1927 Buick Hot-Rod Steve Grimes…
En pleine nuit noire, je retapote le clavier de mon ordi après des heures d’absences pour vous faire partager les émotions que j’avais ressenti après avoir vu les créations de Steve Grimes, basé à Westerville, Ohio, USA, un artiste de 72 ans qui ne peinturlure pas des toiles, car son médium est la sculpture d’art automobile, exclusivement des Hot-Rods.
Le style, la forme et la symétrie sont autant de facettes du design que Steve prend en considération lorsqu’il travaille sur un projet qui commence le plus souvent par ce qui est pour lui le pivot de chaque voiture : La calandre…, même si une grande partie de ses œuvres ont leur moteur positionné à l’arrière…, de là, il réalise des maquettes en carton des formes qu’il imagine et, ensuite, il s’en va et vient “taper” des amis-garagistes pour qu’ils en fassent des pièces en aluminium.
La lecture de cette chronique risque de s’avérer pour le moins hachée, tellement j’ai eu du mal à situer mon ressenti sur ces O.R.N.I.S. (Objets Roulants Non Identifiables), le choc sensoriel m’ayant fait basculer sur une introspection qui m’est propre… j’ai donc essayé de transmettre à l’humanité ce qui a pu me faire dévier de ma ligne de spectateur consommateur, à celle de rêveur/penseur politiquement-incorrect.
Steve Grimes est un homme pour le moins surprenant tant ses créations tendent à briser toute catégorisation existante…, il ne se contente en effet pas de s’éloigner des sempiternelles ficelles/codifications des Hot-Rods et Kustom-Cars, rabâchées depuis des lustres selon des classifications débilitantes de styles prémachés…
Non il va encore plus loin en tissant la toile d’un autre univers dont les multiples horizons s’avèrent tous plus différents les uns que les autres…, pourtant, plus qu’un créateur il est avant tout un fabricant d’absurdités transcendantales, c’est ainsi un conteur de génie sachant décrire le sens de chacune de ses créations, toutes plus différentes les unes que les autres, laissant aux gens médusés la liberté d’exprimer leurs doutes…
Les six voitures que Steve Grimes a construites au cours des 16 dernières années, sont passées de l’apparence du Hot-Rod destiné à des courses sur lac salé… à l’apparence d’engins fantaisistes et extrêmes…, donnant par jeu, un prénom à chaque voiture (un baptème).
Steve dit que malgré ses 72 ans, il a toujours 10 voitures à construire dans sa tête, mais pense que sa “phase roadster” est maintenant terminée, la prochaine série étant dévolue à des Coupés’32 sachant que les œuvres-d’art qu’il construit ne sont pas destinées à être vendues à “la plouquesque” : -“Il faut supprimer les idées préconçues de ce que quelque chose devrait être plus une appréciation de ce que l’inspiration a été de le créer. L’art est généralement créé pour vous émouvoir ou pour vous faire réfléchir”…
Le plus récent, et probablement le plus compliqué de ses Roadsters à une disposition unique, non seulement le moteur est positionné à l’arrière, mais ce sont également les roues arrières qui génèrent la direction…, le train avant et ses roues étant fixes, pas de direction, pas de suspensions…, si vous avez conduit un chariot élévateur alors vous savez ce que c’est !
Le châssis a été réalisé par Jimmy Stewart de chez Speed Metal Inc.… et c’est Jim Anthony qui a aidé Steve avec les travaux de soudures et d’assemblage de la carrosserie basique qui a commencé sa vie comme un ’27 Ford Roadster.
Le moteur placé à l’arrière est un 320ci Buick Straight Eight équipé de carburateurs de motos Honda 500…, les jantes sont des 20 pouces et les pneus des Coker/Firestone 6.00.
