Elle fait partie de ces femmes que l’on remarque immédiatement, fut-ce au sein de la foule la plus dense, jolie, évidement, mais au fond plus que cela, un port grave, superbe, des grâces lointaines d’Impératrice déchue, la contenance glissante, menaçante d’un flot de lave en marche, une tournure sur laquelle n’importe quel vêtement tombe à ravir, une bouche immense, nerveuse, hautaine et moqueuse, un nez légèrement busqué, un teint d’Andalouse, des yeux pales et froids, une chevelure à la richesse diaprée de pelage animal.
Quelque chose dans ses attitudes : le rythme binaire et hypnotique sur lequel elle semble onduler des haches jusqu’au cou comme dansent les filles de Shiva, un pied posé sur la tête du Démon qu’elles terrassent…, fascine autant qu’il inquiète…, rien qu’à la regarder bouger, on comprend sans mal pourquoi les hommes en sont fous.
Je l’observais en coin, tandis qu’elle hésitait entre une sage robe blanche à peine soutachée d’or et une autre, plus audacieuse aux couleurs franches et heurtées, dont la coupe asymétrique dénudait jusqu’en haut des cuisses ses jambes parfaitement halées.
Je lui trouvais un air de fleur, malsaine et exotique, capable de souffler le poison de ses étamines sur la gent masculine comme un vent blizzard souffle sa petite misère sèche et glacée sur les géants fourbus de Manhattan.
Amants virtuels il y a plusieurs années, nous nous entendions avec l’évidence avide, insoucieuse des lendemains de ceux pour qui le bout de la nuit a des allures de bout du monde…, elle s’agitait un peu, plus pressée d’en finir avec sa toilette que gênée par ma présence.
Elle parlait beaucoup, de tout et de rien, posait des questions dont elle n’attendait pas de réponses.
– Qu’est ce que tu en penses, je mets la blanche ou l’autre ? L’autre, hein ! La première fait un peu bourgeoise de Province. Idéale pour Zurich et ses soirées à périr. Paris demande un peu plus de fantaisie. Pour les bijoux, tu préfères quoi ? Perles ? Diamants ? Non, ça ne va pas. Les perles font trop modestes, les diamants trop prétentieux. Je vais porter mes émeraudes, même si je ne les aime pas. Elles vont bien avec mes yeux et puis une touche de vert allégera un peu mon bronzage. Tu as vu cette camelote ? Dernier cadeau de mon dernier amant. Cet abruti s’est fait avoir, il n’y a pas une seule belle pierre. Au fait j’ai une bonne et une mauvaise nouvelle à t’apprendre ; je commence par laquelle ?
Penchée en avant elle fermait sur sa cheville la bride d’une sandale au talon démesuré, apparemment insensible à mes insolences.
– La bonne donc ! Je le quitte… La mauvaise c’est que je ne reviens pas dans tes bras, j’ai un autre super mec en vue qui risque de te donner des boutons, rapport à ta passion des automobiles de collection !
J’avalais lentement une gorgée de Vodka aussi fraiche que la réserve que j’affichais depuis mon arrivée dans sa chambre d’hôtel.
– Ma chère, une mauvaise nouvelle te concernant ne saurait pour moi en être tout à fait une !
Je fis tourner lentement le restant de Vodka dans le fond du verre, conscient que mon apparente nonchalance n’abusait pas cette fine mouche.
– Ça ne fera jamais que la troisième fois. Quel crime a-t-il commis ? Il t’a trompée avec une meule de gruyère ?
Elle haussa légèrement les épaules, se dirigea vers la salle de bain seulement vêtue de ses sous vêtements et de ses chaussures, y disparut le temps de rafraichir un maquillage qui n’en avait nul besoin, revint dans la chambre du même pas indifférent tout en attachant aux lobes de ses oreilles de longs pendants d’émeraudes.
