1961 Maserati 5000 GT coupé Ghia
La vitesse comme à l’époque où il fallait fuir les prédateurs, reste la preuve qu’on crève de trouille et que, dès lors, l’on se soustrait du monde… Et puis on se décide à ouvrir les vannes, à parler, à dire, à témoigner de ce que c’est vraiment incohérent, pour remettre en cause, tout, rester curieux, n’avoir aucune certitude, en tous cas définitive, s’en faire une idée juste, réinvestir chaque sphère, chaque concept : les choses évoluent, notre regard aussi, il faut prendre le temps de se laisser empreindre, se dispenser de toute hâte pour éloigner la finale destination inévitable, sinon, que représente de finir comme un vieux con à rabâcher sans cesse les mêmes clichés absurdes, aligner des chiffres de performances qui ne veulent strictement rien dire !
On sait bien que je ne donne pas avec insistance dans la promotion des marques consuméristes qui pratiquent le foutage de gueule, comme chier dans la cuvette chaque matin, et que je m’inquiète (comme beaucoup) d’une écologie vacillante, que je ne concoure pas davantage à encourager la frénésie de consommation qui semble parfois être le dernier ressort d’une humanité occidentale un peu à court de poésie, de nostalgie ou de mélancolie !
Ce à quoi l’on assiste dans notre nouvel ordre mondial, c’est à cette progression en quinconce des non-idées, des non-valeurs, des boniments, des mensonges et des “enculeries”, ça gagne sensiblement du terrain jour après jour, ça glorifie le besoin d’ahurissement général, les actions inutiles, ça flatte les turgescences entrepreneuriales et toutes ces conneries relatives à la croissance et au profit, ça bâtit des programmes complètement vides de sens mais pleins de chiffres et de pourcentages et c’est à peine si l’on ose encore prononcer “éducation” ou “sévices publics” du bout des lèvres à condition de s’en justifier dare-dare et à reculons… Et il n’y en a plus un seul pour vraiment balancer leurs quatre vérités aux tripoteurs perchés sur leurs ergots de redresseurs d’ordre mondial, de caciques énucléés et suceurs de trafiquants d’armes, qu’est-ce que j’ai fait pour mériter ca ?
C’est pis qu’un long cauchemar duquel je crains ne plus jamais me réveiller, comme les coureurs de fond je suis parti trop tôt et je m’essouffle, je n’y comprends plus rien… Et puis je hais les autres, toutes les odeurs de merde qui gluent à la babine, toute cette mollesse qui vend son âme à heure fixe et rentre au logis, ensuite, maugréant vaguement car on l’empêche d’en vendre davantage et plus vite.
Il me semble avoir sous-estimé le syndrome de Stockholm ou encore ce commandement de curé qui veut qu’on tende la seconde joue quand la première n’est plus baffable, comprenez bien tout de même que l’écart se creuse, qu’il se creusera encore, plus le monde se peuple d’imbéciles, plus nous prenons de l’altitude, c’est mécanique, je crois bien que rendu à un certain point et si tant est que l’on se prétende humaniste, l’attitude la plus cohérente est de vous haïr, vous tous, les autres, les comme-moi, les à-cœur, à mémoire et à cohérence seront vos dommages collatéraux et je devine que ce n’est pas, dans l’immédiat, votre soucis le plus essentiel !
Voyez les photos de cette Maserati pourrave, c’est la carcasse-épave d’une Maserati 5000 GT… Et vous vous êtes mis à me lire après avoir zieuté les photos, je me f… de ce que vous en pensez, pour ma part c’est un magnifique objet décoratif qui serait au TOP dans un jardin, et je vais allumer des bougies pour qu’elle reste ainsi, comme un symbole du temps qui passe, car refaite, rien d’elle ne sera plus jamais authentique, pis qu’une réplique, c’est mon idée philosophique, mais “les ayants-droits” de l’épave qui ne sont que des faux voleurs et vrais opportunistes, ne cherchent qu’à en tirer grand profit.
