1972 Nova-Sterling High-Tech…
Nous sommes dans l’univers des kit-cars, si vous n’aimez pas, lisez quand même, vous allez rire…, si vous aimez, lisez car ça va vous rappeler des souvenirs…
Après la nullissime Tramp et avant la toute pourrie Sterling est sortie l’abominable Nova… et vu son score de 500 kits fabriqués entre 1976 et 1996 par Richard Oake’s en Angleterre et Vic Elam à l’international, c’est sûr qu’après s’être tapé autant de fours, on n’est pas vraiment surpris que cet engin d’apocalypse colle un peu au fond et qu’il ait un tel goût de réchauffé.
La Nova, c’est la passionnante histoire de Richard Oake’s, un britannique bon teint qui a repris un concept bricolé par Phil Sayers, bon teint britannique lui aussi et de leurs copines en route vers le bonheur, à l’époque ou les Kit-Cars étaient “branchés”, “à-la-mode”, “dans-le-vent”…, “Salut les copains” et tout le reste, alors que l’humanité était aux abois, terrassée par le virus de la customization de tout ce qui roulait et ce en pleine guerre froide dans l’attente d’un conflit atomique entre la Russie et les USA.
Cette insipide daubasse insignifiante a alors tenté, bien sûr, de surfer sur la mode initiée par d’autres fous-furieux via Vic Elam en 1981 qui en est devenu fou en 1984 juste avant de refiler l’affaire à une firme située dans l’Essex, propriété de Sam Cobbley qui a fini par enterrer les moules en 1996 dans un coin reculé des Cornouailles de peur que la malédiction des kits-cars le précipite dans un asile d’aliénés.
Las, à l’instar des films de zombies qui, à force de répéter le même schéma narratif et d’accumuler les bouses, ont lassé leur public et montré leurs innombrables limites, les kit-cars se sont succédé et se sont enfoncé inexorablement dans une médiocrité toujours plus crasse…
En son temps, la Nova réussît l’exploit de créer un sous-genre aux voitures de zombies qui évoluaient sous l’influence néfaste de quelques magazines anglo-saxons dédiés aux kit-cars, payant ainsi une nouvelle jeunesse à quantités de châssis pourris dans des casses automobiles, un peu comme les Buggys l’avaient fait pour les plate-forme de VW-Beetle (Cox-Käfer) pour singer Steve McQueen et son Buggy dans “L’affaire Thomas Crown”…
Il suffit de retrouver divers magazines d’époque, ou pire, de visiter, au hasard, une “concentration” de kit-cars, voire un “show”…, pour mesurer l’ampleur de ce que l’automobile incestueuse en kit plastique avait à proposer aux beaufs dans les années ’70,’80 et ’90.
Depuis 1998/2000 c’est quasi terminé, l’épidémie est presque enrayée via des lois liberticides, mais il reste quelques irréductibles ainsi que diverses de ces automobiles qui continuent à témoigner que dans une autre époque, tout était davantage possible qu’à la notre.
Je vous offre donc ici, trois photos “sur le vif” d’une Nova retravaillée par son actuelle propriétaire, dans le genre high-tech-furtif poussé par Lamborghini, à savoir une automobile semblant hors de prix destinée à un monde à l’abandon qui doit se vivre sur le parking d’un supermarché !
En gros, elle réunit toutes les modifications traditionnelles, ici enfilées comme le feraient des bulgares à peine majeurs dans un box décoré à la californienne dans une arrière-cour de la banlieue de Moscou…
Car tout ça nous a été, bien sûr, créé sans le moindre effort de design, qu’il soit dans le fond (tout ça ne fait évoluer ni le monde ni votre connaissance de la jeune dame qui est l’auteure de cette transformation), ou dans la forme (on a la désagréable impression d’avoir déjà vu moins pire) malgré le boulot effectué sans compter (toujours appréciable mais ici guère transcendant).
Fatalement, cette Nova high-tech est passionnante comme un livre de coloriage quand on n’a pas de crayons de couleur et ça a le gout d’une pizza sans garniture.
C’est tellement redondant qu’on a l’impression d’aller au resto et de se faire servir un plat de nouilles tièdes dans des assiettes pas lavées…
Pire encore, cette odeur persistante de déjà-vu donne envie de regarder discrètement sous ses semelles, pour vérifier qu’elles n’y sont pour rien dans l’atmosphère âcre de crotte sèche qui sort de l’habitacle.
Certains automobiles de grande diffusion s’écoulent comme du purin, elles suintent la connerie technologique, mais cette Nova high-tech, c’est autre chose, c’est du beau crottin tout sec… et je vous prie de croire qu’il ne vient pas de Chavignol !
Classiquement, la plupart des kit-cars un peu cheaps utilisaient un canevas entendu pour que les gens sachent d’emblée de quoi il retournait, permettant de faire l’économie sur le développement onéreux d’un univers propre.
