1968/1975 Comahue GTA : Comme un Tango Argentin…
Toujours tourner en rond à re-écrire des mêmes gens, régions, pays, des mêmes problèmes et joies, des mêmes femmes et autos…, qui se limitent à l’Europe et aux USA qu’on ne voit qu’en rêve…, il manque quelques récits évasifs du bout du monde, des errances de voyageur, des vérités intimes de cœurs abîmés par le roulement de la vie et les écorchures des relations : de l’abstraction et du concret, chercher un monde si loin et en même temps si proche.
Voilà donc ci-après une sorte de carnet de voyage, rédigé sur le ton de la dérision, à propos de choses insolites vues dans un pays qui peut nous sembler incompréhensible : l’Argentine, pays de Manuel Fangio, le roi du volant, pays d’origine d’Alexandro De Tomaso.
Je pourrais tapoter des lignes et des lignes de texte sur eux, ce que j’ai déjà fait…, ou alors je peux écrire que là-bas, ils ont privatisé les bus, c’est-à-dire pas les lignes, mais chaque bus, dont le chauffeur est propriétaire : il faut imaginer que dans une ville comme Buenos Aires, les bus se font la course et se doublent par la gauche et par la droite pour arriver les premiers à l’arrêt et ramasser les passagers.
Sur le plan de l’architecture, ce pays est européen… et si on regarde dans les rues en bas, on voit des clochards morts, des chiens à deux pattes, une pauvreté entretenue, parce que le pays n’a jamais eu de président progressiste, à la différence de l’Uruguay.
C’est un mélange qui frappe, quand on arrive là bas avec des images d’Epinal en tête, du genre tout le monde est chic et danse le Tango…, c’est ridicule, dans l’optique des récits de voyages grotesques, pareils que les imbécilités radotées par les journaleux sur les USA et particulièrement la fumeuse Route66.
Non…, il faut relater l’état d’esprit, le dépassement, oser être déjanté, draguer les nananas, faut pas sillonner les routes toujours accompagné dans un groupe de touristes, c’est un peu comme si votre plat préféré était la choucroute et que vous en mangez tous les jours même en voyage.
En Argentine, les gens sont très accueillants et adorent la musique, en particulier quand ce n’est pas du Tango…, ils en entendent tellement tout le temps…, c’est un peu l’équivalent de la Musette à Paris.
Beaucoup d’artistes se sont approprié cette musique et font du musette alternatif en godillots et accordéon…, en Argentine, c’est pareil, il y a du Tango alternatif… et des chansons de contestation sociale ou politique, car là-bas les gens ont connu des dictatures, des démocraties plus que corrompues… et ils ne sont toujours pas sortis des ronces…, il y a une disparité impressionnante entre la misère des bidonvilles et l’énorme richesse détenue par une classe très aisée.
Le Tango a été popularisé par Carlos Gardel, qui était un Français, toulousain, de naissance, même s’il a adopté les nationalités uruguayenne, puis argentine…, bien sur il ne l’a pas inventé, mais c’est après qu’il s’en soit emparé que le Tango est redevenu populaire en Argentine…, c’est une musique qui au départ se jouait dans les bordels, où les marins dansaient entre eux, c’est de la chanson de marlous et de prostituées à la base, d’homosexuels aussi, l’Argentine est d’ailleurs le pays le moins homophobe d’Amérique latine ; le mariage entre personnes de même sexe y est autorisé et il n’est pas rare de croiser des couples homos dans la rue, sans que personne ne les harcèle.
De valeur inégale, car écrits par des centaines et des milliers de plumes différentes, les textes de tango, créés par l’inspiration ou le commerce, forment un inextricable corpus poeticum…, l’expression populaire, une fois consacrée par le temps et détachée du peuple, fait l’objet d’une vénération nostalgique des érudits, entraînant gloses et polémiques savantes.
