2000 Baci-Basasie Automobile / 29.700$
-La “Baci de Cock” est une moche réplica vendue 29.700$ (Lot L97) par MECUM à Indianapolis le dimanche 15 mai 2022.
-Le “Bacille de Koch” est une espèce bactérienne dont l’agent est spécifique de l’infection par la tuberculose humaine “Mycobacterium bovis”.
-Les deux sont des infections…
Le vrai journalisme Gonzo exige le talent d’un maître journaliste, l’œil d’un photographe-artiste et les couilles en bronze d’un baroudeur. Plume et regard aiguisés, témérité à toute épreuve, c’est avec ces exigences et mon sens de l’autocritique, que j’aborde tous les grands sujets qui s’offrent à moi (comme autant de jeunes femmes en manque) que je publie dans www.GatsbyOnline.com + www.ChromesFlammes.com et leurs web-sites satellites… Déjà à l’époque de mes anciens magazines ChromesFlammes, ainsi que Calandres, je ne lâchais rien avant d’entrevoir une vérité que les médias traditionnels préféraient occulter, par fainéantise ou peur de se griller. Raconter alors mes doutes et publier comment je surmontais les obstacles dressés par les attaché(e)s de presse qui voulaient m’imposer leur mise en scène et violer mon intégrité, faisaient partie de ma méthode du “Rentre dedans à donf”…
J’étais en ces temps lointains d’autres mœurs, contraint et forcé, malgré mon éthique (élastique), de m’astreindre à des jeux sexuels pervers avec quelques jeunes dames des relations publiques… Grillé, moi, personnellement, je l’ai toujours été ! Présenté comme un reporter-ovni bourré d’acides et d’alcool depuis toujours, partout où j’ai sévi, en réalité je m’estimais (encore actuellement) profondément lucide, quoiqu’halluciné sous certains angles ! Nul n’est parfait, surtout quand il s’agissait de gratter sous le vernis rose dont se recouvraient les dindes et dindons d’affaires peu-claires et les politiques de tous bords, hommes, femmes et transsexuels confondus. J’ai d’ailleurs gardé les preuves photos que certain(e)s cherchaient à cacher leurs particularités. J’affectionnais particulièrement les raouts (brouets de sorcières) qui constituaient le “Rêve Américain” auquel on nous faisait croire depuis la dernière guerre.
Quand j’arrivais quelque-part pour réaliser un article, ce n’était pas pour flatter les honorables qui se faisaient de l’argent sur tout et n’importe qui et quoi, je préférais décrire les connivences et les gueules rubicondes de la haute société décadente et dépravée. Ce qui m’intéressais au plus haut point, c’étaient les dessous (de table particulièrement) et ce qui se cachait derrière les discours officiels : souvent, un effondrement de toutes les valeurs ! Bien sûr, on retrouvait dans mes articles, de longues digressions sur mes après-midi alcoolisées, mes soirées épouvantablement et perversement sexuelles, mes embrouilles avec toutes les administrations imaginables (je hais les fonctionnaires, c’est une histoire familiale suite à des évènements incessants depuis trop longtemps), exaspérées par mon refus des contraintes ! Mes extras donnant ainsi un rythme et un ton jouissifs à mes articles. Ce sont toujours mes valeurs.
