1966 Fiat 600 Savio Jungla…
Dans notre monde sans vraies valeurs, presque tout et n’importe-quoi peut potentiellement devenir “objet de collection” afin de créer sans cesse des valeurs illusoires justifiant des “vraies” valeurs auto-certifiées… C’est un marché de duperies extrapolé du commerce, qui est indispensable au fonctionnement de nos sociétés ! C’est une arnaque “légale” vieille comme la finance dont elle est partie-prenante en tant que moteur d’entrainement… Ce n’est pas vraiment “du Ponzi” mais c’est le même principe…
Par exemple, une Fiat 600 Savio Jungla “sixties” a toutes les caractéristiques pour servir de moyen d’augmenter la mise investie ! Elle a été peu diffusée, elle donne un “click au cœur” d’envie de la posséder quasi sexuellement sans crainte de s’attaquer à une Diva chère d’avance, de surcroit, elle n’est pas chère d’entretiens et de réparations… Elle est comme une belle petite caissière de grande surface qui ne coute à l’usage (du moins au départ) pas le même montant mirobolant qu’une danseuse de ballets ou que la nouvelle égérie d’une marque de luxe, mais elle se saute pareil et n’a pas les moyens d’agir en Justice pour obtenir des “réparations”… Point important pour les hommes d’affaires, un fiasco (amoureux) ne sait pas lui ouvrir quelconque appétit pour tout ce qui promet un enrichissement rapide même l’illusion d’un épisode carcéral vous concernant, la soif d’aventures et d’argent facile fait rêver jusque dans les chaumières…
Les “objets de collection” et plus particulièrement les automobiles, forment le nouvel âge d’or de la piraterie. Tout crétin (particulièrement ahuri) rêve de devenir un grand flibustier ! Pour accomplir son destin, les nouveaux pirates doivent toutefois affronter bien des épreuves. Généralement ça commence en brocantes sans rater aucun des épisodes de “Marché-conclu“, une émission semblable aux péripéties d’un navire marchand avec des pirates aux commandes, qui l’ont camouflé en radeau de la méduse pour y acheter tout et rien comme en enchères les anciens esclaves à la Barbade ! Mais rien ne peut les détourner de leur cap à l’Ouest ! Les Grands marchands eux, n’ont nul besoin de jouer aux Corsaires fantômes, eux finissent souvent toutes voiles dehors par rejoindre leurs repaires de pirates spécialisés en ventes diverses, tout comme les pirates des Caraïbes rejoignaient “Les Frères de la Côte” du temps de la marine à voiles (et pas encore à vapeur)…
Les fulgurantes aventures des pirates sanguinaires, c’est piller les braves-gens, mettre à sac les héritiers (surtout les héritières déboussolées) et torturer et violer les portefeuilles ! Tel est leur quotidien calqué sur les exploits du capitaine Henry Morgan aux Caraïbes. Désormais tous les gens de mer(de) du milieu des “automobiles de collection” les respectent et leurs noms font frémir les banquiers les plus vérolés. Mais cette gloire est acquise au prix d’une immense solitude. Ils s’accrochent alors au seul rêve qu’il leur reste encore à accomplir : s’emparer d’une Ferrari 250GTO équivalant en poids de Ferraillerie à la fumeuse Coupe d’Or cachée dans la cité aux mille richesses de Monaco… On raconte que dans cette ville mythique, les rues sont pavées d’or, qu’on y trouve des collections dont la richesse est plus fabuleuse encore qu’on peut imaginer… et que le Prince jette chaque jour de son balcon des brassées de pièces d’or.