Pour y arriver, Sotheby’s, qui est chargé de vendre l’épave qui “appartient” à des gamins de 13 et 15 ans (gag authentique !), débute sa présentation, d’abord en cachant qu’elle ne dispose d’aucun autre document qu’une note d’importation d’un “objet ancien hors d’usage”, en tentant de l’accrocher à une figure connue, en l’occurrence Mohammad Reza Pahlavi, le Shah d’Iran, qui, s’il s’était payé des Maserati, n’a jamais possédé celle-ci, mais qu’importe puisque les gens lisent en diagonale, une phrase sur trois, ce que n’ignorent pas les génies du marketing de chez Sotheby’s qui savent y faire pour vendre des vessies pour des lanternes et des merdes pour des œuvres d’art, en ce cas accrochée à l’image sanctifiée du Shah d’Iran parce qu’il possédait des automobiles hors de prix sur le compte de “son” peuple (qui finira par se révolter, ce qui entrainera toutes sortes de manœuvres occidentales qui perdurent encore actuellement)…
Est ajouté à ce tissu de stupidités, celle du “vénéré et vénérable” ingénieur Giulio Alfieri renforçant le châssis de “cette” réelle 3500 GT et y déposant un moteur 450s, comme si c’était tout ce qu’il savait faire, un assembleur, mais la description mystique ne s’arrête pas là, mais sur l’affirmation que de ces “miracles” est née “la” 5000 GT qui a été présenté au public (les ahuris éberlués existent depuis toujours) lors du salon automobile de Turin en novembre 1959… Et est précisé que deux autres “merveilles” semblables ont été construites ensuite avec chacune le même V-8 qui n’était toutefois plus vraiment le même car ayant rapidement été repensé pour mieux fonctionner… Et sous cette forme, plus de 31 voitures auraient été construites “pour un total de 34 exemplaires”, une arithmétique subtile qui laisse pantois !
À près de deux fois le prix de la Maserati 3500 GT de base et d’époque…, carrossée par pas moins de huit différents carrossiers selon différentes conceptions, cette prétendue Maserati 5000 GT est ainsi (comment ?) devenue par auto-déclaration (il est frais mon poisson !) une automobile de “haut-plateau” (sic !) à égalité avec les Superamerica’s de Ferrari, ayant attiré l’attention de l’élite de la crème du panier de crabes comprenant Gianni Agnelli, Briggs Cunningham et l’Aga Khan, parmi autres acheteurs influençables qui ne l’ont jamais acquise !
Cette présentation étant écrite comme Evangile à croire sous peine d’excommunication, Sotheby’s s’est laisser-aller à décrire l’épave de la Maserati 5000 GT, châssis 018-AM103, indiquant, qu’en tant que “vraie” automobile (avant de devenir une épave), a été achevée en juillet 1961 comme neuvième exemplaire construit, précisant pour faire monter la sauce que la plupart des 5000 GTs avaient été construites avec une carrosserie Allemano, mais que cette 018-AM103 était le seul exemple disposant d’une carrosserie Ghia.
C’est comme ça qu’on fait monter la valeur de quelque chose qui ne vaut pas grand chose vers des sommets nébuleux, mais pour aller plus loin encore, Sotheby’s stipule que Sergio Sartorelli, chef du département prototypage de Ghia, a créé son “superbe design unique” en y incorporant des éléments de style d’avant-garde de l’époque (sic ! ou gag ?), dont beaucoup ont été vus plus tard sur d’autres modèles de Ghia (lesquels ?)…
Sartorelli était surtout connu pour la conception de la Karmann Ghia Type 34, de la Fiat 126, de la Fiat 2300 coupé et de la limousine Chrysler Ghia Crown Imperial, c’est à dire des automobiles ne sortant pas du tout de l’ordinaire destiné au Vulgum Pécus… Et ce n’est pas son rôle en tant que directeur du design chez OSI, qui change le fait que ce n’était pas un mec génial, car en plus de son travail avec Ghia et OSI, Sartorelli a aussi conçu quelques scooters Lambretta !
Pour parfaire, Sotheby’s a commandé la réalisations de photos artistiques de l’épave pour publier dans son catalogue hyper-luxe et a ajouté dans la mise en page très chic & classe, des vieilles photos “magnifiques” d’époque dans sa combinaison de couleurs originales allant de l’argenté au noir, via une “rare” photo de haute qualité en couleurs-de-luxe, le tout assorti des extraits d’un article “farde de presse” publié il y a longtemps dans Sport Car Graphi, un essai routier à grande vitesse (gag !) dans leur numéro de janvier 1962 ou le vénérable journaliste écrivait : “Nous nous sommes retrouvés collés à nos sièges par la formidable accélération comme se trouve uniquement dans les voitures de course… J’ai conduit beaucoup de voitures rapides avant, mais jamais senti un tel pouvoir de rouler si vite, si vite en effet que lorsque je suis passé de la 3e à la vitesse supérieure sur la première ligne peu droite, j’ai trouvé que la voiture faisait déjà 135 mph ! La Maserati a couvert un kilomètre vent debout en 26,6 secondes à 135 km/h, le sprint le plus rapide imaginable”… Un style totalement “lampiste” et “ampoulé” que seuls de grands journalistes comme Sergio Bellâtre étaient capables de soutenir quand ils le pouvaient encore, dans une course infernale aux nombres de signes payés à-la-pige, en réalité c’est Mr Innocenti en personne qui avait pris possession de cette voiture quasi invendable en contre partie de ce que Ghia lui devait… et qui a par la suite vendu la voiture sur le marché de l’occasion pour un prix minable !
