1963 FORD MUSTANG FALCON CLAN by GHIA
Cette incroyable abomination délirante, cette invraisemblable horreur débilitante, cette innommable loufoquerie hideuse, cette atroce chose cauchemardesque est une automobile rarissime mais totalement inconnue du grand public lambda et de la plouquesque des traditionnels ahuris… il s’agit de l’unique 1963 Ford Mustang Falcon Clan by Ghia, issue d’une collaboration entre Ford et Ghia, qui utilise la même plate-forme et l’équipement “de course” (authentiquement vrai, vérifiable et certifié) que la Ford Falcon Sprint, la voiture ayant été à la base des premières Ford Mustang.
La Ford Falcon Sprint est apparue pour la première fois en 1963 comme étant une version plus sportive de la Ford Falcon standard, équipée du V8 260ci “usine” jumelé avec au choix : une boite manuelle à 4 vitesses ou une transmission automatique 3 rapports. Les capacités sportives (sic !) de cette nouvelle petite Ford (petite seulement en regard des normes américaines) devaient ressortir aux yeux des clients potentiels, c’était l’indicateur basique de la présentation publicitaire du “plaisir d’usage” qui devait être l’ambiance de présentation de la Mustang quand elle apparaitrait au monde (médusé de tant de hardiesse ?) un an ou deux plus tard.
La Carrozzeria Ghia a donc été sélectionnée pour le design de cette nouvelle Mustang-Falcon, dont une version “non Ghia” a été engagée au Rallye de Monte-Carlo 1964, réussissant l’exploit de se placer en deuxième place derrière la Mini Cooper S pilotée par Paddy Hopkirk (copilote Henry Liddon). La Ford Mustang Falcon Sprint a même remporté la première place de ssa catégorie grâce aux extraordinaires compétences de conduite d’un tel engin (sic !) de Bo Ljungfeldt (copilote Fergus Sager), une performance inouïe mêlée aux invraisemblables et périlleux efforts (remarquables également) compte tenu de la nature de la course et des conditions climatiques ! (C’est la preuve que ce n’est pas Jean-Louis Trintignant qui a remporté le Monte-Carlo à cette même époque en concourant cinématographiquement “Un homme et une femme” de Claude Lelouch) !
La Ford Mustang Falcon Clan by Ghia, conçue par Sergio Sartorelli nommé responsable de son évolution chez Ghia… devait conserver la base Falcon originelle avec son V8 260ci et sa transmission manuelle à 4 vitesses, et combiner les aspects sportifs du coupé Ford Falcon Sprint avec la praticité et la fonctionnalité d’un break… Ouiiii, cela à l’apparence d’un gag… mais la conception de cette sportive à hayon (sic !) devait disposer d’une extension “en suivi de ligne” de l’arrière du toit avec le hayon en position ouverte…, les rais du toit concordant avec les rails du hayon, celui-ci pouvant alors être verrouillée dans sa position surélevée pour créer un long toit plat… le coffre restant ouvert pour transporter des marchandises longues ou encombrantes. Les sièges arrières devaient également se replier pour maximiser l’espace.
Après qu’elle a été exposée au Salon de Turin 1964 cette Ford Mustang Falcon à servi de véhicule promotionnel… qui n’a eu aucun succès du fait que la Ford Mustang sortant quelques semaines après elle, était 100 fois plus belle… elle a donc été remisée dans un sous-sol ou elle est restée enfermée… Puis par hasard alors qu’elle devait être détruite pour ne pas que Ford apparaisse aux générations futures comme ayant créé une abomination roulante, elle a été “exfiltrée” par un employé sans scrupule (gag !) qui a cherché “LE” client… qui s’est présenté en 2002 en la personne de Dennis Mitosinka grand collectionneur de prototypes ratés et de “one-off” hallucinants… une sorte de pervers es’automobile ayant acumulé une collection d’absurdités automobiles hors-normes…
Aujourd’hui, mise au grand-jour par les héritiers de Dennis Mitosinka cherchant à thésoriser cet amoncellemnt d’automobiles, elle a été présentée au grand-jour par Sotheby’s chargé de la vente aux enchères… La voiture porte encore ce que l’on croit être sa peinture originale Ghia et également sa sellerie d’époque, à l’exception des tapis… Question couleur, c’est étrangement la même couleur que la Camaro Frua présentée dans GatsbyOnline ! Le kilométrage est un peu plus élevé que ce qu’on attend d’une “voiture de spectacle”, avec 73.389 miles sur l’odomètre (restons Yankee dans l’appellation du compteur), ce qui tendrait à indiquer que la voiture a eu une certaine utilisation dans sa vie sans que quiconque n’ait l’idée d’en réaliser des photos… un fait que le concepteur original et les constructeurs auraient sans doute été heureux de savoir que personne n’en dirait de mal… C’est raté, je suis tombé sur cette étrangeté et j’ai même pu réaliser quelques miles à bord avant de tomber en panne des sens… Euhhhh d’essence ! Cela va accroitre encore un pneu pluche ma légende !
