Corvette Stingray Cabriolet 1969…
La Corvette qui prend en 1968 le relais de la Sting Ray (en deux mots) de Bill Mitchell, se caractérise par un design entièrement nouveau, c’est la C-3, sous l’appellation Stingray, mais en un seul mot.
De ce point de vue, elle ne fait pas mentir la publicité de l’époque qui la présente, non sans exagération, comme “all different, all over“…
Très inspirée du dream car Mako Shark II de 1965 au faciès de requin, la ligne apparaît aussi sobre que suggestive… outre ses arêtes tranchantes qui en soulignent l’agressivité, elle se singularise par sa longue forme de fuseau étranglée au niveau de l’habitacle, une trouvaille stylistique qui confère beaucoup de “chien” à la silhouette.
On la louera pour la taille de guêpe qu’elle donne à la voiture, à moins d’y voir une similitude formelle avec une bouteille de Coca-Cola…
De même, on remarquera la ceinture de caisse incurvée au niveau des portes, dont les vitres sont dépourvues d’encadrement.
Le long capot se termine par un visage aveugle au futurisme menaçant (les phares sont escamotables), alors que la calandre, timide malgré sa grande gueule, reste abritée sous le pare-chocs.
Quant aux pare-chocs chromés, ils confèrent à la voiture un charme incomparable, dont seront dépourvues les versions ultérieures.
La Corvette est disponible en coupé et cabriolet, ce dernier représentant les deux tiers de la production en 1968.
Mais cette tendance s’inversera dès l’année suivante, avant le retrait qui interviendra en juillet 1975.
Quant au coupé T-Top, il présente une formule originale à toit amovible en deux parties, avec armature médiane et vitre arrière démontable.
La carrosserie est en fibre de verre, une particularité qui remonte à la naissance du modèle en 1953.
C’est en 1973 que la nouvelle Corvette subit sa première retouche esthétique.
Elle concerne la face avant, où les pare-chocs chromés s’effacent au profit d’un bouclier en plastique déformable et teinté dans la même nuance que la carrosserie.
La poupe attendra un an avant de subir un traitement similaire.
Le profil convexe de son bouclier en polyuréthane dessinera alors une face arrière très dépouillée, dont les quatre phares ronds constitueront le seul ornement… la carrosserie connaîtra en 1978 une seconde évolution, qui affectera cette fois la custode.
1975 sera la dernière année de production des Stingray cabriolet.
C’en sera fini des panneaux de style arc-boutant, remplacés par une bulle transformant l’arrière de la voiture en fastback.
Pour satisfaire aux normes d’économie de carburant, la Corvette subit en 1980 une sévère cure d’amaigrissement qui lui fait perdre 113 kg grâce au recours à des matériaux synthétiques et à l’aluminium.
Cette préoccupation amènera même les ingénieurs à monter, en 1981, un ressort de suspension arrière en matériau composite, en lieu et place des lames en acier.
Après avoir fêté la sortie de la millionième Corvette en 1981, la quasi-fin de la génération C-3 de la Corvette est saluée, l’année suivante, par une nouvelle série limitée, la Collector Edition, dont la bulle relevable apparaît comme la caractéristique la plus intéressante, est présentée dans une livrée en dégradé de couleurs… la plupart d’entre elles seront cependant intégrées à l’équipement de série à partir de 1976.
L’équipement de la Corvette fait l’objet d’une importante liste d’options, au nombre desquelles figurent la direction assistée, le servofrein, la colonne de direction réglable, les lève-vitres électriques, la climatisation, la fermeture centralisée des portes et l’installation stéréo… et la sellerie en cuir fait maintenant partie de l’équipement standard.
L’année suivante, une nouvelle console apparaît (intégrant les commandes de chauffage et de l’air conditionné), tandis que le volant est reculé de cinq centimètres pour un meilleur confort de conduite.
Le nouveau tableau de bord offre un style plus conventionnel que l’ancien et somme toute plus banal. Progressivement, la voiture s’embourgeoise (le cruise control a fait son entrée sur la liste des options en 1977) et l’accent est mis sur le confort.
L’habitacle est profondément remanié en 1978.
La Corvette ne manque pas de chevaux.
Elle dispose même d’une “pocketful of horses“, comme le souligne Prince dans le refrain de sa chanson Little Red Corvette.
Motorisation de base, le 327 ci (en versions de 300 ch et 350 ch) est remplacé dès 1969 par le 350 ci, dont les puissances sont identiques.
Quatre cylindrées de V8 GM seront utilisées entre 1968 et 1982 : les small blocks de 327 ci (5360 cm3) et 350 ci (5736 cm3), ainsi que les big blocks de 427 ci (6998 cm3) et 454 ci (7441 cm3), qui seront produits jusqu’en 1974.
Constituant en quelque sorte la monte standard de la voiture, ce dernier sera de loin le plus utilisé.
Quant au big block de 427 ci., seul en piste en 1968, il offre de 390 ch à 435 ch selon les versions.
Il sera remplacé en 1970 par le nouveau 454 ci, dont la puissance s’étagera de 390 ch à 460 ch.
Tout au long de la période, c’est une palette considérable de versions qui sera proposée à l’acheteur, qu’il s’agisse de montes standard ou de versions offertes en option.
A titre d’exemple, 1970 verra les débuts du moteur LT1 de 350 ci à poussoirs mécaniques, dont la puissance atteint 370 ch.
