2007 Marussia B1 “Ca$h”…
Dicton slave : La Russie est un mystère, lui-même entouré d’un secret…
Cela se vérifie lorsque l’on évoque le haut de gamme automobile venu de là-bas…, certains petits constructeurs locaux sortant des lieux communs nommés Lada ou Gaz…, à l’instar de Marussia, qui “n’a pas fait long feu” s’éteignant dans l’indifférence planétaire après 7 ans de fureurs, de bruits d’alcôves et de couloirs, de vains battages merdiatiques, ainsi que de tristes mensonges.
Et pourtant, elles étaient belles et sauvages, les Marussia !
Si depuis l’assassinat de J.F.Kennedy, l’Ouest n’est plus le même Ouest…, l’Est, depuis la chute du mur de Berlin, n’est plus le même Est…, on y construit depuis lors des métropoles grouillantes de suifs et d’os entremêlés d’or (dures), mais tout ça n’est qu’illusion…, on s’y effondre, depuis Poutine, dans la surconsommation, la frénésie médiatique, le trop-plein intellectuel et émotionnel…, mais les habitants du cru, de même que les touristes et gens d’affaires, n’y sont que des étincelles de folie dans un vide infini…
Mais qu’importe ces luttes de Titans…, les Russes, tout comme nous, ne forment qu’un tout planétaire…, un voile de poussière qui flotte à la surface d’une monstrueuse boule compacte lancée à toute vitesse dans le néant…, un souffle de vent spatial et tout s’en ira…
La nouvelle Russie espère, au vu de nos déglingues occidentales, répandre sa civilisation d’affaires (et non plus d’idées, Lénine ou es-tu ?), sur le monde, avant que la Chine ne le fasse… et nos monstrueuses automobiles massives comme des mastodontes, au milieu de ce rien collectif, ne sont que des coquilles d’œufs poreuses oscillant au dessus de lourds abîmes liquides insupportables de vanités.
N’est-ce pas incroyablement jouissif de se sentir acculé aux dernières extrémités, de caresser du doigt le doux piège à loups (à cons et connes) qui nous mord les entrailles (sourire à ceux et celles qui nous assassinent) ?
Et de devoir implorer le pardon de ceux et celles qui nous font et fait du mal…
Et d’être légalement obligé de s’administrer toutes sortes de substances pour mieux ressentir la souffrance du manque…
Et de flotter dans une infinie “merditude” de fausse sérénité…
Et de s’enfoncer… en ayant envie de se mordre les doigts jusqu’au sang…, obligés de se taire et de fermer les yeux…, alors qu’on les a grands ouverts…
Qu’est-ce qu’on cherche à nous cacher sous ces masques de banalités ?
Qu’on fabrique une réalité, rien que pour nous… et qu’on ne comprends pas ce qu’on a de si important, qu’on se doive d’appliquer devant nos regards ces décors de carton-pâte et ces figurants pitoyables de mauvais jeux ?
Que se passe-t-il qu’on ne veut pas que nous sachions ?
Et qu’ont tous ces gens à chercher, à toute force, à s’aliéner eux-mêmes ?
On nous répète à l’envi des concepts mous, pour cacher, de plus en plus mal, que la fin s’approche…, la télé, les magazines nous assènent tous les jours des images trafiquées sous l’angle d’un réalisme qui ne trompe plus personne.
On nous intoxique de normalité jusqu’à nous faire plier la nuque…, tout ça pour alimenter un système dicté par une histoire chargée d’obscurité : une enfance amère chargée de médiocrité, quelques conflits d’adolescence, des études, un boulot qui éreinte et vide l’esprit sans qu’on puisse en voir le bout, une petite maison en crédit (hors de prix) perpétuel…, une femme dont l’image s’éloigne peu à peu dans le néant…, des enfants qui nous ressemblent tant (soi peu)…, un chien ou un chat…, une retraite inutile (et misérabiliste) qui nous pousse vers la fin…, ce n’est que ça !
Il n’y a plus de solution valable, on ne peut que se laisser aller, s’abandonner à cette tension lancinante, à peine palpable, qui nous force à rejoindre le troupeau, à rentrer dans le rang du bétail redirigé vers l’équarrissage.
Que font ces obstacles au milieu de cette pente qui nous conduit au gouffre ?
Nous sommes tous déjà morts, nous le savons bien, mais l’attente est si longue…
Que cherche-t-on à nous faire croire au juste ?
Qu’il n’y a pas de gouffre… et que cette vertigineuse pente qui nous offre le meilleur des aperçus sur l’abîme n’est qu’un paisible chemin bien droit ?
L’auto-destruction est le dernier des refuges.