– Même pas, j’en ai ma claque des diners du Lundi chez les Wallenstein, du gin-rummy le Mardi, d’Haendel ou de Bach le mercredi, des charités du Jeudi. Et je ne te parle pas des Week-end à Ascona, du lac Majeur et du parfum des iles Borromées. C’est triste et chiant comme du Lamartine. Vraiment je n’en peux plus de me montrer toujours impeccable et polie, souriante et aimable avec les associés de mon mec, de subir toutes leurs conneries comme si elles me passionnaient. Leurs affaires auxquelles je n’entends rien, leurs mômes limite mongoliens à force de mariages consanguins, leurs bonnes femmes laides et lisses. En plus ils me prennent tous pour une sorte de Messaline. Pas un qui n’ait tenté de me plaquer au mur. Je veux bien être gentille mais pas au point de me taper toute la bande à Neuneu juste pour ne pas casser l’ambiance. Heureusement que j’ai mes copines Italiennes et Américaines, sans quoi je serais devenue folle depuis longtemps. Tiens, tu m’aides à fermer ma robe s’il te plait ? Donc voilà, je repars, une main devant une main derrière…
Nous échangeâmes un bref regard de défi, semblable au choc froid et étincelant de deux rapières.
– Je t’assure, je ne veux rien de lui. Enfin si, juste le chalet de Gstaad, mes bijoux évidement et deux ou trois babioles auxquelles je suis sentimentalement attachée dont une voiture assez rare qu’il m’a offerte.
Je fermais sèchement la dernière agrafe au milieu de son dos, étreint par des sentiments contradictoires.
– A qui prétends-tu faire croire pareille énormité ?
– Je t’imagine mal sentimentalement attachée à quoi que ce soit qui n’ait pas de valeur pécuniaire. Genre le Matisse, l’Utrillo et ton portefeuille d’actions…, alors une bagnole, même assez rare, là je sens que tu vas tenter de me la vendre…
Dans un sourire bon enfant, elle vint poser sa main aux longs doigts bagués sur mon épaule. Je me retins avec peine de frémir comme au contact des écailles empestées d’un serpent à sonnettes.
– Mon chéri, je te dirais bien d’aller te faire endaufer mais ça te ferais trop plaisir…, ironisa-t-elle tandis que ses ongles mordaient cruellement ma peau. Enfin, n’en parlons plus, de toute manière tu es bien trop vieux, à présent, pour entraver mes pêches aux millionnaires.
Dans un rire qui manquait de spontanéité elle suivit le contour de mon profil du bout de l’index.
– Pour le cas ou tu ne l’aurais pas remarqué on ne se fane pas à la même vitesse. Vous, les mecs, êtes périmés dès vingt cinq ans, mettons trente ; alors qu’une femme bien entretenue possède une espérance de vie au-delà de la cinquantaine. Regarde-toi un peu ! Ta chevelure de boucanier, ta montre de fausse frappe, tes fringues de vieux minet, tes pantalons à poches multiples comme on en porte plus depuis les golden 80’s. Tu es un désastre ambulant. Une caricature de baroudeur sur le retour. Oui je sais, une foultitude de jolies jeunes femmes s’accrochent à tes basques. Les pauvres n’ont que l’embarras du mauvais choix. Remarque, dans le milieu que tu fréquentes, tu dois représenter ce que l’on trouve de moins pire. Je suis très déçue, j’avais fondé d’immenses espoirs en toi. Nous aurions pu former un tandem formidable tous les deux. J’aurais été une amante et associée parfaite et toi un faire valoir du tonnerre. Seulement voilà, tu refuses d’évoluer, tu te complais dans ta solitude de Grizzly. C’est pitoyable. mais bon, au moins seras-tu intéressé par ma voiture…
D’un mouvement sec je me dégageais de ses griffes. Son bras retomba brutalement le long de son corps dans un feu d’artifice de gemmes.
– J’aime beaucoup ton sens du paradoxe.
Je reculais d’un pas, plus meurtri par l’attaque que je ne l’aurais imaginé. Pourtant, ce fut sur un ton de badinage que je lâchais mes chiens.
– Tu es si extraordinaire, si tout à la fois… Quel chemin parcouru depuis ton job de secrétaire de direction chez Nestlé… Qu’est-ce donc que ta voiture de collection ?
