Lincoln Concept MKR…
Le concept MKR cherche évidemment à épater la galerie, mais surtout à faire la démonstration que Lincoln ne flageole pas sur ses vieux os tout rabougris…, depuis le temps !.
Peu connue en Europe, Lincoln est la marque de prestige du Groupe Américain Ford… et c’est Peter Horbury, l’homme qui a retiré les équerres des tables à dessin chez Volvo, qui signe ici «sa» vision de Lincoln.
En effet, la MKR repose sur la même architecture que la Mustang : Calandre carnassière, capot interminable, pavillon et jantes stylisées donnent le ton à cet ambitieuse étude qui, si le public l’aurait voulu, aurait pu être produite en série.
Contrairement à Cadillac qui avait à cette même époque, tiré un trait (provisoire) sur son passé stylistique, les designers Lincoln se sont en partie inspirés des modèles d’antan, ainsi, la calandre du Concept MKR ressemblait à celle de la Continental Cabriolet de 1941.
Relativement fluide, la ligne ne faisait pas oublier que cet immense paquebot mesurait près de 5 mètres de long pour 1,91 m de large…, pas grave, puisqu’il s’adressait au continent Nord-Américain : bois, chrome et volupté…, et jantes chromées de 21 pouces pour faire se pâmer d’envie les “Tuneurs” du monde entier…, pour flatter l’œil, Lincoln avait toutefois misé sur un style sobre et des matériaux de grande qualité.
Ce type de véhicule s’appréciait aussi et surtout à bord, l’habitacle était généreusement garni de boiseries véritables, mais aussi de chrome et de cuir…, ici, point de plastiques façon bois, comme de coutume sur les américaines…., on n’était pas très loin d’une Rolls-Royce.
Si la planche de bord bannissait les interrupteurs en tous genres, elle cachait néanmoins des équipements multimédia dernier-cri, à l’image du système audio THX II qui transformait le Concept MKR en Stade de France lors d’un concert.
Un élément significatif de ce concept était le moteur, moins “Muscle Car-esque” que sur l’Interceptor de Mad-Max puisqu’il s’agissait, non pas d’un V8, d’un V10 ou d’un V12, mais d’un “petit” V6 de 3,5 litres.
Mais le petit avait de la ressource, surtout qu’il se mariait avec deux turbocompresseurs et une injection directe…., pas mal non ?
Le verdict… 415 chevaux !
Dans la même veine pseudo-environnementale, “du luxe libre de tout sentiment de culpabilité” comme l’exprimait le communiqué de presse, l’intérieur faisait appel à du bois recyclé pour le tableau de bord, de la laine mohair pour la moquette et un matériau à base de soja pour la structure des sièges, en cuir dont le procédé de fabrication ne faisait pas appel au chrome, exactement comme une paire de Birkenstock (je n’invente rien).
Cinq mètres d’automobile environnementalement correcte, donc, parfait pour les bonnes résolutions.
Pour ne pas trop choquer les défenseurs de l’environnement, les motoristes de Lincoln nourrissent le 6 cylindres au Bioéthanol E85…, la consommation devait ainsi être de 15 % inférieure à celle d’un V8 de même puissance…, l’honneur était sauf !
Cette propulsion de luxe faisait confiance à une transmission automatique à 6 rapports, qui devait autoriser des reprises “canon” sur les highways, pour doubler les camions, ou échapper aux Ford Crown Victoria de la Police…
Empattement : 2868 mm
Longueur : 4970 mm
Largeur : 1915 mm
Hauteur 1338 mm
Voies av – arr : 1618 – 1620
Moteur : V6 3,5 litres suralimenté par deux turbocompresseurs
Transmission : Automatique (le nombre de rapports n’a pas été précisé)
Suspension : Indépendante aux quatre roues
Pneus av – arr : 21 pouces de diamètre