1935 Bugatti 57 Aérolithe. Une Réplique de 5 millions d’€…
Je me souviens d’une vente aux enchères Artcurial au Palais des Congrès/Paris, à laquelle Matthieu Lamoure (à l’époque assistant/rabatteur de Maître Poulain), m’avait invité pour y vendre ma réplique de Mercedes SSKL 1929. A mon arrivée avec la voiture, tout le monde était enthousiaste ! Avec sa peinture patinée d’époque, ses défauts, ses cuirs usés, la voiture paraissait plus authentique qu’une vraie. Des acquéreurs se pressaient même avant vente !
C’est alors que l’expert de cette époque, Mr Souverain (un nom en double sens définissant qu’il prend ses décisions arbitraires sans discussions) a émis un avis contraire à son rapport qu’il s’était fait payer grassement en sous-main, y compris un dîner dans un restaurant étoilé, pour dire haut et fort qu’il était plus que clairement évident qu’il valait mieux acheter une authentique MGTD que cette réplica qui n’avait pas sa place dans la vacation !
S’en est suivit l’injonction envers moi, du même Mathieu Lamoure, de reprendre ma Réplique de Mercedes SSKL 1929 et de m’en aller de suite, alors que c’était lui qui était venu me voir (ainsi qu’examiner et photographier la voiture) pour que je lui confie pour la vente Artcurial de Paris ! Ce fut un moment particulièrement humiliant alors qu’un public fort nombreux se pressait en émettant des offres d’achat fermes !
Maître Hervé Poulain s’est défilé en douce sans piper mot, alors que lui et son équipe étaient totalement au fait de ce qu’il en était de cette Mercedes SSKL Réplica ! 8 heures de route A/R avec la voiture sur remorque que tractait ma Jeep Grand Cherokee, pour rien… Mais j’ai finalement vendu ma Mercedes SSKL Réplica à Bernie Ecclestone qui l’a revendue un an plus tard le triple via la firme d’enchères Coys of Kensington ! L’histoire se découvre en un clic sur ce lien (cliquez sur les vignettes pour les agrandir) : https://www.gatsbyonline.com/automobile/1929-mercedes-sskl-345419/
Par la suite, j’ai été surpris que les répliques abondent de plus en plus chez Artcurial, jusqu’à présenter une Koux-Réplica de Bugatti 57c comportant un descriptif totalement “bidonné” laissant croire en l’existence d’un vrai châssis Bugatti ! Les temps avaient-ils changés ? Que nenni ! (cliquez sur les vignettes pour les agrandir) : https://www.gatsbyonline.com/automobile/koux-1996-bugatti-57sc-replica-pathetique-imposture-351818/
C’était tout simplement l’évolution d’un business devenant totalement semblable à de la piraterie bien organisée ou se mêlaient des mises en scènes de voitures soi-disant retrouvées abandonnées (sic !) avec, pour preuve (tromperie) des magazines d’époque éparpillés sur le capot d’une Ferrari faussement attribuée à Alain Delon… Sauf qu’ils étaient récents, volontairement déposés sur le capot pour une mise-en-scène destinée à tromper le public ! https://www.gatsbyonline.com/automobile/l-incroyable-collection-automobile-de-roger-baillon-vendue-25-151-580-uros-d-indecence-collective-365483/
Je n’ai plus été client Artcurial, ni en achat ni en vente, sortant du jeu en gagnant un procès contre Maître Poulain qui ne me payait pas ce qui devait l’être ! En fait non, j’ai encore été client pour acheter 3 Prowler’s en jouant sciemment avec Maître Poulain à définir lors d’une “Auction Champs-Elysées” qui avait surenchérit de mes offres, debout, le dos tourné au pupitre ou il se trouvait en lui disant tout en regardant la foule “Maître, il n’y a personne qui a surenchérit, c’est bidon” ! Voilà, voilou, passons maintenant à cette fausse Bugatti Aérolithe, qualifiée d’extraordinaire et annoncée avoir couté 5 millions d’Euros et proposée “au rabais” à 3 millions d’€ + 5% de com’ et 25% de taxes d’import et la TVA Française, les taxes et formalités d’immatriculation !
