1947 Hudson Pickup…
Randy Simmons, désinvolte, d’une chiquenaude a enlevé un peu de poussière de l’aile de son Hudson Pick-up 1947, a plissé ses yeux du soleil de midi et m’a lâché : “Tu sais, Pat…, je suis fatigué de construire des voitures qui ne font qu’une chose”…
C’était en réalité toute une déclaration, puisque le véhicule en question était un Léviathan des routes poussiéreuses, une bête de 10 mètres de long destinée à crapahuter sur les routes de montagne de Californie du Sud, les plus précaires imaginables aux USA…
Randy a commencé à construire des voitures destinées à aller d’une côte à l’autre (Atlantique/Pacifique), il y a trente ans…, il sortait de l’adolescence et toute sa famille était coude à coude sous l’autorité du grand-père, du père et du frère aîné, travaillant à la restauration de Ford’s, Chevy’s, Hudson’s et autres engins des fifties.
Randy Simmons ne se contentait pas de travailler sous ordres, il élaborait aussi, avec un grand savoir, divers projets extrapolés des restaurations…, du travail sur mesure…, deux ans plus tôt, Randy s’était retrouvé aider un ami dans son ranch familial où il tentait de redonner vie à une carcasse d’Hudson qu’il avait vu se languir sur une colline voisine lors d’une visite précédente.
-“Elle était là depuis un certain temps”, m’a dit Randy, “j’ai demandé à mon ami ce qu’il avait l’intention de faire avec elle et il m’a répondu qu’il ne savait pas s’il allait en faire une voiture de course, ou simplement me la donner”…
Randy n’a pas posé cette même question une seconde fois…, il est retourné la semaine suivante avec une dépanneuse pour transporter l’épave de l’Hudson… et, de retour à son atelier, sans attendre une minute de plus, il s’est attelé à la tâche d’une restauration dans les règles de l’art…
Quelques jours après le sauvetage, une tempête a frappé le ranch et les collines ou se trouvait l’ancienne Hudson… le terrain s’est affaissé…, cela aurait détruit l’Hudson si elle ne s’était pas trouvée un bienfaiteur !
Comme on peut s’y attendre d’une automobile qui avait été abandonnée pendant de nombreuses décennies, il y avait beaucoup de travail à y faire, mais il y avait aussi de bonnes nouvelles…
La plupart des garnitures inoxydable avaient été soigneusement démontées et mises en place dans l’habitacle… qui lui, par contre était dans un état proche de l’irrécupérable, il n’y avait d’ailleurs pas d’intérieur, pas de moteur et aucune transmission…, elle était donc difficilement restaurable…, mais en tant que carcasse, sa carrosserie était parfaite pour habiller une voiture de course.
Sa décision a été de construire ce qui le taraudait, selon sa remarque d’introduction : une voiture polyvalente qu’il pourrait utiliser pour :
-les courses de record de vitesse à El Mirage et Bonneville…
-les courses sur route ouvertes d’événements tels que le Wendover-100…
-les courses de cotes, telle celle de Pikes Peak…
Considérant sa taille de 10 mètres et son agencement, l’itinéraire le plus évident pour l’Hudson aurait été de devenir un “machin” destiné à concourir “pour l’honneur” (et les couilles du Pape) en épreuves libres de drag-racing…, mais Randy n’avait pas envie de marcher dans l’évidence simplificatrice et la facilité…, après avoir décidé de son but et de celui de son Hudson, Randy s’est mis à assembler toutes les pièces de récupération imaginables (et obtenables pour presque rien) pour y parvenir.
La clé de l’installation entière était un Big-Block Ford 7.300cc turbo diesel Powerstroke, extrait d’un F-250 “à-la-casse”… dont la transmission a été réassemblée par ATS Performance Diesel, garantie pour encaisser au moins 1000 chevaux, puissance transmise à un pont Ford de 9 pouces Nascar-floater-rearend… tandis que la suspension était fabriquée sur-mesure par Randy, elle se composait d’une triangulation à quatre bras avec de gros freins à disques à six pistons.
Malgré tous ses efforts, la vieille Hudson s’est avérée être incontrôlable durant les cycles d’essai de ses débuts…, elle partait en tout sens, faisait des 8, des ronds de toupie et parfois décollait des roues avant…
-“Selon les règles SCTA, pour un véhicule de ce type de pré-1949, je ne pouvais pas modifier le look général, simplement lui donner l’air cool avec une peinture et des roues personnalisées”, m’avait expliqué Randy.
