2008 Lamborghini Reventón…
Chez Lamborghini, tout commence par une histoire de taureau, celui qui a été retenu en appellation de ce modèle, est l’un des plus célèbres taureaux du monde, propriété de la famille Don Rodriguez, le bestiau a tué le toréador Félix Guzman en 1943 … et a, suite à cet exploit, été surnommé injustement “Reventon, le sanguinaire”… triste pour le taureau défenseur du droit des taureaux à vivre en paix qui aurait du devenir l’emblème des citoyens qui manifestent pour que cessent les Corridas.
Soixante-quatre ans plus tard, Lamborghini a, sans doute par erreur, choisi ce patronyme pour son taureau mécanique emblématique : “Reventon est un engin tout simplement extrêmement bestial” s’en félicitait-on chez Lamborghini…, j’ai été le seul a oser dire et écrire que ce n’était pas rassurant pour tous les toréadors/conducteurs émérites qu’on devait surnommer les “Felix Guzmann clonés”…
Cela n’était pas “politiquement correct” et m’a valu une énième mise à l’index de la part des sphères dirigeantes de VW déjà fort contrariées de mes commentaires volontairement fielleux sur les VW-Porscheries, enfants mécaniques contre-nature issus de l’union mystico-nazie entre le Heer Doktor Porsche et le Führer Adolf Hitler…
Cette Super Car de Lamborghini, devait n’être produite qu’à seulement 20 exemplaires au prix d’ 1 million d’euros hors taxes, frais divers, frais d’usages, frais fiscaux et autres gigantesques frais habituels) et s’il parait qu’elles ont toutes été achetées, le nombre exact est resté confidentiel, ce qui laisse supposer que le quota n’a pas été atteint, sinon l’univers aurait du subir les hurlements de joie des Lamborghinistes…
Pourquoi en effet ne pas en avoir fabriqué davantage, 30 ou 40 au lieu de 20 n’auraient rien changé à l’affaire…, d’autant que les séries limitées des marques concurrentes à Lamborghini sont souvent de 200 exemplaires en séries limitées non respectées, l’arnaque est partout et les gens s’en tapent totalement !.
Ce filon, c’est Jerry Wiegert qui l’avait imaginé avec sa Vector il y a 35 ans (c’est maintenant un ancêtre au même titre que toutes les vieilles casseroles du même âge), même look, mêmes références à l’aviation, même teintes semi mattes sauf que Jerry n’avait pas Audi-VW-Porsche-Bugatti-Rolls Royce qui finance…
Je précise que le génie de la chose ne se situe pas dans la ligne (le design) ni dans une soi-disant super-technologie (inutilisable si on est réellement “politiquement-correct” (Paf dans la gueule !), mais dans l’opportunisme mercantile qui vise à vendre un objet 20 fois, au moins, son coût de fabrication, à destination d’une clientèle qui ne compte plus en argent réel, mais qui compte pour les financiers (VW-Audi) de Lamborghini, un moyen de réaliser rapidement un demi milliard de trésorerie… son intérêt, outre thésauriser rapidement…, visait également à faire repartir les ventes de la LP640… même si apparemment les deux Lamborghini ne jouaient pas dans la même cour de récréation…
Dans la cour du haut, un million d’euros pour la Reventon ne représentaient pas grand chose pour les excentriques multi-milliardaires qui n’auraient pas acheté une LP640, trop “people” à leurs yeux… dans la cour juste en dessous, les excentriques multi-millionnaires (la nuance est de taille puisque c’est 1.000 fois moins…) pensaient qu’un million d’euros pour obtenir la même base mécanique que la LP640, facturée à cette époque 330.000 euros, pour avoir une carrosserie gris-mat découpée aux ciseaux sans le moindre charme italien et un tachymètre type Vector style “avion de chasse” en place des compteurs habituels…
C’était 3 fois trop cher payé pour la LP640 et 10 fois trop cher payé pour la Reventon qui n’était qu’une LP640 carrossée différement… tout ça pour perdre toutes références entre “connaisseurs“… préférant les Ferrari (d’autant qu’en coût de fabrication, aussi bien les Ferrari que les deux Lamborghini ne coûtaient pas 100.000 euros à fabriquer… vous suivez, là ?