Après avoir été “détenue” par quelques personnes en Italie (une quinzaine), la Maserati a été vendue à un marchand de télévisions en Arabie saoudite (on est loin de l’image du Shah d’Iran), où elle après quelques années elle a été jetée dans un terrain-vague parce qu’elle était sans arrêt en panne, avec une inscription (en arabe) sur chaque portière : “Voiture abandonnée, faites-en ce que vous voulez !”… et c’est un récupérateur de métaux Saoudien, Rubayan Alrubayan, qui a emporté l’épave de la Maserati dans les années 1970 et, l’a stockée dans un autre terrain-vague.
Quelques années plus tard, après la mort de Rubayan Alrubayan, ses héritiers ont décidé d’amener la voiture à l’intérieur d’un hangar pour empêcher davantage la désintégration de l’épave et quelques années encore plus tard, les enfants du récupérateur de métaux (13 et 15 ans) ont eu l’idée de la vendre via Sotheby’s telle quelle, avec encore la peinture aérosol sur les portes indiquant (en arabe) que c’était une voiture abandonnée…
La Maserati AM103 018 a été d’office décrétée par Sotheby’s comme étant : “une automobile remarquable qui constituerait un exemple idéal pour une restauration mettant en avant sa gloire ancienne”… Ce n’est pas une escroquerie, c’est du consumérisme extrême 100% légal, aucune loi n’interdit de prendre les gens pour des imbéciles, par contre on ne peut leur dire car c’est une injure, voilà, l’affaire se termine, les enfants du ferrailleur espèraient tirer entre 700.000 et 1 million d’euros de l’épave, ce que Sotheby’s croyait possible, le nombre d’imbéciles ne cessant de croitre !
Bien que tannée, a jamais vandalisée, démontée et dépouillée de ses pièces essentielles, n’ayant à offrir que les vestiges de sa moche peinture mi-argentée mi-bleue, cette épave, présentée comme une œuvre d’art, dont le pneu de secours non utilisé est toujours dans le coffre, soulignait que l’odomètre (à 5 chiffres) indiquait 15.561 kilomètres… Elle a été vendue, c’est-à-dire achetée, pour un peu plus d’un million d’euros, démonstration parfaite que l’imbécilité humaine est sans limite !
4 commentaires
En somme cette gravure serait un excellent investissement pour un investisseur avisé ! Je vous remercie de m’avoir fait part de ce tuyau tout à fait confidentiel, me voilà privilégié et disposé à payer un prix confortable pour un objet qui devrait à coup sûr voir sa valeur augmenter rapidement dès que le monde entier saura !
Envoyez-moi ce que vous pouvez, j’en ferais très bon usage et vous figurerez dans la liste des généreux donateurs contributeurs…
Mon cher Gatsby,
Vous êtes Ulysse ayant décidé de résister au chant des sirènes ! Je n’ai ni votre expérience, ni votre culture extraordinaires. De ce que je sais, les petits bourgeois possédaient déjà des collections, et Balzac ne s’était pas privé de s’en moquer. Savez-vous si les grecs, les égyptiens, partageaient ces vices ? On a retrouvé des preuves de bordels à Pompei, y a-t-on retrouvé des preuves de collection de vieux objets ?
En vous renouvelant toute mon admiration et ma gratitude,
Votre Lectorat.
Généralement les collectionneurs ne se servent pas des bordels pour collectionner autre chose que leurs plaisirs sexuels. Je n’ai strictement rien dans mes archives indiquant que des preuves de collection de voitures anciennes ont été trouvées à Pompeï. Il y a toutefois une gravure de mode signée Karli Lasfeld attribuée à Mnépotolis 1er roi de la Californication Atlantique qui démontre qu’il possédait une soucoupe volante fonctionnant par la grâce divine de Râmadu le sage dont on a retrouvé les clés dans une ancienne cage d’ascenseur de la pyramide du Louvre. Ce qui a un lien avec les poèmes de Petoli III, l’empereur disparu dans le tremblement de terre de Tokyo en 6.538 avant JC, qui a lui aussi possédé un UFO, mais cette découverte est sujette à caution du gouvernement américain.
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