1965 GT350CR Continuation : Vénale, magnifique et formidable…
Henry Ford s’est défini comme étant le patron de l’automobile du peuple américain, la Ford T et par la suite la Ford Mustang étant les automobiles du peuple par le peuple et pour le peuple…
Ce fut la même définition qu’utilisèrent Adolf Hitler et Ferdinand Porsche pour la Cox/Kever/Beetle… et c’est aussi la vieille formule d’Abraham Lincoln définissant la démocratie américaine comme : “Le gouvernement du peuple par le peuple et pour le peuple”…
Par la magie de la gigantesque opération de falsification du langage, l’État américain est considéré comme une “administration”, soit une organisation qui gère en toute transparence, impartialité et dans le respect de l’état de droit, les affaires publiques en fonction de règles et de normes clairement établies.
En réalité, comme l’affirme Noam Chomsky, rien de tout cela n’est vrai…, c’est pareil pour la VW Cox et la Ford Mustang : on a affaire à des tergiversations idéologiques, en gros, on nous a fait prendre des vessies pour des lanternes… et ça continue !
Pourtant, l’ancien président James Carter a lui-même dit que dans son pays, il n’y avait pas de démocratie qui fonctionne : “Ce qu’il y a ici en Amérique, c’est un État policier très habilement dissimulé, qui exerce une surveillance permanente et illégale sur ses citoyens, et dont la principale réalisation des trente dernières années a été de permettre que 1% de la population s’enrichisse comme jamais auparavant, au détriment de 90% de la population”…
Dans la même ligne critique vis-à-vis de cette cynique ploutocratie que sont les Etats-Unis, le philosophe politique Sheldon Wolin a défini le régime politique de son pays comme étant un “totalitarisme inversé”…, selon lui : “Il s’agit d’un phénomène qui représente fondamentalement la maturité politique du pouvoir corporatif et de la démobilisation politique des citoyens, à savoir la consolidation de la domination bourgeoise dans les principales situations d’oligopole et la désactivation politique des masses, ce qui provoque une apathie politique, l’abandon de la vie publique et le dédain à son égard, ainsi que la fuite en avant dans l’approche privatiste vers une consommation effrénée soutenue par un endettement encore plus endiablé. Le résultat : un régime totalitaire d’un genre nouveau, une démocratie particulière, en somme, sans citoyens ni institutions, dans laquelle le poids faramineux de l’establishment vide de tout contenu le discours et les institutions de la démocratie pour en faire une pauvre mascarade et les rendre absolument impropre à garantir la souveraineté populaire ou à concrétiser”…
J’ai grandi dans la vénération de l’Amérique, j’écoutais religieusement Sardou chanter : “Si les Ricains n’étaient pas là”…, je dévorais les magazines de Hot-Rods et Choppers, je rêvais d’Excalibur’s, Corvette’s et Mustang’s…, j’attendais d’avoir les moyens financiers d’aller aux USA…
J’y ai vécu quelques années, j’ai possédé les voitures dont je rêvais et ai même édité des magazines sur les automobiles américaines…, tout ne fut que désillusions…, mais j’espérais toujours…, puis est arrivé le 11 septembre 2001…
Alors je…, alors je…, alors on…
Qui dit étude dit : travail…, qui dit taf te dit : les thunes…, qui dit argent dit : dépenses…
Qui dit crédit dit : créance…, qui dit dette te dit : huissier… et lui dit : assis dans la merde !
Qui dit Amour dit : les gosses…, dit : toujours et dit : divorce…
Qui dit proches te dit : deuils, car les problèmes ne viennent pas seuls…
Qui dit crise te dit : monde, dit : famine et dit : tiers-monde…, qui dit fatigue dit : réveil…, encore sourd de la veille…
Alors on sort pour oublier tous les problèmes…, alors on danse…
Et là tu te dis que c’est fini…, car pire que ça ce serait la mort…
Quand tu crois enfin que tu t’en sors…, quand y en a plus et ben, y en a encore !
Est-ce la zik ou les problèmes, les problèmes ou bien la zike ?
Ça te prend les tripes…, ça te prend la tête… et puis tu pries pour que ça s’arrête…
Mais c’est ton corps, c’est pas le ciel…, alors tu te bouches plus les oreilles… et là tu cries encore plus fort…
Mais ça persiste…, alors on chante…, alors on chante…, alors on chante…
Et puis seulement quand c’est fini…, alors on danse… et ben y en a encore…, alors on danse…
Voilà, j’y reviendrai…, mais c’est pour tout ça et plus encore que je ne vois plus vraiment les voitures américaines d’un même oeil…, c’est que quand y en a plus, ben, y en a encore… et mes mots et phrases, entre les lignes, disent : alors, on chante ?…
Après s’être attaqué à la création de répliques 1967 de la Shelby , le spécialiste Classic Recreations, basé dans l’état de l’Oklahoma, s’est lançé dans la production de répliques de la GT350 de 1965.