Pour les “ceusses” qui n’étaient ni multi-milliardaires, ni multi-millionnaires (la cour de récréation des “moyens”)…, Audi s’ingéniait à bien marquer le fait que Lamborghini lui appartenait pour qu’ils achètent des Audi : “Achetez Audi, c’est aussi bien, si pas mieux, et cela fonctionne au niveau de toute la gamme avec ben plus de facilité pour les entretiens grâce au réseau de la marque”, fratricide mais rentable d’aller piocher dans la cour de récré des “petits”…
Voilà donc comment on faisait du business en 2007/2008 en manipulant la presse et les gens…. évidemment, le nom qu’elle portait lui évitait de subir les foudres de la presse qui écrivait mièvre : du style que la Reventon avait des réactions “brutales” pour une intégrale, au lieu de souligner qu’elle n’avait pas reçu une mise au point technique en rapport avec son prix, puisque ce n’était pas une véritable auto, mais un coup financier !
Je crois avoir cerné la philosophie des Lambo modernes : “Une Lambo c’est viril, ça ne se laisse pas dompter facilement, donnez vite votre argent avant que notre époque aura tué ce genre de voitures exceptionnelles“…, (on y arrive en mars 2020 avec le coup de pouce du Coronavirus… mais en fait, il faudrait tuer cette vache sacrée qui n’a plus aucun rapport avec la philosophie de Ferrucio Lamborghini.
En test, la Lamborghini Reventon s’est révélée piégeuse : un freinage appuyé charge l’avant de toute voiture ce qui permet grâce à la répartition du poids de placer le train avant avec précision et adhérence, toute bonne école de pilotage apprend cette leçon fondamentale pour la conduite sportive… mais avec la Reventon tout comme avec la LP640 l’avant sous-virait énormément, comme sur une grosse berline allemande.
Tout pilotage “propre” m’était interdit (impossible) à son volant… la boîte de vitesses robotisée était “à la ramasse”, impossible de fixer le train avant en inscription, même en “piquant” l’avant… les pneus criaient à l’agonie et, en sortie de virage le train avant retrouvait subitement de l’adhérence, ce qui avait pour effet d’entamer un sur-virage… bref j’étais sur des œufs, ça me faisait peur et j’ai préféré ralentir immédiatement au virage suivant… son comportement de traction intégrale virait (à mon goût) à la caricature, c’était triste à supporter… et surtout dommage compte tenu de l’agressivité générale de la machine, mais à part ça, j’avais le GPS, le cuir chauffant… et des poignées en alu dont une m’était restée dans ma main… bravo la finition Audi…, mais alors, de là à me la faire passer à un million d’euros, il me fallait plus qu’une peinture furtive pour l’acheter même avec 20% de remise amicale !
Si on voulait une bagnole de fou pour les lignes droites, objectivement une muscle car ricaine, telle une antique Corvette ’66 Big-Block, faisait mieux pour le dixième du prix, (une Corvette 72 Big-block aussi, mais pour le trentième du prix…), tout en augmentant sa valeur au fil des ans…, la Reventon, elle, a piqué rapidement au tiers de son prix de vente avant de remonter la pente, mais là encore, c’était dans un autre monde dans lequel grouillaient, comme partouze, les pires sangsues et vautours qui ne cherchaient qu’à faire des affaires en enculant les gens bien profond… au moins, dans le style, la méthode Audi/Lamborghini était plus “classe“, quoique les analités s’avéraient identiques…
Si j’aurais du à l’époque de mon aventure avec cette pute, l’associer à une musique j’aurais écrit qu’elle se rapprochait dans l’esprit à une production de Timbaland : c’était de la fausse démonstration technologique cachant un concept commercial très élaboré…. je n’avais trouvé aucune émotion dans la ligne de la Reventon, c’était “froid“, métallique, digital, bâillonné en fait… très tendance néanmoins, mais la Vector, 20 ans plus tôt (elle a 40 ans la vieille)… était beaucoup plus belle, plus “design”, plus “classe”…, bref elle était beaucoup mieux… que face à la Reventon… tout bon collectionneur aurait du immédiatement acquérir une Vector qui, il y a 20 ans se négociait facilement à partir de 100.000 euros, soit 10 fois moins) !