Pratiquement chaque année apportera sa nouveauté…
Ces moteurs sont équipés de carburateurs Rochester ou Holley, pour les plus puissants d’entre eux.
Quant à la transmission, l’option Powerglide de l’ancien modèle est remplacée en 1968 par la transmission Turbo Hydramatic à trois rapports.
Elle coexiste avec la boîte mécanique M22 à quatre rapports jusqu’à la suppression de cette dernière en 1982, année où la Turbo Hydramatic reçoit une surmultipliée qui en fait une boîte à quatre vitesses.
En 1972, intervient une rupture importante dans la carrière mécanique de la Corvette.
Les normes fédérales anti-pollution entraînent en effet la réduction de la puissance sur tous les modèles.
Trois moteurs sont alors proposés : le L 48 développant 200 ch, le LT1 de 255 ch et le LS 5 de 454 ci et 270 ch.
Toutefois, il convient de se méfier des approximations en cette matière, car une réforme est intervenue la même année dans le calcul américain de la puissance, qui a remplacé les gross SAE par les net SAE, calculés en sortie de boîte, d’où des différences plus importantes sur le papier qu’en réalité.
Tout comme les premiers modèles sortis entre 1953 et 1962 (les C-1), et les mythiques C-2, l’image de la Corvette de la génération C-3 est celle d’une voiture de sport bestiale disposant d’une puissance fabuleuse. C’est une voiture au caractère démonstratif dont les valeurs en collectiuon montent d’années en années, vers les sommets, bien des Corvette dépassant de loin certaines Ferrari…
L’agrément de son moteur et son superbe design, moderne et épuré, lui assurent un statut unique et envié au panthéon des voitures sportives.
Petits détails pour grands amateurs :
– Le drapeau suisse dans le logo de la Corvette rappelle le passé européen du co-fondateur (et origine du nom du constructeur) Louis Chevrolet. Il était né en 1878 d’un père horloger à la La-Chaux-de-Fonds, dans le jura suisse.
– Sting Ray en deux mots n’est pas synonyme de Stingray en un seul mot, l’appellation Stingray n’est apparue qu’en 1968 et a désigné les modèles jusqu’en 1976.
Sting Ray est le nom attribué aux versions de 63 à 67. Le nom a été déposé par General Motors le 2 février 1993.
– Les pneus à flancs dorés terminaient la liste des options proposées en 1965. Ils coûtaient à l’époque 50,05 $. Soit nettement plus chers que les flancs blancs à 31,85 $. Il n’y eut que 989 des 23.562 acheteurs de 1965 pour choisir les flancs dorés.
– L’AstroVette fut une version spécialement créée pour l’équipage de trois hommes de la mission Apollo 12. Ces coupés 69 portent des logos NASA et un écusson avec une paire d’ailes noires.
– Le modèle 73… A l’avant, un bouclier moderne laqué, à l’arrière un pare-chocs classique en chrome. Ce n’était pas une erreur… le modèle 73 a été voulu avec cette disparité. Elle était due à des exigences légales.
– Une injonction fédérale précise que les modèles 1980 doivent avoir un compteur de vitesse avec une limite gravée à seulement 137 km/h.
– A cause des normes de rejets locales, les Corvette C-3 vendues en Californie avaient des moteurs de 5 litres au lieu de 5,7 litres. Par contre, elles étaient moins chères de 50 $.
– Il n’y a pas eu de Corvette millésime 1983. Comme les versions 84 étaient prévues pour être lancées en mars 1983 et qu’elles répondaient à toutes les exigences légales pour l’année à venir, Robert Stempel, Directeur Général de Chevrolet, décida de ne pas commercialiser de modèles 1983.
8 cylindres en V à soupapes en tête, 5360 cm3, 10,16 x 8,25 mm, 350 ch à 5800 tr/mn.
Corvette Stingray Cabriolet 1969
Couple maxi : 50 mkg à 3600 tr/mn. Taux de compression : 11 : 1, et 10 : 1.
Poussoirs hydrauliques. Vilebrequin à 5 paliers.
1 carburateur quadruple corps Rochester Q-Jet.
Vitesse maximum : 250 km/h.
Boîte de vitesses manuelle à 4 rapports.
Longueur : 4,64 m.
Largeur : 1,75 m.
Hauteur : 1,21 m (coupé).
Empattement : 2,49 m.
Voies AV/AR : 1,48 m/1,50 m.
Poids : 1460 kg.
Châssis en acier et carrosserie en fibre de verre renforcée d’une armature caissonnée en acier.
Train AV ; roues indépendantes par triangles superposés, ressorts hélicoïdaux et amortisseurs télescopiques. Barre stabilisatrice. Freins à disques (servo)
Train AR ; roues indépendantes, lame transversale et amortisseurs télescopiques. Freins à disques (servo)
Jantes : 15 pouces
Options d’usine de cette voiture :
– Sièges et habitacle en cuir rouge
– Vitres teintées
– Ceintures de sécurité
– Air-conditionné
– Positraction train AR
– Servo freins (disques) & “Heavy Duty Brakes”
– L-46 350ci-350cv
– Boîte de vitesses manuelle 4 rapports
– Direction assistée & colonne de direction réglable
– Red Stripes Tyres
– AM-FM Radio stéreo
– Monza red