Fait intéressant, la relation entre Ford et Carrozzeria Ghia s’est rapprochée de plus en plus dans les années qui ont suivi la construction de cette Ford Mustang Falcon Clan by Ghia, les deux sociétés avaient déjà travaillé ensemble sur le concept-car Lincoln Futura 1954… et en 1970 Ford a acheté la société d’Alejandro de Tomaso. À partir de 1973, le nom Ghia est devenu le terme du premier niveau de finition de Ford dans sa gamme de modèles grand public, apportant le désormais célèbre badge Ghia à un éventail étonnant de véhicules.
Si vous souhaitez en savoir plus sur cette insolite Ford Mustang Falcon Clan by Ghia, vous pouvez cliquer ici pour visiter RM Sotheby’s qui l’a mis aux enchères “numériques” dans le cadre de la vente de la collection Mitosinka en Septembre 2020, il n’a pas de prix réserve mais l’estimation situe sa valeur entre 40.000 $ et 75.000 $ US. Cette voiture est présentée également dans la même vente avec la Camaro Frua de l’article dont je viens de faire mention, publié dans Gatsby.
Lorsqu’elle avait été présentée en public en 1964, la presse américaine écrivait que la “vraie” Mustang était la meilleure chose à sortir de Dearborn depuis le Modèle B’32 et son V-8. Lee Anthony Iacocca, vice-président et directeur général de Ford, voyait la Mustang comme une sportive familiale, ce qui signifiait qu’elle devait avoir quatre sièges, mais cela défini, la Mustang s’adressait à un marché non clairement défini (sic !) composé de clients à la recherche d’une combinaison non clairement définie de luxe, de sportivité et de statut social. (re-sic !). Le projet a été lancé en 1961 alors que le public ne présentait aucun intérêt envers les sportives familiales (re-re-sic !). La spécification de base de la Mustang avait été établie après des études de marché approfondies, tout comme dans le cas de l’Edsel quelques années auparavant, ce qui pour certains ne présageait rien de bon,…mais contrairement à l’Edsel la Mustang qui devait paraître plus légère, plus “funny”… à été vendue à un très grand nombre d’exemplaires.
La conception de la “vraie” Mustang, avait été confiée à Jack Prendergast en tant qu’ingénieur exécutif sous la direction de Hans Matthias, ingénieur en chef de la division Ford. La Mustang a été construite sur base de la Ford Falcon avec les panneaux de carrosserie soudés à la plate-forme, formant une structure intégrale tout en acier, les ailes avant étant simplement boulonnées sur cette structure. La suspension avant était assez flasque et la direction floue. Les réactions suite aux inégalités rendaient la Mustang louvoyante et les vibrations étaient constantes… la voiture était toutefois assez obéissante une fois que les roues avant étaient pointées dans la bonne direction ; tout droit !
La suspension arrière à lames provenait également de la Falcon standard, de même que les ressorts avant hélicoidaux qui oscillaient à une fréquence beaucoup plus élevée que les ressorts arrière, donnant le même mal de mer que dans un petit bateau frappant les vagues agitées, de front… les suspensions avant et arrière n’étant absolument pas à l’écoute les unes des autres… mais de manière progressive et par conséquent facilement contrôlée et corrigée par un conducteur prudent… la Mustang avait moins tendance au mouvement de balancoire typique des Ford américaines, mais cela était dû à son centre de gravité plus bas que d’améliorations dans la conception des suspensions, ce qui contribuait également à réduire le roulis !
