2000/2008-2011 Trident Iceni… Bio diesel supercar !
Le Royaume-Uni réserve sans cesse des surprises mécaniques du fait d’une réserve inépuisable de passionnés d’automobiles.
Le “vrai” constructeur britannique “Trident”, disparu il y a un quart de siècle, sans laisser d’adresse…, s’était installé dans les années ’60, à Ipswich dans le Norfolkshire en Angleterre, au sein d’une société baptisée “Viking Exécution”, qui était concessionnaire TVR, construisait quelques prototypes sportifs et préparait des moteurs Ford pour les Elva.
Après le bref retour de la marque Invicta, ce fut au tour de Trident, une autre marque mythique, de renaître de ses cendres, puis de se consumer encore…
Sous la dénomination de “Trident Performance Vehicles Ltd”, il a débuté la fabrication de ses propres voitures à partir de 1965… et a disparu une dizaine d’années plus tard.
Dans le petit monde des constructeurs éphémères aussi fous que géniaux, la marque a revu officiellement le jour en avril 2000 avec un prototype baptisé “Iceni” développé à partir de 1999 par Eric Broadly, un des fondateurs de “Lola”, qui allait ainsi participer à la renaissance de la marque “Trident” en y apportant notamment son expérience de la compétition.
L’ambition d’Eric Broadly était de proposer des voitures de sport abordables autorisant un usage quotidien et, le cas échéant, de “faire de la piste “…
L’équipe de Trident a investi 2,3 Millions de £ dans le projet, puis à cherché des fonds pour perdurer…, en vain !
En 2008, la “Trident Iceni”, qui était déjà dans sa première version une GT intéressante, s’est radicalement transformée.
Esthétiquement racée et sportive, ce roadster biplace de 4,20 m de long cachait toutefois bien son jeu.
En fait elle combinait avantageusement : design aguicheur, respect de l’environnement et performances de premier ordre.
Une réussite qui faisait de ce véhicule, un véritable ovni au milieu des productions automobiles d’alors.
Question design, l’auto était dans le plus pur style britannique.
Elle était dotée de panneaux de carrosserie en composite assemblés sur un châssis en acier inoxydable, le tout n’accusant qu’un poids de 1.450 kg, grâce à l’emploi massif de carbone Kevlar et d’une suspension en aluminium forgé.
La nouveauté, c’est peu dire, car en fait c’était un véritable scoop, était que la “Trident Iceni” cachait dans ses entrailles ce que les sportives d’antan ne pouvaient même pas oser chuchoter : une motorisation diesel !
En effet, cette “Trident Iceni” fonctionnait avec un bon gros V8 6,6 litres turbo diesel venu d’outre-Atlantique, en l’occurrence, le V8 GM Northstar à 4 soupapes tout alu répertorié Duramax qui équipait entre-autres dans différentes versions, certaines Cadillac, quelques pick-up, diverses camionnettes et petits camions du géant américain…
Ainsi motorisée, la “Trident Iceni” était vraiment atypique, car puissance et couple étaient au rendez-vous… et dignes d’un camion.
Sous le capot avant se logeait en position longitudinale ce gros V8 GM biturbo de 6.6 litres de cylindrée à injection directe common-rail avec 4 soupapes par cylindre qui développait 550 chevaux à 3100 tr/mn pour un couple de 705 Nm.
Cette britannique au sang américain avalait allègrement le 0 à 100 km/h en 3,2 secondes pour une vitesse de pointe de 322 km/h et donc, elle “grattait” pas mal de GT renommées.
La voiture bénéficiait donc d’un rapport poids puissance très appréciable de l’ordre de 380 chevaux/tonne, ce qui lui procurait des performances vraiment étonnantes.
Des chiffres à couper le souffle… d’autant plus que les consommations annoncées par la firme anglaise étaient impressionnantes : à une vitesse stabilisée de 90 km/h il ne lui fallait que 3,4 litres au 100 km… et 4,0 litres au 100 km à 110 km/h !
Des données ahurissantes…, mais, avec un tel engin, il était fort difficile de ne pas laisser le pied droit appuyer à sa guise sur la pédale des gaz.
Dès lors, comment ne pas s’extasier devant la “Trident Iceni”, ce roadster anglo-américain capable de passer de 0 à 100 km/h en à peine 3,2 secondes… et d’atteindre la vitesse maximum de 322 km/h ?
Grâce à son V8 6.6 de 550 chevaux fonctionnant au biodiesel, ce roadster 2 places était en mesure de parcourir plus de 3.000 km, avec un seul plein…
À titre d’exemple, c’était mieux qu’une Ferrari F430 !
Le V8, était accouplé à une boîte automatique à huit rapports avec palettes au volant permettant aussi un mode tout automatique en ville.
Pour freiner, la “Trident Iceni” se parait de disques de freins ventilés généreusement dimensionnés de 385 mm à l’avant et de 335 mm à l’arrière.
Pour les roues, les pneumatiques et les jantes mesuraient respectivement 245/35 à l’avant et 285/30 à l’arrière et étaient signés Dunlop, le tout en 20 pouces.
Le siège conducteur, était totalement fixe, par contre le pédalier et le volant étaient entièrement réglables électriquement pour offrir une position de conduite sur-mesure.
L’intérieur misait sur le côté high-tech, comparativement à l’extérieur.
Cette propulsion disposait d’un espace de rangement capable d’accueillir des bagages pour partir deux semaines en vacances, en couple.
Son prix de vente était d’environ 93.900 euros et plus suivant les options….
Caractéristiques techniques :
Moteur : V8 Diesel Biturbo – 6.6 L – 550 chevaux – 705 Nm – 322 km/h – 0 à 100 en 3’2
Consommation : 3,5 litres aux 100 Kms
L’économie de carburant, fantastique, était réalisée par le biais d’une technologie appelée “multiplication du couple” qui pouvait être appliquée à toutes les voitures diesel dont la popularité était alors croissante d’année en année par rapport à l’essence automobile…, la “multiplication du couple” conservait une faible plage de régime, c’est ce qui diminuait la consommation de carburant et réduisaitt les émissions nocives.
Par exemple, à 70 mph, l’Iceni fonctionnait à 980 tours par minute alors qu’une voiture tourne habituellement entre 2500 et 3500 rpm à 70 mph (Cela signifie qu’un V8 de 6,6 L peut être plus économique qu’un 2.0 L-.
Essentiellement, un gros moteur qui ne fait pas beaucoup de travail, est plus efficace qu’un plus petit moteur qui fait beaucoup de travail…
En bref, cela a intéressé les sociétés Carbon Trust, EEDA, HGCA et EEMS…, pour n’en nommer que quelques-unes.
Cette technologie, disponible immédiatement, ne nécessitait pas de recherche ni de développement et faisait une différence immédiate.
Trident a demandé à tous ces organismes d’apporter quelques subventions…, le gouvernement britannique s’est positionné comme re-distributeur des subventions… mais Trident n’a rien reçu…, pas un sou, pas un penny, pas un euro.
Non seulement Trident n’a pas reçu d’argent, mais a du lutter pour justifier juridiquement les raisons pour lesquelles il a échoué industriellement…
Personne, pas même la justice n’a été capable de savoir qui avait reçu ces subventions…
Finalement, la firme a été dissoute en 2008 !
Début 2011, une tentative de redémarrage a eu lieu, la voiture devant être équipée d’un moteur Cadillac 3L2 essence 6 cylindres, boîte automatique… et présentée en grande pompe les 15 et 17 juillet 2011 au célèbre Cholmondeley Pageant of Power Runs à Cholmondeley Castle, Malpas, Cheshire, England…
Sans aucune suite !