Fermer les yeux pour oublier la mort ne la fait pas disparaître…, elle est toujours là, derrière nous… et nous enserre de ses griffes froides.
On ne peut qu’ouvrir grand les yeux, se retourner et se blottir dans ses bras immenses.
On ne peut apprendre qu’à aimer sa propre mort, tout le reste n’est qu’illusion, des images sans relief déjà dépassées.
Mais la façade se craquèle… et nous attendons, comme des fidèles attentifs priant pour la fin, qu’elle se répande en gravats et en scories.
Nous devrions cesser de tenter de remplir artificiellement le vide de hurlements et de cavalcades de vie, nous dépouiller de nos oripeaux de chaleur, de mouvement et de souvenirs… pour nous plonger nus dans le grand océan obscur où est notre place…
Pour mieux nous rendre compte qu’il n’y a rien derrière ces murailles.
Et s’endormir…
Je ne suis toutefois pas certain qu’il vaille le coup d’oublier son individualité pour complaire à des “ceusses” bien-pensants qui nous entourent…, aucun d’eux ne vaudra jamais un millième des paysages sereins, quoique sombres…, qui se développent en nous.
On essaye de nous casser, mais les assertions dont on nous accable, tentatives misérables de manipulations préhistoriques, glissent sur certaines carcasses comme de l’eau…, mais…, ne bousculez pas trop ceux qui résistent, sinon l’envie de mettre le feu au décor pourrait leur prendre…
Nikolay Fomenko et Yefim Ostrovsky, sont de ces “carcasses” qui voulaient en 2007, créer du renouveau…, pour présenter leur conception d’une automobile 100% Russe, ils m’avaient invité à Moscou pour la présentation officielle de leur “première automobile de sport Russe innovante”, la Marussia, prétendument 100% russe… mais en réalité fabriquée par la société Chinoise EMM… premier mensonge d’une longue série…, mais, “j’ai joué le jeu” et me suis transformé en journaleux-crétin…
– “L’industrie mondiale de l’automobile est prise au piège par un Out-of-date technologique“, m’a, en cette suite burlesque, alors déclaré le célèbre pilote de course, (la première “carcasse” de mon intro), champion du monde en FIA GT… et également devenu miraculeusement “Car Designer” : Nikolay Fomenko…, “notre énorme rêve consistant à concevoir, mettre au point puis fabriquer la première voiture de sport Russe réellement d’avant-garde, tant dans sa conception, que dans sa mécanique et son design, n’est pas encore couvert par des apports de fonds d’investisseurs qui n’ont pas froid aux yeux. Mais, sans attendre, cette voiture, dénommée Marussia B1 existe. Elle devrait s’avérer être un tournant radical dans le la construction d’automobiles de ce style. Cela permettra à notre entreprise de faire une percée dans le monde entier… Marussia sera ainsi la réponse de notre entreprise, à la nécessité d’introduire des comportements novateurs dans l’économie Russe, qui sont demandés par le président Poutine et son Premier ministre, c’est l’appel à construire une nouvelle époque. Les futures Marussia B1 et suivantes disposeront d’une motorisation hybride, moteur essence et électrique 100% russe”…
Lors de la conférence de presse (et de ma visite), les deux premières Marussia B1 construites, 0001 et 0002, ont été prétendument vendues cash, 100.000 dollars chacune, à deux milliardaires Russes, enthousiastes !