Mais enfin mes amis, quand bien même, ce n’est pas une Bugatti ! Faut-il qu’elle trouve un acquéreur hyper vaniteux qui laissera croire autour de lui que c’est une authentique Bugatti Aérolithe ! Regardez attentivement les vidéos, vous constaterez que l’Aérolithe est “cramped”, la tête contre le ciel de toit, les jambes façon grenouille, et de plus, elle secoue façon “pogo-stick” sur toutes les inégalités (de la route, mais également au niveau social)… Pas d’air-co, pas d’ouvrants d’aération/ventilation, tout pour la frime !
Pour trouver cet oiseau rare (voire unique), la présentation du “catalogue” Artcurial de la vente programmée à Rétromobile le 18 mars 2022, consistait à ne “causer” que de la véritable Bugatti Aérolithe, démonstration qu’Artcurial cherche “LE” vaniteux-frimeur-extrême pouvant payer 3 millions d’€uros et plus (taxes et autres frais) pour briller aux yeux d’ahuris ! J’ai souhaité “Bonne chance” ! Gaffe aux Gabelous des finances ! Cela fait de nombreuses années que son proprio cherche “la” pomme aux USA, en vain ! J’imagine qu’annoncer un coût de construction de 5 millions d’€uros (qui est sans doute aussi faux que l’auto), est un attrape-nigaud pour faire croire à réaliser l’affaire du siècle pour “seulement” 3 millions… Un Cadeau ? Le cadeau du siècle ? Une arnaque ?
Le baratin du catalogue ne cause bien entendu que de l’histoire de l’authentique Bugatti Aérolite, laissant croire qu’un châssis d’époque frappé d’un numéro quasi identique à un chiffre près (ce qui est impossible à l’examen des registres officiels) fait de cette réplique une authentique 57C Aérolite prête à être légalement immatriculée ! Là, on nage dans les délits à répétition… Ce coté malsain de “se foutre ouvertement de la gueule des cons” est insupportable !
DESCRIPTIF CATALOGUE : Au Salon de Paris qui ouvre ses portes le 4 octobre 1935, Bugatti dévoile une des voitures les plus spectaculaires de son époque, voire de tous les temps. Dessinée par Jean Bugatti et dénommée “Type 57 Coupé Spécial”, elle présente une forme futuriste inspirée de la vogue Art Déco, dont le long capot se termine sur un habitacle ramassé dont le profilage s’inspire d’un cockpit d’avion.
Cette machine énigmatique est basée sur un châssis Type 57, modèle lancé deux ans auparavant et qui donnera naissance aux Bugatti de tourisme les plus abouties, tout en brillant également en compétition avec une victoire aux 24 Heures du Mans. Mais en 1935 nous n’en sommes pas encore là et le Coupé Spécial fait sensation au Salon, si bien qu’il gagne le surnom Aérolithe, synonyme désuet de météorite.
Il s’agit d’un prototype non fonctionnel, dépourvu notamment d’indicateurs de direction et d’essuie-glaces, les sorties d’échappements étant simplement fixées sous la carrosserie. La peinture est d’une élégante teinte vert métallisé, ce qui a entraîné le surnom “Crème de menthe” au sein de l’usine. Et surtout sa carrosserie est fabriquée en Elektron, un matériau léger mais très inflammable et difficile à travailler, composé d’un alliage d’aluminium et de magnésium ; comme il ne permet pas les soudures traditionnelles, il impose de passer par le rivetage.
L’assemblage des deux demi-coques de la voiture entraîne la présence d’une arête centrale qui, comme une épine dorsale, court le long de la carrosserie : cette fonction technique se transforme alors en un trait de style extrêmement marquant, d’autant qu’il est répété sur toute la longueur des ailes. Cet étonnant coupé est ensuite exposé au Salon de Londres et, plusieurs mois plus tard, il est achevé à l’usine et peut prendre la route en toute sécurité, avec les équipements nécessaires. Au cours d’essais effectués en 1936 par Robert Benoist, l’Aérolithe est chronométrée à près de 195 km/h.
