1953 Porsche 356 Limo…
Tout a commencé bêtement, comme souvent, je me trouvais Dieu sait-où en compagnie d’une femelle de quarante-cinq ans, qui en avouait vingt-cinq et en paraissait trente-cinq, le genre de désœuvrée richissime et tapageuse pleine de caprices pour lesquels on peut peu… et de désirs pour lesquels on peut tout…, je menais une vie soyeuse, genre cris et chuchotements, avec beaucoup de lumières, de picole, de yachts blancs et de soirées s’achevant à l’aube…, cela ressemblait à ces films où des détectives privés à frime de séducteurs s’emplâtrent les filles de milliardaires.
Les journées commençaient à quatre heures de l’après-midi dans une piscine carrelée d’émeraudes, près de laquelle je prenais mon petit déjeuner au caviar…, puis je troquais mon habit de nuit contre un habit de jour et on partait en Bentley à un raout où se bousculaient les princes déchus, les vedettes déçues et les putes en vogue qui tripotent les parties sensibles des poireaux avec amabilité en chuchotant leurs faux fantasmes à n’en plus finir, le genre qui colle des fourmis dans les calbutes des glands qui finissent par se retrouver nombreux dans des lits profonds comme des tombereaux, pour y perpétrer des lubricités de mauvais aloi.
Bref, je me sentais devenir crapulard, sanieux, abject, dépravé, attendant mon excommunication, mon sens moral branlait au manche… et surtout, je me faisais chier…, regrettant de plus en plus souvent d’avoir connu cette belle plante dans un palace où nous nous partagions une des femmes de chambre qui devenait hystérique en jouissant… et surtout de m’être laissé alpaguer comme un suceur de glaces qui léchouille en matant les grands yachts pour se retrouver en pédalo de luxe !
Ça faisait quinze jours que je pratiquais ce sport en chambre, arguant vaguement pour la paix de ma conscience que j’agissais de la sorte par curiosité, manière d’en savoir long comme la queue d’un noir sur les mœurs dissolues des dernières filles à papa…, j’entendais bien écrire ça un jour, histoire de changer des histoires de bagnoles et de verser mon lectorat un chouïa dans le stupre…, car brosser dans le sens des poils ça finit par peler le public…, qui rêve de varier le menu, de recevoir sa pitance de croustillant, qu’on suce un peu à quoi s’en tenir.
Mais la matière première commençait à se raréfier, j’avais des couchers crapuleux, des éveils lamentables… et soudain, alors que je passais dans le parking souterrain du palace, mes yeux ont vu une atrocité semblable à une saucisse de Francfort roulante…, ça m’a causé un choc…., je me suis dit que nous étions quelques milliards de glandus à nous branler les cloches sur une boule minuscule perdue dans l’immensité sidérale… et il fallait que cette chose entre dans mon champ de vision !
Les gens existent et sont cruels…, comment se peut-ce… qu’existent des démons vivants, des sadiques, des sanguinaires, tousses juste bons à empiler dans une fosse emplie de chaux vive…, très peu connassent réellement cette voiture partouze dans le monde des Porscheries…, il s’agit d’une 356 de 1953 modifiée en limousine qui attend depuis des siècles d’être fignolée avec amour…, en effet, elle “en jette”, mais sa finition laisse plus qu’à désirer, façon Kit-Car des années ’60’s…, il n’y a rien à en dire d’autre que ce n’est qu’une VW-Cox/Käfer/Beetle re-carrossée !
Je répond ici d’avance à l’indignation ridiculement sectaire des Porschistes du type 356 qui s’indigneraient qu’on ose dire/écrire que les premières Porschettes 356 ne sont en réalité que des VW Coccinelle’s re-carrossées en pantoufles auto-dérapantes…, Porsche et tout ce qui tourne autour et alentours est devenu en cause de certains garagistes et spéculateurs, un business juteux et parfois (voire souvent) immonde, une secte qui défend les valeurs que ses membres en tirent, ce qui n’est pas à confondre avec de prétendues valeurs morales…, il est d’ailleurs bon de rappeler et souligner que Porsche, ce “génie” était grand ami d’Adolphe Hitler et a contribué à la mécanisation de la “machine” Nazie…, les Porsche, à leurs débuts, étaient mues par les moteurs de “la voiture du peuple”…
La véritable production en série de la 356 a démarré en 1950 dans une usine de location à Zuffenhausen, un quartier de Stuttgart…, pour des raisons de coût et de facilité, l’acier va remplacer l’aluminium des prototypes pour la carrosserie et la voiture va direct prendre 100 Kg d’embonpoint…, c’est d’ailleurs la principale différence entre les 356 “Gmünd” et les 356 “Stuttgart”.
