2009 Corvette Stingray Sideswipe…
L’une des rares bonnes choses quand on vieillit, c’est qu’on peut se souvenir de ce qui par ailleurs semble avoir été volontairement effacé de la mémoire.
Il y a un peu plus de quarante ans, tout les hommes de bonne volonté étaient d’accord pour que chaque citoyen ait le droit au bonheur automobile… et dans ce nirvana de conneries, au son du Rock-and-roll, le bonheur automobile c’était d’avoir une Corvette Stingray Split-windows…
La manifestation du plein potentiel automobile de chacun était considérée comme un objectif planétaire. Maintenant, on en est venu à appeler cela des idées irréalisables.
Peut-être même carrément communistes…, à vrai dire, puisque c’est en Russie que vivent les plus grands putains de méga-milliardaires aimant les bagnoles et surtout les Corvette’s…
Quand j’écris qu’ils vivent dans ce pays sans fin, c’est une image…, en réalité les oligarques Ruskoff vivent sur la Côte d’Azur et sur leurs Yatchs de croisières, un peu partout sur les océans bleus et calmes ou quantités de sirènes chantent leurs louanges dans l’espoir d’être violées par ces requins…
Sur le long terme, il est vrai que le sexe est la seule chose qui nous sauvera toutes et tous, la seule chose qui nous ramènera à cette notion de bonheur à laquelle nous avons toujours fait au moins semblant de croire… et vers laquelle nous devrions tâtonner, même… (une bonne pignole, en sorte)… et peut-être particulièrement, dans nos temps assombris.
Non, cela n’arrêtera pas la crise dans laquelle se noient nos nations dévoyées, en attente que des millions de gens descendent dans les rues en réclamant, non d’avoir une Corvette, mais du pain sans OGM, de l’eau pure et de l’argent à profusion.
Mais cela ne nous ferait refaire qu’un long, long chemin vers l’assurance qu’à peine nés on commence toutes et tous à mourir !
Personne ne le dit à haute voix, mais les gens doutent sérieusement de la santé mentale des dirigeants des constructeurs automobiles, ces temps-ci.
Avant, personne ne s’en inquiétait, alors qu’ils étaient tout aussi furieusement atteints !
Ces grands Big-Boss qui gagnent en un an ce qu’un ouvrier ne gagnera jamais en 100 ans, disent rarement ce qu’ils pensent, car ce qui se passe au delà du dedans de leurs têtes, est une vision de la société qui engendre un doute grave, sinon une horreur totale.
C’est le genre de chose qui vous ferait tourner des yeux en un clin d’œil.
Personne n’a jamais voulu en entendre parler jusqu’à ce que la crise actuelle s’installe…
Pourtant, c’est dans la tête de ces pontifes qu’est né la Corvette…
Depuis 1953, chaque année, sans faillir, un nouveau modèle est présenté, chacun étant une évolution du précédent.
Métronomique…
Dinosaurien…
De toutes les Corvette’s la série qui a le plus marqué l’imagination des foules béates, c’est la 1963 Split-Windows, un tracteur recarrossé en soucoupe volante pur plastique… et, en notre époque de crise ou on tente de nous lobotomiser (encore) en nous rappelant les grands rêves du passé comme s’ils pouvaient remplacer les cauchemars actuels…, alors que la General-Motors est sur le point de faire faillite après pourtant avoir reçu plusieurs milliards de dollars d’aides (publiques)…, c’est cette Corvette mythique qui a servi d’inspiration pour créer ce qui devrait devenir la future Corvette C7 de production !
Et pour en assurer la promotion, c’est cet engin qui est la vedette du film “The Transformers 2“…, histoire de créer l’envie chez les jeunes branleurs (je l’ai écrit, la pignole est un substitut sexuel très utile dans certaines circonstances)… d’en acheter une plus tard…
Re-créer le rêve automobile via une Corvette énergivore, V8, 7 litres, de 750 chevaux… et ce en pleine crise économique, alors même que l’industie automobile est en pleine déglingue, que General Motors est exangue et que l’avenir devrait aller vers des automobiles “autres“… est une manière très Hollywoodiènne d’écrire l’histoire, l’écrire en plastique plutôt qu’en carton-pâte, en quelque sorte !
Sauf que le carton-pâte est biodégradable, les rêves de Corvette’s, non…
Hier j’étais en Corvette, justement, une ancienne Split Window de 1963, comme par hasard qui fait bien les choses…, coincé dans la circulation, entouré de moches voitures pleines de monstres.