Au début, le tango n’avait pas de textes, ou bien des textes obscènes et sans intérêt, certains étaient agrestes (« Je suis la fidèle compagne du noble gauchos argentin ») parce que les auteurs cherchaient une acceptation populaire, et que la débauche de l’arrabal ne pouvaient constituer une matière poétique appropriée.
D’autres furent gais et provocateurs (« Dans le tango, je suis si balaize/ Que quand je fais un double corte/ Ma voix va encore vers le nord/ Et je suis déjà tourné vers le sud »).
Plus tard, le genre aborda, comme certains romans du naturalisme français ou certaines gravures de Hogarth, les vicissitudes locales du « Harlot’s Progress » (« Ensuite, tu fus la copine/ D’un vieux boutiquier plein aux as/ Et le fils d’un commissaire/ Te piqua tout ton pognon »), ainsi que la regrettable conversion des quartiers mal famés à la décence (« Pont Alsina/ où sont passé tes voyous ?… ») .
Depuis peu, les pleurnicheries de l’amour sentimental ou clandestin ont alourdi les plumes (« Tu ne te souviens pas/ quand tu te mettais ce chapeau/ et ce ceinturon de cuir/ que j’avais piqués à une autre nana ? »)…, des tangos de révoltes, des tangos de haine, des tangos d’amour et de rancœur…, toute la tragédie est dans le tango : la débauche et les faubourgs ne sont pas les seuls sujets, les poèmes de tango forment une vaste et décousue comédie humaine de la vie de Buenos Aires.
https://www.youtube.com/watch?v=DpVlCpg-2q8
Buscavida est le nom qu’on donne aux immigrés d’origine européenne arrivés en Argentine avec des rêves de gloire et de fortune, c’étaient des gens qui avaient l’idée en tête que peut-être il y resteraient si la vie y était moins pourrie qu’ici… et puis finalement la vie y est encore plus dure, l’Uruguay connaît moins de conflits et est un peu plus tranquille.
L’Argentine, c’est un pays polyethnique qui a accueilli beaucoup de vagues d’immigration successives en provenance de la vieille Europe : des Russes, des Juifs d’Europe centrale, des nazis fuyant après 1945 aussi…, énormément d’Allemands ont émigré en Argentine, des opposants au fascisme d’abord avant la guerre, et les fascistes ensuite…
Beaucoup d’Argentins avec des noms à consonance germanique se retrouvent dans les milieux gauchistes…, quant aux nazis ou à leurs descendants, ils se font discrets, mais tout est biaisé là bas…, sur le plan ethnique, l’argentine n’est pas un pays en lien avec ses populations autochtones, on a coutume de dire que les Mexicains descendent des Aztèques, les Péruviens des Incas, et que les Argentins descendent du bateau : il n’y a quasiment que des blancs…, les Indigènes (Mapuche au sud et Guarani au nord) ont été exterminés par les Européens ; ils doivent représenter 0,4% de la population et ceux qu’il en reste sont encore très méfiants à l’égard des blancs et ne les fréquentent pas.
Quant aux descendants d’esclaves africains, il n’en reste plus, car ils ont tous été tués durant la guerre de la Triple-Alliance, qui a opposé entre 1865 et 1870 une union du Brésil, de l’Uruguay et de l’Argentine au Paraguay, qui à l’époque était d’une richesse insolente, trop pour ses trois voisins.
A la fin de la guerre, il ne restait plus que 10.000 Paraguayens en vie, soit un tiers de la population !
C’est-à-dire qu’on a quasiment tué une population…, sans parler des assassinats perpétrés sous ce qu’on a nommé “Opération Condor” ; ce sont des anciens militaires Français de l’O.A.S qui ont formé les dirigeants et tortionnaires des dictatures de ces pays…, je renvoie à ce sujet aux livres de Caryl Férey, Mapuche et Condor qui décrivent cela très bien.
Les différences culturelles qu’on peut y ressentir en tant qu’Européen constituent une thématique d’exil, de désillusion, ce sont les dégâts de l’ultra-capitalisme…
Alors voilà, reste à vous “causer” d’autos d’Argentine… et là, pfffffffffff !