Naturellement, lorsque vous utilisez un moteur diesel et un très gros turbo, le refroidissement est fondamental…, le Powerstroke 7.300cc Ford F-250 prenant toute la place sous le capot, Randy a monté l’intercooler dans la benne arrière, avec toute la tuyauterie nécessaire, plus une grande sortie d’échappement de cinq pouces… et pour quand “les choses” devenaient vraiment très chaudes, il a monté un système de DEI de CO², qui pulvérise du dioxyde de carbone liquide dans tout l’intercooler, réfrigérant l’air comprimé à 50-60 degrés Fahrenheit, avant qu’il ne passe dans le moteur.
Actuellement, ainsi que construire des voitures pour lui et pour ses amis, clients, dans le cadre de sa boutique Xtreme Motorsports Inc, situé à Azuza, en Californie, Randy a monté une activité “off-shoot” qu’il a appellé Robotique Integrated Technology (RIT)…, en effet, Randy s’est mis à concevoir et fabriquer des appareils de thérapie pour les personnes souffrant de paralysie, comme les victimes d’AVC et des malheureux atteints de lésions médullaires…, les équipements révolutionnaires de Randy, employant une combinaison de mouvements passifs incluant la stimulation électro, réhabilitant les muscles et favorisant de nouveaux mouvement, là où auparavant il n’y en avait peu ou aucun !
Sa motivation venait d’un évènement s’étant déroulé lorsque Randy avait terminé sa deuxième année à la Washington State University… lorsque Michael Ryan et ses amis sont partis pour un week-end de fête sur les berges d’un lac voisin.
Michael Ryan Pattison était quart-arrière étoile de football américain à l’école secondaire et avait le rêve de devenir pro dans le foot, malheureusement, Michael sans s’inquiéter de ce qui constituait le fond du lac près des berges, a sauté tête la première dans l’eau…, sa tête a heurté violement un rocher brisant les vertèbres de son cou, le laissant paralysé des épaules jusqu’aux pieds.
-“Michael vivait dans la région de Seattle”, m’a expliqué Randy, “et devait, suite à cette catastrophe handicapante, se rendre souvent en Californie pour des soins préalables à une tentative chirurgicale d’améliorer son état. Un ami commun qui savait que je cherchais un tétraplégique pour m’aider à tester un nouveau projet de matériel médical de réadaptation, m’a présenté à Michael-Ryan. Ma nouvelle thérapie et mes appareillages lui ont permis de récupérer une meilleure mobilité sans risque d’une opération qui aurait de surcroit couté plus que ce que toute sa famille possédait…et, en cette suite, nous avons réalisé beaucoup de choses en commun. Michael Ryan Pattison dirige maintenant une fondation qui aide les personnes souffrant d’autres lésions de la moelle épinière. Toutefois, comme il était passionné par les voitures et les courses et que malheureusement, suite à son accident, il croyait qu’il ne pourrait jamais plus conduire une voiture… et encore moins participer à une course…, il déprimait… Je lui ai alors dit que le cours du temps négatif pouvait s’inverser”, sourit Randy…
Michael Ryan Pattison est ainsi devenu le co-pilote de Randy à Pikes Peak et dans d’autres courses sur route…, lorsque Randy Simmons a commencé à reconstruire son Hudson, il a conçu l’armature du côté passager afin qu’elle permette au siège de pivoter et de pouvoir sortir de l’habitacle grâce à un système créé sur mesure assurant que le navigateur handicapé puisse entrer et sortir de l’Hudson et surtout d’assurer son rôle de navigateur en toute sécurité !
Mais Randy a également conçu un système de contrôle qui dirige la direction et l’accélérateur, cela signifie que Michael Ryan Pattison et Randy Simmons, on pu se rendre à Bonneville avec leur Hudson Pick-up, où Pattison est devenu le premier quadriplégique à conduire en course… et établir un record.
-“Michael est un jeune mec et il a un grand égo”, avait rit Randy, “il voulait aller à la vitesse maximale de cette Hudson adaptée pour lui sur le circuit de Bonneville… et qui est de 230 mph”…
Randy Simmons est un ingénieur engagé, sympathique et très qualifié…, il est une inspiration pour tous par ses exploits avec Michael Ryan Pattison et leur sensationnelle Hudson Super 6 de 1947.
Pour plus d’informations sur les travaux de Simmons et Pattison, avec mises à jour sur leurs aventures, composez le + USA (206) 799-9646 ou allez sur sa page Facebook : https://www.facebook.com/acureiscoming/