C’est le printemps pourri qui est là. Celui de tout de suite, là maintenant. Il pleut donc. Et je suis en terrasse. Couverte, la terrasse, protégée par un toit de tissu rayé, sinon je ne serais pas en terrasse, mais à l’intérieur. Et si je suis là, c’est bien à cause de l’averse, parce que moi, les cafés, même en terrasse, ça m’emmerde. Les sièges sont durs, et je n’ai même pas de bouquin et, puisque les sièges talent mes fesses, je ne le lirai de toute façon pas. En résumé, je suis en terrasse et c’est par accident ; j’attends que les éléments redeviennent plus cléments.
Comme j’ai peur de m’emmerder à cent sous de l’heure dans cette ville livrée aux hordes de journaleux à Canon, j’envisage de partir quelque part, histoire de ne pas être seul et abandonné. Mais aller quelque part, c’est le meilleur moyen de retrouver d’autres hordes de journaleux à Canon, qui, pour tout arranger, risquent de parler la même langue que moi. Aller dans des endroits oubliés de dieu est évidemment une solution ; l’ennui c’est qu’on ne peut pas s’y prendre au dernier moment. Et que c’est cher.
Ou qu’il faut y aller par ses propres moyens après un périple de 3 mois ? Je suis allé comme ça à St Pierre et Miquelon. Y’a rien à faire là-bas. C’est pas mal.
J’y ai rencontré une vétérinaire canadienne qui convoyait un chargement de lamas en direction de l’Alberta. Mais j’ai plus les moyens. Ni le courage.
Et puis j’ai un peu peur de déprimer comme la fois où j’ai défoncé une Ferrari Enzo sur les routes pourries de l’Arizona avant de finir au trou pendant 48 h à Phoenix.
Il me faudrait des vacances concept. La plongée dans l’exotisme pur et dur, je ne la sens pas en ce moment. Genre 1 semaine dans un hôtel club spécial en Turquie. Facile à faire. Pratiquement même, y’a que ça qui soit aisément réalisable. Mais j’ai beau être fort, je ne pense pas que je tiendrais. Je le regrette, d’ailleurs. Ne pas séjourner à aucun endroit plus que nécessaire pour les correspondances, ne se nourrir que des saloperies vendues dans les gares et apparentées et, si possible, n’adresser la parole à aucun autochtone.
Autre concept : Prendre le train pour Frederikshavn (20 heures), puis le ferry pour Oslo, aller fissa à l’aéroport et prendre l’avion pour Paris. Du trajet pur.
Concept, quoi. Problèmes : La SNCF, grosse naine provinciale, ne permet pas d’acheter des billets on line pour le Danemark, et le site de la Deutch Bahn, quoi que multilingue, est incompréhensible… et je n’ai toujours pas compris comment acheter un aller simple. C’est très damned tout ça …
Ca se termine doucement ; ne reste bientôt au dessus de moi que l’auvent gorgé d’eau qui s’égoutte lentement. Et comme la circulation est faible, j’entends ce bruit de sucion. Plutôt l’inverse de la sucion, une régurgitation, disons, mais le mot évoque plus une gerbe douloureuse que ce calme dégonflement d’éponge. Comme la mer qui se retire de la grève, mais dans sa version limace. Je reste les yeux dans le vague, tout ouie. Je vogue, tranquille, sur d’évanescentes images informulées ; pensées amorphes puisées quelque part dans l’infra-conscient. Agréable, langoureux, anti-productif.
“C’est le son de Dieu c’te putain d’bagnole d’enfer, koi, elle kiffe la mort“…
Un allumé vient de m’adresser la parole et je sursaute, comme à chaque fois qu’on m’arrache à mes rêveries. Un authentique allumé. Pas vraiment le physique de Jesus-je-vous-aime-tous, plutôt propre sur lui, mais avec ce regard de celui qui sait, qui a vu le messie, qui connait l’ur-langue, qui a trouvé le mouvement perpétuel ou qui décrypte le monde à l’aide de la Tradition oubliée de l’Hyperborée. Le genre à fonder des sectes ou des confréries de quidams à la masse. “Le son de Dieu“…
Mais pourquoi c’est toujours sur moi que ça tombe ? Et puis, que voulez-vous donc répondre à ce genre d’assertion ? Un Mais non, pas du tout, tocard, le son de Dieu, c’est quand les pissenlits sont soufflés par un petit vent et que la peluche se disperse ? Un Dégage, j’ai déjà donné, et ma nana s’est tiré avec le gourou en vidant le compte en banque ? Non.
De toute façon, il ne faut pas me prendre au dépourvu, ça me traumatise, je deviens aussi brillant qu’un hamster à un cours du collège de France. Pas vraiment le sens de la répartie, ce garçon. Ah euh, ouais, d’accord … C’est cool… Nul.
