2007 Saturn Sky…
J’anticipe toujours sur la suite des évènements, quels qu’ils soient, avec mon esprit critique habituel, ayant toujours été quelque peu déçu d’à peu près tout, en l’occurrence il s’agissait ici de répondre à l’invitation d’une lectrice m’affirmant qu’il n’y avait pas que les Corvette à prendre en considération…, que la Saturn Sky valait le détour (et sa propriétaire aussi)… et, effectivement, en les apercevant sous le soleil, toutes deux de rouge vêtues, j’ai immédiatement eu une érection !
J’ai pu prendre le volant de la Sky, cheveux au vent, mon CD de MP3 préféré avec ses 189 chansons dans le lecteur en me disant : “Qui aurait cru qu’une voiture arborant le logo Saturn pouvait soulever autant de passion ? Avec quelques centaines de chevaux en moins, elle procure les mêmes sensations que certains roadsters beaucoup plus chers !”…
Toute nouvelle en 2007 (13 ans déjà), la Saturn Sky dérivée de la Pontiac Solstice, disposait de la même mécanique, c’est-à-dire un moteur Ecotech de 2,4 litres développant 177 chevaux à 6600 tr/min pour un couple de 166 lb- à 4 800 tr/min, cette puissance étant transmise aux roues arrière par le biais d’une boîte manuelle à cinq rapports (une boîte automatique à cinq rapports était optionnelle).
Offerte à un prix de base de 31.665$, la Sky se déclinait en modèle unique, relativement bien nanti, quelques équipements optionnels pouvaient venir l’habiller un peu plus…., mais le “TOP” était la Sky Red Line dont la suralimentation boostant l’Ecotech à 260 chevaux, apportait des sensations comparables à une Corvette de base.
L’avant était plus agressif et plongeant, le capot intégrait deux prises d’air ceinturées de chrome, les ailes avant imitaient celles de la Corvette et un aileron (optionnel) à l’arrière était disponible…, même l’intérieur était revu avec un pédalier métallisé, des garnitures titane ici et là ainsi que des rétroviseurs latéraux dont la taille et le style imitaient vaguement ceux d’une F1.
Il faut toutefois oubliez tout de suite le sac de golf ou la valise de voyage…, à moins bien sûr que vous soyez seul et que vous utilisiez le siège du passager pour ranger lesdits items…, en fait seul un “baise-en-ville” (le “baise-à-la-campagne” est préférable) est toléré…
Bon, voici en rafale les petits désagréments : l’assemblage de certains panneaux et garnitures laisse à désirer, l’ergonomie des commandes des vitres est douteuse (elles sont trop en arrière), le toit est difficile à manipuler (il faut pratiquement être deux) et le coffre ne permet de loger pratiquement aucun bagage une fois la capote rangée (exit les baises-en-ville/campagne).
Il ne faut pas se fier aux porte-gobelets…, celui intégré au panneau arrière entre les sièges est complètement inutile, tandis que l’autre se trouve à la droite du levier de vitesse…, j’ai déjà vu pas mal mieux mal (sic !) comme disposition…., dommage, car il est très agréable de se promener le toit baissé en sirotant un bon cappuccino.
Par ailleurs, l’habitacle de la Sky étant relativement dépourvu de compartiments de rangement et de pochettes, je me suis rendu compte que je ne pouvais y ranger trop de collations et de livres, ce qui m’a direct contrarié, en effet, j’emporte toujours avec moi dans mes voyages quelques livres qui depuis des années constituent une grande partie de mon existence spirituelle : le Vert-Vert et la Chartreuse, de Gresset… le Belphégor, de Machiavel… les Merveilles du Ciel et de l’enfer, de Swedenborg… le Voyage souterrain de Nicholas Klimm, par Holberg… la Chiromancie, de Robert Flud, de Jean d’Indaginé et de De La Chambre… le Voyage dans le Bleu, de Tieck… et la Cité du Soleil, de Campanella…
Un de mes volumes favoris étant une petite édition in-octavo du Directorium inquisitorium, par le dominicain Eymeric De Gironne comportant des passages de Pomponius Méla, à propos des anciens Satyres africains et des Ægipans, sur lesquels je rêvassais pendant des heures, préférant néanmoins la lecture d’un in-quarto gothique excessivement rare et curieux, le manuel d’une église oubliée, les Vigiliae Mortuorum secundum Chorum Ecclesiae Maguntinae…, l’étrange rituel contenu dans ce livre m’est indispensable pour mon psychisme,
Ceci étant écrit, le but premier d’un roadster est d’offrir une sensation de conduite à l’air libre, les cheveux dans le vent, sous le soleil ou à la belle étoile… et avec cette Saturn, on profite également d’une excellente maniabilité…, en effet, en concevant la Solstice et la Sky, General Motors avait développé une structure maîtresse très rigide assortie à une suspension entièrement indépendante et sophistiquée, cette dernière s’avèrant précise, efficace et prévisible dans son action, la Sky dès lors ne pouvant que séduire par son style, et sa conduite !
C’est un véritable plaisir que d’enfiler les virages sans pratiquement aucun roulis latéral, sur la route, la voiture affiche un bel aplomb, bien ancrée au bitume grâce à ses roues de 18 pouces et à sa suspension indépendante aux quatre roues…, le moteur de 177 chevaux offre des performances raisonnables, mais l’essentiel de cette voiture est beaucoup plus dans le style que dans les performances, il faut toutefois jouer fréquemment du levier pour exploiter le plein potentiel du moteur (à ce chapitre, la boîte manuelle présente des rapports courts et se révèle agréable)…, le freinage est assuré par quatre freins à disques ABS qui se sont montrés à la hauteur de la situation, la Sky bénéficiant par surcroît de pneus Goodyear Eagle de 18 pouces qui l’aidaient à coller à la route et à se déplacer comme un bolide de karting.
Malgré l’absence d’une «tutelle électronique» (un aspect que les puristes apprécieront sans doute), la Sky m’est apparue bien équipée, c’était loin d’être le cas avec les MG et TR des années 1960 et 1970, dans lesquelles tout était opéré manuellement…, au sujet de l’audio, un truc m’a beaucoup agacé : il est totalement impossible de lire l’affichage orange du système lorsque le soleil réfléchit directement dessus, n’y avait-il personne chez GM qui a conduit la Sky avec le toit baissé lors de la phase d’essais ? Quoi qu’il en soit, peu importe, cette voiture m’a fait revivre les belles années où les meilleurs bolides étaient abordables et où le fait de conduire un roadster était très à la mode !
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