Tranquillement, elle nous servit deux verres, me tendit le mien tandis qu’elle portait sans y boire le sien à sa bouche.
– Une Iso Rivolta Lélé rouge, mais en prime, si ton offre est bonne, j’ajoute une Fiat Dino Bertone Coupé bleue…
Elle savourait sa Vodka, les yeux mis clos, le visage obscur et clair à la fois, glacé et glaçant.
-Toujours aussi vénale à ce que je vois. Pour ta gouverne, ça ne vaut pas des masses d’euros, tu aurais du lui piquer sa Mercedes SLR et sa Ferrari Enzo, tu aurais alors pu renflouer ta péniche qui prend l’eau en bord de Seine !
– Les deux pour cinquante mille euros, à prendre ou à laisser, en prime tu passes la nuit avec moi, comme au bon vieux temps. Je quitte un Suisse pour vivre avec un Italien.
Je laissais échapper un petit ricanement de mépris…, elle m’observa d’un air absent, juste avant de me tirer une rafale de balles en plein cœur.
– Il construit des automobiles. Crise ou pas crise, je doute que nous en revenions aux chars à bœufs. Tu vas l’adorer, j’en suis certaine, d’autant qu’il a une sœur complètement bisexuelle et d’une beauté stupéfiante. Si tu es très sage avec moi, peut être que je te la prêterai de temps à autre. Maintenant tu m’emmerdes avec tes sarcasmes. Allons donc souper, j’ai faim. Pas toi ? Si ! Et bien laisse moi te couper définitivement l’appétit. Sais tu ce qu’il m’offre en cadeau de bienvenue, mon Italien ? Un pied à terre à Paris. Sympathique, n’est ce pas. Nous pourrons nous voir tous les jours..
Soudain sa beauté me devenait insupportable au point que je me haïssais de m’y montrer sensible.
– Tu es courageuse ! Lâcher un Suisse pour un Italien ! En pleine crise économique !
Elle rit comme grelotte la clochette d’un sacristain, esquissa ce qui ressemblait à un pas de valse avant de s’élancer dans une fort gracieuse arabesque, en direction de la porte d’où elle me lança en même temps qu’une œillade de cigarière Espagnole, un “Amuse toi bien, brise cœurs !” qui se voulait mutin.
– L’air de l’Italie te fera le plus grand bien, tu es pale et chiffonnée comme une mousseline de soie. Je vais gronder ton amoureux s’il ne te ménage pas davantage, l’heureux homme. Folle et délicieuse jeunesse, combien je te regrette déjà !
Au seul nom de Iso Rivolta Lélé, j’étais devenu livide, non que je nourrisse une animosité particulière envers cette voiture, mais parce que je redoutais que sous sa robe, sans nul doute immaculée, la rouille, typique des italiennes, ne dévore la belle comme un cancer….
– Il faut quand même que je t’explique l’affaire… ISO était une société italienne créée en 1939 à Gênes par l’ingénieur Renzo Rivolta qui se lancera dans la construction automobile en 1953 sous le nom d’ISO Rivolta. A la mort de son fondateur en 1966, son fils Piero prendra les commandes de l’entreprise, qui deviendra ISO Motors en 1973 avant de disparaître le 31 décembre 1974. La société débuta son activité dès sa création en 1939 avec la production d’appareils électroménagers sous la marque Isothermos comme des réfrigérateurs et des chauffe-eau électriques. Elle construira également des tramways. La société fondée à Gènes à la veille de la Seconde Guerre mondiale sera transférée à Bresso en 1942. Dès la fin du conflit, la nouvelle usine démarra en 1948 mais en changeant radicalement son activité. En effet, elle se lança dans la production de motocyclettes et de triporteurs, pour répondre aux besoins de déplacement des Italiens. Parmi les modèles les plus réputés, il faut citer le Furetto (1949), l’Isoscooter (1950), l’Isocarro (1951), l’Isomoto (1954) et l’Isosport (1953). Le dernier modèle présenté sera la moto ISO 500 en 1961. En 1953, Renzo Rivolta créa ISO Autoveicoli SpA, mais le passage de la production de motocyclettes au voitures se fera très graduellement. La minuscule Isetta était en fait un véhicule intermédiaire entre la moto et la voiture, une sorte de scooter avec une carrosserie, disposant de quatre roues dont les deux roues arrière étaient très rapprochées. Le véhicule était équipé d’un moteur deux cylindres de 250 cm3 dérivé d’un moteur de moto. La caractéristique de l’Isetta qui la rendait si particulière était sa taille et sa forme en œuf. Ne disposant que de deux places, on y accédait par une seule porte située sur la face avant qui englobait le pare-brise et le volant. La voiturette sera fabriquée sous licence par BMW pour l’Allemagne…, par Velam pour la France, la Grande-Bretagne et l’Espagne… et par ISO-Romi pour le Brésil. La voiture ne sera pas du tout appréciée en Italie où la Fiat 500, qui était une vraie voiture pouvant transporter quatre personnes pour un prix équivalent et une consommation inférieure, avait le quasi monopole dans ce créneau. Sa production très confidentielle s’arrêta en 1955 en Italie. Elle connut par contre un beau succès en Allemagne et au Brésil où elle resta longtemps en fabrication et connut deux séries.