Je vous en offre une en vrac sans traduction, de toutes façons, lisez-vous ?
Los Torino “Comahue” construidos por Lutteral…
A fines de 1968, el departamento Carrocerías Especiales del equipo Lutteral Competición presentó el Torino Lutteral Comahue. Basado en el producto de IKA – Renault, el Comahue fue concebido por sus fabricantes con la idea de entregar una versión totalmente personalizada y mas agresiva del Torino.
Desde el punto de vista estético, el esfuerzo estuvo orientado en mejorar el aspecto aerodinámico y deportivo de la carrocería. Se destaca fundamentalmente la incorporación del portón trasero al estilo “fastback” realizado en fibra de vidrio y con dos lunetas simétricas separadas por una barra longitudinal. Pequeños deflectores incorporados en la cintura del auto detrás de la ventanilla trasera y las llantas deportivas completaban los cambios.
En cuanto a las modificaciones mecánicas, el cambio del árbol de levas, la incorporación del múltiple Macagno y el carburador Weber 2×45, permitieron aumentar la potencia en 25 HP y con esto la velocidad máxima que alcanzaba los 200 km/h. Presentado como “el auto más veloz del país” según sus fabricantes, el Comahue ofrecía cuatro potencias de motor, tres relaciones de caja, tres demultiplicaciones del puente trasero, dos relaciones de dirección y tres anchos de llantas. Estas variantes sumadas a los opcionales como cubiertas radiales, radiador combinado de 4 filas, barra antivuelco, tapizado en cuero flor, alfombra de cuero vacuno, autoestero y vidrios Solex, permitían a los compradores personalizar sus pedidos.
Para aumentar este carácter de exclusividad, la empresa entregaba las unidades numeradas e individualizadas con una plaqueta incorporada en el tablero.
Otro detalle técnico a destacar, era el exclusivo sistema “Aerolastique” que permitía regular desde un comando a botonera situado en la consola, diferentes alturas y durezas de la suspensión.
Por su parte, la suspensión delantera incorporaba una barra de estabilización entre las dos torretas, dotándo al vehículo de mayor estabilidad.
El Comahue conoció diferentes etapas y evoluciones. A fines de 1972, se habían producido más de 350 unidades y se presentan nuevas versiones. En ellas se destaca el nuevo diseño de la trompa realizada en PRFV que incorpora una toma de aire en terminación “Black Panther”, nueva parrilla, ópticas rectangulares y faros auxiliares ubicados detrás de la parrilla. Otro detalle del exterior eran los nuevos colores exclusivos y las franjas decorativas tipo Rally. El interior mantenía el tablero original Torino con consola central y se incorporaban volante y palanca tipo “Flight Command”.
La versión base era el 175 K que incorporaba las características descriptas anteriormente y un motor de 175 HP. Lo seguía el 185 TT que se diferenciaba del anterior por su cola trunca y por último el GT-175 K que incorporaba la cola Fastback y un pequeño bar entre ambos asientos.
Para llenar un vacío dejado por IKA-Renault, Lutteral introdujo la versión rural del Comahue. Su carrocería resultaba similar a la de los Rambler Cross Country de la que tomaba algunos elementos como las ventanillas laterales posteriores y el portón trasero. Se denominaba Safari y se ofrecía en tres versiones:
Safari L que estaba equipada con motor de 140 HP, asientos delantero enterizo, traseros rebatibles y palanca al piso; Safari S, similar al anterior, pero con butacas regulables individuales y completo instrumental que incorporaba tacómetro y radio. La rural más sofisticada se denominaba Safari TS-4, que se diferenciaba de la S por su motor de 155 HP.
Por último, una nueva serie de opcionales se agregan a los de la primera serie, entre ellos: aire acondicionado, antena eléctrica, llantas de 6”, techo corredizo, crique eléctrico, cinturones arnés, faros rebatibles, estéreo con cuatro parlantes, etc. Su producción se mantuvo hasta 1975.