Voyant que je ne suis pas vraiment le disciple attendu, le journaleux se tire après un sourire trop radieux pour être honnête… et commence à baratiner une charmante, elle aussi en terrasse… et que j’avais repéré. Parce qu’elle est charmante, justement. J’observe. Et je suis vert. Elle est tout sourire, l’écoute, l’invite à s’assoir à sa table… et ça vire fissa à la drague légère et de bon goût sous mes yeux médusés. Les pires journaleux emballent-ils tous avec cette facilité déconcertante ? Je suis (donc) vert. Et de plus en plus… Le son de Dieu se fait plus précis… Elle est enfin là…
Les journaleux sautent en l’air…, brandissent leurs appareils photos comme des pénis turgescents… Et… Roarrrrrrrrrrrrrrrrrrrrr… Ca n’est pas forcément la crise du sub-prime mais la rupture d’embargo sur la future Dodge Challenger SRT-8 de série dont le premier exemplaire s’est déjà vendu aux enchères sans même savoir à quoi il allait ressembler et dont le second vient d’arriver ici, en Californie, ou je l’attend en compagnie (forcée) d’une dizaine de faux-culs de première, capables de tuer père, mère et moi pour réaliser quelques photos et un article sur la nouvelle Dodge Challenger SRT-8… !
Depuis quelques jours, tout le monde s’affole aux USA. Pour tout vous dire quand j’ai vu la bagnole, je n’ai pas vraiment trouvé d’intérêt à me précipiter dans l’urgence vu que l’auto avait déjà été surprise dénudée et qu’elle ressemble trait pour trait au concept dont j’ai déjà des photos à ne savoir qu’en faire ! Aujourd’hui, l’intérêt se re-manifeste. Je vous livre un pack complet avec de photos en illustration de cet article… N’y trouvez rien à redire, puisque je n’ai rien trouvé d’autre à écrire !
Petite incise malgré-tout pour dire que l’intérieur est à l’image des muscle-cars de l’époque : sobre pour ne pas dire triste. Avec l’arrivée de la Challenger, l’offre revival muscle-cars se complète un peu plus en attendant la Camaro clôturant cet épisode nostalgique US qui devrait s’éteindre rapidement, étouffé par un prix du baril en hausse stratosphérique !!! Les temps se répètent. Je m’explique. Pour ce genre de voitures, pour l’instant, il n’y a que les coups tordus qui s’avèrent payant… Aux USA, d’ou j’écris ce “papier”, les Mustang ne valent qu’une vingtaine de milliers de US$ en version déjà supers-équipées, les versions Shelby GT500 ne dépassent pas les 50.000 US$… Or, en Europe, elles sont proposées par toute une série de revendeurs-marchands au triple voire au quadruple !!!! Pourquoi ?
C’est tout simplement une vente psychologique, des lobotomisés achetant à des lobotomiseurs, qui se font un blé d’enfer… Ce ne sont pas les 10 + 21% de taxes et TVA qui en sont responsables, ni les 800 US$ de transports et assurances… et encore moins la dévaluation de 35% du dollars, ainsi que les primes à l’export des revendeurs américains…, non ! Aux USA, il y a de cela aussi, mais en plus subtil… Pas content de pouvoir les acquérir à des prix bradés par leurs constructeurs, certains acquéreurs, lobotomisés eux-aussi, les achètent encore plus cher qu’en Europe dans des ventes aux enchères !
Chaque année, des lots de somptueuses créatures à moteur(s) s’échangent en fixant des cotes toujours plus impressionnantes. Les enchères Barrett-Jackson, c’est une mine d’or ! La mouture 2008 n’a pas failli et, c’est devenu une tradition, les premiers exemplaires d’un modèle à sensation qui débute sa carrière sont “auctionnés” lors de cet évènement d’envergure et les sommes récoltées vont à des oeuvres de charité. Ainsi la première Shelby GT500 KR (King of the Road) dotée pour l’occasion d’un toit translucide (une option apparue au catalogue 2008 des Mustang traditionnelles), la future première Dodge Challenger SRT-8 et la toute première Corvette ZR1 ont été mises aux enchères…
En fait, concernant la Dodge Challenger SRT-8, la production n’ayant pas encore vraiment débutée, c’est le concept-car qui représentait la future auto.
Les enchères ont été “raisonnables” dans le sens où elles ont établi une valeur proportionnelle au pedigree de l’auto. La première du lot est l’étonnante Corvette ZR1 de 620 ch qui a été cédée pour….1 millions de dollars tout rond. Le rapport prix-performances si souvent vanté pour vendre de la Corvette est forcément moins avantageux…, sauf à savoir que ce million de dollars est, aux USA, déductible des impôts ! Derrière, à plusieurs longueurs, suit la Mustang Shelby GT500 KR de 540 ch au chapeau de verre qui s’est échangée contre 605.000 dollars. Carroll était là et s’est satisfait que la somme aille garnir les caisses de la fondation “Juvenile Diabetes Research“. De fait, il ne reste plus que 999 autos à vendre (sûrement moins en fait). La dernière du lot était la Dodge Challenger SRT-8, équipée d’un V8 Hemi V8 de 6.1 litres de 425 ch, une transmission manuelle à six rapports, une ligne de caisse séduisante et musclée, et une calandre avant à faire rêver des belles années…, une gueule pas dégueulasse, le full option et la plaque “Number 1” sont partis pour 400.000 dollars. Discount quoi !
Elle ne sera disponible que dans trois couleurs soit : HEMI Orange, Argent Métallique brillant et Noir Crystal brillant. La nouvelle Challenger est superbe.
L’habitacle a bien évolué par rapport à ce qu’on retrouve dans la Charger. Ah oui, il ne faut pas oublier le 0-100 km/h en 5 secondes ! Voilà, c’est tout…
Ahhhhhhhhh, non, j’oubliais…, son V8 fait un son de Dieu…, important ça !
Piting de son de Dieu !!!