– Voici ma hantise, mon cauchemar, mon unique terreur, tomber nez à nez avec un mec capable de me conter l’histoire d’une marque automobile dont je n’ai rien à f… et qui me brise aussi facilement que si j’avais été une de ces ballerines en verre filé que le soleil transperce de brefs éclats, vifs comme des dards, tandis que frèles et légères, elles tournoient, blanches fleurs de givre, aux étals des brocanteurs…
– Là, nous nous trouvons en présence de ce que je nommerais une couille dans le potage. Et pas de la roupignole d’écureuil ! Non, de la valseuse de concours, bien dodue, bien crépue ! Je ne voudrais pas que tu te fasses des illusions, mais il me semble que tu as sûrement un peu chié dans la colle sur ce coup ci ! Remarque, rien ne dit que tu vas te cogner recta dans une fin de non-recevoir de ma part. Mais de là à bouffer ta merde, a te racheter tes problèmes à prix d’or, même avec une fellation en finale…, c’est non ! Mange ta merde ma vieille !
– Ca calanche jeune cette engeance, rapport à tes mauvaises manières. Un coup de surin au fond d’une impasse et zou, direction Trou-sous-terre-les-esgourdes. Aller simple à tarif préférentiel spécial enculé mondain. Ou bien, si ça se trouve, tu as tellement emmochi que même pas tu te reconnaitras dans un miroir.
– Tu ne me remontes pas vraiment le moral, là, chougnais-je. Moi j’ai emmochi ! Lui, là, ton nouvel amant Rital, il doit être super-sublime. Le bonheur ça remplace toutes les crèmes de beauté ! (Ricanements)…
– Tu es un amour, mon amour. Mais mon Rital, qu’est ce que j’en fais ? On a prévu un interlude amoureux en Bretagne ce Week-end.
– T’as fini de te la jouer ? A moins d’avoir épousé une clinique de ravalement de façades, je vois pas très bien comment ton Rital pourrait être devenu “super-sublime”. Je t’en foutrais des yeux de l’amour !
– D’abord tu mates, après t’achètes, combien de fois on te l’a répété ? Non, toi t’achètes sans regarder. Faut pas t’étonner si on te refile des poires blettes ! Tu sais ce qu’on va faire ? On va aller regarder l’Iso et la Fiat.
– De toute façon fallait que je descende débourrer un canasson, alors que ce soit cette semaine plutôt que l’autre me foutra pas le cul en larmes. Et puis Lundi-Mardi, je viens avec toi à Turin en qualité de garde du cœur, histoire de t’envoyer dans le sirop. Va y avoir du sang de la sueur et des larmes….
Hé bé, elle comptait se la jouer amoureuse. Généralement quelques bons coups de rein suffisent à la calmer, l’aristoloche…, quelques jours d’embroforcanication en Bretagne. Yeap, Gucci-baby ! C’est dans l’épuisette crevette…
– Ça dépend de la vitesse du beurre et du prix des œufs. Faut que j’en parle à mon chien. Je te rappelle !
