaisir imbattable
Lorsque cette voiture a été vendue en 1999, elle l’a été avec l’identité “43186” avec carte grise française. Selon l’histoire racontée à cette époque par son vendeur cannois, la voiture aurait été conservée par un garagiste Bugatti parisien avant d’être vendue dans les années 1950 ou 1960 au collectionneur Robert Cornière. Nous avions pu rencontrer ce dernier à son domicile, il y a de nombreuses années, et il ne nous avait rien raconté de cette histoire. Il affirmait alors n’avoir possédé qu’un seul Type 43, châssis 43305.
Nous savons maintenant qu’il aurait également possédé, en partie démonté, le châssis 43158, identifié plus tard et sans doute cédé au collectionneur cannois mentionné plus haut, par la suite vendeur de 43186.
Toutefois, la propriété d’un troisième châssis d’origine Type 43 (43186) par Robert Cornière n’est étayée par aucune information vérifiable. Le seul élément qui pourrait le confirmer est une photo prise à la fin des années 1970, sans doute dans la propriété de Seine-et-Marne de Robert Cornière, et qui montre un châssis qui pourrait être de Type 43, deux ponts arrière, des roues Bugatti aluminium Grand Prix, des roues alu de Type 49, un carter de boîte de vitesse, le tout chargé sur une remorque.
Il est possible qu’un châssis 43 ait pu être stocké démonté par Robert Cornière, mais en aurait-il possédé deux dans le même état ?
Aucune confirmation n’a pu être établie.
Inspection du véhicule à Paris le 1er mars 2018
L’inspection de la voiture nous a permis d’effectuer les observations suivantes.
– Plaque de châssis : elle est en laiton, gravée 43186, rivetée sur le tablier et elle montre des chiffres qui ne sont pas conformes. De plus les lettres “E” des mots Alsace et Moteur ne sont pas conformes non plus. La plaque elle-même n’est donc pas de fabrication Bugatti.
– Train avant : il est numéroté 167. C’est un essieu de tourisme, conforme au modèle 43 ou 44, mais son numéro indique qu’il ne peut s’agir d’un essieu d’origine de Type 43, dont moins de 160 exemplaires ont été construits. Par conséquent, il s’agit probablement d’un essieu de Type 44.
– Moteur : Le carter inférieur moteur porte sur sa patte arrière gauche le numéro du châssis dont la voiture prétend à l’identité. Ce numéro ” 43186 ” est gravé en assez petits caractères, qui ne sont en aucun cas dans le style de l’usine Bugatti. Ce même carter inférieur porte les numéros d’assemblage “57S” sur la face antérieure de sa patte avant gauche, ainsi qu’une croix. La lettre “S” a dû être gravée deux fois. Nous ne connaissons pas d’exemple similaire sur les nombreuses voitures que nous avons pu inspecter, mais ce carter semble néanmoins ancien. Sur la patte avant gauche de ce carter inférieur, le numéro de moteur a été effacé. Le carter supérieur moteur, porte sur l’embase du filtre à huile, le numéro 69 ainsi qu’un 8 couché, ou infini. Cette pièce semble ancienne et conforme. La boîte à cames est neuve et conforme au modèle. Le carter d’entraînement du compresseur est de facture ancienne et porte le numéro 11. Le compresseur est neuf.
– Boîtier de direction : il est ancien, conforme et porte le numéro d’assemblage “4”.
– Boîte de vitesse : Il est même de notre avis que l’identité prétendue de la voiture “43186” n’est à l’origine basée que sur le numéro “186”de cette boîte. Il s’agit en fait d’une boîte de Type 44. Pour nous en assurer, nous avons dû inspecter les faces inférieures des pattes de fixation de cette pièce. En effet, une boîte de Type 44 comporte des pattes de 65 mm de haut, contre 48 mm pour les carters de boîte de Type 43. Or une observation attentive montre de façon évidente que le métal a été meulé pour perdre les 17 mm de différence !
– Pont arrière : Il est étonnement gravé “186”. Ce “numéro gagnant” a sans doute été gravé par le mécanicien anglais, John Barton, quand la voiture est passée dans son atelier. Il avait en effet confié à “La Vie de L’Auto” et à “Rétroviseur” : “Le pont était du Type 35 et je l’ai remplacé par un pont de Type 43″… Il a sans doute poussé le zèle jusqu’à faire coïncider le numéro du pont avec celui de la boîte… Lorsque la voiture était encore à Cannes, le pont portait le numéro 5 mais il n’était déjà pas d’origine Type 43 : en effet, sa face supérieure portait la lettre “H”, qui n’existe pas sur les carters de Type 43, ni même sur les ponts de Type 35. Ainsi, la pièce échangée en Angleterre n’était de toute façon pas conforme au modèle.
