1959 LaDawri Daytona Special (et Lindsay Lohan)…
Je séjournais au Bungalow 69 du Château Marmont, le vieil hôtel à stars, dissimulé derrière un mur le long de Sunset Boulevard, au cœur de Hollywood…, le Bungalow 69 se trouve à l’écart du bâtiment principal, près de la piscine…, la nuit tombait, j’avais été attiré dans ce bouge par une nanana qui m’avait affirmé être Lindsay Lohan…, la bonne blague…
Le Bungalow 69 n’est pas aussi célèbre que le Bungalow 2 (celui de Belushi), ou le Bungalow 3 (celui de La Fureur de vivre)…, il n’est célèbre que pour moi…, parce que c’est là que j’ai fait la rencontre d’un lecteur-internaute de GatsbyOnline.com… et parce que j’y vis depuis une semaine, en attente que ce que m’a raconté la nanana prétendant être Lindsay Lohan se concrétise…, à savoir qu’elle avait hérité d’une LaDawri Daytona Special datant de 1959…, dont elle voulait se débarrasser…, pour ce…, un rendez-vous avait été convenu au Château Marmont d’Hollywood ou je devais rencontrer un certain Gus
Arrivé sur place, on m’a attribué le Bungalow 69… et là…, il était assis dans le fauteuil du salon et jouait des notes sur une guitare rouge…, c’était pendant les castings pour les rôles secondaires de son film sur les derniers jours de Kurt Cobain…, un mec bizarre était affalé, à poil, sur le lit : Lukas Haas, qui a fait partie du “Pussy Posse”, ce groupe de jeunes loups des années 1990 dont le chef de file était Leonardo DiCaprio, période post-Titanic et pré-Scorsese…
Le “Pussy Posse” était encore en activité lorsque Leonardo DiCaprio a joué dans Celebrity de Woody Allen…, il jouait un fêtard irrévérencieux qui saccageait les chambres d’hôtel et profitait de sa célébrité pour faire la fête partout dans le monde…, à cette époque, Leo a été repéré par l’un des producteurs d’American Psycho (qui a par la suite coproduit Buffalo ‘66 et Spring Breakers) qui l’avait vu se promener sur le balcon d’un immeuble new-yorkais avec un perroquet blanc.
Même si Christian Bale était déjà booké pour le rôle de Patrick Bateman, ce producteur un peu taré, l’a quand même proposé à Leo…, ça a failli mettre la production du film en l’air : le casting n’était pas encore tout à fait décidé… et Le Producteur Taré était à Cannes et racontait qu’il allait faire jouer le personnage le plus infect de la littérature américaine contemporaine par la star de Titanic, film préféré des adolescentes du monde entier…, l’idée avait l’air séduisante sur le papier, mais ç’aurait été une catastrophe…, New York était en ébullition…, Leo tenait la caméra dans un projet d’Harmony Korine intitulé Fight Harm, dans lequel il provoquait des gens pour qu’ils se battent avec lui tandis que des potes à lui le filmaient (David Blaine avait également été cameraman pour le projet)…, l’idée a pris fin lorsqu’un type a calé la jambe d’Harmony contre un trottoir avant de sauter dessus.
Je ne sais pas ce qui s’est passé ensuite, sauf qu’il y avait plein de cadavres dans le Bungalow 69…, j’étais à poil sur le lit, je précise que c’étaient des cadavres de bouteilles de Téquila et de bière…, j’ai entendu glisser une clé dans la serrure et la tourner, mais, je ne sais pas comment appeler ça ; c’est comme ces chaînes qui permettent seulement d’entrebâiller la porte, sauf que ça se composait de deux barres…
À l’autre bout de la pièce se trouvait le tableau d’un mec totalement nu avec un chapeau de marin rouge sur la tête, et à l’exception de ses cheveux, il me ressemblait.
Une voix féminine m’a dit : “Patrice, ouvre la porte”…
– Qui êtes-vous ? Vous ne comptez pas me laisser dormir ?
La voix a re-dit : “Ouvre la porte, espèce de blogueur intello. C’est moi, connard ? Lindsay Lohan. Ouvre cette putain de porte, enculé”…
C’est vrai que… une des bouteilles…, waouwww !
– Lindsay Lo-han, crétin, ouvre, faut qu’on parle de la bagnole, ça urge, vieux con…, putain, ouvre !