Parallèlement, Bugatti lance une version surbaissée de la Type 57, la 57 S (SC avec compresseur), qui reçoit des carrosseries plus basses que la 57 standard, en aluminium, avec une calandre plus arrondie, en coupe-vent. La version la plus sportive est indiscutablement l’Atlantic, pour laquelle Jean Bugatti s’est de toute évidence inspiré de l’Aérolithe. Par son style et sa grande rareté, l’Atlantic est devenue une voiture de légende dont les trois survivantes font aujourd’hui partie de collections importantes.
A l’époque, ces machines plus modernes ont rendu l’Aérolithe obsolète et, en 1939, à la veille de la deuxième Guerre Mondiale, le mystérieux coupé a disparu. Selon certaines rumeurs, il aurait été enterré pour échapper aux réquisitions allemandes, selon d’autres il aurait été cannibalisé pour pièces, Bugatti n’étant pas dans une situation financière très florissante.
L’histoire aurait pu s’arrêter là. Mais en 2008, Christopher Ohrstrom, président du World Monuments Fund et David Grainger, spécialiste de la restauration, se sont mis en tête de fabriquer une réplique du coupé disparu, aussi fidèle que possible à l’original. Ils ont commencé par chercher un châssis qui se rapproche de celui (n°57103) qui aurait été celui de l’Aérolithe et ont trouvé le n°57104, un des plus anciens dans la série, doté de son moteur, de sa transmission et d’une partie de ses trains roulants.
Pour la carrosserie, ils ont analysé à l’ordinateur toutes les photos dont ils disposaient pour reconstituer les dimensions les plus exactes possibles de la voiture, avec tous ses détails de fabrication, y compris la position des rivets sur l’arête centrale et le dessin des pneus à flancs blancs. A l’aide de gabarits, la carrosserie a été ensuite formée en Elektron, processus particulièrement difficile avec ce matériau délicat. L’intérieur a été recréé, avec sa planche de bord en bois et ses sièges tubulaires habillés de cuir.
Impressionnant de fidélité, le résultat a fait l’objet des qualificatifs les plus flatteurs lors de sa présentation dans la presse spécialisée et a remporté en 2013 le prix de l’International Historical Car of the Year du magazine Octane. Ce nouveau coupé Aérolithe a fait partie d’importantes expositions sur le style dans plusieurs musées américains (à Atlanta, Raleigh, Indianapolis, Portland) et a été présenté au rassemblement de The Quail, à Carmel, en Californie.
Au Concours d’Elégance d’Amelia Island, il a reçu le “North Trophy for Best Coachwork”, et à celui de Cobble Beach, les “Best in Show & Peoples’ Choice Awards” lui ont été décernés. Jay Leno, le célèbre présentateur américain, collectionneur et passionné d’automobiles, a même réalisé une émission complète sur cette œuvre d’art, avec essai roulant.
Réalisation hors du commun, cette Aérolithe témoigne d’un savoir-faire exceptionnel en matière de reconstitution de carrosserie, dans un remarquable esprit de recherche de fidélité. Elle permet d’admirer grandeur nature et en mouvement une des voitures les plus mythiques de l’histoire, à jamais disparue. Il s’agit ici certainement du plus beau travail de l’histoire pour ressusciter une œuvre d’art, une automobile devenue une légende, un mystère.
La qualité d’exécution, le travail réalisé sont exceptionnels, époustouflant de beauté dans les moindres détails. La vente débute à 3 millions d’€…
Cout de construction : 5.000.000 €…
2 commentaires
Fantasmagorique…
Qu’est-ce qui est “Fantasmagorique” ? Est-ce mon article, où la Bugatti 57 Aérolithe, où le coût de fabrication évoqué ?