1934 Packard “Myth” Custom Boattail Coupé : 370 000 US$
Estimation : Entre 400 000 $ et 600 000 $ – Vendu : 370 000 $ par RM en aout 2010.
Moteur Packard V12 500ci modifié avec trois carburateurs Weber double corps, transmission automatique à quatre vitesses GM 4L60E, châssis fabriqué sur mesure, essieu avant tubulaire, pont Ford 9 pouces, suspension arrière à quatre bras, freins à disques hydrauliques aux quatre roues.
Carrosserie acier imaginée par le célèbre designer Strother MacMinnde en style coupé boat-tail “LeBaron” réalisée par Fran Roxas, multiple gagnant à Pebble Beach.
Cette Packard “Myth” est un mélange incroyable des meilleurs éléments de diverses traditions de carrosseries sur mesure des années ’30 pour en finale se concrétiser en Kustom/Car façon Hot-Rod dans un ensemble époustouflant suivant un scénario débridé ! Il y a quelques années, Fran Roxas, le légendaire restaurateur et carrossier expert, a noté que si les voitures à carrosserie “LeBaron” représentaient l’expression ultime des Packard “Senior” de l’ère classique, en particulier les Speedsters à queue de bateau (Boat-Tail) ainsi que les phaétons et les coupés… aucun coupé à queue de bateau (Boat-Tail) n’a jamais été ni imaginé, ni construit.
Captivé par la vision séduisante d’un coupé Boat-Tail (à queue de bateau) Packard de style “LeBaron”, Fran Roxas a commencé à planifier tranquillement son projet épique qui va amener “Myth” à sa réalité magnifiquement sculptée. En 1996, Fran Roxas a engagé Strother MacMinn pour créer une série de dessins pour la voiture. MacMinn, ancien chef du département des transports de l’Art Center College of Design, était particulièrement qualifié pour cette tâche. Commençant sa carrière automobile sous Franklin Hershey au studio Buick de la section Art & Colour de GM en 1936, MacMinn est rapidement devenu célèbre pour son rôle dans le programme Opel Kapitan de GM en 1938, qui reste une référence de conception automobile avancée.
En raison de la charge de travail de Fran Roxas dans son entreprise Vintage Motor Group, plusieurs fois gagnant à Pebble Beach, les dessins, ainsi que les rendus d’études de Strother MacMinn, sont restés sur son bureau pendant un certain temps ! Mais sa vision ne serait pas niée longtemps. Fran Roxas disposait déjà d’un certain nombre de pièces appropriées pour le projet, y compris un ensemble de jantes à rayons Kelsey-Hayes des années 1950, ainsi qu’un bloc Packard V12 450ci.
Scott Knight, un fabricant et carrossier très respecté dans le milieu des restaurations de “Grandes Classiques d’avant-guerre” avec qui Roxas avait souvent collaboré depuis les années 1970, a révisé les dessins de Strother MacMinn et, avec son fils Dave, ils ont débuté les travaux en réalisant de A à Z un châssis personnalisé ainsi que la carrosserie Kustom/Packard Coupé Boat-Tail entièrement en acier. Ce job fut réalisé en 18 mois. Pour produire la carrosserie, ils ont utilisé une technologie informatique révolutionnaire, économisant ainsi une montagne de dollars pour la mise en forme traditionnelle de la carrosserie.
Un certain nombre d’éléments du châssis ont été co-fabriqués par un atelier de chaudronnerie situé à Chicago près de l’usine Vintage Motor Group de Fran Roxas, et parmi eux, les suspensions étaient des pièces Packard originales, à l’exception de l’essieu avant tubulaire subtilement récupéré d’un Hot-Rod d’exposition pré-équipé de freins à disques modernes aux quatre roues. Pour la puissance, le moteur Packard V12, qui déplaçait déjà un gigantesque 445ci , a été réalésé à 500ci dans la plus pure tradition des Hot-Rods.
Un collecteur d’admission personnalisé a été fabriqué, montant trois carburateurs Weber à double corps, ainsi que des collecteurs d’échappement sur mesure dégageant en harmonie les gaz d’échappement dans quatre silencieux. En outre, les deux culasses haute compression en aluminium avec ailettes ont été construites spécialement pour “Myth” en réutilisant les culasses à haute compression originelles Packard V12. Le moteur qui en a résulté ressemblait remarquablement à un ancien V12 Ferrari, avec les mêmes notes d’échappement.
