Ce matin, quelqu’un d’autre que moi-même (un fan Parisien) m’appelle sur mon 06 et me dit, tout de go, sans se présenter : “J’adore ce que vous écrivez dans www.GatsbyOnline.com, mais c’est parfois long à lire, auriez vous un blog avec des textes résumés ?“…
Ben non, je n’ai pas de blog (beware of the blog ?), et certainement pas des textes résumés !
Vous savez combien de blogs sont répertoriés en France ? 3 millions. Trois millions d’écrivains qui s’expriment. Des petits, des moyens et des grands… je trouve plutôt bien qu’on se mette à faire son petit journal, mais franchement, il y a du déchet.
Faites le test, prenez au hasard dix personnes de votre entourage : Combien ont réellement quelque chose à dire ? Combien savent réellement dire les choses ? Combien ont la faculté de vous faire rire, de vous émouvoir ? Combien réussissent à sortir du cycle hier à la télé, au boulot ? Je ne critique pas, mais la question se pose : combien de blogs sont ils plaisants et pas nombrilistes ?
Je pourrais vous filer quelques adresses bien gratinées de blogs perso’ : Moi et ma copine à la mer / moi en pique-nique assis à côté d’une fille plutôt canon / moi et mes chats / je suis fan des pierres de couleur / j’ai vu XXX en concert trois fois (je me fais soigner depuis)…etc, etc…
Le blog est ethnologique en tant que reflet de la société, le blog permet de se défouler, de se croire important, de croire qu’on a une vie bien remplie… le blog permet de se faire plaisir, mais est généralement d’un vide abyssal, car il en est du blog comme du caméscope, c’est pas parce qu’on en a un qu’on devient Spielberg… alors, à la fin, y en a qui s’y croient.
Je vous l’avoue, j’ai failli en ouvrir un rien que pour le titre ; je voulais appeler ça “le Blog à moi“, mais je n’avais pas grand-chose à écrire en plus de ce que je publie dans www.GatsbyOnline.com ; une fois que je vous aurais raconté mon restaurant du jour, mes descentes de Mojitos, mon désespoir devant la nouvelle saison qui arrive, ma sortie cinoche, les shows dans lesquels j’expose, les ventes aux enchères auxquelles je participe, la lenteur à convaincre un client d’acheter une Corvette Sting Ray plutôt qu’une Lada… ainsi que mon incapacité à choisir une lessive qui sente le frais… je n’aurais plus rien eu à écrire… à un moment, il faut bien que je m’avoue que ma vie en vaut bien une autre et que je n’ai pas vraiment matière à me la péter et il faut faire attention à la relativité du contenu… si j’écris : “Je viens d’acheter une Aston Martin DBS 6L V-12 et après réflexion, je ne sais si, vraiment, quoique, bref…, à vrai dire, et encore, considérant que… j’en conclu que…“, ça peut faire son effet auprès de ceusses qui n’en auront jamais…mais si je publie cela dans un webzine féminin tendance loisirs avec enfants…, je fais un flop.
.. donc il ne faut jamais s’y croire, jamais penser qu’on a une vie plus intéressante que le voisin (quoique c’est un alcoolo’ qui passe son temps à faire la navette superette/chez lui)…!
Vous allez me dire, chers lecteurs et lectrices enthousiastes : “T’es trop un tueur, chaque fois que tu sors, y t’arrive des trucs, ton blog ce serait de la balle”...
