1967 Shelby GT500CR Cabrio Replica…
“Chaque Shelby GT500CR Cabriolet sera inscrite au registre Shelby dans le monde”… est-il écrit dans la brochure éditée par la firme qui construit cette réplique…
A cet instant précis, le mot “sacrilège” me vient à l’esprit…
Pour raviver la flamme d’un cheval fatigué, est-il nécessaire de lui en altérer la robe ?
Par conséquent, doit-on impérativement l’affubler d’accessoires d’une culture du tout plastique ?
Avant une quelconque surenchère mécanique de canasson, c’est avant tout par son style que cette voiture se prête au jeu de la séduction.
Le “neo-rétro-réplica”, pour rafraîchir des lignes mythiques du passé, est un art pas toujours bien maîtrisé.
Je doute que l’anachronisme stylistique le soit d’avantage.
Ici, le mérite est dans le travail fourni, la qualité apportée et surtout l’exhumation d’une caisse qui aurait certainement finie au fond d’un jardin, ce que je ne peux qu’admirer (qu’elle finisse au fond d’un jardin) !
Par ailleurs, le mythe des Mustang Shelby-GT350 et 500 n’est que le fruit d’histoires un peu trop caricaturales…, des sortes de légendes urbaines de campagne, ou un éleveur de poulet devient pilote de course puis constructeur de voitures hors du commun…
Faites l’expérience : prenez une pâte feuilletée, des prunes, un peu de compote et du sucre, assemblez-le tout dans des proportions raisonnables et mettez au four pendant environ 45 minutes.
Si vous avez choisi des ingrédients convenables, vous ne pouvez pas vous rater et tout le monde va se régaler.
Vous ou moi oui, mais pas Lee Iacocca qui était loin d’imaginer qu’en 1964, sa Mustang allait être l’une des plus grandes réussites de l’histoire de l’automobile.
Lee Iacocca avec ça, vous pouvez être sûr qu’il sortait du four un flan à la chicorée froid avec des anchois à l’intérieur et un persistant arôme d’andouillette.
Personne ne sait comment il faisait, ça ne s’expliquait pas, c’est cela le génie.
En l’occurrence un genre de génie qu’on apprécie particulièrement.
C’est donc une superbe success story à l’américaine…, me spermettez-vous cet anglicisme ?
Sa Mustang a gagné ses lettres noblesse sur les Drag strip ou dans des films : Bullitt ou 60 secondes chrono l’ont immortalisée à jamais dans des scènes devenues cultes.
Merci.
Cette Mustang réplica Shelby GT500 Cabrio, met également à l’honneur une tendance peu connue en France : le Restomod.
Gag !
Les plus perspicaces l’auront deviné : il s’agit d’une méthode de personnalisation qui vise à restaurer son ancienne avec des éléments mécaniques ou esthétiques modernes.
Si l’inspiration tire sa source d’un très grand classique, le moins que l’on puisse dire, c’est que la gentille Mustang de 1967 est ici métamorphosée… et qu’elle a pris du poil de la bête !
Quoi qu’en disent les mauvaises langues, ce site, sûrement votre préféré, n’est pas truffé que de psychopathes passant leur temps à l’affût, la bave aux lèvres…, du moindre de mes textes susceptible de rentrer dans leurs critères.
Vous le savez, lecteurs attentifs, je suis du genre à tirer sur les ambulances en flammes.
Mais parfois, le bruit de l’actualité (chaude-chaleur) arrive jusqu’à mes oreilles impures, titille ma curiosité légendaire… et me pousse à commettre le culturellement inconcevable…
En l’occurrence, aller vérifier par moi-même, l’étendue d’un massacre possible (et pour tout dire franchement parfois prévisible), quoi qu’en pensent les journaleux protégeant l’un des leurs en même temps que leur gagne-pain sec, avec un esprit de meute qui leur ferait presque honneur s’il n’était autant biaisé par le maintien désespéré de leur propre pré carré !
Avant de plonger plus avant dans ce gouffre sans fond, je reviendou un pneu en arrière…
À la base, un éleveur de poulets, Carroll Shelby, tiraillé entre son goût du poulet rôti et ses aspirations populaires et populistes (le problème du bonhomme étant sa confusion endémique entre les deux termes), dont le but ultime était de devenir pilote de course, puis constructeur automobile pour toucher le plus grand nombre de pépètes avec ses récits transcendés…, ce sera chose faite avec la Cobra.
Déjà, dans ce succès public et presque critique, Carrol Shelby fait montre de ses limites dans une mise en scène quasi putassière que seul Enzo Ferrari égalera au prix de quelques morts…, explicitant le pourquoi du comment à des spectateurs trop neuneux pour comprendre…, un placement à long terme produit parmi les plus hallucinants vus dans l’histoire de l’automobile…
Triste monde !