Considérablement plus puissant que les premiers V12 Ferrari, c’était un clin mêlant un doigt d’honneur approprié au fantôme d’Enzo Ferrari. Pour en finir et parachever leur oeuvre, l’équipe de Vintage Motor Group a colporté le bruit que Enzo Ferrari en personne admirait le V12 Packard et l’avait copié pour l’utiliser comme référence de conception pour ses propres moteurs V12 légendaires ! Cette “Fake-New” suivie d’autres en pires, avant qu’elles ne deviennent aussi courantes que les pièces de 50 cents depuis le Covid19 et les Vaccins, a magnifiquement fonctionné aux USA, le présentateur du concours de Pebble-Beach se mélangeant les pinceaux en commentant que la Packard “Myth” était motorisée par un moteur Ferrari 250GTO !!!
Le moteur V12 Packard relativement haut présentait un certain nombre de défis techniques pour assurer un dégagement adéquat sous le capot de la nouvelle carrosserie “Boat-Tail”. Intelligemment, l’arbre du distributeur a été raccourci pour répondre à cette exigence de hauteur. Continuant à mélanger l’ancien avec le nouveau, une transmission automatique à quatre vitesses moderne GM 4L60E a été habilement accouplée au V12 Packard, gérant avec compétence sa forte puissance de sortie et sa large courbe de couple avec un mix parfait de performance, d’économie et de potentiel de croisière.
Avec son long capot, sa ligne de toit ultra-basse, ses ailes de style “larmes de crocodiles”, ses jupes d’aile arrière et son extraordinaire cul Boat-Tail (en queue de bateau), la carrosserie de “Myth” est restée très fidèle aux dessins et rendus de Strother MacMinn et de son élève. Cependant, ses phares modernes et ses minuscules feux de gabarit, qui couronnent l’extrémité des ailes, ainsi que les pare-chocs personnalisés et la calandre Packard, donnent un aperçu de ce à quoi un Coupé Packard “Senior” aurait pu ressembler !
Le pare-brise “décolleté” et fendu, faisant écho à ceux utilisés par “LeBaron” dans les années 1930, a été construit sur mesure pour être utilisé sur “Myth” et présente un motif soigné d’inspiration Art déco. La finition extérieure est une peinture bi-tons, l’une provient de la gamme Lexus (Tiger Mika Brown) et l’autre provient de la gamme Bentley (Orange Flake Metallic), une touche appropriée de style sportif inspirée de l’ère des grandes classiques.
À l’intérieur de l’habitacle, c’est confortable, “Myth” aborde un garnissage en mélange : 1° des Bugatti des années 1930… 2° des voitures GT des années 1950… 3° des berlines ultra-luxueuses modernes… avec quelques touches Packard pour faire bonne mesure ! Le panneau de tableau de bord est ainsi : 100% de style Packard Vintage 1934 modifié à 80% (sic ! et gag !) et contient un insert de tableau de bord en forme de bijou avec un complément complet de compteurs Stewart-Warner.
Un véritable volant “Banjo” Packard de 15 pouces gainé de cuir et un levier de vitesses monté sur la console centrale accueillent le conducteur. Des sièges baquets recouverts de cuir, une radio AM montée verticalement, des vitres électriques, un chronographe de style Duesenberg et un ensemble de bagages sur mesure complètent l’intérieur de manière élégante. Sur ce, comme on arrive doucement à la fin de l’article, sachez qu’au poste de pilotage, on ne voit pas grand-chose de ce qui se passe à l’extérieur ! J’écris ça alors que je m’en bats totalement les couilles (Hummmm ! C’est vachement jouissif !) puisque la bête a été vendue aux USA par RM en 2010 et que l’on n’est pas près de la revoir après 12 ans de sévices !
Doté toutefois de capacités de maniabilité et de performance démentant ses proportions royales, ses origines de conception de l’ère classique et son style de conduite façon Bathyscaphe, “Myth” ne mesure que 49,5 pouces de haut, pèse 3.500 livres et a une répartition du poids presque parfaite (je vous laisse le soin de convertir en métrique). Il a été vendu par RM Auction avec un livre relié en cuir documentant le processus de construction de quatre ans. Venant d’une déclaration de “pouvoir-savoir-faire” bien aboutie, “Myth” est devenu réalité, et va sans doute continuer d’être un merveilleux témoignage des capacités humaines à faire du beau impraticable et inutile.
2 commentaires
Tout semble neuf, même la plaque d’identification !
Tout EST neuf, SURTOUT la plaque d’identification !
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