NON… Ok merci, mais je vais vous dire la vérité : croyez-vous vraiment que chaque fois que je sors c’est la folie… que je me fais braquer quand je vais à la station essence… que je déjeune chaque matin avec une nanana canon… que ma vie est un désert affectif depuis que Kate Moss m’a lourdé pour l’autre connard de Pete D… que j’enfile Mojitos sur Mojitos sans cesse et que je passe mes vacances à Palavas-les-Flots… que je me la coule douce chaque jour dans un hamac sur la plage de mon île privée aux Bahamas… que mon seul pote est lubrique psychopathe !?!?!?!? Mais, il est vrai que je suis le genre de mec qui est toujours là quand y se passe un truc… tiens, justement, l’autre jour, je suis allé passer une quinzaine de jours et nuits en Suisse pour vérifier mes extraits de compte., j’avais décidé d’y aller dans une Aston-Martin DBS 6L V-12 grise, histoire de me changer les idées, je suisse en effet trop obnubilé ces derniers temps par les Prowler’s et les Corvette’s Big-Block ainsi que par les clients qui me demandent : “Quel est TON dernier prix ?” lorsque je leur dit que mes voitures me fatiguent et que pense m’en débarasser…
Ma copine helvète (c’est une underground, ce qui m’amuse lorsque je sors avec elle pour visiter mes banquiers ou pour me rendre dans quelques festivités relevées, surtout à Gstaad…) aime particulièrement la brouette Thaïlandaise, la toupie Chinoise et le balancier Russe, positions dont je me suisse fait une spécialité… et, un matin, après une longue nuit de jouissances diverses, je sortais l’Aston-Martin pour la faire respirer (c’est pareil qu’un chien, faut la faire bouger, petit pipi et autres…), lorsque je tombe sur des ménagères toutes excitées qui se crient l’une à l’autre : “Le fabricant de gâteaux de la Grand-Rue distribue des cartons de ses nouveaux biscuits pendant une heure”.
Ouais, pendant l’heure où je sortais l’Aston… c’est completly crazy, non ? Bien évidement, mes aventures sont authentiques, j’en témoigne et plein d’autres personnes peuvent en témoigner ici-même, mais ce n’est pas le cas des journaleux qui, eux, vous racontent des bobards afin de gagner leur vie…, ils sont payés (mal) à la ligne, raison pour laquelle ils écrivent tout et n’importe quoi y compris son contraire… Vous avez cru en son temps à tout ce qu’il arrivait à Pulitzer avant que sa copine le pousse dans l’escalier ? Souvenez-vous de Patrick Poivre d’Arvor interviewant Fidel Castro…, c’était bidon…, d’ailleurs Fidel Castro en a eu une attaque en l’apprenant… en vérité PPdA bossait avec un staff de huit personnes dans son studio pour pondre des conneries… un spécialiste de l’humour décalé, un autre qui épluchait l’actualité, une secrétaire qui tapait vachement vite… un stagiaire qui faisait le café, un ancien taulard en réinsertion (c’est aussi lui qui calmait les voisins quand l’équipe de Pulitzer finissait après minuit….
Qu’est ce que vous croyez ? Les aventures du monde moderne quand vous êtes opportuniste… c’est vite limité… le grand frisson, le parapente sur le toit du monde ou le saut à l’élastique de l’Empire State Building, le jet-ski sur les chutes du Niagara ou une soirée avec Michel Drucker, c’est pas pour tout le monde : l’extrême de son équipe se résumait à aller piquer des Kinder-surprise au Shopi du coin… on a les moyens qu’on peut… tout ça pour revenir à mon fan parisien qui me réclamait ce matin, à corps et à cri, que mon talent scriptural s’épanche, en plus et en résumé sur un Blog… je lui ai donc re-é-mail-lé (y-a-t-il quelqu’un d’autre que moi-même qui mail ce soir ?!?!) à cet homme de Paris : “Merci pour votre soutien…, non je n’ai pas de blog , à peine si j’ai un ordi’nateur”.
Le monsieur m’a répondu dans l’instant : “J’aimerais vraiment que vous écriviez pour nous”… et je lui ai expliqué en retour-mail que je ne pouvais pas être partouze à la fois et que sur GatsbyOnline.com, j’avais la liberté d’écrire ce que je voulais… mais le bougre avait dû en convaincre de plus coriaces, il a commencé à me demander combien était payé ma pige, et je me suisse aperçu que je ne m’étais pas payé depuis… depuis toujours !
Au début je m’étais expliqué à moi-même que c’était une période d’essai et que si ça collait je pourrais écrire d’avantage et même tenir le stand merchandising de GatsbyOnline durant les shows de voitures “de collection“… mais à chaque fois, j’ai omis de me payer !