Maintenant mort lui-même, ce qui est le destin de chacun…, les escroqueries diverses de châssis “retrouvés” et autres menteries financièrement rentables, ont été reproduites fidèlement en même temps que les Cobra et Mustang Shelby copiées…, affublées de numéros en “continuation” et “officiellement” inscrits dans le grand livre d’or des “vraies” Shelby de toutes sortes…
Cette préparation-re-création-copie, oeuvre “plagiesque” de la firme américaine Classic Recreations basée à Yucon-du-con, une petite ville perdue de l’Oklahoma, sublime ainsi sur plusieurs niveaux, les “qualités” dynamiques de la Mustang (sic !) et (gag !).
Les traditionnels chromes sont enlevés… et la face avant se pare de 2 gros antibrouillards… et d’une large calandre destinée à alimenter en air plus ou moins frais, un radiateur alu Becool en aluminium 2-13 ” équipé de ventilateurs électriques…, l’ensemble ayant toutefois bien besoin de la surpression du spoiler pour être efficace à hautes vitesses !
Le capot en fibre imite celui de la Shelby de même année (1967)… et des scoops de refroidissement fleurissent ça et là, c’est sobre et soi-disant efficace…, esthétiquement, ces modifications effacent le côté kitsch d’origine de la ‘Stang…, son caractère est modifié, on peut parler de Tuning mais sans le côté péjoratif du terme tant la réalisation frise la perfection.
Encore faut-il que le ramage aille avec le plumage…, en dégoupillant le capot avant, on se rend compte que le moteur a lui aussi reçu une belle préparation, sous le capot de notre belle du jour siège un V8 427ci Crate, équipé d’un ProCharger F-1R-17PSI avec 3 Intercooler, permettant une puissance de 770 chevaux !
L’un des points noirs de ces anciennes Mustang, outre le refroidissement moteur, concerne également la boite de vitesses…, ici, la boîte de vitesses est une Tremec manuelle 5 rapports, 9″Fab (Ratio-9), 3:70 et Posi-Traction.
Les jantes sont des imitations Shelby 427 en 17X8.0 à l’avant et 17×9.5 à l’arrière, montés de pneus de respectivement 245/40/17 avant et 275/40/17 arrière.
Les freins sont des Baer 13 “X1.1” à l’avant et 12 “X.81” à l’arrière.
La carrosserie monocoque est renforcée (lourdement) par un châssis tubulaire “maison”.
Les sièges comportent une imitation de la signature de Carroll Shelby, les ceintures de sécurité Camlock sont à 5 points, les instruments de bord sont également affublés de l’imitation de la signature de Carroll Shelby…
Un délire fantastique censé re-projetter Caroll Shelby au beau milieu d’une œuvre emblématique.
Tout semble ainsi aller pour le mieux dans le meilleur des mondes, d’autant qu’étant mort (sans rire après avoir palpé les gros seins de Linda Vaught), juste après être entré en crise personnelle avec ses envies sexuelles (il a violé sa secrétaire), son spectre ne pourra pas faire tourner court l’aventure et du même coup faire fuir les potentiels investisseurs.
C’est donc tout bénéfice pour qui sait y faire !
Pour les historiens qui étudieront ce site en l’an 3000, sachez que Carroll Shelby était prisé pour son humour de play-boy macho à la complaisance suspecte et aux vannes franchement vaseuses, constamment bouffé par l’ambition, fonctionnant par références emblématiques et anecdotiques, avec un désir hystérique de plaire au plus grand nombre en recourant systématiquement au plus petit dénominateur humoristique commun.
Un festival de clins d’œil permanents, de coups de coude dans les côtes assénés avec la délicatesse du phacochère blessé et luttant pour ses ultimes sursauts de vie…
Il en est d’ailleurs mort sans plus donner signe de vie !
Rien, ni personne, n’arrivaient à la cheville de Carroll Shelby, sauf son sexe…
Des sensations, des vertiges et des frissons…
Il est temps de démarrer ce V8 assoiffé de Super…
Puis encore des sensations à la fin, encore des vertiges quand la réalité resurgit d’un coup ; présent indistinct, lumières qui aveuglent, désordre et confusion de ce que l’on a affronté…
Comment raconter sans trop en dire, sans trop en révéler le contenu, les instants sidérants ?
Comment évoquer sa singularité sans trahir ses intentions, ses nombreux saisissements ?
S’il y a bien un sens qui est délicieusement sollicité au moment de démarrer le V8, c’est l’ouïe !
Au ralenti, ce V8 à peine civilisé délivre une sonorité qui va devenir interdite avec la raréfaction du pétrole qui poussera les gens à s’insurger d’entendre le glou-glou-glouton de cet engin de loisirs pour désœuvrés !
