1972 Bugazzi Custom Coupe…
Le génie automobile américain !
Le monde actuel souffre, mais sa douleur, est aujourd’hui immédiatement et partout répandue, elle s’étend à vitesse grand V, véhiculée par les transports, les médias, les réseaux…, les virus sont mondiaux, les maux sont planétaires…, le monde est partout en mouvement : ses bases sont forcément plus instables, le monde se cherche.
Nombre de groupes sociaux sont en déroute, nombre de cultures et d’identités sont en crise, on ne compte plus les bouleversements et les interrogations…, on mesure le trouble et le mal-être à une nouvelle échelle…, les causes sont multiples : libéralisme à outrance, surconsommation, déficit égalitaire.
L’Amérique, mère de tous nos vices et de toutes nos stupidités, possède tous ces critères : domination économique et diplomatique, impérialisme culturel et sportif, hégémonie de la langue et de la monnaie…, mal-bouffe, débats médiocres et politique spectacle, jeux TV stupides… et le public s’en nourrit et s’en contente !
Toutefois, l’Homo-Americanus n’est ni “un”, ni “monolithique”, il a le droit à l’imbécillité et au crétinisme, c’est son droit aux différences internes et à la complexité !
Débiter tout cela en grosses tranches de l’art du n’importe quoi…, est-ce de l’anti-américanisme et l’anti-américanisme est-ce un sentiment primaire, d’autant plus méprisable qu’il est toléré, brandi même par certains, avec fierté et force, comme un étendard ?
M’interrogeant au plus profond de moi-même sur cette question, pour vous aider à prendre position…, j’ai décidé, de publier un exemple parmi d’autres, du génie créatif automobile américain, via les extraordinaires Bugazzi Custom Coupe 1 et 2…
Décortiquer le génie américain est quelque peu périlleux, particulièrement dans l’automobile, les véhicules “bourrins” et autres engins “mongoloïdes” étant aux yeux de toute une série d’irréductibles (qui aiment particulièrement la chanson de Michel Sardou “Si les Ricains n’étaient pas là”…, des valeurs relativement sûres quant à ce que l’humanité doit y trouver, les remises en cause s’avérant toujours assez risquées, une dose de folie particulièrement déviante étant nécessaire pour ne pas sombrer dans une ennuyeuse guimauve.
Le moment où survient un dérapage dans la folie pure et simple, est souvent si imperceptible, que la vision de divers véhicules improbables relevant de cette catégorie n’est pas toujours désopilante pour tout le monde ; beaucoup de spectateurs ayant malheureusement tendance à regarder les automobiles américaines d’un œil peu concerné…
C’est pourtant dans ce genre difficile que s’illustre avec éclat les Bugazzi, œuvres magistralement mégalomanes d’un auteur ivre de sa propre personne….
Ces deux gargantuesques choses, dédiées au génie outre-Atlantique ont en effet été imaginées par George Barris (créateur de la VRAIE Batmobile de la série télévisée des années 1960), ce génie américain a construit les voitures que vous voyez ci-dessus, chacune au départ d’une des plus fabuleuse automobile de tous les temps (depuis l’âge des cavernes) la 1972 Lincoln Mark IV…, qu’il a nommées Bugazzi, en hommage à Ed Bugat (natif de Dallas, émigré dans l’Est de la France peu avant la dépression… et qui va rapidement franciser son nom en Ettore Bugatti).
Pour symboliser le renouveau de ce qui aurait pu être la nouvelle série des “Bugatti Royale” des années ’70, les 1972 Lincoln Mark IV qui ont servi de bases “donneuses” aux Bugazzi Custom Coupé…, après diverses modifications de carrosserie, ont été badigeonnées de trente couches de laque nacrée, avec pour certaines, divers “pinstripe’s” réalisés en feuilles d’or de 24 carats, appliqués à la main, de façon à ce que ces sublimissimes créations, démonstration du génie automobile américain, snobent la totalité de la production planétaire.
À l’avant, où les phares se trouvaient normalement, deux lanternes typiques du début de siècle ont été positionnées, puis tellement transformées, ue seules sont restées l’idée de leur forme, se résumant à celle d’une plaque de métal…
Et à l’intérieur, c’est un concentré du bon goût américain qui s’étale : or, garnitures en daim, tapis persans, poignées de salles-de bain montées sur des plaques de marbre italien, une télévision “dernier cri” et, en option pour la seconde série des Bugazzi, une banquette arrière “wet-bar”.
12 Bugazzi ont été construites… et, preuve que le “miracle” américain est une évidence (et que Dieu existe), elles ont toutes été achetés par des célébrités.
Ces 12 automobiles-cultissimes qui se négocient (parfois) aux environs de 60.000 US$ sur le marché de l’ocazzzz (elles se revendent, autre miracle), sont aussi inattendues que déconcertantes… d’autant qu’elles se posent en véritable renouvellement de la “Kulture” automobile américaine, laquelle est maniée avec une telle incompétence par un ensemble de débiles, que ce genre finit par en acquérir une dimension inédite, les engins de cette “mouvance” se regardant avec la même fascination qu’un spectacle pornographique réalisé et tourné par des débiles épileptiques.