– Ouais, bon…, la bagnole…
– Je veux aussi dormir sur ton canapé. Je me sens seule….
Cette dragonne, cette lionne, cette agitatrice hollywoodienne et terreur de Sunset Boulevard, fantôme du Château Marmont ?
Vous croyez que j’invente tout ça ?
Vous croyez que ça vient de moi ?
Ah et oui, avant tout ce qui précède…, si, si…, Gus m’a parlé de l’Idaho…, d’un centre-ville appellé “Le camp” où River et Keanu dormaient, avant qu’ils ne soient célèbres, avec les SDF locaux… et qui abrite désormais un restaurant, en plus d’un motel décrépit où River s’était pointé bourré… et avait sauté sur le lit de Keanu en imitant Hulk pour lui remonter le moral et l’enculer bien profond.
J’ai ouvert la porte…, elle est entrée comme une furie et s’est mise à poil, sauf qu’elle est rasée…, nue donc…, ensuite, elle m’a fait attendre…, j’étais dans le fauteuil où Gus était assis quand il jouait sur sa guitare rouge…, je regardais la peinture…, le portrait de mon moi-même, en autre…, putain de mal de crâne….
Depuis la fenêtre, au-dessus des toits en tuiles rouges, juste à gauche, je pouvais voir un panneau publicitaire pour Gucci, si proche qu’il faisait presque partie de l’hôtel…, sur celui-ci, on voyait ma tête en grand, parce que, dans ma saoulerie, voyez-vous, j’étais l’égérie de leurs parfums, fringues et lunettes…, sur cette publicité, je suis debout devant une vieille LaDawri 1959, rouge, je porte un nœud papillon et je regarde dans le lointain : “Moins c’est plus ; rien c’est tout”..., sauf que quand j’ai reçu un verre d’eau en pleine poire, ce n’était plus moi…, elle m’a frappé aussi…, elle était rasée…, putain…, elle était pieds nus aussi…
C’est une fille de Hollywood, mais une fille du genre abîmé…, je savais que j’allais vivre des moments intenses, je vis souvent des moments intenses…, , les femmes m’apprécient en général dans les moments intenses…. Je lui ai raconté des conneries…, elle aussi…, des histoires, des histoires, des histoires. h-i-s-t-o-i-r-e-s…, que penser de cette obsession pour les conneries ?
Se lier avec des femmes, des jeunes et des moins…., des femmes…, pendant des années, et puis, une nuit, hop, on couche avec elles et leur amitié prend fin…, après ça, après qu’on les a baisées donc, elles ne sont plus ces innocentes personnes dont on cherche à attraper le cœur…, on le leur a arraché, et on en est le seul responsable…, et j’ai pensé… à la bagnole…, un nom étrange, LaDawri Daytona Special… et ce qu’elle représentait pour moi…, c’est à dire rien…, je n’étais qu’un grain de poussière ridicule !
– Avant que les choses tournent mal, j’étais à New York pour l’avant-première d’un film dans lequel j’ai tourné avec Robert Altman et Meryl Streep. Après la projection, je suis allée avec James Franco et les deux filles de Meryl dans une boîte à la mode, le Bungalow 8. C’était une sorte de deuxième maison. Il y avait tous mes amis : des camarades de lycée, ma mère qui faisait de son mieux pour ressembler à une salope, des gardes du corps et des frat boys. Nous avions une table pour nous, et une bouteille pour nous. J’ai pris deux oxycodones… et c’est là que les choses ont dégénéré. Le DJ était barbu et s’appelait Paul. Je me souviens lui avoir demandé de passer Don’t Stop Believin’ de Journey, je me souviens m’être rassise, et je me souviens avoir essayé de parler, puis essayé de dire quelque chose à ce garçon à la chemise vichy rouge, James… Je bredouillais. Les mots se coinçaient dans ma gorge et ne voulaient pas sortir. Une amie d’enfance continuait à lui parler ; elle essayait d’être mignonne, mais elle n’était là que parce que je l’avais invitée. J’ai demandé à Barry, mon garde du corps, de l’emmener loin de la table. Il l’a fait… J’ai emmené James avec moi aux toilettes. ‘Cette petite merde a refusé de me baiser. Qu’est-ce qu’il foutait là ? C’était ma soirée. Ma soirée avec Meryl, ma soirée où tout allait bien, où je pouvais avoir ce que je voulais. Ou presque. J’ai couché avec l’un des frat boys à la place, un pauvre type ivre avec une grosse bite. On a fait ça dans un bain. C’était la meilleure soirée de ma vie…
Nous étions maintenant allongés dans le lit…, elle avait sa tête sur mon épaule…, elle s’est mise à parler en me branlant doucement…, je l’ai laissée faire.
