1929 Cord L 29
Errett Lobban Cord avait voulu pour la marque portant son nom, se démarquer du reste de la production américaine, en proposant des modèles très originaux, voire d’avant-garde…, c’est que la firme Miller avait présenté en 1924 un prototype à traction avant, un mode de transmission rarissime à l’époque, qui avait beaucoup intéressé le jeune manager, au point de s’en inspirer…, si pas plus…, se l’approprier.
La Cord à traction avant fut prête en 1929, pourvu d’un huit-cylindres en ligne de 4934 cm3…, baptisée L 29, elle se présentait comme une très élégante voiture à carrosserie surbaissée, dont le dessin s’inspirait des monumentales Duesenberg.
Cette L-29 était la première voiture à porter le nom de Cord, c’était une traction avant, ce qui permettait d’obtenir une voiture longue et basse puisqu’il n’y avait nul besoin d’un arbre de transmission, donc pas de tunnel pour celui-ci…, le styliste Alan Lemay avait tiré un très beau parti des proportions du châssis avec son capot démesuré…, la forme originale de la Calandre et la courbe élégante des ailes furent ensuite particulièrement admirées et imitées.
Il est probable que Jean Bugatti s’est inspiré de la L-29 avant de dessiner ses propres carrosseries, mais il ne fut pas le seul, Réo et Chrysler et par contre-coup Renault, ne se sont pas gêné…, mais en 1932, la crise économique provoqua l’arrêt de fabrication de cette voiture beaucoup trop coûteuse à produire…, sur les quelques milliers de Cord L 29 construites, celle qui illustre cette chronique a survécu au temps qui passe…, devenue la propriété d’un businessman américain.
Elle coulait des jours heureux et tranquilles dans son grand garage réservé à ses voitures de collection, de temps à autre elle était “polishée”, “bichonnée”, “polie-lustrée”, avec soin par le chauffeur “maison”…, un homme normal, poli, affable, courtois, ponctuel, attentionné…, sauf que depuis qu’il avait vu trop de fois “Paris Hilton” dans des magazines et des émissions de télévision, il s’était laissé entrainer dans la boisson et l’héroïne…
“Paris Hilton” n’était à ses yeux qu’une grande plante blonde qu’il avait envie d’arroser…, il cultivait un ras-le-bol de la société…, cela ne se remarquait pas vraiment, sauf qu’il avait embouti une autre des voitures de collection de son patron, une Rolls-Royce Phantom, dans une embardée inexplicable qu’on avait mis sur le dos d’un camion qui n’avait pas actionné ses clignotants…
Un samedi, le fils du businessman avait prévu de se rendre dans une soirée sur le thème de “The Great Gatsby“, et il avait projeté de s’y rendre avec la Cord L 29 conduite par le chauffeur…, qui n’aimait pas les fils de famille, encore moins les fils-à-papa, parce qu’il n’avait pas connu son père…, il avait de très vagues souvenirs remontant à son enfance, des souvenirs de bras, de jambes, d’ombres d’hommes qui passaient dans le couloir menant à la chambre de sa mère, mais c’était tout…, il ne se rappelait pas de sa voix, ni de son visage et ne savait pas non plus pourquoi il les avait plaqués, sa mère et lui, les laissant moisir pour dix longues années dans la cochonnerie du petit rez-de-chaussée d’un faubourg de Chicago.
Le chauffeur ne savait pas si sa mère était folle avant le départ du père ou bien si c’était le départ qui l’avait rendue folle…, de toute façon il s’en fichait, le résultat était le même : sa vie avait été un enfer jusqu’à ce qu’il trouve ce job de chauffeur de Maître…., il l’avait obtenu en faisant croire qu’il avait fait cela toute sa vie.
Etant auparavant chauffeur de taxi, il avait une certaine dextérité, l’art d’ouvrir les portes, de réparer les moteurs récalcitrants et surtout celui de toujours trouver la bonne route…, il avait toutefois du “bricoler” pour remettre la Cord L 29 en marche, il avait passé du temps sur la carburation puis avait rechargé la batterie et refait les niveaux d’huile et d’eau, la Cord était prête…
Avant de prendre le volant, il sniffa plus que de coutume, c’était de la fraîche…, dans la boîte à gants de la Cord L 29, prévoyant n’importe quel coup tordu, il avait rangé une petite bombe de gaz paralysant et entre les sièges avant il avait caché sa matraque télescopique dont il pouvait se saisir en une fraction de seconde.