Chaque visage de beauf’ et chaque tête bouffie maquillée comme mardi-gras, dans chaque hideux véhicule (tous insipides) était une chose grotesque, affreuse, épouvantable…
En eux on pouvait voir la plus méchante sorte d’ignorance chez l’homme et la femme, ou l’inconscience suffisante du genre humain, du genre qui se ficherait complètement que tous les bébés irakiens ou palestiniens soient frits en brochette, du moment qu’ils aient leur pognon mensuel… (Ah, vous avez vu les mêmes monstres aussi, n’est ce pas ?)…
Il y avait cette laideur formidable, charnue et obèse, que la société semble produire ces temps-ci, les visages d’un peuple roulant heureux dans des boîtes à sardines motorisées, alors que les armées du Nouvel Ordre Mondial tiennent en joue le pire du reste du monde (ceusses qui ne peuvent se goinfrer de pizza et aller voir le plus récent centre commercial de leur ville).
Sous la laideur, il y a un trait de méchanceté qui couve, causé par la frustration de savoir au fond de soi que les gouvernements et le commerce mondial, sont corrompus.
Tout le monde le sait, mais le tolère de peur de perdre sa pacotille.
Le choix a toujours été ainsi (Tocqueville l’avait remarqué à ses débuts), mais est maintenant devenu un cauchemar éveillé…, qui fait monter la rage pour certains d’entre nous…, une rage qui, si elle est exprimée dans les mauvais lieux et trop souvent, amène au service de psychiatrie si on s’attarde plus longtemps à réfléchir sur le sens de la vie actuelle dans la terre des gens libres.
Ou alors, amène la censure et les faux-bruits, les rumeurs destinées à décrédibiliser…, ou pire : le sabotage et la destruction de tout ce qui a la couleur de la liberté…
Regardez devant vous, ai-je dit à une femme qui conduisait un putain de lavabo motorisé !
Allez-vous faire f..., ai-je crié à un homme qui pilotait une poubelle à roulette motorisée…
L’un et l’autre m’ont répondu que je n’était qu’un putain de parvenu snobinard se pavanant en Corvette alors qu’il et elle allaient travailler “à l’usine“…
Comme on était devant une usine automobile (Opel Anvers-Antwerpen, pour ne pas la nommer)… et qu’ils viraient en agrippant leur volant pour pénétrer dans le parking géant réservé aux ouvriers, j’en ai conclu qu’ils en étaient…
Salauds d’ouvriers qui construisent des merdes rien que pour pouvoir s’acheter de la merde…
Tous ces zombies qui travaillent à fabriquer des “n’importe-quoi-automobiles“, n’en ont rien à cirer des sables sanglants d’Irak, d’Afghanistan et de Palestine…, ni des saloperies de boites à sueur qu’ils créent, juste pour qu’ils puissent acheter une jupe pas chère ou un balladeur MP3 et conduire des voitures valant dix ans de salaire dans la plus grande partie du monde et 1.000 euros en reprise chez nous !
Si tout les beauf’s mourraient demain, il est indiscutable que la planète serait beaucoup plus viable, n’ayant pas à alimenter leur avidité.
Intérieurement je braillais et hurlais en même temps.
C’est que je pars dans des tirades homériques, de plus en plus souvent, ces jours-ci.
Ce n’est pas bon.
Oh oui, trouver de l’aide serait un réconfort remboursé par la Sécurité Sociale, ce qui dans notre monde civilisé signifie appeler les autorités, dans ce cas les autorités médicales psychiatriques.
La technologie avancée et les compétences de l’encadrement médical de nos Etats offrent, en effet, à leurs citoyens de merveilleuses façons de venir en aide à ceux qui en ont besoin.
Mais cela revient toujours à prescrire des drogues ou peut-être même à être enfermé pour son propre bien, jusqu’à ce que l’idéation soit normale, jusqu’à lobotomisation complète…
Et c’est ainsi que nombre d’entre nous gardent la rage en eux du mieux qu’ils peuvent, refusant de changer ce qui pourrait l’être.