Après, elle s’est endormie.
La peinture du marin était toujours là, éternelle, tandis que les premiers rayons du soleil se mettaient à éclairer mon visage sur le grand panneau Gucci…, le moi de cette publicité était un moi vampire : Il aspirait quelque chose à chaque personne qui passait au dessous… et il était immortel…, à jamais jeune ; à jamais sexuel…, je passais mes doigts dans ses cheveux… et pensais à cette fille endormie contre mon torse, cette fille de Hollywood fictive, Lindsay, qu’allait-elle faire ?
J’espère qu’elle ira mieux un jour…, vous savez, elle est célèbre…, elle était célèbre parce que c’était une jeune actrice talentueuse… et maintenant elle est célèbre parce qu’elle accumule les conneries…, pendant un moment, après sa période trouble, elle ne pouvait plus trouver de travail parce qu’on refusait de l’assurer…, on pensait qu’elle s’enfuirait des plateaux de tournage pour aller faire la fête…, sa carrière en a pâti, et c’est là qu’elle a commencé à se faire arrêter (vols, conduite en état d’ivresse, accidents de voiture)…
Mais les arrestations, quand elles s’enchaînaient, lui évitaient de toucher le fond sur le plan émotionnel, parce qu’elles lui permettaient aussi d’attirer l’attention sur elle, autant que ses films…, on lui proposait d’acheter ses mémoires de prison…, comment pouvait-elle arrêter alors que les réactions par rapport à son métier d’actrice et par rapport à sa vraie vie étaient précisément les mêmes ?
Les deux façons qu’elle avait de se mettre en scène, le cinéma et la vie, avaient fusionné en une seule…, mais quand on fait parler de soi dans les tabloïds, on atteint vite ses limites…, les apparences sont aussi importantes que la réalité elle-même…, elles sont notre réalité…, la réalité de tout le monde…, quand un acteur propose une bonne interprétation, les gens disent qu’il a fait le bon choix…, mais quand votre vie elle-même n’est qu’une longue interprétation, pouvez-vous dire que vous avez fait le bon choix ?
Je rêvais de vampires, lorsque j’ai entendu une voix…, c’était une démone qui m’a dit :
– Je me nourris de la célébrité, et je suis la célébrité. Je suis ce pouvoir accordé aux gens par les innombrables reflets de ta célébrité : les journaux, les blogs, les sites de fans, la manière dont les gens pensent te comprendre. C’est le coté personnage public, créé en partie par toi et tes actions, et en partie par ces reflets qui ensemble font ce que je suis… Fais tout. Tu es immortel. Tu vivras pour toujours. Ton être physique vit au-dessus de tout, dans les hôtels de rêve, dans les châteaux, et ton esprit habite les leurs, tandis que tes dents et ta bite se nourrissent de leurs corps…
– Tu devrais plutôt me parler de la bagnole dont tu cherches à te débarrasser…
– La Victress Manufacturing Company a été fondée en Californie en 1952, la première voiture, la S1A, a été conçue par Hugh Jorgensen, diplômé de Los Angeles, qui a également conçue le S4. La S1A a été montée sur un châssis “maison” personnalisé avec des moteurs Chevrolet. Une S1A a été vedette dans un film de 1954 mettant en vedette Tony Curtis et Piper Laurie. En 1954, Merrill Powell a acquis 49%de Victress. Un étudiant en design, Powell, a conçu le C2 et C3. Le C2 est sorti en 1954 et la C3 en 1955, moins de 50 coupés de Victress ont été vendus dans les années 1950. Le distributeur exclusif Victress était Hellings Co de Vanowen St, North Hollywood.