– Châssis : Le cadre du châssis porte plusieurs chiffres : nous pouvons lire “88” et, devant ce nombre, un “6” gravé plus finement. Aucune de ces deux inscriptions ne correspond au style de l’usine. L’analyse des numéros dans le métal de la traverse arrière, réalisée en Angleterre, semble indiquer qu’un ou deux autres chiffres ont été gravés sur cette même traverse emboutie en U. Apparemment, le premier était “88”. Par malchance pour le graveur, le châssis Type 43 d’origine au cadre “88” se trouve au musée de Mulhouse, collection Schlumpf… Par ailleurs, un “6” a été gravé, ajoutant encore à la confusion. Cette traverse arrière est boulonnée aux deux longerons, et non rivetée comme elle devrait l’être. Ce détail supplémentaire achève de nous conforter dans notre idée que le châssis de la voiture est de fabrication artisanale. Selon nos suppositions, le cadre n’était pas gravé à l’origine, car de facture récente. L’analyse de la face supérieure du cadre en regard du support moteur arrière gauche est elle aussi révélatrice : elle semble indiquer que la pièce de forme triangulaire a été soudée au rail gauche du châssis, et que par conséquent elle n’a pas été formée à la presse avec l’ensemble. Enfin, le support arrière des lames de ressort, fixé sur le châssis, porte en creux le nombre 43 : un véritable non-sens car, à cet endroit, les numéros de fonderie sont toujours en relief. Toutefois, la pièce est ancienne et conforme au dessin du Type 38.
– Carrosserie : Il s’agit d’un torpédo 3/4 places, Grand Sport. Neuve et de bonne facture, la carrosserie a été copiée sur une très bonne Type 43 (châssis 43279), non restaurée et qui avait été découverte dans l’Aisne dans les années 1970. Elle avait séjourné quelque temps chez Pierre Prieur, de Paris, qui avait pu en prendre les cotes. Il avait fait réaliser une carrosserie qu’il destinait à une voiture qu’il venait de trouver, en pièces et en châssis nu. Mais la caisse copiée ne fut jamais montée par Pierre Prieur qui a fini par la céder, avec les pièces dont il disposait, à un collectionneur de la région de Tours. Ce dernier a vendu la carrosserie un peu plus tard au collectionneur cannois mentionné plus haut. La planche de bord est neuve. Tous les instruments sont conformes au modèle et certains sont anciens.
– Radiateur : il est ancien et conforme au modèle.
– Roues : elles sont neuves du type Grand Prix, conformes au modèle de 1930, en une pièce d’aluminium coulé, telle qu’il était monté sur les dernières Type 43 vendues.
Conclusions 1 (Pierre-Yves Laugier – mars 2018)
La voiture présentée à la vente est bien conforme dans son aspect extérieur au modèle Type 43 Grand Sport. Sa mécanique est conforme au moteur de 2 300 cm3 crée par Bugatti en 1927. Son moteur a été une dernière fois mis au point au printemps 2009 par un des meilleurs ateliers Bugatti français : “Roseau Racing Restauration” dirigé par d’Henri Roseau, formé chez Laurent Rondoni, de Carpentras. Lors de cette dernière restauration, les pièces ont été fournies par “Brineton Engineering”, en Grande Bretagne.
Les essieux et la boîte sont anciens et sans doute du Type 44, très similaires aux pièces du modèle Type 43. Par son dessin, le châssis est conforme au modèle mais son origine est inconnue et sa construction ne semble pas respecter les critères de la production Bugatti des Type 43 d’origine.
Conclusions 2 (Artcurial -mars 2018)
Cette Bugatti 43 a été en majeure partie, construite à partir de véritables pièces d’origine Bugatti. Le prix d’une authentique 43 avoisine les 2 500 000 € ; le prix de celle que nous présentons nous semble donc parfaitement cohérent. Nous invitons les personnes intéressées à venir à l’exposition pour voir cette Type 43 ; ils pourront constater combien elle a été réalisée avec passion et attention aux détails. Il s’agit d’un superbe véhicule, fonctionnant de manière impeccable. Sa patine est très sympathique. Avec les années, elle n’en deviendra que plus désirable encore avec quelques aventures et rallyes vécus derrière son volant. Elle est livrée avec sa carte grise française et sera prête à être engagée dans les plus beaux rallyes.
