1974 Citroooon HY Kustom-Van-Rat !
Le Type H est apparu au salon de Paris 1947, élaboré secrètement par CITROEN durant la Seconde Guerre Mondiale, il avait pour mission de remplacer le vieillissant “TUB” (Traction Utilitaire) à partir de 1948…
Pierre BOULANGER alors directeur de CITROEN avait déterminé un cahier des charges simple afin de contenir les coûts de production : un véhicule monocoque en tôle ondulée rigide et équipé de nombreux éléments issus de la Traction et de la 2CV.
La tôle ondulée est le système le plus simple pour rigidifier la carrosserie ou le fuselage d’un avion, il avait été employé largement par Junkers pour son avion F 13 en 1919 et ensuite pour le Ju 52 (alias “tante Juju”)…
Les “ceusses” qui avaient le sens de l’humour se faisaient remarquer aux comptoirs des cafés du Commerce en disant qu’il fallait noter le soin aérodynamique apporté aux stries de la tôle ondulée judicieusement disposés dans le sens de l’écoulement pour ne pas perdre le moindre km/h…, ils ajoutaient qu’il ne fallait JAMAIS ouvrir les portes lorsque l’engin roulait, sous peine d’être happé dehors…, de quoi mettre d’emblée en confiance…
Fi de ces “raconteries de poivrots”, le succès sera immédiatement au rendez-vous auprès des artisans, des marchands, des hôpitaux, des services postaux et jusqu’aux malfrats…, les carrossiers de l’époque ont également proposé un nombre incalculable de déclinaisons du célèbre Type H sous diverses formes et combinaisons de carrosserie !
Avec sa “gueule”, son allure “unique”, il eu tout naturellement des rôles au cinéma et à la télévision, se rendant célèbre comme “panier à salade”…, puis il s’est éternisé, même le C35 n’a pas réussi à avoir sa peau, il semblait immortel, les jeunes adultes des années ’70 l’avaient toujours vu rouler…, même après 1981, lorsqu’il dispaitra des chaînes, il a continué de rendre service, d’ailleurs, on le voit encore de nos jours, dans les campagnes.
La nomenclature du Type H variera en fonction de ses capacités de chargement et de la forme de carrosserie : H (1.200 kg de charge utile), HZ (850 kg puis 1.000 kg), HY (1.500 kg puis 1.600 kg), HP (plateau), HX (plateau frigorifique) ou HW (plateau pour les carrossiers).
Au cours de sa loooooongue carrière, il a à peine évolué, le pare-brise est passé en une partie, la vitre arrière est devenue rectangulaire et des ouïes ont poussé sur le compartiment moteur, mais globalement, il a gardé la même silhouette de 1947 à 1981…
Côté équipement, il n’y avait rien, c’était on ne peut plus monacal : un compteur de 11cv était posé sur la colonne de direction et il n’y avait même pas de voyant pour les clignotants…, les sièges étaient composés de deux coussins rectangulaires en skaï (sans réglages possibles), les rangements se limitaient à un unique vide-poche qui ne se fermait pas…, le moteur s’invitait dans l’habitacle, un coffre assurait l’isolation.
A l’arrière, le HY innovait avec une unique porte coulissante, l’autre servant de cachette pour la roue de secours, le rail était fixé sur le bas de caisse, ce qui limitait l’ouverture. Derrière, le souci, c’était la rigidité, d’où des montants arrière épais, de plus, l’ensemble hayon + demi-portes n’était guère ergonomique, mais il faut se souvenir que ce n’était que le débuts des fourgons.
Pour 1947, le Type H était moderne : monocoque et traction, 3 ans avant le Peugeot D3 et 12 ans avant l’Estafette Renault…, mais en 1968, le 1,9l, hérité de la 11cv, adopte enfin les évolutions de la 11D (apparue en 1955 !) et ses 52 chevaux associés à une boite à 3 rapports en « H », avec 1ère en bas à droite.
Sur la route, on est à des années-lumière des utilitaires actuels, rien n’est automatisé, rien n’est électronique.., a l’arrêt, il faut de bons biceps pour faire tourner les roues… et bien la pédale du milieu a un rôle principalement décoratif.., les suspensions sont très raides.., globalement, comme pour la 2 cv, le but était avant tout de se mouvoir et ici, en plus, de transporter du matériel.
Il fut un temps pas si lointain où, contre quelques icônes de Delacroix, vous pouviez obtenir un HY bien rincé…, depuis, il a acquis un statut “collector”, un modèle en bon état peut monter jusqu’à 50.000 €, à moins de tomber sur un rural qui n’a pas du tout conscience de la valeur de son véhicule et n’y voit qu’une vieille fourgonnette !
En 2019, l’auto n’est plus qu’un “déplaçoir”, la législation qui a tué les rêves automobiles, la chose, le jouet qui imprégnait presque tous les anciens conducteurs, qui donnait du plaisir à conduire, à devenir ou être pilote aussi, ceux qui ont connu, aimé l’auto conserver leurs jouets, les sortent parfois.
Mais concernant cette Citroën HY…, 100km/h en descente, avec le vent dans le dos, c’est un peu short pour les autoroutes…, mais fi des convenances et de la conservation des vieux “monuments automobiles”, vive le “politiquement-incorrect”...
Il faut oser être déjanté…, défier les lois assassines et liberticides et repousser toutes les limites de la créativité…, c’est ce que je vis avec Chromes&Flammes, rechercher les dernières licornes et en recréer l’ADN…
Rien à f… de la conservation d’un patrimoine qui n’en vaut pas la peine, il faut oser révolutionner jusqu’aux objets du quotidien…, pour ce fourgon Citroën HY, seule la carrosserie semi-pourrie avait de l’intérêt…, question esthétique, certes, mais surtout désir de se manifester dans la contre-culture… de même que les Rat-Rods par comparaison aux Hot-Rods qui sont eux-mêmes le signe que les “outlaw’s” s’affirment…
Le châssis est une création ou la créativité prime sur absolument tout…et le travail acharné y nécessaire est entré dans cette construction…, les jantes Barramundi Design 17-6.5 avant et 20 à 11,5 arrière, couverts de Pirelli F 195-40-17 et R 295-20-20… ne sont que le visible dans l’ensemble semi-pourri de la carrosserie… qui se pose sur le sol au repos et grimpe de 15cm en position “route”…, rien à en dire, les photos sont là pour remplacer les phrases…