J’ai pris mon mal en patience et aujourd’hui la moutarde m’a monté au nez… le Parisien a profité de mon désarroi (déjà roi) et m’a proposé de venir à Paris, prenant en charge le train et le déjeuner… j’ai accepté et ce fut super… j’ai mangé super bien, je commençais à ne plus me souvenir qu’il y a avait autre chose dans la vie que les nouilles et le pâté pour chat… il m’a présenté son équipe (l’ancienne de Pulitzer) : que des jeunes sympas : le mec des livres qui a déjà lu ce qui va sortir l’année prochaine, la fille discaire qui a déjà écouté ce qui va sortir, le type de la télé qui a déjà vu les séries prochaines… et il y a aussi le transsexuel qui aurait du savoir et qui n’a toujours rien appris… c’est fou ces gens qui ont des années d’avance sur les autres… en plus, à la fin de notre discussion, il m’a proposé un pont d’or si je lui réalisais un article sur mon Aston-Martin DBS 6L V-12 qui n’est connue qu’au travers du dernier film James Bond….
Vous commencez à me connaître, j’ai une putain d’éthique qui ferait passer Ghandi pour un punk, mais je suis aussi comme tous les pauvres en mal de reconnaissance : je suis vénal, même s’il faut savoir rester humble, même quand on est au sommet… quelques jours plus tard, j’ai reçu un mail de confirmation de la rédaction parisienne… j’ai dit : “Tope-là, mon pote, tu me rembourses l’Aston, tu me paie l’essence, l’assurance et les PV, plus l’hotel pour 8 jours au Georges V en All-in“… (gag !)… je devais toutefois écrire cet article rapidement… ne croyez pas que je sois une sorte de chevalier en croisade, un Don Quichotte partant à l’assaut du modernisme, soucieux de préserver les valeurs de l’ancien temps de l’automobile de collection… loin de moi l’idée d’un retour au moyen âge mécanique.
Non, non, c’est ainsi…, j’ai mes raisons et elles sont loin d’avoir le panache que vous pourriez imaginer (elles sont bassement financières et je me connais, je serais capable de passer ma journée à éplucher les blogs du monde entier pour y trouver les pires bouses)… c’est de cette manière que j’ai commencé l’article qui devait me rapporter un pont (d’or), osant écrire que tous comptes faits, le paramètre essentiel restant la valeur des choses, l’Aston-Martin m’ayant été vendue trop cher, la Smart Roadster Coupé était un Maître-achat et la Corvette Sting Ray 1966 Big-Block un achat-Maître, le Prowler restant hors-catégorie… j’ai scribouillé 78.527 signes pour commenter cette conclusion, renversant le cours des choses, le sens de lecture, ainsi que l’entendement des masses (souvent abruties)…, dans un premier temps, j’ai passé pour le dernier des ploucs, à la fois la compilation neuronale des bouseux de Delivrance, de la famille de Massacre à la tronçonneuse et du héros du Huitième jour (et je ne parle pas de Daniel Auteuil, quoique parfois on pourrait se méprendre)… ouais j’étais, d’un seul coup, devenu too much, j’étais d’la balle baby à moi tout seul… et puis les requins du buzz en poudre se sont réveillé et d’un coup ont trouvé ça trop génial : “Yes man, yo dude, un mec qui n’en a rien à f… et qui ose remettre l’ordre des choses dans un autre sens, on tient quelque chose, ce mec est out du maelström médiatique… c’est trop !“
Une fois que la loge PiXII des médias a décidé que j’étais the next big thing, je suisse deviendou bankable (une valeur sure), les filles se sont jetées sur moi et les mecs voulaient tous être mon ami (à part quelques réfractaires de province)… on m’a invité dans toutes les soirées, chacun voulant savoir le pourquoi du comment. .. j’étais le déclencheur d’une véritable révolution automobile, les codes sociaux étaient bouleversés, ne pas se plier aux diktats obligeants les masses à aduler Aston-Martin et mépriser les Smarts Roadster était un crime de lèse-majesté… quoi de plus offensif qu’une personne qui ne réagit pas à la liste de vos connaissances : “l’autre soir Quelqu’un avait l’air…” ! “Quelqu’un… qui ?“… BOUM !