Dans le coffre de la Rolls, il gardait en permanence une valise remplie de quelques vêtements, d’une trousse de premiers secours et d’un peu d’argent au cas où une fuite précipitée hors du pays s’avérerait nécessaire…, le chauffeur était un homme prévoyant…. et comme la Rolls était totalement détruite, il avait machinalement déposé sa valise dans le coffre de la Cord…
S’il était aussi prévoyant ce n’était bien entendu pas par plaisir, d’ailleurs il ne faisait rien par plaisir… et le plaisir n’occupait pas la moindre place dans sa vie…, ce n’était pas un rigolo.
S’il était aussi prévoyant c’était en réalité dû à la structure toute particulière qu’avait prise son psychisme au fil des années passées avec sa mère dans ce foutu rez-de-chaussée…, cette structure pouvait être vue comme la superposition d’une série de couches de substances distinctes mais en communication permanente les unes avec les autres…
Une première couche était extrêmement solide et profonde…, cette couche savait que le monde qui entourait le chauffeur était hostile, dangereux, imprévisible et imposait de rester toujours en mouvement…, c’était cette couche qui l’avait fait choisir la profession de chauffeur, c’était elle qui lui faisait prendre ses gadgets d’autodéfense et qui lui avait fait ranger la valise au fond du coffre…, ce que cette couche voulait, le chauffeur était obligé de le faire.
À cette première couche se superposait une seconde, moins solide, moins cohérente, comprenant ce que la première couche pouvait avoir de délirant et de tyrannique mais ne pouvant rien lui imposer, servant juste à sauver les apparences dans les relations entre le chauffeur et le monde extérieur.
Par exemple, lors de l’entretien d’embauche chez le businessman lorsqu’on lui posa la question :
– Êtes-vous quelqu’un qui a le sens du contact ?
C’est la seconde couche qui répondit :
– Oui, j’aime rencontrer des gens, parler avec eux, écouter leurs problèmes, essayer de les mettre de bonne humeur.
Conneries, pensait la première couche, qui devait taire ce qu’elle savait de la kryptonite ou des plantes duplicatrices.
Il commençait à faire sombre et le chauffeur aimait encore moins l’obscurité.
Nervosité, nervosité.
Il sniffa une seconde fois…, il n’aimait pas les gens…, plus les gens avaient l’air inoffensif plus il s’en méfiait…, les plantes étaient, dans son cerveau, plus habiles et intelligentes que les gens.
Dès le jour où son père eut quitté la maison, sa mère fut persuadée que le petit garçon qui allait devenir le chauffeur s’adonnait à dieu sait quel petit jeu salace une fois dans sa chambre.
Au début elle ouvrait brusquement la porte et elle criait :
– FAIS ATTENTION HEIN, JE CONNAIS LES HOMMES MOI, ILS CACHENT TOUJOURS DES CHOSES, MOI TU NE POURRAS RIEN ME CACHER !
Puis, quand elle en eut marre d’ouvrir la porte sans arrêt elle y fora un petit trou et y plaça une lentille convexe lui permettant de voir toute la chambre de son enfant.
– COMME ÇA, QUAND JE VOUDRAI JE POURRAI REGARDER CE QUE TU FABRIQUES. ALORS FAIS TRÈS GAFFE. TON PÈRE LUI AUSSI EST AU COURANT QUE TU ES UN PETIT VICIEUX, IL M’A DIT QU’IL PASSAIT SOUVENT DANS LA RUE ET QU’IL JETAIT UN OEIL PAR LA FENÊTRE POUR VOIR CE QUE TU FICHAIS. FAIS ATTENTION, TOUT LE MONDE PEUT TE VOIR… SI TU CROIS QUE TU VAS RÉUSSIR DANS LA VIE TU TE TROMPES, T’ES COMME TON PÈRE, UN RATÉ, UN NUL, T’AS PAS DE COPAIN, PAS DE PETITE AMIE HEIN ! QUELLE FILLE VOUDRAIT DE TOI ? LES FILLES ÇA N’AIMENT PAS LES PERDANTS. LES PETITS BRANLEURS DANS TON GENRE ÇA RESTENT DES BRANLEURS…
Voilà dans quelle mauvaise ambiance grandit le chauffeur : sa mère qui l’espionnait depuis sa lentille et son père invisible depuis la fenêtre de sa chambre.
