1964 Orbitron Show Car by Ed Big Daddy Roth..
Le fameux Hot-Rod Orbitron, création psychédélique de Ed Roth, a été découvert à l’état d’épave à Mexico en 2007… et a ensuite fait l’objet, fin 2008, d’une rénovation complète. Construit en 1964, puis totalement disparu 10 années plus tard (en 1974), il était considéré dans les sixties comme l’un des plus extraordinaires et spectaculaires Hot-Rod’s : qualifié par la presse automobile américaine comme étant : “The Most Incredible Hot-Rod Ever Time” !
Il a ensuite rejoint d’autres créations de “Big Daddy Roth” dans la “Galpin Collection” située à Van Nuys-Los Angelès, en Californie…
Le Ed “Big Daddy” Roth Orbitron, dépourvu de sa fameuse grande bulle au sommet de l’habitacle situé à l’extrème arrière, servait de poubelle, en face d’un sex-shop miteux, le “El Vaquero“…, cet artefact perdu de l’apogée de l’ère du Custom est revenu à la vie… et Hot Rod Magazine a directement titré dans sa dernière édition qu’il s’agissait d’un miracle automobile incroyable que de découvrir ce mythe perdu depuis 1974 !
Michael Lightbourn (sa photo se trouve dans “la galerie-photo” ci-dessous, il pose à l’arrière de l’Orbitron en T-shirt et pantalon bleu), surnommé “le scout du West Texas” pour sa capacité à trouver des trésors automobiles abandonnés, a découvert et secouru ce Hot-Rod à qui il manquait sa bulle acrylique, mais qui était par ailleurs assez complet, en ce compris son moteur V8 327ci original et ses roues Astro !
Beau Boeckmann directeur de Galpin Motors a acquis la voiture, peu après son sauvetage au Mexique et son retour au Texas… et a décidé de restaurer complètement ce Hot-Rod tel qu’à l’origine dans les ateliers de Galpin Auto Sports (le garage de l’émission télévisée “Pimp my Ride“) avec la contribution de divers experts, dont les quelques ouvriers survivants des ateliers de Ed “Big Daddy” Roth, qui faisaient partie de la construction de cet engin en ’64 !
Beau Boeckmann m’a dit être un grand fan de Ed “Big Daddy” Roth… et que c’était un immense privilège et un grand honneur, non seulement d’être le nouveau propriétaire de l’Orbitron, mais de le ramener au niveau de son ancienne gloire, affirmant : “Mon objectif est de veiller à ce que ce morceau d’histoire automobile reçoit la restauration qu’il mérite“…
Une fois que ce Hot-Rod a été restauré, Beau Boeckmann l’a replacé, au milieu des autres Hot-Rod’s construits par Ed “Big Daddy” Roth, dans la “Galpin Collection“, qui comporte, entre autres, l’extraordinaire “Rotar” (Roth Air Car) qui avait été construit en 1962…, ainsi que le “Globe Hopper” un tricycle hors norme…, le “Great Speckled Bird chopper“, de même que le “Roth CVCC Honda“, une voiture de course étrange, peinte au logo du “Knott’s Berry Farm“.
Les autres véhicules hors-normes de la collection “Galpin Kustom Kulture artefacts” comprennent également une réplique du “Munster Grandpa’s Dragula“, une Lincoln’52 “Lido” construite par George Barris, le “roi des Kustomizers“… et le fabuleux “Kenneth-Von Dutch-Howard Toad’s 1970“, réalisé intégralement des mains de “Von Dutch” !
Ed “Big Daddy” Roth est l’un des fondateurs de ce qui devint plus tard la “Kustom Kulture“…, il a débuté sa carrière comme peintre et constructeur de Hot-Rod’s dans les années 1950.
Il s’est de suite illustré en créant un personnage qui a eu rapidement une renommée mondiale, le “Rat Fink“…, s’en est suivi toute une série de voitures “Custom” sauvages, tels que “The Outlaw“, “The Beatnik Bandit“, le “Mysterion” et le “Rotar“.
C’est alors que la firme “Revell kits” lui offrit un pont d’or afin de re-créer ses véhicules en maquettes plastiques sur la base de ses propres dessins et créations.
Dans les années 1960, Roth va ainsi arriver au sommet de sa gloire, touchant d’importantes royalties des ventes dans le monde entier des millions de maquettes Revell… en plus des millions de t-shirts décorés du motif de ses créations automobiles.
Au fil des années, il va travailler avec une variété de personnages marquants de la “Kustom Kulture“, de vraies icônes vivantes, dont Robert Williams, Ed “Newt” Newton (qui a réalisé les premiers croquis de l’Orbitron au “Pasadena Art Center“, une école réputée de Design automobile) et surtout Von Dutch…, ces deux artistes travaillant de concert pour la réalisation du “Brucker Movie World“, un parc à thème familial, très connu en Californie dans les années 1970.
En conséquence, “Big Daddy” a influencé presque tous les créneaux de la voiture “passe-temps“, surtout les Hot- Rod’s traditionnels et les Lowriders.
Ed “Big-Daddy” Roth est décédé le 4 avril 2001, mais son utilisation de couleurs vives sur des carrosseries sauvages, tel le scandaleux “Monikers“… et plus encore, ont fait de ses créations des œuvres artistiques, dont la plupart ont été restaurées et s’arrachent à prix d’or en tant qu’icônes d’un art automobile qui a culminé dans les années ’60… et dont beaucoup d’idées ont été reprises par divers designers automobiles.