Conclusions 3 (GatsbyOnline – mars 2018)
Cette Bugatti est non seulement un faux, mais se situe à la limite d’une escroquerie, évitée (de justesse) par les commentaires de Pierre-Yves Laugier…, autant, en effet écrire d’avance que cette voiture est un “bitza”… que de se prêter à un jeu dangereux…
Mais cette “précision” n’est faite, que parce que John Barton qui a construit cette “réplica” s’est laissé aller à publier sur son site-web, ce qu’il pensait de cette fumisterie, dont il est à l’origine, quoiqu’il a des circonstances atténuantes d’avoir eu “la passion” de construire de bric et de broc une Bugatti…
Les temps ont changé, avant on pouvait encore réussir ce genre de coup fumant auprès de fortunés naïfs et aussi de rapaces convaincus qu’ils pourraient encore y gagner…
Déjà qu’à 2.500.000 euros pour une “authentique” ca fait cher le kilo de vanité…, mais alors, 500.000 euros pour une réplique en bric et broc, là, plus question de critiquer les “pôvres hères beaufs” qui se payent une Delachapelle 55 (moteur BMW et caisse plastique) ou une Excalibur 35X (moteur Opel et caisse tôle)… pour les “ceusses” qui rêvent de Bugatti…, quoiqu’existent des répliques de plus haut niveau 100% made in America First nommées Bugnotti…
Conclusions 4 (John Barton – mars 2018)
I see that the replica Type 43 that I assembled has surfaced yet again in auction.From a welded up chassis fitted with a mixed collection of original and new parts it has become a French registered ” original ” Arcturial have the car for sale.In order to get a logbook in France it is first necessary to have a Certificate of Conformity issued by the FFVE.As the first requirement is to know which car it is and when it left the factory it should not have such a Certificate.Therefore it should not have a French logbook.An article was written about this car in a French magazine a couple of years ago and I immediately wrote to the magazine pointing out the facts.They extraordinarily rewrote my letter and published it in such a way that did not represent the facts that I had given them.We had the sump forensically examined by the Non Destructive Test centre near Oxford who discovered the original engine number of the sump which came from a car that was last heard of in Marseille.This sump had no connection with any of the numbers stamped on any of the other parts of the car.All I can say is Caveat Emptor.
Je vois que la réplique de type 43 que j’ai assemblé a encore refait surface aux enchères. À partir d’un châssis soudé équipé d’une collection mixte de pièces originales et nouvelles, il est devenu un “original” de la marque “original” qui a la voiture à vendre. Pour obtenir un journal de bord en France, il est tout d’abord nécessaire d’avoir un certificat de conformité délivré par la FFVE. Comme la première exigence est de savoir quelle voiture elle est et quand elle a quitté l’usine, elle ne devrait pas avoir un tel certificat. Par conséquent, il ne devrait pas avoir de journal de bord français. Un article a été écrit à propos de cette voiture dans un magazine français il y a quelques années et j’ai immédiatement écrit au magazine en indiquant les faits. Ils ont extraordinairement réécrit ma lettre et l’ont publiée de manière à ne pas représenter les faits que je leur avais donnés. Nous avons fait examiner “le puisard” par le centre d’essai non destructif près d’Oxford qui a découvert le numéro de moteur d’origine du “puisard” qui venait d’une voiture qui a été entendue pour la dernière fois à Marseille. Ce puisard n’avait aucun lien avec l’un des numéros estampillés sur l’une des autres parties de la voiture. Tout ce que je peux dire, c’est “avertissement emptor”…
Je vais en finale vous montrer pourquoi la Bugatti présentée ci-avant, qui était “vedette” de la vente Artcurial “Sur les Champs 2018” est une sorte d’arnaque destinée à de riches imbéciles dont le pire l’achètera pour aller frimer à son Golf, face à ses faux-culs d’amis et autres olibrius qui “se la pètent” et prennent le reste du monde pour des sous-hommes…
– D’abord cette Bugatti qui a été fabriquée de A à Z par John Barton est fausse “de partouze”…
– Ensuite quasi toutes les pièces peuvent être refaites à l’identique, vieillissement et patine comprises, en ce compris les moteurs (par ailleurs beaucoup plus fiables)…
– Et pour en finir, comme un coup de poing dans la gueule des cons…, il n’y a rien de plus facile que d’acheter une fausse Bugatti indiscernable d’une vraie…
Pour une Bugatti 35 identique à une originale, mais qui fonctionne mieux…, avec moteur identique, intérieur identique, et patine ancienne généralisée…, il vous suffit de payer 200.000 €uros ou 250.000 US$ a une officine située en Argentine et qui se nomme “Pur Sang” !
