Mercedes SLR McLaren Coupé…
En 2005, exceptionnellement, Mercedes-Benz m’avait confié une SLR McLaren Coupé pendant trois jours…, rien de tel que 626 chevaux pour aller faire une ballade au Pôle-Nord et visiter la banquise…
Avec son capot interminable et ses portes à ouverture en élytre, la SLR McLaren était sculpturale, quoique ses jantes, façon turbine, avaient de faux airs de coupe-jambon, on pouvait presque tondre les bas-côtés de la route grâce à elles.
Il fallait lui tourner autour pour mieux l’apprivoiser et pour cela il fallait avoir des dons de voyance ou une intuition démesurée, mais une fois bien calé dans les sièges baquet, je ne pensais plus qu’à une chose : démarrer la belle.
Le bouton “start” était dissimulé sous un clapet, situé au sommet du levier de vitesse, façon avion de chasse, ça tombait bien, car c’était à peu près la sensation que l’on avait quand on appuyait sur le bouton magique, le moteur ne vrombissait pas, il ne rugissait pas non plus, il hurlait.
Mes oreilles en sont encore toutes retournées rien qu’à y repenser…, les promeneurs tyroliens qui m’avaient vu débouler sur leur passage me les auraient bien tirées s’ils avaient pu m’attraper, mais j’ai préféré filer plutôt que de subir leur courroux, en allemand de surcroît.
Ce dragster abattait le 0 à 100 km/h en moins de 4 secondes, il suffisait d’effleurer l’accélérateur pour se retrouver comme en apesanteur…, héritage F1 oblige, cette supercar émettait d’impressionnantes vocalises et le freinage, très ferme, était tout aussi déroutant.
Le cockpit avait beau être luxueux et confortable, entièrement gainé de cuir, il était plutôt exigu., résultat, j’oubliais presque la largeur de la SLR, quoique ma co-pilote me rappelait à l’ordre de temps en temps en signalant un arbre ou un mur, défilant à quelques centimètres de son épaule…
Difficile à piloter, brutale, agressive mais totalement grisante, la SLR était à la hauteur de sa réputation, son prix était d’environ 500.000 euros.
Longueur : 4,65 m
Largeur : 1,90 m
Hauteur : 1,26 m
Volume du coffre : 272 litres
0 à 100 km/h : 3,8 secondes
Vitesse maximale : 334 km/h
Quelques options gratuites : Peinture noire pure ou cristal, extincteur, jantes alliage 5 ou 10 branches, sièges sport à coque en carbone (S, M, L ou XL)
Quelques options payantes : Jantes 19”, étriers de frein rouges ou dorés, surpiqûres colorées, volant bicolore…
Questions à Michael Scheer (Responsable du développement Mercedes-Benz SLR McLaren)
-Quel était le cahier des charges de la SLR McLaren ?
-L’idée était de faire une supercar associant les performances d’une voiture de course au standing d’une grand tourisme. Nous avons voulu nous différencier des Porsche Carrera GT et Ferrari Enzo. Nous avons insisté pour que cette voiture soit relativement confortable. Le message était limpide : la voiture devait être réalisée à 50/50 par les deux entités.
-Justement, comment s’est passée la collaboration avec McLaren ?
-Cela a été très difficile au début car McLaren a un héritage de course, et nous, une logique de production. Il a fallu composer avec une grosse et une petite entreprise. Des Allemands et des Anglais. Il a fallu accorder nos violons. Ce qui nous a pris six mois. Au début, pour rester fidèle à la F1, McLaren ne voulait pas équiper la voiture d’assistance électronique. Mais, au final, nous avons pris le meilleur des deux mondes.
-Quels compromis avez-vous dû faire ?
-Les sièges nous ont causé pas mal de souci. A l’origine, ils étaient d’un bloc et non ajustables. Nous avons privilégié le confort et trouvé un compromis pour qu’ils soient réglables. Par ailleurs, installer un système audio très performant et la climatisation dans une voiture de ce type l’alourdit d’une quarantaine de kilos chaque fois, ce qui est un handicap. D’autant que tous ces éléments n’ont pas lieu d’être dans une Formule1.
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