1959 Chevrolet Parkwood Station Wagon…
Un break peut-il sauver votre couple ?
Cela faisait quinze ans que je l’aimais…, les dix premières années ont été passionnelles, magiques, étrangement parfaites, j’étais heureux avec elle, à tout moment de la journée, toujours content, mais, avec le temps, passant, “les choses” se sont un peu corsées…, j’avais l’impression de ne plus l’aimer…, je voulais être libre d’en aimer d’autres, je n’avais plus envie d’elle, j’étais désespéré, incapable de comprendre comment un amour aussi intense que celui que j’avais vécu avait pu se transformer en une routine insupportablement lassante.
J’ai fini, après plus d’un an de doute, par faire un rallye avec une plus sportive, mais, à force d’épreuves, la garce m’a éreinté pis que l’autre…, j’ai réalisé que c’était moi qui avait fait de cette routine quelque chose d’ennuyant, mais que je l’aimais et que c’est ça qui importait.
Je savais qu’il fallait faire avancer “les choses”, j’avais pris conscience de beaucoup “de choses” (pas toujours les mêmes), mais je ne savais pas comment mettre les solutions en place…, j’ai alors lu un article dans ‘Doctissimo’ qui disait : “Vous vous êtes progressivement éloigné l’un de l’autre, il n’y a plus de désir, vous ne la supportez plus et vous vous ennuyiez à mourir avec elle, à ce moment crucial, un break, peut éviter bien des ruptures”…
C’était tout moi, je ne la supportais plus, elle m’agaçait, il fallait toujours la bichonner, elle coûtait une fortune…, la solution était un break… mais pourquoi un break ?
Je n’en sais rien, c’était ‘Doctissimo’ qui le disait…, mais en quoi ce site de psychologie virtuelle pouvait-il s’y connaître dans ma relation avec mon Excalibur SIII ? La réponse est “En confiance”, oui…, je me suis donc offert un break persuadé que cet acte héroïque allait tout arranger… et c’est tombé sur cette moche et ridicule Chevrolet Parkwood ’59 (35.000 US$ quand même)…
Qui plus est, quelques semaines plus tard, j’ai vécu un drame, ce break avait un problème… alors que c’était ma thérapie pour oublier ceux (les problèmes) que me causaient mon ex-Excalibur SIII !
Mon Break Station Wagon faisait un raffut d’enfer, le garagiste a diagnostiqué un problème au niveau des roues et sans hésiter il a établi qu’il s’agissait d’un problème de cardan…, comme disait un ogre de mes amis, toutes les bonnes choses ont une faim, même les cardans…, voilà, j’avais tout noté, j’ai retranscrit…
– C’est quoi un cardan ?… lui ai-je rétorqué avec la curiosité d’une mangouste myxomatosée.
Avec la rapidité de l’éclair de sa connexion à Wikipédia, il m’a jetté à la face :
– Le cardan ou plus précisément le joint de Cardan, est un dispositif mécanique qui permet la transmission d’une rotation angulaire entre deux arbres dont les axes géométriques concourent en un même point. C’est une manière de réaliser une liaison. Sa conception est attribuée à Girolamo Cardano, ingénieur italien de la Renaissance…
– Mais pourquoi cardan ?, lui ai-je demandé pour lui en boucher un coin.
Désarçonné mais pas abattu, après un silence long comme un hiver sibérien, il s’est essuyé les pognes sur sa salopette maculée de graisse, de sueur et de cambouis, son cigarillo collé au coin du bec et il a lâché, avec la prestance d’un pet de Roumain sortant d’un bordel :
– On a toujours dit cardan, un point c’est tout. Alors vous me la laissez votre Chevrolet Parkwood Station Wagon 1959 ?…
Après cette leçon de vie, le pickpocket garagiste m’a affirmé que la Chevrolet Parkwood Station Wagon 1959 serait prête pour midi…, n’importe qui, quand son détrousseur garagiste lui dit de revenir à midi, attend plutôt 17 ou 18 heures, mais, malgré des années de pannes, restant naïf et chatoyant en matière de cambrioleurs- garagistes., j’ai eu confiance…
Comme ça ne me gêne pas de travailler au milieu des cris de clés à molette et des posters de filles à poil, mais sans, j’ai fait quelques recherches sur mon nouvel ami cardan, le dénommé Cardano et en ai profité pour vous raconter ses palpitantes aventures.