– Je ne comprend rien à tout ça…
– LaDawri Coachcraft a été fondée par Albert Leslie Dawes en Colombie-Britannique, Canada, en 1956 et est crédité d’avoit fait la première voiture en fibre de verre du Canada, la LaDawri Cavalier. La société a déménagé aux États-Unis en 1957 où elle est devenue l’une des plus grandes fabrique de carrosseries en fibre de verre de voiture de sport. La société a cessé ses activités en 1965, son nom est venu d’une combinaison de LA Dawes et son ami Don Wright. Dawes est né le 7 Juillet 1933 et est mort en 2002. En 1957, la société a déménagé à Long Beach et plus tard à Los Alamitos, en Californie . La Cavalier, renommé Conquest, a été présentée sur la couverture de Road & Track magazine en Juillet 1957. Elle et les Daytona ont été parmi les modèles les plus populaires. Tous les modèles roadsters LaDawri avaient un hardtop en option.
– Tu connais cette affaire par cœur, c’est extraordinaire… et ou veux-tu en venir ?
– En 1958 Victress a été approché par George Lippincott Sr. de la société de batterie Nic-L-argent pour créer une voiture de sport électrique en fibre de verre. Lippincott voulait utiliser les pièces existantes de la Victress, avec quelques modifications subtiles. Hugh Jorgensen, a pris en charge la conception, la voiture a fait ses débuts en 1959. En 1961 Victress avait trop de travail et de contrats pour pouvoir se concentrer sur des carrosseries de voiture. Les moules ont été vendus à Les Dawes (LaDawri) qui a re-badgé la Victress comme LaDawri et renommé les modèles. 120 ont été vendus par eux.
– J’ai lu quelque part sur le web que tout avait disparu !
– Justement, tout n’a pas disparu, j’ai une voiture que j’ai planquée dans un entrepôt d’accessoires de cinéma… Donne-moi un million de dollars et c’est à toi mon chéri, mon amour, mon prince…
– Oh là…., ça vaut 20.000 cette affaire… et puis qu’est-ce-que ça cache ?
– La raison de la disparition des entreprises n’a pas été déterminée. Il y avait la spéculation que c’était soit un incendie qui a détruit tous les moules. Certes, au milieu des années 1960, la concurrence rendait tout difficile pour les fabricants de kits de voiture. Après que l’entreprise a brûlé, LA Dawes a travaillé pour une grande entreprise de l’aviation. Dans les années 1980, il vivait dans une tente-roulotte accrochée à l’arrière d’une camionnette. Le 50e anniversaire de la LaDawri a été célébré en Mars 2007 à l’Amelia Island Concours d’Elegance avec les membres de la famille Dawes. Depuis lors plus rien. Achète-moi cette affaire, tu vas devenir célèbre…
Je me suis risqué à jouir dans des positions différentes…, pour en revenir finalement à ma position préférée…, sur le dos…, et elle, telle un sculpteuse (sic), re-façonnait mon pénis en rythme…, encore et encore…, il y a une zone à l’écart du bâtiment principal où se trouvent les bungalows…, au centre des bungalows se trouve une piscine ovale semblable à une pilule bleue, entourée de fougères, de palmiers et de bananiers…, elle avait un côté sauvage, au milieu des innombrables chemins de pierres, avec des sirènes et des tritons recouvrant le sol en brique rouge.
La nuit, l’éclairage illumine l’eau d’un bleu de zinc et la surface abrite le reflet rouge du néon du Château qui se dresse au-dessus de Sunset Boulevard, au-dessus des paparazzis et des minijupes…, c’était bien Lindsay Lohan…, le Château était sa maison… et les gens du personnel étaient ses serviteurs…
Elle est revenue à 3 heures du matin…, je me suis réveillé, feignant de ne pas être surpris…, au lieu de coucher avec elle, je lui ai raconté une histoire qui parlait d’une fille en manque d’attention et d’un mec qui voulait se ranger des voitures.
Le lendemain matin nous sommes allés voir la bagnole, elle était pourrie, ça ne valait pas grand chose…, elle s’était donné du mal pour m’entuber…, sexuellement elle avait réussi à abuser de mon corps, mais je n’avais pas l’intention de succomber à nouveau…, ni d’acheter cette horreur…
Tous les soirs, suivant Lindsay m’a cherché…, son pote, Gus était toujours dans les parages tel un fantôme…, il écrivait des scénarios parlant de viols et de meurtres tel un Dostoïevski hollywoodien…, il avait perdu son argent au jeu…., mon bungalow était dans le deuxième secteur, entouré de vignes…, tous les soirs, Lindsay me cherchait et je me cachais…, derrière la fenêtre, on apercevait Hollywood…, je suis revenu, on dit qu’elle me cherche encore…, Gus est parti avec la voiture…