Mes valeurs participaient donc plus profondément au dispositif même du Gonzo : être clairement subjectif, certes, mais tout dire au lectorat de l’état d’esprit dans lequel j’abordais mes sujets et celui bien évidement des gens que “j’auscultais” en reportage… Le comment je m’incrustais, par exemple mi des années ’80, dans les usines au bord du gouffre de : Clénet, Excalibur, Zimmer, Panther, Stutz, Intermeccanica, DeLaChapelle, DeLorean… et des centaines d’autres, pour parler à leurs patrons, mais aussi aux employés et ouvriers en attente de basculer dans la précarité… Comment j’ai compris l’arnaque monumentale des Fédérations d’automobiles anciennes, cul et chemise avec certains hauts fonctionnaires pour mettre au point des contraintes diverses et répétitives via des lois, afin de pomper un maximum aux gnous, tout ce toutim visant à tuer la totalité des artisans créateurs aux seuls profits des multinationales n’hésitant pas pour survivre, de verser des commissions et rétro-commissions à l’infini…
D’un doigté féroce (doigté parce qu’outre l’image sexuelle suscitée) actuellement on dactylographie directement sur les claviers d’ordinateurs, il y a un peu plus de dix ans on aurait utilisé l’expression : “d’une plume féroce”), j’ai ainsi revisité le style au gré de reportages écrits à la première personne, d’une façon totalement subjective, me mettant en scène sous les faux effets de l’alcool (et de la drogue dans certaines situations extrêmes)… Avant que je m’en occupe sans compromissions dans GatsbyOnline, car chez mes confrères, un interview de Richard Baci (par exemple) ne se serait jamais achevé sans qu’il ne leur paye 500 euros, lui donnant en contrpartie un texte dithyrambique indiquant qu’il était un “designer génial”, impliquant ainsi, que ses concurrents n’étaient que des demeurés incapables… Ainsi soit-il ! Tout laissait penser, en dépit des protestations indignées des lecteurs qui trouvaient que choisir entre deux horreurs n’était vraiment pas une alternative digne de ce nom… qu’acheter une Baci plutôt qu’une autre néo-classique du même mauvais genre, était un choix entre l’obscénité et la vulgarité…
Les peuples ont le genre de voitures qu’ils méritent. Avec la guerre OTAN et Ukraine contre la Russie, voici donc revenir le prétexte fabriqué où la grande dinde américaine rentre au nid pour vous chier sur la gueule… Pour le meilleur ou pour le pire. C’est dans un contexte similaire d’après Irak, donc avec une certaine curiosité morbide, que j’étais allé aux USA pour enquêter sur la Baci et quelques autres marques au bord de la déconfiture. Clénet, Excaliibur et Zimmer l’étaient déjà. Baci se présentait en “gagnant de match”… Mon but était de découvrir l’homme et l’organisation qui se cachaient derrière cette abomination, ou peut-être de m’apercevoir qu’ils ne portaient aucun masque et n’étaient en fait et réalité que ceux qu’ils semblaient être, des hommes en plastique fabricant des autos en plastique, dans un environnement de malins mercenaires si prudents faux-culs, qu’ils avaient l’air en plastique eux aussi…
Si c’est la première fois que vous lisez une de mes chroniques, vous avez dû sentir que j’étais un danger pour :“La foi en l’automobile”… et vous venez surement de téléphoner et/ou envoyer des emails à plein de gens pour vérifier qui j’étais, voire pour me dénoncer de tout et n’importe quoi, à des types qui portent des costumes sombres informes, aux cheveux pleins de brillantine (on dirait des mannequins pour un défilé de mode du Club des Élans) et sont accrochés à une mallette en vieux faux cuir craquelé… Les gens du fisc ! De toute façon, je chie grassement sur eux et sur cette “chose”… La Baci n’a jamais été une des automobiles néo-classiques que je préfère. Pendant des années, j’ai considéré que sa seule existence constituait un monument vivant à tous les gènes pourris et à tous les chromosomes détraqués étouffant les possibilités du Rêve Automobile Américain ; une fétide caricature d’elle-même, sans âme, avec l’ingénierie d’un tracteur et le style d’un bazar indéfinissable… Quoique je “reconnasse” sa finition générale relativement acceptable !
Pour arriver à pas grand-chose, Richard Baci avait engagé des techniciens pour l’aider à gagner des parts de marché sur les autres voitures du même style qui n’existaient déjà plus… Vous comprenez d’emblée que c’était une stratégie sans risques ! Comme équipe, ils étaient redoutables, il y avait là des vieux pros d’autres marques qui ne trouvaient plus de travail depuis 15 ans, des jeunes carrossiers Turcs et Mexicains estropiés… et un vendeur paraplégique chargé d’expliquer aux journaleux agacés que : “Mister Richard Baci travaille dur”… Campé dans sa chaise roulante, il s’exprimait à mots couverts, en quelque sorte, avec de subtiles contradictions de l’esprit. J’ai toutefois pu savoir, suite à une coucherie rocambolesque avec une secrétaire avenante, qu’il n’était handicapé de rien, et que c’était un moyen imaginé par “le Boss” permettant d’éviter des essais et trop de questions nécessitant des manipulations de la Baci…
J’ai réussi à coincer Richard Baci derrière son bureau en bloquant le passage de sortie avec la chaise roulante sur laquelle gesticulait le vendeur qui en faisait ainsi déjà trop pour un paraplégique “honnête”... et Richard m’a alors quand même confessé qu’il avait un plan d’avenir qui pouvait couler la GM et Ford, mais il n’a rien voulu m’en dire de plus. J’ai insisté en laissant supposer qu’utiliser un faux paraplégique pour “vendre à-la-charité” n’était pas légal, ce qui a jeté un froid et causé une sur-agitation du vendeur toujours dans sa chaise devenue non-roulante ! Patriotiquement, Richard Baci m’a finalement expliqué le pourquoi du comment en une phrase : “Une personne ayant mes responsabilités de vouloir commercialiser la voiture Néo-Classique la plus extraordinaire du monde, ne doit révéler ses positions à quiconque et à l’avance !”