Ce canevas servait à rempoter la raison d’être de ce genre d’automobile, à savoir les quelques détails bouturés de ci de là, qui tentaient de lui donner une originalité pour que celle-ci puisse exister face à la concurrence.
“Une audace brillante”, a du se dire la re-constructrice de cette chose…
Ici, l’astuce pour faire moins vulgaire que l’imbuvable étron d’origine, c’est de nous faire le coup du high-tech en supprimant toute la carrosserie arrière.
Qu’elle crève, vae victis… comme aurait dit le poète.
Entendons nous bien, c’est un choix tout a fait honorable qui pousse ce récit descriptif hors des sentiers battus pour vous emmener vers celui, plus classique, du récit analytique de fin du monde dont GatsbyOnline est l’un des derniers avatar et assurément l’un des derniers chef d’œuvre (notez au passage la hardiesse de mon propos n’hésitant pas à mettre avatar et chef d’œuvre dans la même phrase).
Le principe étant clairement entendu avec la présentation de cette une voiture, sorte de gros coup de coude bien gras et qui tombe bêtement à plat tellement cette pseudo connivence merdique est hors sujet.
Clairement, le choix de vous la présenter a été porté vers le spectaculaire, ce qui aurait pu être une riche idée, mais encore eut-il fallu que sa conceptrice ait quelque chose à me dire, que j’aurais dès-lors pu retranscrire…
Le pari c’était de montrer l’horreur et la violence qu’un être est obligé d’infliger à une automobile pour survivre dans un monde en perdition.
C’est assez évident, mais le souci est que cette voiture n’a que ça pour exister.
Force est de constater que lorsqu’on tente de faire exister une automobile aussi mal foutue, affublée de gimmicks aussi grossiers, ça ne rend pas service à l’humanité.
Ca pousse les gens désorientés à agir de manière illogique (puisque leurs motivations sont floues) donc irrationnelle et, fatalement, les beaufs ont du mal à croire qu’un abruti ait pu réaliser cela et survivre plus de dix minutes après.
Ce qui n’arrange rien c’est qu’en plus la personne qui a créé cette chose à la ramasse… est une transsexuelle, une pintade gloussante qui m’a dragué en m’invitant à voir (et palper) ses bijoux de famille…, mais qui a su toutefois rester sexe même lorsque l’apocalypse a frappé à la porte de sa garde-robe !
Attention, tout comme sa Nova, lorsqu’il s’est agit de photographier son cul, là on doit reconnaître que tout le monde s’est appliqué.
Par contre, lorsque sa voiture fut abandonnée sur le bord de la route à cause d’une panne de carburation, les mêmes s’en sont contrefoutu totalement…, décision cruelle qu’impliquent nos temps apocalyptiques…
On ne peut donc qu’éprouver une antipathie grandissante à l’égard de cette Nova high-tech..
Que pourrait-on ressentir d’autre qu’un vague soulagement surnageant brusquement dans une somnolence blasée ?
De pas grand-chose, on se retrouve avec plus rien, mais toujours aussi mal branlé.
Je vais stopper ici ce texte qui fait tout ce qu’il peut avec un ajustement de mots et phrases pour vous faire oublier l’affligeante nullité de cette voiture qui entasse les lieux communs avec un manque constant et consternant d’imagination.
Note personnelle : Le peu de sympathie que toi, lecteur indulgent aurait pu conserver jusqu’au dénouement de ce texticule, va cailler subitement lorsque tu devras subir l’insondable idiotie du monologue final : En gros tu ne sais pas ce que tu f… là, tu ne sais pas ce qui va se passer, tu ne sais rien, tu es juste arrivé à destination, comme face à une sorte de lien lénifiant avec un passé nostalgique.
Ne t’inquiètes pas, ami, tu es au terme de ton périple, non pas parce que la route finit fatalement par déboucher quelque part, non pas parce que c’est la conclusion logique de l’intrigue, mais plus prosaïquement parce que j’ai épuisé ma liste à la con.
Je pense que pour donner une légitimité à mon manque d’inspiration, il suffirait d’un peu de gravité, d’une fin ouverte au bout d’un monde qui n’existe déjà plus, suivant dans le sable les traces d’un souvenir qui lui non plus n’est plus…
Bon, soyons clair, c’est à ce point merdique que j’en appelle solennellement à Bernard Kouchner.
Lui reste-t-il du riz que je pourrais envoyer à la personne qui a modifié cette Nova ?
Car c’est au moment où se déroule le rouleau rose du dernier espace de liberté qui me reste, que je m’interroge sur la possibilité qu’un jour se tarisse la source fétide qui pond avec une régularité diabolique merdes sur merdes, éclaboussant jusqu’à mes propres étagères.
On ne peut décemment plus parler d’industrie culturelle à ce niveau, mais d’épandage…