Tout ce qui lui restait à faire c’était de lire des histoires avec une lampe de poche, caché sous ses couvertures…, caché au fond de son lit, terrorisé par le petit œil de verre percé dans la porte de sa chambre, et à la lumière de sa lampe de poche, le petit garçon qui allait devenir chauffeur, apprit enfin que, en tant que semi-humain, une seule chose pouvait lui faire véritablement du tort : la kryptonite.
C’est là que se constitua la première couche et qu’il découvrit deux choses : d’une part les êtres humains étaient, pour la plupart, morts, leur identité et leur apparence avaient été volées par des plantes venues de l’espace dans le but d’occuper la terre entière…
D’autre part, s’il avait été épargné par les plantes, c’était sans doute car son code génétique était trop complexe pour être copié… et s’il avait un code aussi complexe c’était très probablement parce qu’il n’était pas un véritable terrien, que lui aussi venait d’ailleurs, d’un endroit probablement déjà ravagé par les plantes.
Le chauffeur, plus que tout, détestait aller prendre des clients de son patron à leur hôtel…, il savait que c’étaient la plupart du temps des plantes fraîchement arrivées, des duplicatas récents avec encore des accents de “là-bas“, venant se pavaner en territoire conquis.
Aller dans cette boîte à la mode déposer le fils de son patron déguisé en Gatsby le magnifique ne lui disait rien de bon, avoir choisi un nom pareil comme couverture accusait selon-lui, un manque d’imagination ou une perversion sans pareille…, dans un cas comme dans l’autre l’affaire de ce soir pouvait être dangereuse.
Il ouvrit la boîte à gants et se saisit du spray paralysant qu’il glissa dans sa poche…, son cœur battait à tout rompre…, il se promit d’acheter rapidement une paire de lunettes de soleil.
Le chemin entre le garage abritant les voitures de collection du businessman et la propriété était dégagé, ça c’était bien, le brouillard lui donnait des palpitations…, avec le système GPS de la Rolls Royce Phantom les plantes pouvaient le localiser beaucoup trop facilement et, avant qu’il ne trouve un moyen de brouiller le faisceau satellite, le mouvement était une règle élémentaire de prudence…, mais ici, dans cette Cord de 1929, il se sentait rassuré, il n’y avait pas de GPS, donc les plantes ne pouvaient pas le localiser…
Il fit le tour de la propriété, vérifia qu’il n’était pas suivi par un cactus et finit par s’arrêter devant la propriété.
Le majordome s’approcha de la Cord L 29, le chauffeur n’aimait pas qu’on s’approche de lui, surtout ce majordome obséquieux qu’il ne connaissait que trop bien et qui était le prototype même du petit collabo, cirant les pompes de son patron, relevant les manquements du petit personnel, offrant ces informations en échange de médiocres avantages…, il lui dit qu’il devait conduire prudemment la voiture qui valait au bas mot 600.000 dollars…, il avait l’air nerveux, il voulait être sûr que le chauffeur connaissait l’endroit ou déposer le fils du businessman, le chauffeur dit qu’il n’y avait pas de problème, tout ce qu’il voulait c’était que le majordome collabo s’éloigne, qu’il embarque le fils de son patron et qu’il puisse se mettre en route.
Dans sa tête passait et repassait la même petite phrase : “En mouvement, faut que je reste en mouvement“…
Puis “Gatsby” surgit de derrière le majordome, une grande plante blonde scotchée à lui, ils embarquèrent… et le chauffeur démarra en les examinant dans le rétroviseur…, le visage de la grande plante blonde lui disait quelque chose et il se rappela l’avoir vue dans un de ces magazines qui passent leur temps à photographier les gens au téléobjectif…, il se rappela avoir vu cette fille à poil sur une plage enlaçant une autre blonde d’à peine vingt ans avec un air réjoui, et aussi un autre reportage ou on la voyait sortir de taule…, la légende qui accompagnait la photographie disait :
– Paris Hilton, sort enfin de prison, la jeune star va profiter de ce que la vie peut lui offrir de mieux…
Le chauffeur eut soudain très chaud, c’était ELLE, elle qui l’avait poussé à oublier le monde en se droguant…, jamais il n’aurait pensé qu’un jour c’est lui qui serait son chauffeur…, il sourit et pensa : “Elle espère passer une soirée incognito pour s’y taper des gamines blondes en toute tranquillité avec le fils de mon boss.”