Chaque semaine dans le monde, se déversent des stupidités, reflets des époques troublées où s’écoule l’huile industrielle des automobiles en perdition qui ne sont que de dispendieuses saloperies… c’est dramatique, ça tourne en boucle et ça s’adresse à la planète mais heureusement ça s’échoue lamentablement devant les yeux blasés des amateurs égarés du monde entier, semblables à des phoques piteux qu’on voit entassés sur ces hostiles plages du Nord, couvertes de galets, et qui observent ahuris ce que l’océan leur rejette, jour après jour…
L’Amérique s’échine à faire briller un monde automobile archaïque qu’elle prétend galvanisant…, fait pour le moral des troupes qui se battent pour “les valeurs américaines” qui reposent sur des sentiments nobles, comme le sacrifice, l’héroïsme et la patrie…, qui célèbrent la famille et son besoin de sécurité au total détriment de celle des autres…
L’honneur et la fidélité à soi-même (sic !), l’Amérique est un monde du rétablissement de l’ordre qui doit donner aux gens, envie de montrer leurs papiers et de baisser les yeux…, un “monde” qui a des valeurs débiles et qui prend le reste du monde pour de la merde.
Nombreux sont les candidats prêts à investir et miser sur la connerie…, il y a toujours des laquais dont l’échine est assez courbée pour leur permettre de tartiner à genoux leurs biscottes…
Vive l’Amérique !
Parlons-en de l’Amérique…
J’étais tout petiot quand on m’a parlé d’un futur monde de merveilles, sans inégalité, sans pauvreté…, ou il suffirait d’être sage et obéissant, d’étudier vaillamment, puis de travailler assidûment sans revendication… pour être assuré d’un certain bien-être et d’une fin de vie heureuse.
J’y ai cru.
L’Amérique était l’exemple à suivre, les Américains étaient des héros, ils avaient su tuer tous les méchants indiens grâce à John Wayne et Rintintin, puis avec le vrai Eddy Murphy ils avaient su tuer tous les méchants boches et grâce à Elona Gay (sûrement un transsexuel pilote de l’USAF, copain de Buck Danny, Tumbler et Sonny), ils avaient pu trucider des millions de méchants enfants et très méchantes femmes avec de merveilleuses bombes atomiques qui symbolisaient la paix dans le monde !
Puis les héros Américains ont du encore défendre le monde contre les méchants barbares communistes qui en voulaient à nos valeurs occidentales, en bombardant la Corée, puis le Viet-Nam, que même John Wayne (mais sans Rintintin tué sans doute par de très méchants noirs ennemis de Charlton Heston) était revenu avec ses bérets verts pour tuer tous les méchants jaunes !
C’était une époque fantastique !
J’ai ensuite voulu être Juif, un vrai colon de la paix, œuvrant dans un kibboutz pour créer le pays de la paix universelle, ce qui obligeait tout naturellement de se défendre contre les très méchants arabes aux dents pointues pleines de sang qui tuaient les enfants pour les manger… Oui, oui…
Je me souviens même, qu’après Zappy-Max à la radio du soir, on écoutait en palpitant les nouvelles de ce pays de la paix universelle que de très méchants et sales arabes voulaient prendre et que grâce à un héros qui avait mis un bandeau sur l’oeil pour ressembler à John Wayne comme dans un de ses westerns, les braves colons avaient gagné !
Si, si… Je vous assure…
Quoi de plus normal ensuite d’aimer l’Amérique, de vouloir en acheter ses symboles : boire du Coca-Cola au lieu d’un jus de pomme…, manger des Mc-Do au lieu d’une baguette jambon beurre…, s’habiller en jean’s western avec franges au lieu d’un beau costume faichement repassé du dimanche…, écouter Elvis Presley chanter le twist ricain au lieu de Charles Trénet : l’amour de la France…, rêver de la Route66 plutôt que de la Nationale7…
Je n’ai rien compris alors de Bob Dylan qui osait critiquer les héros de l’Amérique, qui prédisait la grande déglingue, qui fusionnait avec Joan Baez chantant sa tristesse du massacre des indiens…
J’ai rien compris quand j’ai voulu être Donald Trump, milliardaire d’affaires… que je suis devenu commerçant…, tant d’études et de rêves pour n’avoir comme avenir, qu’acheter beaucoup moins cher n’importe quoi revendu beaucoup plus cher…
Architecte, j’ai bâti des cages à poules, édifié des temples à la gloire du petit commerce local…, publiciste publicitaire, j’ai poussé les foules à consommer tout et n’importe quoi, jusqu’à fumer de la merde sous prétexte de devenir cow-boys des temps modernes…
J’ai même poussé le vice jusqu’à collectionner des Excalibur’s !
Éditeur, j’ai sacrifié des millions d’hectares de forets si précieuses pour débiter des sornettes poussant des cohortes d’ahuris à des customisations débiles de bagnoles apocalyptiques !
Pensez-donc…
Comment peut-on être pire ?
En achetant une Bugazzi…
Arghhhhhhhhhhhhhhhhhhhhhh !