Henry Morgan a réellement existé, c’était un flibustier et corsaire du XVIIème siècle, célèbre pour ses méfaits aux Antilles… Et malgré ses actions sanguinaires, il a fini sa vie au service du roi d’Angleterre, comme gouverneur et très riche planteur à la Jamaïque. Ouaihhhh ! Mon Popu que j’aime parce que tu t’es abonné à vie à GatsbyOnline et à GatsbyMagazine, je te sens emporté par ma narration des aventures rocambolesques de flibustiers de la finance et de pirates de ventes et d’achats en enchères d’oeuvres d’art et d’automobiles de collection ! Des aventures épiques à l’odeur putride des décompositions financières, de poudre de Perlimpinpins aux yeux et de sang (froid) parfois versé dans des querelles ou les infortunés gisent en fond de Mediterranee entre Monaco et Ajaccio.
Ma plume magistrale en fait plus que de simples articles dans les magazines de pirateries mécaniques. Au fil des lignes, une réflexion plus profonde transparaît, au sujet du destin et du prix à payer pour financer des besoins qui ne manquaient pourtant pas aux vies paisibles… Les échanges d’automobiles de collection finissent par s’avérer impossible selon le schéma pyramidal, vient un moment ou les illustres acquéreurs d’une Citroën Méhari transparente, d’une Fiat 600 Savio Jungla, d’une Jaguar Type E fond plat, d’une Badaboum 48 cylindres, voire d’une Ferraillerie 250GTO se retrouveront absolument seuls en haut de leurs pyramides sans plus personne pour surenchérir…
Avec un quelconque petit rien jugé illégal par les autorités fiscales la déconfiture termine leur route vers le néant ! Mais cela n’empêche pas que d’autres pirates viennent écumer les mer(de)s : de nouveaux investisseurs sont recrutés en permanence ; leurs apports permettant de rémunérer les anciens. Les affaires reprennent tôt ou tard, de nouvelles ascensions foudroyantes : les cons et connes se bousculant à nouveau. Une presse complaisante bâtit les légendes. De nouveaux débats aiguisent les passions ! Les pires fiascos n’entament pas les appétits d’enrichissements rapides.
Mon Popu, je vais t’aider en jetant des peaux de bananes devant tes pieds, en t’éclairant avec de la lumière noire, en te donnant de bons conseils que tu ne suivras pas et en te proposant de débuter dans la piraterie automobile avec une voiture simple qui se trouve encore pour 5.000 euros, que certains grands margoulins affichent (déjà) à 35.000 euros mais qu’Artcurial annonce au prix d’attaque de 20.000 euros (mais sans prix de réserve) pour leur vente de Monaco de mi-juillet 2021, mais avec indication qu’elle vaut beaucoup plus afin de te voir te déplacer la queue en érection, la bave aux lèvres et un chèque bancaire garanti en blanc dans ta poche révolver. Dégaine toutefois pas trop vite mon Popu !
La Fiat 600 Savio Jungla est un petit Saint-Graal, un Collector ludique et sympathique pour “le temps libre”, aussi surnommé bizarrement “Pickup tout terrain” et qui, dans son usage civil était défini en Italie comme “spiaggina”. Ce modèle fut créé sur la seule décision de Gianni Agnelli durant l’été 1964 qui voulait proposer aux forces armées italiennes un véhicule léger qui pourrait être embarqué dans les avions militaires de transport et être parachuté en toutes circonstances. Le même projet anglais donna la Mini Moke. Le projet français verra le jour 4 ans plus tard sous la forme de la Citroën Méhari. Le prototype Fiat fut présenté au Salon de l’automobile de Turin 1965 sous le nom de “Giungla” (jungle en italien) qui devint “Jungla” lors de sa commercialisation.
Cette charmante petite chose était dérivée de la fameuse Fiat 600 de 1955. La directive technique, afin de respecter les critères fixés par la direction de Fiat et de l’armée, était de n’utiliser que des composants qui puissent être immédiatement disponibles en grande quantité. Le châssis reprenait celui de la Fiat 600 avec son train avant, le moteur et la boîte de vitesses ; le différentiel était celui de la Fiat 600 Multipla avec des rapports de pont plus courts que ceux de la berline. Le train arrière et les roues de 14″ provenaient de la Fiat 1100-103 ce qui permettait d’augmenter la garde au sol et le rapport final sans aucune autre intervention.