Il a terminé la première de cette nouvelle série, motorisée par un big block 427ci…, un montage qui n’existait pas alors !
J’ai décidé d’envoyer une équipe d’astronautes-automobiles…, au nombre de 2…, un pour tester (et éventuellement palper quelques billets après avoir examiné les lieux) et étudier la voiture…, un pour réaliser des photos…
Et les gars n’ont pas été déçus du voyage : en effet, il vont s’apercevoir sur place, que l’endroit contenait des restes d’une civilisation automobile inconnue, avec plein de cadavres…, euhhhhh, de carcasses… dont l’origine n’a pas tardé à leur être révélée : des Mustang’s en épaves des années ’64, ’65 et ’66 !
C’était une mission périlleuse, car il suffisait d’un seul malheureux faux-pas pour réveiller la terrible menace tapie dans l’ombre : des journaleux concurrents en quète d’un scoop foireux…
Leur irruption entraîne toujours et immédiatement, panique et désorganisation en moins de temps qu’il n’en faut pour dire “cheese” (alors oui, la blague est nulle, mais c’est pas ma faute, je l’ai déjà entendue et lue).
L’humanité est-elle condamnée ?
Pas vraiment, mais…, toutefois…, c’est la preuve qu’on est loin, très loin dans une régression des sujets automobiles et que même un zeste de matières littéraires (potentielles) suffit à rameuter la meute…
Un soupçon de matières à couvrir et photographier permet toutefois de donner un sursis à notre civilisation qui kiffe le glauque inquiétant..
La Mustang Fastback 1965, devenue GT350CR, combine un style classique intégrant des éléments et des équipements modernes telles qu’une direction à crémaillère, une suspension réglable Coilover et des freins à disques de 13 pouces à l’avant (Shelby / Wilwood) et de 12 pouces à l’arrière, combinés à des étriers à quatre pistons.
Chaque modèle dispose d’un moteur V8 427 Cubic Inches (ci) développant 544 chevaux grâce à d’authentiques pièces mécaniques fournies par le préparateur Shelby…, ce big-block est accouplé à une transmission manuelle Tremec…, tandis que les deux lignes d’échappement BBK ont un diamètre de 2.5 pouces.
Si cette puissance ne suffit pas à son propriétaire, il peut opter pour une augmentation de la puissance par pallier : 645, 745 ou plus de 1000 chevaux.
Chaque engin est monté sur des jantes en aluminium de 17×8 pouces, chaussées de pneumatiques hautes performances de 245/45/17…, sur option, des jantes de 17×9.5 sont disponibles pour le train arrière, chaussée de pneumatiques de 275/40/17.
Classic Recreations prévoit de commercialiser par la suite un kit comprenant des jantes de 18 pouces.
La GT350CR est disponible en différentes couleurs : blanc/bleu, rouge/blanc, bleu/blanc ou noir/or (La personnalisation des couleurs est possible sur demande).
Au niveau intérieur, l’habitacle bénéficie de série d’un arceau de sécurité Camlock à cinq points d’ancrage, de sièges baquets “Carroll Shelby Series Rallye Scat 1000” , de jauges signées par Carroll Shelby, y compris un compteur poussé jusqu’à 160 mph (260 km/h)…, d’un volant en aluminium et bois “Woodgrain”, d’une climatisation… et est équipée d’un lecteur CD Pioneer couplé à un amplificateur Digital Designs à 4 canaux pourvu d’enceintes coaxiales Digital Designs.
Le prix de ce petit bijou dépasse 119’000.00 US$
C’est une splendide réalisation très pro…, bien loin des montages à la va-comme-j’te-pousse, avec mémé dans un parterre d’orties dans le coffre !
C’est foldingue, systématiquement hallucinant, full frontal, sans honte aucune, digne d’un cirque de freaks.
Bref, une pièce maîtresse d’art naïf unique, ici concentré en une essence d’une telle pureté que la jouissance qu’elle procure en devient presque douloureuse.
La Mustang semble insensible au temps qui passe, plus que ça, y’a pas.