Les véhicules de Ed “Big Daddy” Roth sont si célèbres et mythiques dans les milieux de la “Kustom-Kulture“, qu’ils ont rarement changé de mains au cours des quatre décennies passées…, sauf un : l’Orbitron… et cet engin n’a même pas été considéré à l’époque comme un de ses plus grand succès, du moins pas par Roth lui-même !
Construit en 1964, l’Orbitron a été conçu pour ressembler à un dragster de l’ère spatiale !
Le nez intègre un étrange logement de phares colorés, rouge, vert, bleu avec un phare blanc sur le côté…, comme dans un jeu de l’ère pré-électronique, ces feux fonctionnent comme un tube de télévision… et, lorsqu’ils sont allumés ensemble, ils créent un faisceau de lumière blanche… et ça marche !!!
Autres caractéristiques clés, la bulle acrylique, la peinture flashy “bonbon bleu” et un intérieur en fourrure.., tandis que sous le capot est monté un small-block Chevy Corvette 327ci alimenté par 3 carburateurs Stromberg ’97, avec une transmission automatique PowerGlide à deux vitesses.
La carrosserie est un mélange de contre-plaqué et de fibre de verre avec un design volontairement asymétrique, montée sur un châssis de ’56 Chevy modifié avec un train avant de T’Bucket, tandis que les 4 freins sont des tambours prélevés sur une Buick…, les jantes étant des “Astro” chromées.
Roth a toujours regretté d’avoir couvert le moteur…, le capot est en fibre de verre avec l’intérieur brut, il était toujours fermé pour des questions esthétiques…, de sorte que le moteur chromé et peint n’a jamais été mis en valeur.
Roth a aussi blâmé les Beatles pour avoir créé une “défaillance” de l’Orbitron dans le “Ed Sullivan Show” ou ils participaient…, en fait, Paul Mc Cartney devait traverser la scène dans l’Orbitron avec Ringo à ses cotés… et ils n’ont pas réussi à mettre le moteur en marche, oubliant qu’il ne fallait pas tourner la clé, mais appuyer sur un bouton…, cela a donné une mauvaise image à cet engin, qui n’y était pour rien… : “Ces gars ont des guitares dans la tête et pas de cervelle“ a dit ensuite Ed Roth, très faché et contrarié !
L’Orbitron a été présenté dans le livre “Ed “Big Daddy” Roth : His Life”, publié chez Times, par Pat Ganahl…, il comporte les photographies initialement réalisées en 1964 pour le magazine Car Craft…, Ganahl y décrit l’ascension, la chute et la résurrection de cette voiture emblématique… et la création rapide de son mythe du fait de sa longue disparition.
Par exemple, Darrell Starbird, un autre roi de la Kustom-Kulture y a prétendu, que Ed “Big Daddy” Roth lui avait vendu l’Orbitron, une affaire conclue dans son propre salon…, il est ensuite apparu qu’en fait, Starbird avait fait signer une convention de cession à Ed Roth qui était fin saoul, en fin d’une soirée volontairement arrosée !
C’est dès cet instant le début pour l’Orbitron d’une histoire de fou…, selon Ganahl, Starbird a finalement vendu la voiture à une personne d’El Paso, Texas, où elle a changé de mains plusieurs fois, dont celles d’un avocat qui l’a obtenu dans le cadre du règlement d’une affaire criminelle !
Les versions varient…, on ne sait pas pourquoi le nez et la bulle ont été supprimés…, une version prétend que le museau et la bulle ont été retirés pour faire paraitre l’Orbitron plus comme un T-Bucket Roadster…, une autre version affirme que le nez a été arraché accidentellement lorsque le propriétaire a essayé de remorquer la voiture qui était en panne de boîte automatique… et que le transporteur a “volé” la bulle…
Une troisième version indique qu’à un moment, l’Orbitron était conduit au quotidien par un étudiant, qui, prétendument a été pris au piège dans la voiture lors d’une chaude journée d’été, par la bulle qui refusait de s’ouvrir…, il l’aurait alors brisée à coup de pied… et se serait ensuite acharné sur le nez du véhicule….
Tout ce qui est connu pour certain, c’est que par la suite, deux hommes d’affaires mexicains ont acheté la voiture pour l’utiliser dans un carnaval à destination de Juarez (Mexique)… et l’Orbitron y est restée ensuite pour les trois décennies suivantes !
Ensuite, l’Orbitron a migré en face d’un sex-shop dans la banlieue de Mexico-city ou il servait de container à ordures…, jusqu’à ce que Michael Lightbourn le découvre et parvient à un accord financier avec le propriétaire… pour ramener l’Orbitron au Texas.
Peu de temps après, le Président Beau Boeckmann de Galpin Auto Sports (GAS) a été contacté par Michael Lightbourn et a pris les dispositions nécessaires pour acquérir la voiture et l’amener chez Galpin pour sa restauration.
Le nez, le capot et la bulle étaient absents, tout comme la plupart de la garniture intérieure…, la voiture était couverte de peinture en “primer”, mais le châssis était presque entièrement intact.
La restauration a duré 6 mois…, le véhicule a été terminé en avril 2008 et est ici présenté en première européenne