1993 Alfa Romeo RZ by Vilner…
Code ES-30 (Experimental Sportscar 3L0 ) – Assemblés directement chez le carrossier Zagato, dans ses ateliers implantés à Rho, dans la banlieue de Milan.
Production : SZ (Coupé Sprint Zagato) 1.036 exemplaires (dont 38 prototypes) – RZ ( Roadster Zagato) 278 exemplaires
Moteur : V6 – 2.959 cm3 – 209cv – 5 vitesses – Poids : 1.256/1.388 kg – 4.059 mm x 1.730 mm x 1.311/1.201 mm – Vitesse 250 km/h, 0 à 100 km/h en 7s.
La mécanique et la plate-forme sont issus de l’Alfa Romeo 75 avec reprise du schéma Alfa transaxle à boîte de vitesses accouplée au différentiel et pont arrière De Dion. Années de production : 1990/1993
Le moteur est le V6 Alfa Romeo (Busso) de 2.959 cm3, ouvert à 60°, deux soupapes par cylindre, équipant la 75 3L0 America développant 190cv, préparé par le département Corsa Auto Delta (changement des collecteurs d’échappement, modifications des diagrammes d’arbres à cames et de la centrale d’injection pour obtenir une puissance comprise entre 210 et 220cv à 6.200 tr/min (couple 25 mkg à 4.500 tr/min (type 61501). La voiture a été conçue techniquement d’après l’étude de Giorgio Pianta, ingénieur et directeur de l’équipe course (rallye) de Fiat et Lancia.
La plate forme, les suspensions montées sur rotules et les freins proviennent de la 75 Turbo Evoluzione du groupe A, lui donnant une tenue de route très équilibrée par la répartition des masses, la boîte-pont positionnée à l’arrière et la grande rigidité de caisse. Un grip latéral évalué à 1,4 G permet une vitesse élevée en courbe. Un système hydraulique permet de moduler la garde au sol via une pompe, située dans le coffre, qui relève l’auto de 6cm, pour les obstacles posant problème à la garde au sol d’origine de 8 cm.
Alfa lance l’étude de style avec trois concurrents : Carrozzeria Zagato, Centro stile Alfa Roméo et Centro Stile Fiat. C’est ce dernier dirigé par Robert Opron (le même qui dessina la Citroen SM), qui remporte l’étude. La ligne dure et très marquée, correspond parfaitement à la destination de la voiture et à l’image recherchée. La carrosserie est en matériaux composites, réalisée par la société italienne Carplast. Le toit est en alu, l’aileron est en carbone, l’intérieur est en cuir beige et le tableau de bord en carbone. Son style “Dream-“car échappé d’un salon, la fait surnommer “Il Mostro”...
Pour le lancement en 1992, la voiture est présentée lors de diverses courses en tant que SZ-Trophy, également en entrée de Grand Prix de Formule 1 avec des célébrités du volant. Ces SZ-Trophy disposent d’un arceau, de jantes plus légères, montés en pneus racing. Il subsiste très peu de ces SZ Trophy.
L’Alfa-Roméo SZ/RZ sera la dernière propulsion Alfa, jusqu’à 2008 année ou est présentée la 8C Competizione et ensuite la 4C, interrompant la domination de la traction-avant chez Alfa Romeo, dont la caractéristique a toujours été la conduite sportive.
La variante cabriolet, appelée “RZ” (Roadster Zagato) reprend les lignes générales de la “SZ”, mais avec un poids augmenté de 132 kg par le renforcement de la structure de l’habitacle. Cette série est limitée à 278 exemplaires qui sont produits jusqu’en septembre 1993. Les couleurs de carrosserie, outre le rouge Alfa traditionnel, comprennent le jaune et le noir.
Une chose est certaine, cette Alfa Romeo SZ ne laisse pas indifférent, d’autant plus qu’elle a été complètement reconstruite par le carrossier-designer Vilner en Bulgarie, quoique de nombreux commentaires ne sont pas très élogieux, à propos de son design. Néanmoins, certains, comme moi, sommes plus tolérants, parce qu’elle ne ressemble à rien.