Et ils sont nombreux parmi nous, à en juger d’après les courriels que je reçois, hommes comme femmes, la plupart de plus de quarante ans et risquant beaucoup, qui craignent d’être jugés instables par les gens bien intentionnés autour d’eux qui ne se considéreraient jamais dans leur plus folles pensées comme de bons citoyens qui rêvent d’une Corvette…
En tout cas, qui a envie d’être vu comme un déséquilibré au moment même de sa vie où il se surprend à voir le monde comme il est vraiment…
Non que cela demande de la perspicacité, car l’ampleur et l’omniprésence de la condition planétaire, plus des décennies d’exposition à la connerie générale, ont rendu cela si sacrément évident que plus personne ne peut plus y échapper !
Néanmoins, cela dresse en moi un alter ego que j’appelle l’homme (ou la femme) qui hurle…, qui, heureusement pour moi, ne hurle que dans ma tête.
J’ai pourtant découvert récemment que beaucoup d’autres ont leur propre homme qui hurle et de plus voient les mêmes monstres que moi dans la circulation (Un grand merci à Lorenza qui m’a dit la première qu’elle voyait les mêmes créatures)…
La pensée qu’une grande part de mon lectorat serait constituée de telles et tels gens m’est inquiétante, parfois…
Mais, une fois que les monstres dans la circulation se sont révélés, la vie ne peut plus jamais être la même.
Il ne reste qu’à vaquer à toutes les choses ordinaires qu’on a toujours faites, mais avec une révolte morale croissante inexprimable, passant notre vie comme des acteurs machinaux dans un théâtre de fer, un endroit entouré par les hauts murs de la normalité, où découvrir une fenêtre vers l’extérieur est considéré comme de la folie, la majorité ayant apparemment trop bien appris son texte.
Alors il nous reste à ruminer notre situation funeste, assis dans les embouteillages, à rêver d’une Corvette !
Cette mystérieuse Corvette entrevue à plusieurs reprises sur le tournage du film “Transformers” et longtemps supposée être destinée à célébrer le centenaire de GM, est un concept, dévoilé sous l’appellation Corvette Stingray Sideswipe… et n’est, pour l’heure, qu’un simple exercice de style (désolé)…
Par le terme “exercice de style“, il faut comprendre qu’il s’agissait surtout de laisser le champ plus libre aux équipes de stylistes sur le thème de la Corvette, sans fixer de barrières liées à une éventuelle mise en production.
Le résultat est une Corvette, qui à la manière de la Camaro avant elle, entend évoquer l’une des plus recherchée des Corvette’s, la Stingray Split-Windows 1963, sans pour autant tomber dans un style néo-rétro.
Le résultat est tel que la petite histoire veut que Michael Bay, réalisateur du film Transformers 2, alors en visite du studio de style GM à la recherche de personnages pour son film (comprendre des voitures, pas des acteurs…) ait été tellement séduit par ce prototype qu’il aurait expressément ajouté le personnage de Sideswipe à l’histoire…
On veut bien le comprendre et espérer que les rumeurs qui font de cette Corvette mystère un prototype de la nouvelle Corvette C7, deviennent réalité.
Après tout, la crise, pffffffffffffffffffff !
“L’utilisation de voitures qui se transforment en robots dans un film est toujours quelque chose d’intéressant“, m’a expliqué Leanne Stables, de Paramount Pictures.
“Les cinéphiles ont tellement aimé le premier volet, que nous espérons qu’ils apprécieront tout autant le deuxième. La Camaro, connue dans le film sous le nom de BumbleBee est devenue un tel hit que la compagnie Chevrolet a été plus que ravie que Paramount lui propose de participer à Transformers : Revenge of the Fallen. Le fait d’être présent dans un tel film, qui bénéficie d’un public jeune, est quelque chose de très important pour nous. Quand ces jeunes gens voient nos voitures, cela rend notre marque beaucoup plus attrayante. Ils veulent alors, soit acheter une Chevrolet, soit que leurs parents en achètent une“, m’a dit Ed Peper, Chief Executive chez Chevrolet.
Allan Taylor, du magazine Car and Driver, m’a affirmé sans ambages : “Le marketing dans les films est une idée brillante. Mes fils de huit et douze ans voient ces nouvelles voitures, à la fois au grand écran et dans des magazines et m’en parlent“…
Le fait d’avoir noté leurs phrases en leur assurant qu’elles seraient publiées dans GatsbyOnline, m’a permis de recevoir un parapluie aux couleurs Corvette, ainsi qu’un stylo, une casquette, une veste en plastique mou et une farde de presse comportant des bons d’essence gratuits…
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