Avec 800 Kg de masse à vide, le coupé 1100 pèse déjà plus de 200 Kg supplémentaires sur le premier prototype de Porsche tandis que son moteur VW a très peu évolué…, comme l’avait souhaité Ferdinand Porsche, la 356 emprunte toujours la presque totalité des éléments mécaniques à la Volkswagen Coccinelle, de même que la direction (qui manque de précision), un freinage à tambours commandé par câbles (un système archaïque peu efficace), une boite de vitesses à 4 rapports non synchronisés et le petit moteur VW 1L1 très limité en puissance (40 chevaux à 4000 tr/mn) qui est, de plus, particulièrement sonore !
La conduite de la 356 séduit néanmoins les amateurs de pilotage acrobatique et de sensations mortifères, son aérodynamique de pantoufle lui permettant d’atteindre 140 km/h en pointe…, sa tendance naturelle au survirage (même en ligne droite) liée au surpoids sur le train arrière lui confère un tempérament soi-disant “sportif” dès 30 km/h qui va assoir sa réputation de sportivité aupès des ignares…
Conscient des non-sens de sa voiture, mais soucieux de tirer parti et argent de la bétise humaine, Porsche va proposer à partir d’avril 1951 une évolution de motorisation VW : le nouveau VW 1300 cm3 vient se positionner au-dessus du 1100 de base…, il offre seulement 4 chevaux supplémentaire (gag !) mais plus de couple (sic !).
La version VW 1300 S (adaptée au Super) vient coiffer la gamme avec une puissance de 60 chevaux à 5500 tr/mn…, la 1300 inaugure également la nouvelle boîte de vitesses synchronisée maison (c’est là réellement un produit Porsche) et des freins à commande hydraulique, deux nouveautés étendues au modèle de base qui lui est toujours mécaniquement 100% VW !…
7 ans après son lancement, Ferry Porsche sort la 356 A qui se distingue visuellement par la présence d’une baguette chromée le long du bas de caisse et un nouveau pare-brise…, sous le capot, le 4 cylindres à plat VW reste fidèle au poste, en version 1300 ou 1300 S (normale ou Super)…, en revanche le 1500 laisse sa place à un 1600 délivrant à peine 60 chevaux à 4500 tr/mn ou 75 chevaux à 5000 tr/mn (1600 S)…, enfin, les modifications de trains roulants VW comprennent de nouvelles jantes de 15 pouces de diamètre, des suspensions revues avec barres de torsion et des voies élargies ainisi qu’une direction à vis (brevetée par Porsche).
Toutes ces évolutions ont pour effet d’accroitre sensiblement la stabilité et la précision ce qui contribue à une diminution des accidents (à noter que le Speedster qui était une véritable toupie disparaîtra en 1958, remplacé par le “Convertible D” fabriqué chez le carrossier Drauz.
Présentée au salon de Francfort 1955, la Porsche 356 A 1500 GS, baptisée Carrera (en référence à la course Carrera Panamericana) est la vraie grande nouveauté associée à la 356 A…, proposée en coupé, cabriolet ou speedster, la 356 Carrera se démarque par sa mécanique VW repensée par le Docteur Ernst Fuhrman, ce véritable “nouveau” moteur 1500 cm3 est le seul premier qui peut être considéré comme authentiquement Porsche.
Ce nouveau 4 cylindres à plat en alliage léger à double arbre à cames et double allumage est alimenté par 2 carburateurs double-corps, le bloc et les pistons sont faits d’alliage léger…, ce moteur étrenné en beauté lors du Liège-Rome-Liège de 1954 développe une puissance de 100 chevaux bien supérieure à celle du 1500 VW des 356 standard.
La Carrera inaugure également de nouvelle jantes plus larges et une double sortie d’échappement plus sonore évacuant les gaz sous le pare-choc arrière…, l’habitacle est lui aussi traité très sportivement avec des sièges baquets et un volant sport en bois.
Initialement proposée en série limitée à 100 exemplaires, la Porsche 356 A Carrera va connaitre un très vif engouement et sera finalement ajoutée au catalogue comme une version Porsche à part entière à partir de 1957…, il aura fallu tout ce temps pour que la VW Cox recarrossée en pantoufle, devienne une “vraie” Porscherie…
Est-ce que ça vous est arrivé, à vous, de vous réveiller un matin, avec la sensation d’être heureux, vraiment heureux, et avec la certitude de pouvoir vous balader à travers le monde, comme dans votre chez-vous
Sinon, vous ne savez pas ce que c’est que la volupté authentique et vous pouvez toujours essayer de fumer de l’opium ou d’embaucher des belles de nuit pour vous distraire, maintenant que cet article est terminé, je me sens reposé et neuf.., je suis en vacances, repos illimité, mais je ne me leurre pas : les belles… les crapules… les coups de Jarnac…, ma vie en est remplie…, un jour, si je vous raconte tout ça, vos cheveux se mettront tout droits sur votre tête comme si on leur jouait La Marseillaise et, si vous êtes aussi chauve qu’une brioche, vous serez obligé de vous poser des compresses sur la coupole…