Le chauffeur était à peine un adolescent quand il trouva sa mère morte à genoux devant le four à gaz dans lequel elle avait glissé sa tête…, elle lui avait laissé une cassette qui disait :
– SALE PETIT CON, TOUT LE MONDE FINIRA PAR TE DÉTESTER, TON PÈRE ÉTAIT UN SALAUD, JE LE DÉTESTE AUTANT QUE TOI. JE NE TE SOUHAITE RIEN QUE DU MAL.
Il avait glissé la cassette dans une pochette en plastique qu’il gardait toujours sur lui et il cherchait souvent à en deviner le sens caché, la théorie la plus vraisemblable était celle qu’il traduisait par : “Mon chéri, fais attention tout le monde te déteste, ton père n’était pas un humain, toi non plus, n’allume pas d’allumettes, bonne chance.”
Le fils de son patron roulait des pelles kilométriques à la grande plante blonde…, la vie cloîtrée du chauffeur avait fait de lui un homme curieux et il finit par demander :
– Excusez-moi de vous déranger, Mademoiselle, mais je me demandais…, je veux dire votre visage ne m’est pas inconnu…, je me demandais si vous n’étiez pas…
– Ouais, c’est moi, alors quoi, vous allez appeler vos copains photographes pour qu’ils viennent me pourrir la vie c’est ça ?
L’estomac du chauffeur se contracta, dans le rétroviseur il voyait que la grande plante blonde avait l’air furieuse et les gens furieux lui flanquaient les boules.
Par exemple sa mère était toujours furieuse et lui avait toujours inspiré une sacrée frousse, mais une chose était sûre : seuls les humains avaient la capacité de se mettre en colère.
Sa mère, pure humaine poussée au suicide par les plantes, se mettait en colère tout le temps…, les plantes, elles, n’avaient pas d’émotions, animées seulement par le désir de dominer le monde et de détruire ceux qui pouvaient se mettre sur leur chemin…, la grande plante blonde était donc une plante humaine, une mutante.
Le chauffeur lui dit de ne pas s’en faire :
– Je ne suis pas comme ça, je me doute que ça ne doit pas toujours être facile avec tous ces gens qui rôdent autour de vous en permanence, qui vous cherchent des crosses, qui ne pensent qu’à vous faire du tort.
Bon sang lui aussi, tout chauffeur qu’il était pouvait s’imaginer combien ce genre de cabale pouvait être douloureuse…, à l’écouter, la grande plante blonde se détendit un peu, s’excusa de s’être emportée, expliqua qu’elle était poursuivie depuis toujours, dans les hôtels, les avions, les taxis, partout elle croisait des photographes, elle pensait qu’elle était sur écoute, elle savait qu’elle ne pouvait faire confiance à personne, agents, chauffeurs, attachées de presse et même parents…, personne…, un enfer, surtout depuis qu’elle était sortie de taule pour avoir roulé sans permis dans sa Bentley….
Le chauffeur en rajouta, dit qu’effectivement on ne pouvait faire confiance à personne…, la grande plante blonde fronça les sourcils et demanda au chauffeur de quoi il se mêlait, s’il croyait pouvoir vendre ses informations à un journal miteux il pouvait aller se faire voir chez les Grecs.
Le chauffeur lui répondit :
– Mais non, mais non, je demandais juste ça car il se peut que dans la boîte de nuit ou va se dérouler la soirée “Gatsby”, vous allez rencontrer une lesbienne qui fait partie de tous ces gens qui vous courent derrière, dans ce cas il faudrait prendre des mesures de sécurité.
La grande plante blonde prit un chewing-gum au xylitol et dit au chauffeur qu’il était cinglé de poser des questions pareilles et qu’elle ne voyait pas du tout de quoi il voulait parler.
Le chauffeur frissonna, elle avait dit ça en restant très calme…, une plante à n’en pas douter.
Le fils de son patron lui demanda ce qui lui faisait penser que “Paris“, la grande plante blonde, puisse être ce soir la cible de photographes ?
Le chauffeur dit à la grande plante blonde que les filles présentes dans la boîte de nuit pouvaient se faire passer pour qui elles voulaient et l’attirer dans un piège en se disant lesbiennes.
Paris Hilton voulut dire quelque chose mais se ravisa…, alors le chauffeur ne dit plus rien, se doutant du sourire que la grande plante déguisée en fille blonde devait faire dans son dos.
La somptueuse Cord L 29 arriva dans la rue où se trouvait la boîte à la mode…, il y avait un petit attroupement devant l’entrée.