Inutile de nier qu’il comprenait parfaitement les rouages du système, j’étais arrivé dans le New Hampshire en pensant trouver une sorte d’âne en train de braire… et j’en suis reparti convaincu. En public, Richard Baci était d’une prudence de serpent ; il souriait constamment pour les photographes, s’exprimait toujours en amicales platitudes et tendait l’autre joue au moindre signe d’hostilité. Ses relations avec la presse étaient bonnes, tout simplement… et si quelqu’un faisait allusion à sa Baci comme étant une stupidité, il se contentait de sourire et changeait de sujet… Consciemment il s’efforçait de ne pas se mettre les journaleux à dos, mais il s’en méfiait encore plus terriblement… Humphrey Bogart aurait eu une médiocre opinion de Richard Baci, lui qui affirmait “On ne peut pas faire confiance à un homme qui ne boit pas”… Et sans même rappeler ici que paraphrasant Raoul Duke concernant Nixon, j’affirme : “Je n’achèterais jamais une voiture d’occasion à Richard Baci, à moins qu’il ne soit saoûl”…
Les gens qui parlent ainsi n’étaient pas du genre qu’il aimait avoir autour de lui, surtout quand il était occupé à autre chose et ne pouvait les surveiller du coin de l’œil, ce qui expliquait pourquoi ses employés s’étaient tellement énervés quand j’avais essayé d’assister à une autre conférence de presse qui se déroulait dix minutes plus tard. Il était prévu qu’il se fasse quelques publicités télévisées chez CBS, aussi devait-il répondre aux questions de divers journaleux triés sur son volet personnel, la vraie presse n’avait pas été conviée, mais je voulais revoir Richard Baci dans un cadre détendu et informel. J’espérais un autre angle de discussions. Quand j’ai demandé à assister à la conférence de presse, la secrétaire garde-chiourme m’a sèchement envoyé balader.
– C’est un enregistrement commercial, m’a-t-elle expliqué… Croyez-vous que Procter & Gamble vous accepteraient dans leurs studios ? Ou Ford ?…
Elle avait été secrétaire dans une petite usine qui fabriquait des boîtes de vitesse et des pignons à Chicago avant de devenir la secrétaire très particulière faisant fonction d’attachée de presse, je n’ai donc pas été surpris par sa curieuse analogie… J’ai simplement haussé les épaules et je m’attendais (pour moitié) à me faire jeter. Rien de tel ne s’est produit, peut-être parce qu’une équipe de cameramen ne faisant pas partie de CBS s’était invitée également, et était déjà là… et protestait sombrement parce que Richard Baci ne voulait pas les recevoir… Ils sont repartis à mon arrivée, mais je suis resté pour voir ce qui allait se passer. L’atmosphère était totalement sinistre… Richard Baci était dans une autre pièce, en train de répéter avec sa secrétaire très particulière, ils ont passé une heure à bien formuler les questions, la secrétaire a poussé des petits cris de jouissance, pendant ce temps, divers employés me surveillaient tour à tour, aucun d’entre eux ne savait quoi, qui et qu’est-ce… Quels qu’ils soient, ils étaient entourés d’un secret absolu…
A un moment, je prenais des notes et des photos par la porte entrouverte de la pièce des jouissances (sic !), la secrétaire était toute ébouriffée et se remettait lentement de ses émotions, quand elle se rabattit soudain (la porte)… et deux employés au format d’armoires à glaces se sont approché de moi avec un air très menaçant !
– Qu’est-ce que vous écrivez ? Et en plus vous prenez des photos ? m’a lancé l’un d’eux.
– Que des notes, ai-je répondu.