Et…, comme le Big-Boss de Classic Recreations apprécie les clins d’œil de ses clients, il a placé des autocollants “High Voltage” et “Danger High Power”, à divers endroits clé de voute de son œuvre…
C’est assez débile, mais il parait que c’est à prendre au second degré (comme le prix de la voiture !)…
La prise en main fut ainsi à elle seule un moment de folie, sur fond d’un bruit assourdissant qui n’hésitait jamais à en rajouter pour conférer un sentiment de menace angoissante au pilote-conducteur…
Ajoutez à cela des gens qui couraient en hurlant dans tous les sens en entendant le bolide arriver…, quelques sacrifices héroïques de conducteurs d’automobiles insipides n’hésitant pas à se jeter dans le fossé pour éviter un carambolage…, des explosions enflammées… et un peu de tout ce qu’on trouve dans une voiture de près de 1.000 chevaux !
Le cerveau humain n’a décidément pas encore suffisamment évolué pour affronter un tel monstre.
Un Enfer…, soyons honnêtes : le corrélât d’une telle intensité est qu’elle ne peut décemment pas être maintenue plus d’une demi-heure !
Certes, c’est un peu décevant mais d’un autre côté, ce n’est pas un mal en soit : qui accepterait en effet de risquer de finir dans une unité d’urgence cérébrovasculaire ?
Le rythme de conduite va donc tranquillement redescendre jusqu’à connaître un tunnel plus planplan en son milieu, avec une perte malheureuse de sa dimension space opera, avant de conclure en une beauté apocalyptique.
Mais oh, n’allez pas pour autant croire qu’on s’ennuie !
Pourquoi donc ?
Va savoir, Charles, face à l’intelligence suprême, tu peux pas tester plus fort…, sinon les complications cérébrales ne tardent pas à survenir.
N’allez toutefois pas croire qu’aucune mesure ne fut prise devant cette menace…
En effet, le grand Manitou de la société, n’avait pas très envie de voir un agent exogène inconnu se répandre sur Terre et a finalement prévu de vaporiser…
Un principe de précaution obligé…, à juste titre !
La Mustang se déplace toutefois avec aisance et balance son cul sans hésitation dans des séquences de virages qui ont de quoi émerveiller l’âme de chaque grand enfant.
Un joli spectacle avec un p’tit arrière-goût pas désagréable : n’est-ce pas mieux ainsi ?
On compense avec la décoration de l’intérieur qui décuple le sentiment de toute-puissance…, mais le plus balaise, c’est qu’on peut ensuite refermer la tête comme si de rien n’était !
Dans une autre voiture, on aurait recours à la stéréo pour combler l’air emplit d’un silence idiot, mais l’utiliser dans la GT350CR serait un crime, car elle encourage une certaine agitation…, rien d’odieusement agressif, mais juste ce qu’il faut pour garder l’équilibre entre confort et précision avec la boîte à cinq vitesses moderne qui fait le trois-deux parfaitement…, une expérience tout simplement merveilleuse.
La voiture saute les bosses comme Stromae chantant “Alors on danse”, et ralentit comme Arno qui a oublié son texte dans un verre de Mojito…
Les disques Wilwood de 10 pouces sont toutefois plus que suffisant pour arrêter la GT350 en sus du freinage moteur… et c’est beaucoup plus satisfaisant que les disques/tambours des versions originales !
On finit d’ailleurs par se sentir comme si on était un héros, car il n’y a pas de sens non touché par un coup de poignard lorsqu’on accélère pied au plancher….
Cette voiture est une démonstration du savoir-faire de CR, mais c’est aussi une démonstration de capacité économique : combien d’argent pouvez-vous verser dans une voiture comme celle-ci sans pleurer de désespoir ?
Nous connaissons la valeur de la chose… et la valeur des choses…, elle est due à traverser la vie dans ses labyrinthes et à survivre aux arnaques des crabes qui vivent dans le panier des vanités…
Un coup d’œil à la fiche technique nous a fait déglutir à la vue de trois points !
1 – Les roues sont des HREs trois pièces , choisies pour leur faible poids ou leur absence (de poids)…
2 – Le V8 427 ci injection est un vrai Ford Racing affuté par Shelby…, il est bon pour 545 vrais chevaux…
3 – Les bonbonnes de mousseux déclenchent l’enfer via un sinistre interrupteur sur le tableau de bord…, ajoutant pour un temps d’accélération, plus de 150 chevaux à l’ensemble !
Avec tout ça, c’est une bagnole pour maniaques, cette chose…
Et le pire, c’est que plus on la regarde, plus on a envie de l’acheter !