J’enclenche le premier rapport, qui passe très bien…, merci Tremec…, une fois trouvé le point de patinage, un peu haut sur la pédale d’embrayage, il est temps d’envoyer la sauce, gentiment…
Ce qui marque tout d’abord, c’est la douceur de la direction, très agréable, presque légère, elle permet de bien inscrire la voiture…, je passe la seconde, la route est dégagée, je “soude l’accélérateur au plancher”…, là, il me faut l’avouer : le monde s’arrête…, le cocktail détonnant de l’accélération prodigieuse, de la sonorité démoniaque, des pneus qui crient au carnage… et la sensation du confort relatif, me pousse à… passer la troisième et à recommencer.
Le compte-tours repart dans la zone rouge comme en ’40… et j’ai l’impression de passer indifféremment du siège conducteur à celui de passager… et c’est finalement un autre compteur, celui de la vitesse, qui me pousse à lever le pied.
Perdre la vie avant de perdre tout sens des réalités à bord d’un tel engin, a son charme, mais ce n’est pas ce qu’il y a de plus pratique…, je souffle un peu, et roule sur le couple…, je me rend rapidement compte que cette Mustang, malgré sa préparation, se prête parfaitement bien au cruising…, la faculté de pouvoir rouler sur un filet de gaz semble être une seconde nature pour cette mythique Ford.
Je passe donc le coude à la portière… et lève le pied…, bercé par le glou-glou-gloutonement du V8 en demi sommeil, en attendant la prochaine chicane mobile à dévorer toute crue…
Si elle semble se ruer dans de multiples directions, son équilibre reste étonnamment soutenu, infernal et détraqué.
Cette Mustang est une sorte de chronique sociale qui dérape en un thriller à l’humour noir où son conducteur meurt avec un sourire béat, en remerciant Carroll Shelby (qui ferait partie d’un plan plus vaste que profiter de la bêtise humaine, dans une sorte de croisade purificatrice, mais un plan de quelle nature, un plan de quelle ampleur ?).
De par ses mystères et ses tourments (détails bizarres, ambiance anxiogène, menace latente d’une explosion…), elle assure une tension ouvragée, distillée en quasi-permanence.
Les glissements progressifs du train arrière, loin de ne constituer qu’un parti-pris ostentatoire, occasionnent une angoisse lente, épaisse, qui tiraille les nerfs et les attentes (Où va la voiture ? Quelle sera l’issue de cette étonnante frénésie ?)…, triture sans cesse n’importe quel esprit logique et attise quelques terreurs : mouvements irrationnels, vénéneux, inquiétants, forces occultes qui guettent alentour, prescience de ce qui semble se préparer, inexorablement (un danger que l’on devine, un piège que l’on sent, mais difficile à déterminer), la puissance intacte d’un gouffre de ténèbres où la folie s’érigerait en une cérémonie d’un autre temps, sacrement de feu, de paille et de sang.
Intrigante au possible, cette pute de grand luxe laisse abasourdi, sans réponses et sans voix… et les questions, abyssales, qu’on invoque sitôt arrêté, sont plus passionnantes encore que les exégèses qu’on pourrait en déduire et dont on se targuerait alors.
Incroyable et renversante auto !
Cette Mustang là, n’a pourtant de Pony-Car, que le nom !
D’ailleurs, avec son moteur de plus de 770 chevaux, sa boite de vitesses adaptée et ses suspensions revues, elle gagne théoriquement le statut privilégié de Muscle Car.
Je “pneu” le dire, la préparation mécanique est à la hauteur du travail réalisé sur la partie esthétique…, cette Mustang là pousse fort, envoûte… et reste évidemment très difficile à cerner… à la limite…, mais, malgré l’utilisation d’amortisseurs renforcés, son pont rigide et son architecture ancestrale l’empêchent de jouer les ballerines dans les courbes.
Au chapitre freinage c’est pareil, malgré les freins Bauer sophistiqués, on n’ira pas piler au bout de la ligne droite. Cette Mustang est donc à prendre avec des pincettes, car elle montre très facilement les crocs.
En fait, il suffit d’être doux avec elle pour éviter la ruade… et quand le terrain s’y prête, alors on “pneu” y aller au triple galop, la sensation de liberté qu’elle procure étant absolument unique.
Cet engin est tout à fait indiqué pour tous les amateurs de sensations fortes… très fortunés, désirant se vider la tête. A 150.000 euros en prix de base, ce type d’engin inutile, n’a pas vraiment de concurrence…, mais sa cote d’amour, son charme et sa capacité à faire tourner les têtes ont rarement été égalées.
Revendiquant le no limit entre la norme et le marginal, c’est une auto en décalage, paradoxale et qui ne plaira pas à tout le monde !
Paradoxale parce que brouillonne mais hyper maîtrisée…, imparfaite mais attachante, trop sommaire alors que chaque pièce semble importante, à sa place, jamais inutile.
C’est spécial, oui, mais c’est tellement bon.
Fantasque et lyrique, sonnante et trébuchante, elle brille de mille feux : du strass, du gloss, du tralala bigarré, Classic Recreations fait encore une fois montre de son talent monstre, l’air de rien, mais genre diva hipster quand même !