– Eh bien, allez les écrire à l’autre bout de la pièce, fit l’autre, Ne restez pas près de cette porte. C’est privé !
Devant tant de sympathie, j’ai résolu de rentrer “At-Home” et de vous narrer le plus sobrement possible, ce qui s’était passé… Bon, OK ! C’est une réaction humaine et journalistique, mais pourquoi y passer tant de mon temps ? La soif d’informer et révéler les vérités vraies ainsi que les dessous miséreux ? Bof ! Frustration ? Dépit ? Colère ? Dégoût ? Fatigue ? Re-Bof ! Je me dois de vous avouer avoir attendu que Baci fasse faillite pour me répondre… Ce fut chose faite quelques années plus tard, mais le temps passant, je n’avais plus le besoin ni l’envie de narrer cet épisode. J’étais en ballotage entre l’utilité relative d’informer et l’inutile de vous ennuyer avec des commentaires illustrés de données techniques… Mais, comme les expériences les plus vivaces qui nous viennent à l’esprit, sont celles qui donnent une signification à notre vie et sont aussi les moments de solidarité empathique, jalons de notre quête de sens personnelle, le partage de divers vécus est comme un autre éclairage qui nous est offert de partager !
Comment aurait agi un écrivain philosophe confronté entre l’utilité et l’inutilité d’un tel fait somme toute relativement quelconque et banal ? J’en ai trouvé un : “Regardez les gens courir affairés, dans les rues. Ils ne regardent ni à droite, ni à gauche, l’air préoccupé, les yeux fixés à terre, comme des chiens. Ils foncent tout droit, mais toujours sans regarder devant eux, car il font le trajet, connu à l’avance, machinalement. Dans toutes les grandes villes du monde c’est pareil. L’homme moderne, universel, c’est l’homme pressé, il n’a pas le temps, il est prisonnier de la nécessité, il ne comprend pas qu’une chose puisse ne pas être utile ; il ne comprend pas non plus que, dans le fond, c’est l’utile qui peut être un poids inutile, accablant. Si on ne comprend pas l’utilité de l’inutile, l’inutilité de l’utile, on ne comprend pas l’art ; et un pays où l’on ne comprend pas l’art est un pays d’esclaves et de robots, un pays de gens malheureux, de gens qui ne rient pas ni ne sourient, un pays sans esprit où il n’y a pas l’humour, où il n’y a pas le rire, où il y a la colère et la haine”. C’est d’Eugène Ionesco !
Quand je parle d’utilité, je pense à l’inutilité de la Baci, non seulement à sa conception en tant que chose mais aussi comme moyen en vue d’une fin extrinsèque mais, plus précisément, à la notion contemporaine d’utilitarisme qui place toute valeur dans la capacité à offrir un retour sur investissement immédiat. Le père de l’utilitarisme le définit toutefois comme le principe qui approuve ou désapprouve toute action en accord avec la tendance à augmenter ou à diminuer le bonheur de la partie dont l’intérêt est en question… Ecrit comme ça, c’est très joli. Le problème ? Il s’agit d’une conception quantitative du bonheur : on ajoute des joies et des plaisirs, et on soustrait des peines et des malheurs. Conception qui dérive immédiatement en une arithmétique de petit boutiquier. D’autant que pour faire ces genres de comptes, l’unité de bonheur la plus simple pour les paresseux du bulbe, c’est l’argent.
L’utilitarisme se confond alors avec l’esprit de convoitise à courte vue, verse dans une mesquinerie avaricieuse et se limite à l’optimisation des moyens mis en œuvre aux fins d’obtenir le maximum de pognon. En bref, est utile ce qui rapporte. Quoiqu’aussi éloignée de l’esprit et de la lettre des fondateurs de l’utilitarisme que de son étymologie latine jouissive ou jouisseuse, c’est aujourd’hui la définition la plus répandue de l’utilité : utile signifie rentable au plus court terme possible, capable de répondre à l’appétit de richesse ou de puissance en engageant aussi peu d’effort que nécessaire. Mais sans même aller jusque-là, et en se contentant de penser qu’est utile ce qui permet d’atteindre une fin extrinsèque, tel un Ovide revenu, je vous montre, par le paradoxe de mes jeux de mots en phrases (et quoi de plus inutile que l’humour ?) à savoir que la réduction de certaines activités à un simple moyen, les dénature… Point !