1934 Mercury Pick-Up Flat-Head…
Un Hot-Rod, une fois que tu en as conduit un, tu n’oublies jamais…, c’est pas super pratique, tu ne peux pas t’en servir un peu partouze, surtout pas pour faire tes courses au super-marché… mais pour draguer les nananas, c’est le pied intégral, le panard d’enfer.
Par exemple : tu t’es fait larguer par ta moitié, tu as perdu ton boulot, tu t’es fait plumer par ton banquier et ta famille de connards te renient…, la honte…, tout ça à cause de ton Hot-Rod…
Pas grave…, ta copine Ginette, celle qui est aussi moche qu’un thon avarié, tu lui dis : “Viens ma poule, depuis le temps que t’en rêve, c’est le moment”… et elle va monter dans ton Rod et te faire monter au septième sens interdit…, si tu restes cool et que tu ne lui dis pas : “Putain, avec ta gueule pachydermique de névrosée, faut vraiment que je pédale dans la semoule pour pécho autre chose qu’une raie mal déniaisée”…
J’espère que t’as bien vérifié la pression de tes pneus, ça risque de durer…, en fait, un vélo c’est mieux pour pécho et tout et tout, sérieux…, mate bien ducon, piting, le tour de France par exemple, c’est la saison, ça va nous les casser tout l’été…, tu ne verras jamais un coureur avec des petites roues sur le côté, scrute bien…,
Lance Armstrong, après avoir marché sur la lune et fait des disques de trompette, il a arrêté le vélo pour se faire ablater une couille, il est revenu… et il a gagné des tas de tour de France sans l’aide de produits prohibés, enfin presque…, comme tous les cyclistes il est de constitution fragile, il a donc été obligé de prendre beaucoup de médicaments…
Et Armstrong s’est fait des couilles en or dans l’affaire…, il a re-arrêté le vélo, une couille en moins ne l’a pas empêché de se taper des tas de chanteuses connues puis de revenir deux ans après, comme si de rien n’était…, il aurait voulu faire pareil en Hot-Rod, rien, nada, niet… résultat : Testis unus testis nullus…, c’est’y pas la preuve ?
Concernant la “Grosse Américaine” qui pose avec sourire à coté du Pick-Up…, pas de sectarisme “à-la-française” SVP…, une grosse dinde est plus appétissante qu’une dinde rabougrie, un bon gros gigot fait saliver la ou des “os sur le plat” (sic !) rendent neurasthéniques… et puisqu’il est question d’Américaines, on dit naturellement “Une Grosse Américaine” avec la ferveur dévote de l’amateur révulsé par les “petites américaines” riquiqui…, seul problème, nos places franchouilles de parking ne spermettent pas de manœuvrer une telle masse, de même qu’un lit en 140 ou 160…
J’en reviens à ma démonstration “vélocyclédique”…, en danseuse, piting…, c’est tout pareil chez les musicos, y en a plein qui n’arrêtent pas d’arrêter de s’arrêter de chanter et qui reviennent sans oublier les paroles, mais avec des vrais chanteurs…, les vieux groupes de rock ressortent du placard et nous refont le coup du solo de gratte de 12 minutes…, en plus, eux aussi ils se droguent avec des trucs tellement costaux que s’ils le voulaient, les Rolling Stone pourraient aussi gagner des tas de tour de France…
On peut en déduire que le rock’n’roll, c’est un pneu comme le vélo, avec des vieux, avec des tours et des mecs qui ont assez peu de mémoire, mais ça c’est la faute à la drogue qui n’est pas bonne pour la santé, ta mère te l’a surement déjà dit, sinon demande lui, tu verras.
Donc, j’en reviens au Hot-Rod, car rouler en Rod c’est avoir un p’tit vélo dans la tête…, sauf, si tu es malade de l’Alzheimer, tu ne peux donc pas vraiment dire qu’un Hot-Rod c’est le pied intégral, c’est kifkif pour la picole…, comme le dit si bien le philosophe Bigard : “Partir, c’est crever un pneu, faut bien commencer par le début”…
Johnny est arrivé à son Bar favori ou éclusent ses copains, avec une inscription plaquée sur son front au poing américain : “Mon nouveau Pick-Up est arrivé”…, la barmaid l’a regardée de travers et a poussé un cri…, faut dire qu’il a une allure croquignolesque, Johnny…, le genre chanteur pour femmes finissantes, à qui il chante “Mi colaçone” avec la voix bandonéante d’un argentin du Tennessee…
Il est arrivé fatigué, raide mort dans ses boots, lessivé, éreinté, vidé, out et même un peu fourbu, il avait mal partout…., bref, il était content, malgré ses valises en plomb sous les mirettes et un sourire perfide au coin des lèvres….