Pareil que dans un bar à putes ou au plus on voit les culs s’agiter, au plus on devient con au point d’accepter de payer pour une branlée !
Classic Recreations est bon pour 10 par an…, au moins !
Toutefois, pour prendre des dollars, loin de se cantonner à une simple répétition de ses succès antérieurs, Classic Recreations n’hésite pas à explorer de nouveaux horizons de réalisation.
Dans sa grotte de Platon, il a de l’idée et le sens du beau : la Mustang est fournie avec un DVD…!
Putain…, quel cadeau !
On y apprend plein de choses très intéressantes, comme la confirmation que le Big-Boss n’est pas dupe (comme ses clients), quant à la qualité réelle de ce qu’il réalise, affichant sans complexe sa volonté de se faire plaisir en trippant sur les concepts les plus fumeux et en remettant systématiquement en questions (souvent sans réponses), tout ce qu’il construit (peut-être a-t-il des ascendants philippins)…
C’est d’ailleurs sa volonté de travailler !
Quel sacerdoce !
Bref, cette Mustang est un engin incontournable qui ne peut que renforcer l’éminente sympathie admirative que l’on ressent pour Classic Recreations et ses réalisations, sur le plan mercantile et consumériste, s’entend…
C’est par rapport à la manière de faire un max de dollars en contrepartie d’une bagnole assez basique question technique… et qui n’a jamais vraiment cassé la baraque…, sauf dans les films…
Classic Recreations annoncait qu’il allait mettre aux enchères sa première G.T.350CR produite en août à Monterey, Californie, via la maison Mecum Auctions.
Il fallait, croyait-on, prévoir un joli chèque pour l’acquérir, car, détail important, la muscle-car figure dans le registre international de Shelby…
Personne n’a été dupe, cette réplique est restée invendue !
De plus en plus les gens se désintérèssent des répliques “sous licence” et autres vraies fausses vraies accréditées en contrepartie de milliers de dollars !
Carroll Shelby en a trop fait, surtout avec “ses” châssis “authentiques” de Cobra retrouvés par hasard en dessous de son lit…
Mais aussi avec ses “licences” qui, en échange de dollars, permettaient aux plus infames répliqueurs et bidouilleurs de fabriquer des fausses Cobra et Shelby, avec, en prime, si le montant était bien arrondi, l’avantage à la revente, de figurer comme “authentique” dans le registre Shelby !
Surtout, n’ayez crainte, même dans 10 ans, je serais encore au rendez-vous pour vous en dévoiler d’autres…
Formidable oh oh !
Formidable, fooormidable, tu la crois formidable, elle est fort minable !
Nous étions formidables, formidable, j’la croyais formidable, c’nétait qu’une Ford minable !
Nous étions formidables…
Oh bébé, oups : mademoiselle, j’vais pas vous draguer, promis, juré, j’ai plus d’Mustang depuis hier, putain !
J’peux pas m’remettre d’avoir été con, c’est pas…
Eh reviens !
5 minutes quoi : j’t’ai pas insultée, j’suis poli, courtois… et un peu fort bourré !
Mais pour les mecs comme moi, vous avez autre chose à faire…
Vous m’auriez vu hier, j’étais formidable, fooormidable, ma s’tang formidable, c’était qu’une Ford minable !
Nous étions formidables, formidable, j’la croyais formidable, elle était fort minable…
Nous étions formidables…
Oh tu t’es regardé, tu t’crois beau parce que t’as une Mustang…, mais c’est qu’une bagnole, mec, t’emballes pas…
Elle va t’larguer comme elles font chaque fois…
Et puis ton banquier, tu lui en a parlé ?
Si tu veux je lui dis, comme ça c’est réglé !
Et à ton pote aussi, enfin si t’en a encore…
Attends 15 jours, 1 mois et là tu verras si c’est formidable, fooormidable d’avoir une Ford minable !
J’étais fort minable, nous étions formidables, formidables, elle était formidable, elle n’était qu’une Ford minable !
Nous étions formidables…
Et petite, oh pardon : petit !
Tu sais dans la vie y’a ni méchant ni gentil, si maman est chiante c’est qu’elle a peur pour ta vie…
Si papa crie sur toi, c’est parce qu’il a l’expérience de la vie, tiens…
Pourquoi t’es tout rouge ?
Beh reviens gamin… et qu’est-ce que vous avez tous à me regarder comme un singe, vous ?
Ah oui vous êtes saints vous, bande de macaques !
Vous n’avez pas d’Mustang, ça c’est formidable, fooormidable, vraiment formidable !
Pas de Ford minable, c’est vraiment formidable !