Girolamo Cardano était italien, mathématicien, et vivait à la Renaissance.., il était aussi médecin, physicien, biologiste, chimiste, philosophe, astrologue, philosophe, écrivain et joueur et il aurait été cleptomane garagiste si Léonardo avait inventé le moteur à explosion…
Plus de deux cents ouvrages scientifiques au compteur, ça force le respect…, entre autres, Cardano fut pionnier dans le domaine de la statistique et des probabilités…, il a établi le rapport entre la densité de l’air et celle de l’eau.
En médecine, il élabora nombre d’onguents pour soulager la douleur et les infections…, par contre, sa vie de Macaroni ne fut pas une sinécure : fils illégitime d’un “jurisconsultant”, sa mère ne s’est pas privée de lui dire qu’elle s’était faite faisander le dindon et qu’il était un enfant de l’amour, mais en levrette…, malgré tout, Girolamo ne mollit pas et poursuivit de brillantes études..
Il se maria et après douze ans, sa femme le rendit veuf avec deux marmots à élever…, l’ainé, peu après empoisonna son épouse et fut exécuté…, son second fils le cambriola puis le dénonça à l’Inquisition…, dans le genre pas de bol, Cardano avait décroché le pompon.
Le fils indigne et garagiste voleur, Aldo, avait volé son père pour payer ses dettes de jeu, le paternel lui avait enseigné les probabilités, mais le fiston avait le bulbe un rien spongieux…, bref, Aldo, n’avait pas la lumière à tous les étages.
Pendant son interrogatoire, faut dire que les potes de Torquemada savaient même faire parler les muets, il a avoué que son père, passionné d’astrologie, avait reconstitué l’horoscope du Christ et démontré que la mort de Jésus était due à la conjonction de deux planètes dont une pas complètement plate.
A cette époque, l’inquisiteur, ne rigolait pas avec la mort de Jésus et la platitude des planètes, Cardano a surement passé un sale quart d’heure entre les fourches de l’hérétique et la vierge de Nuremberg…, radié de sa fac et privé de revenus, il du abjurer pour retrouver la liberté.
Mais…, le 21 septembre 1576, âgé de 75 ans, il mourut…
Certains affirment que Cardano avait annoncé sa mort au jour exact, comme une revanche d’astrologue…, mais certains historiens sont persuadés qu’il s’est suicidé pour accomplir sa prédiction.
A mon retour, j’ai fait un topo complet sur Cardano à mon larron garagiste qui n’en avait rien à battre de mon rapport sans rapport avec le joint de cardan, les voleurs et la torture…, par contre, comme prévu la réparation m’a couté un bras…, le joint de Cardano, contrairement à Wikipédia, c’est pas gratuit…
Pour que vous ne restiez pas sur votre faim d’information concernant cet engin, j’ai copié-collé ce qu’en raconte un site américain :
1959 Chevrolet Parkwood Station Wagon…
A more conservative approach, with “jet smooth” lines, evident with the aircraft inspired side trim. Chevrolet changed much of the bodylines from the more wilder ’59’s. The Bel Air was again offered as the mid line just under the Impala and the Biscayne remained the lower level more affordable option. In 1959 Chevrolet offered new radical designs with the ’59 Bel Air, Impala and Biscayne. The “batwing fins” and “cats-eye” taillights were just a few of the new designs. The Bel Air became the midrange series for ’59. Production series total included about 447,000 produced. Of these, 188,623 were station wagons. The Parkwood and Kingswood Station wagons had the same trim as the Bel Air but their own model script. Plus, the Kinsgwood offered a power lift tailgate.
Je vais mieux, j’ai vendu mon Excalibur ET ce f… Break également… en cette suite, j’ai retrouvé l’amour avec un Hot-Rod B’32… que j’ai revendu 3 mois plus tard pour acheter une Jeep Wrangler qui n’en coutait que le tiers…
Fort de cet énoncé diabolique, quel est l’âge du capitaine et en combien de temps sa baignoire sera-t-elle remplie à ras-bords ?
@pluche…