Reste que lorsqu’on s’attarde sur les détails d’une “originale” d’usine, tout devient quelque peu risible, la finition et la qualité d’assemblage confirmant le côté artisanal façon prototype commercialisé en petite série. Mais avec la reconstruction Vilner, l’Alfa atteint un bien meilleur niveau. La carrosserie est en matériaux composite et, pour reprendre l’expression de notre photographe, son apparence générale s’approche de celle d’une boite de chaussures. A noter quand même qu’elle affiche un Cx de 0.30, une valeur plutôt intéressante au vu de son look.
Pour ma part, j’aime d’abord l’avant, une véritable gueule avec un regard perçant composé de six petits phares carrés. En l’observant de face, avec son bouclier collé au sol, la SZ dégage une prestance indéniable. Le dessin de l’arrière hyper carré et très massif, cette poupe taillée ne laisse pas transpirer un travail de designer. Les plus convaincus affirment que cela fait référence à la Giulia TZ et son fameux “Coda-Tronca”, c’est à dire arrière tronqué. J’ai un peu de peine à rallier cette cause, même si je suis fan de cette SZ…
A l’intérieur, c’est un brin plus élégant, avec des sièges baquets offrant un maintien correct tout en étant plutôt cossus avec leur habillage en cuir Connolly. Si je trouve la présentation générale assez réussie, la qualité de finition est clairement en adéquation avec la robe extérieure, c’est de l’artisanat Bulgare ! Stricte deux places avec un non-coffre totalement occupé par la roue de secours, pour les bagages il faut se contenter de les faire suivre en taxi, en train ou d’installer une attache-remorque façon Chrysler-Plymouth Prowler !
Pour ce qui est de la position de conduite, c’est italien, il faut être un brin masochiste, aimer conduire éloigné du volant avec les jambes tendues en Z et la tête sur le coté à 45° (capote en place), le front étant appuyé inconfortablement sur le pare-soleil. Difficile dès-lors d’apprécier la lecture des compteurs Veglia Borletti, lire de biais (en diagonale) c’est surement très sportif, mais ne m’a pas enthousiasmé ! La sonorité du moteur est bof-bof, il ronronne à merveille, mais j’aurais aimé des vocalises plus suaves. C’est un peu trop doux comme musique en regard du look endiablé de l’auto !
La motorisation se veut également très lisse, il ne faut pas hésiter à monter dans les tours pour en obtenir la quintessence. C’est vraiment au-dessus de 3.500 t/min que le moteur se révèle, sans pour autant être un véritable foudre de guerre. D’autant plus que la SZ n’est pas vraiment légère avec son poids de presque 1.3 tonnes. Bon, j’avoue qu’on est mal habitué de nos jours car la moindre berline compacte, généralement affublée d’un moteur suralimenté, développe autant de chevaux.
Durant mon long périple de quelques centaines de kilomètres (avec le litre à 2,20), j’ai constaté pour mon plus grand plaisir, que les pires choses, tout comme les meilleurs ont une fin ! Si la voiture semble rivée à l’asphalte, il est préférable de ne pas atteindre la limite, car elle décroche très franchement.
Clairement l’Alfa Romeo SZ a marqué les esprits lors de sa présentation en 1989, elle continue de le faire aujourd’hui.
J’ai noté la remarque d’un bonhomme qui m’a demandé si c’était bien de se taper une star du porno ! Tellement juste comme remarque, car cette Alfa Romeo SZ est un brin vulgaire, totalement décadente et véritablement atypique. Du coup, elle est complètement désirable dans le sens charnel du terme. Vous n’aimez pas les putes ? Ni les belles plantes vénéneuses ? Qu’importe, moi j’adore pour pas trop longtemps !
4 commentaires
Au passage, les photos sont magnifiques…
Un coup de chance ! C’est en effet difficile avec un Polaroïd, mais je suis patient…
Rhaaaa, le V6 Alfa Roméo… un moteur apprécié des popus comme moi car abordable à pas cher et plus mélodieux que le V6 PRV franchouille. Le marketing à l’Italienne faisant le reste, au même titre que l’Alfa 75 est devenue une auto de pilots/connaisseur. Ces images m’évoquent beaucoup d’odeurs d’huile !
L’huile tâche… en plus de sentir ! Les américains du Far-West disaient qu’un bon moteur Alfa est un moteur mort !
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