Quand il s’arrêta quelqu’un dit :
– C’EST ELLE, PARIS HILTON !!!
Et des flashes se mirent à crépiter de partout, bang, bang, bang, bang, on se serait cru en pleine guerre.
Le chauffeur ouvrit sa fenêtre et aspergea tout le monde avec son spray paralysant, pschhh, pschhh, pschhh.
Il entendit qu’on criait :
– PUTAIN, MERDE. QUEL CON !
Et il vit des gens qui se cassaient la figure en se tenant le visage.
– Démarrez !, dit la grande plante blonde dans son dos.
Et il pressa l’accélérateur.
Ils roulèrent en silence pendant un moment puis la grande plante blonde lui donna une tape amicale sur l’épaule :
– Merci, vous m’avez sauvé la mise, je ne sais pas ce qu’on aurait raconté sur moi si on m’avait vu sortir de cette guimbarde, sûrement qu’on m’aurait dit fauchée.
Le chauffeur regardait la grande plante blonde dans le rétroviseur…, elle avait toujours l’air calme, à coup sûr c’était une plante, à coup sûr elle allait lui mettre des graines plein le tapis de sol, à coup sûr elle avait de la kryptonite plein son sac à main.
Il allait falloir se débarrasser d’elle au plus vite, mais il devait en savoir plus :
– Quand et à qui avez-vous dit que vous vous rendiez à cet endroit ?
– Je n’ai rien dit du tout, je ne connais même pas cette boîte, c’est lui qui voulait…
La grande plante blonde se tut et regarda le fils du patron du chauffeur d’un air soupçonneux :
– Espèce de petite ordure, je ne peux donc vraiment faire confiance à personne.
Le fils du patron du chauffeur s’arrêta de chiquer, soupira en levant les yeux et dit qu’il promettait, qu’il n’avait rien à voir dans toute cette histoire, qu’il voulait juste sortir et passer une bonne soirée dans cette boîte pour la soirée “Gatsby“, il s’en fichait, mais qu’on lui foute la paix nom d’un chien…
Le chauffeur a continué de rouler droit devant lui et est arrivé au bout d’une sorte de canal, le long d’un quai sordide et désert…, il arrêta la Cord L 29, ouvrit la portière arrière, prit la grande plante blonde par le bras et la fit sortir de la voiture… se disant depuis 20 minutes qu’il devait agir et sortir la grande plante blonde de ce mauvais pas.
– Saloperie de plante.
Et pschhh, il lui envoya un jet de gaz en pleine figure.
– Non mais vous êtes cinglé.
Alors le chauffeur se mit en devoir de tout lui expliquer : son père, sa mère, la kryptonite, les codes génétiques, les plantes duplicatrices et toute l’histoire de la merde qui menaçait le monde.
Pendant ce temps la grande plante blonde pleurait en se frottant les yeux et en disant :
– Ca me brûle, je vais rester aveugle….
Le fils du patron empoigna le chauffeur par le revers :
– Vous êtes complètement fêlé, je vais vous faire enfermer…
– Mais non, mais non, écoutez-moi…
Mais il n’écoutait pas et continuait à le secouer…, le chauffeur comprit que celui qu’il avait pris pour un humain, même s’il était le fils de son patron, était comme tous les autres, une saloperie de plante.
Il releva encore une fois la petite bombe de gaz et envoya un jet dans la figure du jeune homme qui s’effondra aux côtés de la grande plante blonde…, tous les deux s’agitaient côte à côte en se tenant le visage.
Le chauffeur se dit que les événements lui donnaient de plus en plus souvent raison…, sa première couche grandit, durcit, cassa la figure une fois pour toute à la seconde couche qui se planqua dans un endroit perdu de son subconscient.
Il déchira les vêtements du fils de son patron, le retourna sur le ventre et le sodomisa…
Puis il se releva, le pantalon sur les chevilles, le sexe encore turgescent, et effeuilla totalement la grande plante blonde, urina sur elle pour “l’arroser afin qu’elle grandisse” et ensuite lui enfonça sa matraque télescopique dans le vagin et pressa son bouton magique…
Une matraque télescopique mesure une trentaine de centimètres en position fermée, le double déployée grâce à un puissant ressort…
La grande plante blonde poussa un “couiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiccc” et resta inanimée…
Le chauffeur était content d’avoir prévu un peu d’argent et une petite valise, la situation, il en était certain, n’irait pas en s’arrangeant.