Beaucoup de Bugatti “faussement vraies” viennent de là…
L’idéal est d’avoir un jeu de docs d’immatriculation d’époque et de prétendre à une “reconstruction”, telle que le pratique Ferrari “Classic” avec des épaves desquelles sont repris le N° de châssis…, c’est simple…, Mercedes à un département semblable…, le musée Schulmpf a construit une fausse Bugatti Royale Esders et les collectionneurs et marchands agissent de même…, en ce compris ceux qui sont des figures emblématiques adulés de la masse, comme Roland d’Ieteren dont une grande partie de ses autos de collection sont des constructions neuves “avec patine”…
Dans la section “Ferrari” de GatsbyOnline, plusieurs exemples sont présentés, mais qui ont été vendus comme authentiques par les habituels margoulins, vedettes du panier de crabes qu’est devenu le monde pourri de l’automobile “ancienne”…
Dans ces conditions, il faut vraiment être crétin pour acheter la “fumeuse 43” qui s’affiche à 800.000 euros…, John Barton connaît la musique…, Artcurial aussi, de même que les “pros” vendeurs de merdes anciennes…
– El término Pur Sang proviene del equivalente francés de purasangre, un viejo término que se refiere a los caballos de raza muy fina. La frase también se refiere a la compañía con sede en Argentina que fabrica a mano el modelo Bugatti Type 35 como réplica exacta de los originales. Pur Sang Argentina produce más de 20 Bugatti Type 35s al año, entre otros modelos, que contiene los mismos componentes (ni más ni menos) que sus ahora multimillonarios predecesores. Vea aquí la joya made in Argentina.
J’ose espérer que tout ce qui précède, ainsi que les vidéos ci-après, vous permettront de comprendre qu’une grande partie de ce qui est proposé à la vente à des prix stratosphériques sont des faux, construits de A à Z, indiscernables des automobiles originales.
C’est un business hyper juteux (hyper rentable) car en moyenne ces automobiles placées dans “le circuit des imbéciles” (les beaufs ahuris et les gnous qui se pââââment et ne comprennent ni ne voient les réalités), se vendent minimum 3 fois la mise…, souvent bien plus !!!
L’exemple de la Type 43 est on ne peut plus amusant, car son constructeur, John Barton, qui écrit qu’il l’a fabriquée de A à Z (sans toutefois oser raconter que des pièces complexes comme boîte et moteur, châssis et trains roulants ainsi que les jantes et l’accastillage, sont fabriqués dans des officines comme “Pur Sang” en Argentine)… est amusé de voir que sa 43 avait été annoncée et vendue à plus d’un million et demi…, montant ramené à une évaluation “foutage de gueule” par Artcurial à 800.000 euros…, alors que ce bitza n’a couté que 40.000 euros à John…
Comme vous le voyez sur la vidéo ci-dessous, il n’y a pas que des Bugatti 35 et des 43, on construit des Bugatti Atalante, des Alfa 8C, des Bucciali, des Packard et des Mercedes SSK… à l’identique… qu’on retrouve dans les ventes aux enchères avec des commentaires ronflants…
C’est d’autre part un des moyens parmi les plus extraordinaires de réaliser du blanchiment…, car nul besoin d’immatriculer ce type d’automobiles “de collection”…
Vous achetez une 35 ou une plus rare pour 200.000 euros et vous la vendez à une société lointaine qui n’existe (qui a été préalablement créée anonymement pas vous) que pour y lover votre argent noir…, votre société anonyme achète votre auto “vraie fausse vraie” pour quelques dizaines de millions… alors qu’elle ne vous a réellement couté que 20.000 euros… et le blanchiment ne vous coute que la commission de la salle d’enchère…
Faites attention aux doublettes de numéros de châssis pour éviter des soucis, comme une certaine Alfa 8C, quelques Ferrari médiatisées et Bugatti (celle du lac de Come par exemple)…
1 commentaire
Message de John Barton 22/03/2018
Je suis très fier de mon travail sur Bugatti et j’ai construit quelques voitures à partir de pièces de rechange. J’ai toujours essayé de travailler dans le système que nous avions au Royaume-Uni. La fameuse règle 3 sur 5 qui me semble tout à fait raisonnable étant donné qu’il s’agissait de voitures de course qui avaient souvent besoin de nouvelles pièces après les accidents. Je n’ai donc aucun problème avec bitzas. Ils doivent cependant toujours être connus pour ce qu’ils sont. J’ai parlé au propriétaire de cette voiture particulière et je lui ai demandé pourquoi sur terre il n’a pas accepté les 800.000 euros proposés pour sa voiture aux enchères il y a trois ou quatre ans. Il me semblait que c’était un prix extraordinaire pour une voiture que j’avais construite dans mon atelier.
I am very proud of my work on Bugattis and have built up quite a few cars from spare parts.I have always tried to work within the system which we had in the UK.The famous 3 out of 5 rule which seems to me to be quite reasonable given that these were racing cars which often needed new parts after accidents.I have no problem therefore with Bitzas.They should however always be known for what they are.I spoke to the owner of this particular car and asked him why on earth he did not accept the 800.000 euros offered for his car in auction some three or four years ago.It seemed to me to be an extraordinary price for a car that I had built from odds and ends in my workshop.
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