Steve a récupéré de vieilles jauges d’avions d’avant-guerre et a utilisé un compteur de vitesse “700 Mph”..., tandis que la température d’eau et la pression d’huile, sont montés dans les accoudoirs… et c’est Harvey West qui est en finale venu à la rescousse pour créer un habitacle “Vintage”…, il est terriblement “Cramped Cabin”
Ce “Doozy” a remporté le prix : “What The Heck?” décerné par les responsables du Hot-Rod Nationals…, Hum ! Je vous avouerais que cette chronique m’e forcé à déployer des talents insoupçonnés afin de vous en dire le plus possible sans trop en dire…
Le fait d’être baigné dans cet univers sans explications tangibles m’a obligé de me concentrer sur Steve Grimes et sa façon de vivre, ce n’était plus le background qui me guidait, mais ses émotions, sa façon d’agir, de vivre…, car ce personnage sans passé, sans histoires, sans but autre que celui de vivre paisiblement dans sa résidence pour construire des Hot-Rods “œuvres-d’art”, restait une énigme “Slice of life, tranche de vie ?”…
Personnellement j’ai toujours eu du mal avec ce type de personnage, mais force est de constater que dans son cas, le “Non-Sens” lui colle plutôt bien, même si je serais tenté d’y intégrer un vocable plus humaniste, orienté sur le caractère humain de la société !
J’ai donc fait l’effort surhumain de présenter Steve et ses Hot-Rods sans pétasses aux changements d’humeur surréaliste, pas de vulgarité textuelles du genre “putes à gros nichons”, bref, pas de catégorisation à outrance afin de faire trémousser un microcosme moribond parmis les lecteurs.
Qu’il s’agisse de scènes graves ou légères, un credo demeure, celui de conserver une certaine retenue dans la transcription des émotions vécues…, mais attention je ne parle pas de cette retenue de nature à engendrer une “trouzaine” de persos-zombies, non, je parle de cette retenue qui me pousse à vous épargner l’incursion dans le fil de l’histoire, de putes à 1000 euros et dee drags-Transsexuels à tout va !
Ici rien de tout ça, on voyage cool…, tout en frôlant l’indécence, rien n’est dans l’excès, tout est dans la mesure, dans la retenue, la légèreté, le grave, la grâce…, c’est d’une telle élégance, que j’en suis totalement conquis…, ce qui à brûle pourpoint peut surprendre…
L’interactivité étant réduit au renvoi des commentaires sur Facebook, sans qu’aucune identification ne s’avère possible, je peux jouer la retranscriptivité, pas trop d’histoire, pas d’enjeu, pas de scénarios, juste un background riche et caché !
Néanmoins si je vous promène dans le correct et le soigné, étrangement je pense que trop aurait nui mine de rien au coté fortement mystique, étrange, flou, de Steve…, il était nécessaire de garantir un style s’imprégnant d’un tel aspect…, avec d’un filtre cendré, comme un léger voile flouté, l’immersion dans l’éloignement des réalités, la synergie dans le flou, tout est dit !
Personnellement je ne vais pas m’aventurer à expliciter les sens cachés de chacune des thématiques telles que l’oubli, le péché, le pardon, la solitude, le rêve, surtout que d’autres après moi peuvent s’y aventurer…, non l’idée est avant tout de vous transmettre ma profonde admiration envers cette œuvre qui au final réussi à aborder des thématiques aussi profonde que le rêve et l’expression du psyché torturé, l’absolution des péchés, ainsi que la notion prépondérante du pardon et de la nécessité d’accepter l’aide d’un psy.
Le monde de Steve Grimes équivalent à ce titre à une sorte de purgatoire dans laquelle les âmes errantes des Hot-Rodders suicidés se doivent de renouer avec elles mêmes et d’accepter leur sort en pardonnant notamment aux autres les conséquences de leurs actes ainsi que les leurs !
Cette chronique laisse transpirer ainsi une volonté non pas de condamner l’acte visant à mettre fin à ses jours et celui de créer des œuvres absurdes, mais plutôt celui de ne s’enfermer dans son monde sans reconnaître/apercevoir les bras qui se tendent vers eux pour les aider !
C’est réellement ce qui m’a profondément convaincu de la nature profondément humaniste de Steve Grimes, on ne peut qu’y voir des métaphores véhiculant des messages cachés civilisationnels, des thèmes tellement fondateurs qu’on ne peut s’empêcher de réaliser toute sortes de mises en perspectives au regard de nos croyances.
Elles visent avant tout à recentrer le spectateur en vue de l’inviter à s’instruire (tout du moins partiellement) sur des messages aussi universels que l’acceptation de la mort, la transmission du savoir, le travail pour l’épanouissement personnel, le pardon, l’acceptation des autres…, bouclant ainsi une philosophie de vie et un message de paix orientés autour de notions aussi diverses que l’ouverture aux autres, la curiosité ou encore la tolérance et l’amour de son prochain comme de soi.