Si les canons esthétiques du futur s’étaient trouvé dans l’armée de l’air américaine, nous l’aurions su…., c’était un comble pour un constructeur italien de s’en inspirer… et puis quel arrière disgracieux de style Mitsuoka Oroshi…. et pour l’avant, de loin les phares donnaient l’impression de porter des paupières , genre tuning signé “Feu Vert“… cette voiture représentait une catastrophe pour un puriste de Lamborghini tel que moi, toujours amoureux de l’intemporelle Miura… je ne manquerai jamais de mots pour qualifier cette monstrueuse chose qu’est la Reventon… mais, au delà de mes considérations “objectives“, je ne vais pas vous laisser partir sans vous avoir assommés d’éléments techniques, puisque pour la plupart, c’est tout ce que vous en aurez, de cette Reventon…, qui donc parmi vous qui me lisez, a acheté une Reventon ?
Basée sur la Murciélago LP640, la Reventon en reprenait les principaux éléments, dont le châssis et le V12 de 650 chevaux… la belle étant sensée atteindre les 340 km/h en vitesse de pointe.
La carrosserie en fibre de carbone avait été entièrement été redessinée par le Lamborghini Centro Stile de Sant’Agata Bolognese inauguré en 2004 pour permettre à Lamborghini de concevoir ses autos sans plus devoir payer très cher le design qui était pourtant réalisé par Lamborghini Engineering Department.
L’avant, comme l’arrière, recevaient d’énormes prises d’air nécessaires pour refroidir le moteur, et les disques de freins en carbone… et les projecteurs bi-Xénon disposaient de 7 leds chacun et les feux arrière aussi… les jantes spécifiques à la Reventón cotaient 18 pouces et étaient montées sur des pneumatiques de dimensions 245/35 à l’avant et 335/30 à l’arrière.
Le tableau de bord était composé de trois écrans TFT, il affichait toutes les infos sur la voiture, comme les G que subissait le bolide… à l’intérieur, l’habitacle était composé de carbone, d’aluminium, de cuir et d’alcantara.
Sur la console centrale, il y avait de multiples boutons mais pas de levier de vitesses, celles-ci (les vitesses)se passaient au volant grâce à la boite robotisée e-Gear.
Les portes s’ouvraient en élytre, le spoiler arrière était réglable et le capot moteur était transparent, histoire que les passants puissent en profiter pleinement… pour terminer je signale que la couleur, unique pour ce modèle, n’est pas grise mais un mélange de marron et de vert mat.
Sous le capot, se trouvait le V12 6.5l porté à 650 chevaux à 8 000 tr/mn pour 660 Nm de couple à 6 000 tr/mn avec une boîte E-gear à 6 rapports et la transmission AWD permanente Viscous Traction.
Les freins céramiques en option assuraient le freinage avec des disques de 380 mm avec étriers à 6 pistons à l’avant et à l’arrière.
Le poids de l’auto était de 1 665 kg…, la consommation était de : 32.3l/100 km en cycle urbain, 20l/100 km en cycle extra-urbain et 31.3l/100 km en cycle mixte, le tout avec un taux d’émissions de CO2 de 495 g/km.
La Reventón ne tirait que 10 chevaux supplémentaires du V12 de la LP640 sur laquelle elle se basait, pour porter sa puissance à 650 ch et ne faisait guère mieux sur la balance que les 1.665 kg de sa génitrice.
De maigres évolutions qui faisaient pâles figures à côté des factures plutôt salées qu’elles réclamaient… Lamborghini Reventon, le coté sadique de la chose !