Ne plus savoir qui est qui, qui est quelqu’un, quelqu’un d’autre et Quelqu’un…, est devenu du dernier chic, du coup tout le monde a fait comme Prince à sa grande époque, plus personne n’avait de nom, tout le monde était obligé d’avoir un pseudonyme pour s’y retrouver, comme les indiens du web : Mercedes Rayée cherche Susuki bleue…, Sushi Bar cherche gros poisson…, Petite Bite roule en vélo avec une Roue Voilée…, Caddie fait ses courses chez Cora…, A vendre Aston-Martin DBS 2007, échange possible contre Smart Roadster Coupé…, Cherche Prowler rouge, j’offre jusqu’à 200.000 euros cash…, Donne superbe villa Côte d’Azur contre Corvette Sting-Ray 1966 Big-Block… Moi aussi je fais mes courses chez Cora !
Un éditeur avisé m’a ensuite proposé d’écrire un livre sur l’automobile…, et là je me suis déchaîné…, j’ai monté l’ambiance d’un cran, je me suis attaqué à Ferraillerie, l’ex division tôle & plastique de Fiat… trois jours plus tard je suisse deviendou la coqueluche du clubbing parisien, je suis devenu l’ami de Florian Zeller (j’ai pas acheté de peigne depuis 2001) et de Marc Levy (mes années de pigiste chez Harlequin ont porté ses fruits), même Michel Drucker s’y est mis, m’invitant à son émission en compagnie de Patrick Bruel qui faisant de moi le héros de son prochain tube : l’histoire d’un type (moi) qui crache sur Aston-martin et préfère une Smart Roadster Coupé…
Ce fut un succès planétaire (les critiques et les journaleux ont trouvé ça nul, mais ça s’est vendu plus que le Da Vinci Code), j’ai en conséquence été ré-invité dans toutes les émissions de télé pour l’enfoncer profond en public… je l’ai fait, piting, et j’ai enculé Bruel devant Drucker… j’ai ensuite fondé une secte : “Enculare Tutti“…, seule obligation : que ça partouze sec… j’en ai profité pour relancer le concept d’amour libre et du flower power… le grand Mickey Maître de l’Univers s’en est inquiété… trop de vérité et voilà la délinquance en chute libre, et sa carrière idem… avec ses amis de la télé, Drucker en tête, il a engagé des tueurs…, ils sont là, tout près… je devrais m’enfuir, sauter dans ma voiture et tracer… oui, mais quelle voiture prendre ?… L’Aston-Martin DBS V-12 ! Bang ! J’ai encore cauchemardé… Demain je revends l’Aston-Martin DBS V-12, elle ne me vaut rien, la gââââââârce…
L’Aston Martin DBS est un coupé qui se voulait être le parfait équilibre entre une “classique” DB9 et la supersportive DBR9 de circuit… pour se faire, elle cache sous son capot un moteur V-12 de 5935 cm³ à 48 soupapes développant une puissance de 517 ch (380 kW) et un couple de 570 Nm. Pour optimiser les performances, la marque anglaise (qui appartient maintenant à un consortium de marques dominé par Prodrive une nébuleuse à capitaux Russe) avait allégé sa bête avec de nombreux éléments de carrosserie en carbone (le carbone est comme du plastique-polyester, sauf qu’il se vend 100 fois plus cher) ! Ce moteur construit à la main (chaque ouvrier a quand même besoin de ses deux mains, preuve que c’est une expression à-la-con, de plus chaque main la poubelle de luxe est recouverte d’un drap blanc, qui ne le reste pas longtemps…), est accouplé à une boîte manuelle à six rapports… le système de freinage est assuré grâce à des disques ventilés en carbone-céramique… le 0 à 100 km/h est annoncé réalisable en 4,3 secondes et la vitesse maximale est atteinte à 302 km/h… les grosses roues sont de 20 pouces, le système d’amortissement est automatique et s’adapte au style de conduite du conducteur.