Aaaaah ! Ouiiiiiiii…, en fait, quand je dis mal partout, c’est une expression…, il avait fait 100 kms avec son nouveau joujou… et son plancher périnéal, en avait pris un coup…., mais il était serein comme une seringue, le stéréotype du mec a qui rien ne peut arriver à part un truc imprévu (je rappelle aux ignares qui lisent ceci, qu’un stéréotype, c’est pas un mec avec un vieux walkman).
Il a fait le récit de ses derniers émois sexuels, somme toute normaux, avec un extenseur pénien péruvien en matant des films pornos avec des vieilles pas farouches qui se font séguer la rascasse par des Sénégalais, des Mexicains, des Péruviens, des Chinois, des Ukrainiens et des Belges, une fois….
Johnny ressemble à un magnifique calcul rénal de 130 kilos, il a cette belle peau bleu mordorée qu’ont les grands homards bleus…, il y a trente ans, il était beau comme un camion et les demoiselles ne s’y trompaient guère…, il emballait sévère, il ressemblait à Jean-Claude Dusse des bronzés et un peu à Gandhi, qui comme lui était un queutard de première, “queue du bonheur” qu’on l’appelait.
Il n’était pas du genre à lire Musset avant de besogner, il était plus du genre Sam Bot (ceux qui ont de saine lecture saisiront), il allait droit aux putes, sa phase de drague, c’était : “Baisse ta culotte, c’est moi qui pilote”… et elles craquaient toutes… et une fille quand ça craque, ça écarte, c’est la nature.
Il écumait les discothèques, les bals et les booms à minettes, la seule question qui taraudait ses potes à le voir discuter avec des filles, revenait sans cesse : “Combien de temps il va falloir pour quelle écarte ?”…
C’était une sorte d’Oudini, le sésame ouvre-toi de la caverne d’Ali Baba…., tout ça pour en venir au fait qu’il bavait souvent devant des religieuses, pas des carmélites, mais des caramels-chocolats…., ouah !
Autant il y en a qui vieillissent bien, autant là, ses potes se sont dit qu’il avait eu raison d’en profiter le garçon, parce que ça n’était plus maintenant qu’il allait encore faisander le dindon ou mazouter le pingouin.
30 ans et 50 kilos de plus, ça a rarement embelli le paquet cadeau…, mais là, le paquet, c’était plus pas cadeau, il avait copieusement faisandé…, il avait la dégaine d’un clodo et l’haleine d’un mendiant…, mais il avait maintenant un Hot-Rod Pick-Up !
Il a, comme d’habitude, raconté ses petites misères, ses trois divorces, ses deux opérations, ses cures de désintox, sa décompensation, les hôpitaux psychiatriques, les tentatives de suicide…, Nietzsche avait définitivement tout compris, la comparaison, oui, la compassion, non.
Johnny était persuadé d’avoir rencontré Jésus dans les toilettes d’un Kebab et d’avoir une mission divine, celle de les convaincre que l’avenir du Hot-Rodding est dans le futur…, mais tout le monde, sauf la Barmaid qui avait envie d’aller se balader dans le Pick-Up, avait des doutes sur la véracité de l’affirmation.
Il était tellement tendu des pistaches qu’il pouvait siffler “Le pont de la rivière kwai” façon Esquimau…, ses potes ont été obligé d’appeler un charlatan pour qu’il lui ressoude les glaouis avec du fil de fer…, ce couillon semblait avoir une approche beaucoup moins Freudienne de son intimité.
Petite réflexion en aparté : Je devrais peut être faire un roman de mes chroniques, bon ça ne serait pas du Proust ou du Marc Levy, j’en conviens, mais comme de toute façon je ne sais pas trop quoi faire, au moins ça m’occuperait et soignerait ma névrose schizoïde avec tendance paranoïaque et poussées de psychose obsessionnelle compulsive et schizophrnique, avant que les circonvolutions cérébrales de ma mémoire avinée ne me fassent défaut…
J’ai quand même pris mentalement des notes sur le Pick-Up avant de décrocher le téléphone pour appeler une ambulance…, malgré sa calandre de Ford B’32, c’est un ’34 Mercury Pick Up transformé par Ricky Bobby Rod Shop qui a été mis en vente chez Smoky Mountain Traders, un concessionnaire automobile situé dans l’east Tennessee.
Johnny a déboursé 35.000 dollars pour frimer dans ce bitza au look “old school”, dépendant des roues avant en 16 x 4 venant d’une Ford ’40 et des arrières en 18 x 7 Racing de provenance inconnue…
L’intérieur est en faux cuir “Tan” avec une moche banquette inconfortable et sous le capot se cache un V8 ’51 Merc équipé de Eddie Meyer Heads et de Stromberg 97 (la trans’sexuelle de sévices étant une 3 vitesses dont le levier frétille comme un manchon qu’on branle)…, qui fume bleu des échappements comme les BM fatiguées
Voilà…, l’ambulance est là…