– Oui, parle-moi donc de l’Iso Rivolta Lélé pour que je sache combien je vais perdre et combien tu vas gagner sur mon dos !
Elle n’appréciait guère… et pour cause, elle se fit quelque peu tirer l’oreille, mais après que je lui ait promis de l’épouser en blanc à l’abbaye d’un jour peut être, elle accepta de baisser son prix.
– Je ne peux offrir plus, mais c’est de bon cœur. Tu sais, l’Iso Rivolta Lélé, c’est une sorte d’hybride… La véritable entrée dans la construction automobile d’ISO intervint en 1962 avec la présentation au public de l’Iso Rivolta GT 300, un luxueux coupé dessiné dans le bureau d’études du maître Bertone et par un certain Giorgetto Giugiaro, alors salarié du carrossier. Fruit du projet de l’ingénieur Giotto Bizzarrini, la voiture était équipée du moteur V8 de la Chevrolet Corvette. Le nombre 300 de son nom correspondait à la puissance du moteur : 300 chevaux. Fabriquée en série, elle avait des performances et un confort exceptionnels. C’est ainsi que la marque ISO Rivolta se fit connaître et apprécier de cette clientèle exigeante de voitures GT aux finitions très haut de gamme que ISO Rivolta allait uniquement fabriquer désormais. La GT 300 fut réclamée par des clients américains et ISO Rivolta la commercialisa aux États-Unis. Afin d’assurer la livraison des moteurs, un contrat de fourniture exclusif fut signé avec General Motors. Cela permit à la marque au griffon, de lancer la production d’une série de nouveaux modèles, tous basés sur la même plate forme : standard, allongée ou raccourcie, de la GT 300. Le succès de ce véhicule haut de gamme très moderne pour l’époque entraîna le développement d’autres modèles prestigieux : l’ISO Rivolta Grifo A3L en 1965 équipée de moteurs de 5,4 à 7 litres (400 hp, 270 km/h), la Grifo L300 puis la S4 en 1967 et la Super Grifo en 1968, la berline de luxe ISO Rivolta Fidia (1968) et la GT 2 2 ISO Rivolta Lele (1969), dessinée par Marcello Gandini, chef de projet chez Bertone.
– À la fin de l’année 1971, en raison des conditions financières très peu avantageuses imposées par GM, qui exigeait même le paiement à la commande des moteurs qui devaient de plus être commandés en grande quantité, ISO Rivolta se tourna vers Ford et essaya le moteur qui équipait le modèle Cleveland. La concurrence de marques prestigieuses, surtout Maserati et Aston Martin, dans une moindre mesure (seulement pour quelques modèles) de Ferrari et Lamborghini, mais aussi et surtout le choc pétrolier de 1973, mirent en sérieuse difficulté financière ISO Rivolta. Au début de l’année 1973, la famille Rivolta céda la marque à l’homme d’affaires italo-américain Ivo Pera et la marque se transforma en ISO Motors & Co. Un accord avec Philip Morris et le tout jeune team-manager Frank Williams permit la création en 1973, de l’écurie de Formule 1 ISO-Marlboro, disputant les saisons 1973 et 1974 avec une monoplace équipée du moteur Ford-Cosworth (Frank Williams reprendra l’écurie à son nom en 1975). Des ISO Grifo A3/C participèrent à plusieurs courses à partir de 1963, comme les 12 heures de Sebring mais également aux 24 Heures du Mans entre 1964 et 1965. Les frais de gestion de l’écurie, la baisse des ventes à cause de la crise mondiale qui suivit le premier choc pétrolier de 1973 et le retard avec lequel le gouvernement américain attribua à ISO Motors le statut de petit constructeur, qui impliquait des normes d’homologation moins sévères, conduisirent à la cessation de l’activité de construction automobile le 31 décembre 1974. En prévision de la cession de son entreprise à la fin de l’année 1972, la famille Rivolta décida de créer la marque ORSA. Elle disposait d’une modeste usine à la périphérie de Cagliari, équipée pour la fabrication en petite série de luxueuses voitures de style rétro. Pour compléter son organisation, ORSA avait acquis les chaînes de montage de Siata, qui avait cessé son activité peu avant, et conclu des accords commerciaux avec Fiat pour la fourniture des carrosseries, et avec Seat, alors filiale de Fiat pour la fourniture de la partie mécanique. Le modèle fabriqué était semblable à la Siata 850 Spring et a été commercialisé, en petite quantité, sous le nom SEAT-ORSA 850 Spring Special. Le site historique de l’usine de Bresso, près de Milan, a été transformé en musée : Museo ISO Rivolta, qui regroupe l’ensemble des productions depuis les motocyclettes jusqu’au dernier modèle de voiture GT.