– “L’utilisation de matériaux de pointe et l’élaboration d’un châssis de conception aéronautique, ont permis à notre entreprise d’éviter des temps de main-d’œuvre coûteux, transformant la production des véhicules dans un processus qui n’est pas plus compliqué qu’assembler des téléphones cellulaires. Il y a encore 15 ans, un téléphone portable était un produit de luxe et coûtait 10 fois plus cher, qu’il ne l’est aujourd’hui. L’innovation principale du marketing Marussia, est que nous pouvons produire des voitures avec des panneaux de carrosserie complets et déjà peints, ainsi que tous les organes mécaniques complets remplaçables, exactement comme les téléphones cellulaires avec leurs coquilles modulables remplacables et adaptables. Marussia est une innovation radicale dans l’industrie automobile“… m’a dit Yefim Ostrovsky (la seconde “carcasse” de mon intro)…
– “L’aménagement préalable du poste de pilotage avant d’être installé sur le châssis, sur lequel le moteur et la suspension sont montés, permet d’éviter une technologie coûteuse d’estampage des longerons. C’est un élément clé de la construction Marussia, qui a longtemps été utilisé dans la construction de voitures de Formule 1. Il permet d’améliorer significativement la sécurité des véhicules et d’obtenir une réduction extraordinaire du poids du véhicule. Cependant, l’utilisation de ces technologies dans l’industrie automobile a été entravé par le besoin d’investissements considérables, alors que les technologies de dernière génération sont indispensables pour dépasser tous nos concurrents“…, a renchérit Nikolay Fomenko…
– “La Marussia B1 a été conçue sur la base d’un châssis assez spécial, créé par des ingénieurs russes. C’est une voiture de sport magnifique certifiée pour la conduite urbaine, surtout lorsque la version “Hybride” sera commercialisée. L’exigence principale pour la production a été l’utilisation de matériaux high-tech. Idéologues du projet, Nikolay et moi croyons que les innovations et la fiabilité sont les principaux facteurs de devenir d’une marque, afin d’éviter les coûts astronomiques d’achat et surtout de maintenance (entretiens) des Ferrari, Maserati, Lamborghini, Zonda et autres super cars… Parmi les principales caractéristiques, la conception unique de l’extérieur du véhicule est assurément un énorme plus ! En symbiose, ou en totale contradiction, selon le goût des acquéreurs, avec l’aspect extérieur, la décoration intérieure peut également être modifiée pour correspondre à une couleur totalement inventée. L’unicité du concept vient pourtant d’un bouillonnement d’idées diverses, dont plusieurs complètement, voire radicalement, différentes dans la conception. Une sévère concurrence a été entretenue par nous, entre une douzaine de jeunes designers venus de tous les coins et recoins de la Russie afin de dessiner la meilleure version possible, capable de titiller l’imagination même des utilisateurs les plus exigeants. Les technologies les plus “up-to-date” ont été réunies et installées à bord, comme la chaine audio et vidéo avec Bluetooth et accès Internet”… a surenchérit Yefim Ostrovsky en conclusion de la présentation…
Caractéristiques :
Moteur : V6 essence 3498cc 245cv : Nm à tr/min : 330 / 3600
Transmission aux roues arrières, boîte automatique 5 vitesses
Châssis en aluminium, semi-monocoque
Longueur: 4635 Largeur: 2000 Hauteur: 1100 Largeur: 2680
Capacité du réservoir (litres): 80
Carburant et indice d’octane : Essence sans plomb/95
Suspensions indépendantes
Freins à disques ventilés avec étriers de frein à 4 pistons
Pneus Pirelli PZero Rosso 245/35/20 à l’avant et 285/35/20 à l’arrière
Poids brut du véhicule (kg) : 1000
Vitesse maxi (km / h) : 250
0-100 km/h / 4,5 secondes
En suite de ce show surréaliste, des torrents mécaniques se sont répandus autour de moi en hurlant leur litanie de rouille malmenée, répétitive, si répétitive…, des fantômes de machines abandonnées se sont enfoncés dans l’ombre en crachant des vagues de scories abrasives… envahissant mon intérieur de parasites gris, de plus en plus en plus vite, menaçant ensuite de s’échapper en me laissant, carcasse vide (moi aussi), dans la nostalgie d’un trop-plein.
J’ai essayé de m’inventer une vie qui n’aurait pu être que sereine… et des images figées frelatées, assemblages trafiqués de souvenirs ternes se sont agrippés à moi…, mais peu à peu des traces mécaniques se sont fait jour dans ma mémoire, ma respiration s’est muée en un tremblement inhumain mêlé de spasmes de vrombissements industriels.
Mon regard s’est perdu peu à peu dans des méandres oxydés… et des serpents de tuyaux entremêlés aux câbles se sont mis à glisser dans mon cerveau…, contamination d’une lenteur absolue, mais sensible, progression à la manière d’une amibe monstrueuse dans mon moi profond étonnement grouillant d’une vie artificielle s’écoulant lentement et m’auto-dévorant pour avancer plus loin…, comme un soleil qui éclate, comme un amas qui se boursoufle et gonfle.
Et ma respiration s’est accélérée progressivement, souffle de forge anémié chargé de distorsions insupportables !
J’ai voulu tout oublier, tout…
Des mastodontes de métal décimaient le paysage à ma fenêtre…
J’oubliais ma vie et la portée de mes actes…, tous les instants n’existaient plus…
J’oubliais ce que je croyais savoir…
Je voulais oublier que je n’avais jamais existé…
Je voulais moi aussi acheter une Marussia…
Mais quid de l’homologation hors Russie ?
Et…, finalement, quelle était la réelle utilité de cet engin
Une autre forme ?
Quoique…, finalement, pas vraiment…, une affaire consumériste…, j’avais soudain un pressentiment…
D’où mon cauchemar !
L’avenir allait m’en apprendre plus que de raison !
A SUIVRE ../..