Le moteur de base de la Mustang était le 170ci alcon-six, un morceau de bravoure en machinerie industrielle à peu près aussi excitant à déguster qu’un plat de panade pour bébés. Il développait 101 chevaux à 4400 tr/min avec un couple maximum de 156 lb-pi à 2400 tr/min, et était combiné avec une transmission manuelle à trois vitesses avec la première non synchro. La boîte manuelle à quatre vitesses synchro, ou la nouvelle trois vitesses Cruise-O-Matic n’étaient pas disponibles avec ce moulin, de même que le 200ci-six n’était pas disponible sur la Mustang, pas plus que le 221ci en V8 ; l’étape suivante étant le 260ci des Ford Fairlane qui développait 164bhp à 4400 tr/min avec un couple maximum de 258 lbs-pi à 2200 tr/min pour un rapport de compression de 8,8… Ce que la plupart des amateurs de Mustang voulaient posséder, c’était la version haute performance du moteur 289ci, qui diffèrait considérablement du V-8 en fonte conçu par George F. Stirrat en 1958/59, introduit en 221ci en 1961 !
Question styling la Mustang a été un travail que Gene Bordinat confié à Joseph Oros, styliste en chef de la division Ford, qui avait rejoint la société en 1946 et avait été responsable de certains des changements de style plus notables dans les voitures Ford au fil des ans. Il avait étudié le design en Suède, il est venu chez GM-Style en 1939 et a travaillé pour Cadillac pendant de nombreuses années avant de diriger un groupe d’environ 125 stylistes extérieurs dont Frua et Ghia .
Avec lui, la direction de Ford voulait donner à la Mustang une apparence distinctive ou peut-être unique, mais le résultat était inexplicablement amateur avec des entrées d’ait non-fonctionnelles sur l’arrière des flancs et une grille maladroite, basique et saillantz entre les phares. Le capot atterrit sur la calandre avec un ajustement rappellant le couvercle d’une ancienne casserole et les panneaux latéraux ont un air de “scatterbrained” d’après coup.
La chose la plus attrayante à propos de la Mustang est sa taille médium et ses proportions raisonnables, la position de conduite est adaptée à la plupart des gens, mais presque tous préféreraient voir le volant plus près du pare-brise afin d’éviter la nécessité de pousser à donf en arrière pour être en mesure de conduire avec les bras droits ! Avec les sièges avant en position centrale, l’espace pour les jambes des passagers de la banquette arrière est acceptable, mais si le conducteur est corpulent et/ou de grande taille, pour lui c’est l’enfer, la voiture est inconduisible, même pour un contorsioniste !
Toutes les pédales, y compris l’accélérateur, sont de type pendentif (gag !), et le talon-et-orteil (talon-pointe pour les maniaques de la boite manuelle) n’est pas un problème ! L’efficacité des freins dépendent de la puissance du moteur, quatre freinages avec arrêts complets consécutifs à partir de 80 mi/h annulent considérablement l’efficacité du freinage lorsque la Mustang est équipée de tambours… La Mustang sera produite dès 1964 exclusivement dans l’usine de Red-River à Baton-Rouge, Ford visant d’en vendre environ un quart de million dans sa première période de 12 mois.
L’humain vit dans une culture ou nous sommes tous candidat à recevoir des éloges. Nous avons hâte d’être loué, et si nous sommes critiqués, nous devenons malheureux. Il existe un terme en psychologie pour ce phénomène qui est appelé “Biais de confirmation”. Ce phénomène signifie essentiellement la tendance à rechercher et favoriser les informations qui confirment nos propres croyances, tout en donnant moins de considération aux possibilités alternatives.
Ainsi, il est important de penser à ce point pour être sur que nous ne tirons pas la réalité à nous.?
Par exemple une personne qui n’aimerait pas ma critique du véhicule de cet article pourrait par réparte critiquer mes magazines Chromes&Flammes ainsi que Gatsbys, c’est son droit, tout comme j’ai aussi le droit de critiquer… La limite sont les injures, l’appartenance à une ethnie, la couleur de peau, l’handicap, la religion… Le fait de ne pas aimer Chromes&Flammes et de ne pas aimer la voiture de cet article ne sont donc pas criticables… comme quoi, critiquer les critiques et critiqueurs/critiqueuses est un jeu subtil… Je conseille donc à ceux et celles qui veulent jouer… d’enlever leurs sabots et de tenter une critique avec des chaussures de danse adaptées… Je déconseille également les bottes de cavalerie, les santiags avec éperons et les pantoufles…?