Informée d’un projet dont elle était exclue pour cause d’absence de testicules, elle ne put s’empêcher d’y aller de sa petite pique.
– Ca daube la touze à plein nez ton truc. Allez bon vent et bonne bourre !
Alerte rouge sur la capitale ! Avis de tempête sur ciel serein ! Pic de pollution inégalé attendu à partir d’aujourd’hui et jusqu’à une date indéterminée ! Les pigeons tournoient dans l’air vicié avec des cris d’agonie. Les poissons flottent le ventre à l’air sur le grand fleuve empoisonné. Les rosiers aux jardins ne sont plus qu’un entrelacs de ronces. Déjà les fontaines murmurent des anathèmes. Chez les couturiers, les premières vendeuses hoquettent de terreur et songent au suicide.
La moitié du personnel du Ritz a démissionné. Restés à leurs postes, les téméraires portent des gilets pare-balles et des casques à visière. L’apocalypse est pour bientôt. Amies, amis, fuyez lorsqu’il est encore temps. Tous aux abris ! Rejoignez vos caves ou vos bunkers. Si vous êtes contraints de sortir évitez absolument la Seine et ses abords immédiats. La Diablesse rode, arpentant de son pas sacrilège les trottoirs de nos avenues. Satan vous observe derrière les vitres fumées de sa limousine. Si par malheur vous croisez son regard, vous serez attiré au cœur d’un cercle maléfique dont vous ne reviendrez pas. Tremblez hommes sages et vertueux, tremblez les canailles, tremblez les corrompus, la bête aux mille visages…, elle est de retour à Paris.
Quelques jours ont passé…
Elle m’a appelé hier…, bien entendu, elle avait prit soin de masquer son numéro, j’ai commis l’erreur de décrocher tout de même.
– Chéri, c’est moi !
J’ai failli répondre qu’il y avait erreur sur la personne, au lieu de cela j’ai bredouillé une vague formule de politesse restée lettre morte.
– Je serais en ville à partir de demain. J’espère que nous pourrons nous voir.
– Bé c’est-à-dire que je suis très pris en ce moment et….
– Et bien tu te libéreras. Rejoins moi Samedi vers 22 heures à ma péniche, je t’emmène dîner et j’espère qu’on va finaliser notre affaire avec l’Iso Rivolta Lélé et la Fiat Dino Coupé Bertone…
Ayant dit, elle raccrocha tandis que je me maudissais de ne pas avoir prévu de passer le Week-end au fin fond du Ténéré.
A l’annonce de cette grande nouvelle, j’ai du m’aliter pris de fièvres et de vomissements, j’ignore encore si je parviendrai à me ranimer moi-même.
Sur ces quelques mots, je vous dis adieu…, je pars affronter cette folle…, survivrais-je à ce nouveau combat ?
Rien n’est moins sur (bis) !
Un basouf de corbac, sur un arbre palanqué s’enfilait par la fiole un coulant baraqué… Une r’narde qui d’puis la veille n’avait pas bêquetté vint luir tenir jactance : “Holla, bel oiseau, vu comment qu’t’es fringué, t’es le mequeton à la r’dresse des costauds du loinqué”… Le Corbac, pas mariole, juste en voulant frimer, lui largue le coulant sur la gueule… “Envoyez c’est pesé” dit le Corbac, “t’es baisée ma pute”… Moralité : méfiez vous des jobardes qui vous envoient à la fraise des bobards à la gomme…
@Pluche…