1967 Ghia 450 SS Spyder…
Dans les années 1960, les quelques carrossiers indépendants pouvant encore créer et fabriquer des carrosseries sur mesure continuaient à créer des modèles uniques pour attirer divers grands constructeurs, malgré que le spectre de la ruine venait les hanter de plus en plus souvent, certains s’accrochaient à de minces espoirs de fabrications en très petites séries et oeuvraient sur leurs fonds propres (de moins en moins propres et de plus en plus faibles), à vouloir démontrer leurs capacités créatrices et leurs visions et compétences avec des concepts uniques basés sur des châsssis de production, qu’ils exposaient lors de prestigieux salons automobiles à Turin, Genève et Paris. Toutefois, l’espoir d’attirer des commissions lucratives des fabricants, ainsi que des ventes de clients privés et richissimes, tombaient à presque rien.
Dans cette tradition pathétique qui consiste à faire un dernier pas au bord du gouffre, Ghia a présenté la Fiat G230S Coupé, basée sur le châssis de la berline 2100 de Fiat au salon de Turin en 1960. Le célèbre producteur Hollywoodien Burt Sugarman a repéré le coupé Fiat G230S carrossé par Ghia sur la couverture du dernier Road and Track et a été tellement séduit par les lignes modernes et épurées façonnées par le légendaire designer italien Giorgetto Giugiaro qu’il a contacté Ghia à Turin, en Italie. Dans ce qui a été présenté comme un incroyable exploit de persuasion, qui n’était en réalité qu’une tactique pour obtenir un maximum d’argent, M. Sugarman a été convaincu (par lui-même) d’avoir réussi à convaincre Ghia de créer un cabriolet unique (en réalité de production limitée) basé sur un design futuriste, et il s’est fait manœuvrer “à l’italienne” pour qu’il ait l’illusion que c’était lui seul le génie créateur et payeur…
Il a formé une nouvelle société : Ghia of America. Ghia a drapé une carrosserie de style GT sur le châssis de la berline 2100 de Fiat pour le salon de Turin en 1960. Cependant, Cependant, Sugarman a voulu reprendre l’affaire en main et donné ses directives car il s’est cru soudain créatif puisqu’il finançait tout… Il a donc imaginé une voiture complète avec un moteur V8 compact mais puissant sur les fondements de la Plymouth Barracuda Formula S. Cela a abouti à la 450 SS et la voiture a été badgée comme une Ghia, sans indication Plymouth. Exit les Fiat Berline 2100… Qualifiées de “voitures exotiques” les américano-italiennes dessinées par le designer Giorgetto Giugiaro, étaient chacune produite et répertoriée et proposée pour 11.000 $ de cette époque, une somme stupéfiante que seules osaient afficher les Ferrari’s et Maserati’s les plus chères.
La carrosserie unique de la Ghia 450SS était comme drapée d’une riche finition de teintes, tel le bordeaux métallique de la voiture illustrée dans cet article, complété par l’habitacle drapé en cuir et tissus, soit marron clair et foncé ou bordeaux et gris et des roues fils chromées. Cet exemple éblouissant est considéré comme l’un des 26 exemplaires survivants sur une production totale de 52 voitures construites à la main. Le puissant moteur V8 et toute la zone sous le capot étaient très bien détaillés, avec un certain nombre d’accents de bon goût, tandis que le coffre recouvert de moquette était également attrayant (pour les bagages ?). Un changeur de CD moderne (pour l’époque) permettait d’écouter divers morceaux préférés par le propriétaire, mais par beau temps, il était plus “classe” d’abaisser la capote pour profiter de la musique mécanique émanant des doubles sorties d’échappement.
De plus, la 450 SS était bien équipée avec des freins assistés (la direction également), assurant un haut niveau de confort en accord avec le style extérieur vendu aux célébrités comme étant “époustouflant”. Ghia et Sugaman rêvaient d’en vendre des milliers, détrônant Ferrari et Maserati, mais seulement 52 de ces beautés furent commandées, payées/terminées/fournies, toutes vendues par l’intermédiaire d’un seul concessionnaire, mais exclusif car situé à Beverly Hills. Les clients n’étaient que des célébrités, dont Johnny Carson, Wilt Chamberlain et, Burt Sugarman lui même et les membres de sa famille ainsi que ses maîtresses. Loin d’être une Plymouth Barracuda recarrossée, la 450 SS était basée sur le châssis Barracuda modifié par l’ajout de longerons tubulaires en combinaison avec une carrosserie semi-monocoque.
À l’intérieur, le cockpit très élégant était équipé de sièges baquets en cuir, le conducteur faisant face à un tableau de bord chic et propret, plat et fonctionnel comprenant une gamme complète d’instruments. Seuls 26 exemplaires sur une production totale de 52 voitures ont survécu avec moteur V8 Chrysler LA-block, transmission automatique à trois vitesses TorqueFlite, carburateur Carter à quatre barils, suspension avant indépendante avec triangles de triangle, barre de torsion et barre anti-roulis, essieu arrière Sure-Grip sous tension avec ressorts à lames semi-elliptiques et disque avant, freins hydrauliques à tambours arrière… Voilà, voilou, l’affaire est bouclée de même façon que la voiture a été imaginée et construite, vite fait mais bien fait. L’article ne fait que survoler un monde d’automobiles qui n’existe plus, sauf pour les nostalgiques fortunés…