La presse spécialisée de l’époque et les autorités militaires accueillirent agréablement le modèle mais émirent un regret, celui de ne pas disposer du moteur de la nouvelle Fiat 850 plus puissant. La direction de Fiat s’y opposa fermement en justifiant du fait que la production de la Fiat 850 se faisait déjà en flux très tendu pour chaque composant et qu’il n’était pas question qu’un client voit le délai de livraison encore augmenté (il était d’environ 1 an !) pour satisfaire à cette demande. Dévoilée au Salon de Turin 1965 et malgré un accueil positif, la Jungla n’a pas été adoptée par l’armée. Produite dans les ateliers du carrossier Savio, elle a donc fait carrière dans les professions utilisatrices de véhicules tous chemins, comme l’office national des forêts italien.
Au début des années ’70, le concessionnaire Fiat monégasque a réalisé quelques exemplaires d’une “Kelly 600”, version modifiée pour un usage estival, dont le nom rendait hommage à la princesse Grace. La voiture qui illustre cet article n’est pas une “Kelly 600”, mais elle a été réalisée dans le même esprit par le propriétaire actuel. Achetée il y a huit ans dans la région de Florence, elle a été équipée de sièges en rotin, avec des garnitures de portes du même matériau. La présentation y a gagné un aspect exotique dont le propriétaire a su profiter pendant trois étés sur les routes de Cassis. Disposant d’une capote en toile très facilement démontable, elle dispose également d’un pare-brise rabattable, le tableau de bord n’offrant toutefois qu’une instrumentation “essentielle” avec seulement un tachymètre hérité de la Fiat 500 et plusieurs témoins lumineux pour surveiller la pression d’huile, la réserve de carburant, la dynamo, la position en phares et la température d’eau du radiateur.
Jusqu’en 1969, le modèle ne disposait pas de vraies portières mais d’un cadre tubulaire sur lequel des éléments de toile faisaient office de portières englobant des vitres latérales. À partir de l’année modèle 1969, des portières en tôle furent montées en série. La production totale s’arrêta en 1974 après 3.200 exemplaires dont 300 modèles spéciaux dotés d’un réducteur extra court. Les principaux utilisateurs ont été les sociétés d’État comme Enel et Stipel ainsi que le Corps forestier d’État italien (182 exemplaires) et les Carabiniers. Lors de la dernière année de production, les voitures reçurent le moteur de la Fiat Espagnole Seat 600. Un prototype fut envoyé en ex-Yougoslavie et reçut la mécanique provenant de la Fiat 600 locale, la Zastava 750 avec une carrosserie en résine et fibres de verre.
Début 1975, un prototype fut construit avec une mécanique provenant de l’Autobianchi A112 qui disposait d’une calandre ajourée de type Jeep rendue nécessaire pour assurer le refroidissement du moteur, ensuite un nouveau modèle extrapolé fut lancé qui intégrait la mécanique de la Fiat 126 tout en conservant la même carrosserie.
Garde au sol minimale en charge : 215 mm,
Rayon de braquage : 4,35 m,
Capacité de transport : 4 adultes plus 40 kg.
Dans le cadre de la Monaco Auction Week, le rendez-vous est donné aux candidats amateurs de voitures de collection pour assister, voire participer à la vente aux enchères automobile la plus attendue de l’été (selon Artcurial) !
121 voitures, 4 motos et 15 lots rares d’automobilia seront présentés pour la vente aux enchères le lundi 19 juillet 2021 à l’Hôtel Hermitage de Monaco.
– Expositions publiques : Samedi 17 et dimanche 18 juillet entre 10h et 17h30 + Lundi 19 juillet entre 10h et 14h
1° Au musée “Collection de Voitures de S.A.S le Prince de Monaco”
2° Au chapiteau de l’Espace Fontvieille
– Vente aux enchères : Hôtel Hermitage Monte-Carlo Salle Eiffel Square Beaumarchais 98000 Monaco Lundi 19 juillet à 16h