1959 BMW Isetta Whatta Drag…
Prenez l’une des plus petites voitures du monde jamais réalisée : la BMW Isetta 300 de 1959, équipée dun modeste bicylindre de 298cc développant 13 chevaux… et équipez-là d’un big-block V8 de 502ci (8.200cc), suralimenté par un compresseur, le tout atteignant 730 chevaux… Le résultat final est cette chose, appelée l’Isetta Whatta Drag, dont le look tapageur démontre à lui seul que tout reste possible, même en période de crise.
Notez que l’engin ne dispose que d’une boîte de vitesses à 2 rapports avant + la marche arrière… et que le pneumatique arrière est un Sumitoma HTRZ 285/35Z R18 alors que ses homologues frontaux sont des BF-Goodrich G-Force 215/60 R14.
Cette auto a été construite dans un état d’esprit relativement tordu, celui d’être volontairement copié par la marque HotWheels pour consolider les ventes d’un jouet modèle réduit à l’identique…
L’initiative revient aux gestionnaires du Bruce Weiner Microcar Museum, qui après que des centaines de milliers de jouets “Whatta Drag” ont été vendus, ont inscrit cette Isetta 300 dans une des ventes aux enchères de RMAuctions, ou elle a été vendue 80.000 US$… !
Ce n’est pas la première fois, loin de là, que la célébrité d’une automobile spécialement conçue pour servir la promotion et la publicité d’un jouet amène un fabricant à ressusciter de vieilles bouses sur le marché, l’inverse est moins fréquent…
Ici, HotWheels a du exhumer tous les jouets de type Isetta pour suivre la demande de collectionneurs de modèles réduits désireux d’avoir tous les modèles d’Isetta qui ont existé en réalité, afin de les exposer autour de “leur” Whatta Drag… et cela avec d’autant plus d’entrain que l’objet en question était susceptible de faire un succès autour du prix obtenu à la vente aux enchères…
Qu’on se souvienne d’autres envolées en cause des sempiternels collectionneurs qui dépensent des fortunes pour des rééditions, parfois caviardées d’inserts décoratifs, ressorties des cartons une fois la “nouvelle” gloire revenue.
Le cas le plus odieusement crapuleux dans le genre est probablement celui des miniatures d’Aston Martin DB5 qu’on réédite à chaque nouveau James Bond.
C’est probablement d’un tel destin dont rêvaient les gestionnaires du Bruce Weiner Microcar Museum… ainsi que les actionnaires de HotWheels… pour la Whatta Drag…, témoignage manifeste des ravages que certains rêves occasionnent aux neurones situées aux frontières de l’hygiène mentale des branleurs notoires, des ados attardés adeptes de la bataille de pouces, des fumeurs invétérés de pétards, et des détraqués…, à un tel point qu’ils en deviendraient presque attachants.
Leur esprit déjanté leur pose tout de même quelques contraintes dans leur prison dorée… ou ils déambulent de fêtes débridées en soirées mondaines et de soirées mondaines en journées de folies, témoins et acteurs de l’irrémédiable décadence d’une société réduite aujourd’hui à des visages grimaçants et botoxés de freaks aux corps fatigués, usés, rompus.
Je ne mâcherai pas ma langue dans ma poche : il faut élever un monument à la gloire des gestionnaires du Bruce Weiner Microcar Museum, ces gens sont des génies surréalistes incompris, des dadaïstes cocaïnés, des poètes de gags consternants, qui méritent une rapide découverte tant ils ont repoussé à perte de vue les limites du n’importe quoi dans un total délire!
Car ils ont créé un objet particulièrement extrême, une sorte de carambolage explosif du Kustom post-moderniste et du Dragster, constituant une sorte d’OVNI pop art malgré lui !
Comme tous les chefs-d’œuvre – et dans son genre, cet engin en est un – c’est une épopée difficile à rendre par l’écrit (et heureusement, sinon la littérature serait du cinéma), aussi, cet article est sans doute bien en deçà du souffle épique que provoque le mélange détonnant d’un pot de Yaourth et d’un dragster… et cela de manière surréaliste.
Quoiqu’il en soit, c’est le micro-engin le plus puissant et dingue qu’il m’ait été donné de voir à ce jour.